Bull BAHQQ LA - Association des avocats hors Québec
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Bull BAHQQ LA - Association des avocats hors Québec
BULLETIN AHQ QLA AVOCATS HORS QUEBEC QUEBEC LAWYERS ABROAD Bulletin de l’Association des Membres du Barreau œuvrant horsQuébec (AHQ) / Association of Quebec Bar Members Abroad (QLA) Mars 2010, Numéro 1, Volume 1 Bull La profession d’avocat au XXIe siècle : le Groupe de travail sur l’exercice de la profession hors Québec du Barreau du Québec Par Me Lucie Laplante, Freetown, Sierra Leone Le Barreau du Québec jouit d’une visibilité sans précédent, comptant plus de 10% de ses membres ou près de 2000 avocats œuvrant à l’étranger, soit hors de la province du Québec. Ces membres travaillent dans des contextes très variés, soit notamment au sein de cabinets d’avocats, d’organisations non gouvernementales ou intergouvernementales, de tribunaux internationaux, de contentieux d’entreprises multinationales, d’institutions académiques ou de gouvernements étrangers. Plusieurs avocats sont d’ailleurs membres de plus d’un barreau. Ces nouvelles réalités reflètent (suite p. 3) En vertu de la résolution du 10 juin 2009 du Comité exécutif du Barreau du Québec, le Groupe de travail a pour mandat l’étude des problématiques relatives aux membres du Barreau du Québec œuvrant à l’étranger et la formulation de recommandations aux instances décisionnelles du Barreau avant la fin de l’exercice financier 2010-2011 New Regulations Affecting the Law Practice of Barreau Members : Projet de règlement sur la comptabilité et les normes d'exercice professionnel des avocats Par Me Corina Stonebanks, New York, Etats-Unis AHQ was created, in part, to help Quebec lawyers working abroad better understand their role and responsibilities as members of the Barreau du Québec and to help the Barreau better appreciate the distinct and varied circumstances of its members dispersed around the globe. The AHQ was very quickly called upon to act upon these stated goals while it was still in its organizational infancy. In December 2009, it was discovered that the Barreau du Québec had been proposing sweeping new regulations governing the practice of its members for the past couple of years and that the deadline for comments was fast approaching. A brief overview of the Projet de règlement sur la comptabilité et les normes d'exercice professionnel des avocats revealed that the new rules would affect many aspects of an attorney’s practice including, among others, the mandatory availability of a computer in the professional domicile and the depositing of all client “in trust” funds into a Quebec bank account. (suite p. 4) Dans ce numéro La profession d’avocat au XXIe siècle : le Groupe de travail sur l’exercice de la profession hors Québec du Barreau du Québec, Me Lucie Laplante, p. 1 New Regulations Affecting the Law Practice of Barreau Members : Projet de règlement sur la comptabilité et les normes d'exercice professionnel des avocats, Me Corina Stonebanks, p. 1 Mot du Président, Me Marc Porret, p. 2 Les marchés financiers mondiaux s’harmonisent-ils tout en protégeant l’investisseur? Me Nicolette Kost De Sèvres, p. 4 Profil : Me Henri Arslanian, un avocat québécois en Chine, p. 5 Les développements récents au TPIY, Me Alexis Demirdjian, p. 7 La révision du traité de Rome en 2010 : la Cour pénale internationale, son avenir et l’implication pour le Canada, Me Caroline Daniel, p. 7 Entre la persuasión y la toma de conciencia : La entrada del castellano en el sector jurídico quebequense, Me Viviana Iturriaga Espinoza, p. 8 La última reforma del sistema electoral en Chile y el voto de los chilenos en el extranjero, Me Marcelo L. García, p. 9 Info-pratique et parmi nous, p. 11 Mot du président Par Me Marc Porret, New York, Etats-Unis AHQ est fier de lancer son bulletin, une nouvelle initiative pour permettre à ses membres de communiquer entre eux et de se tenir informés. Outre son mandat de représentation des intérêts des membres hors Québec, en particulier sur les questions du niveau de la cotisation, de la formation permanente, de la représentation dans les instances du Barreau et des services offerts aux membres hors Québec, AHQ est le forum par excellence où les membres du Barreau peuvent discuter de questions liées à la globalisation de la pratique du droit. Lorsque j’ai lancé l’initiative de ce bulletin, j’avais des ambitions très modestes. C’était sans compter l’énergie de Me Laplante, qui a pris ce projet en main de manière très dynamique, ainsi que les nombreux membres de AHQ qui ont répondu à l’appel et ont contribué à ce premier numéro. Je suis confiant que ce bulletin qui est distribué gratuitement aux 2000 membres du Barreau hors Québec deviendra rapidement une contribution de la part d’AHQ qui sera appréciée par ses membres et par le Barreau. Dans cette première édition du bulletin, on retrouve un éventail intéressant des intérêts de AHQ et de ses membres. Me Laplante fait le point sur le Groupe de travail sur l’exercice de la profession hors Québec du Barreau du Québec qui a été créé grâce aux efforts des membres fondateurs de AHQ. Me Stonebanks nous présente le nouveau règlement du Barreau sur la comptabilité et les normes d'exercice professionnel des avocats qui affectera nos membres, un autre projet sur lequel AHQ s’est impliqué. Me Kost de Sèvres nous rapporte les récents développements concernant la régulation des marchés financiers, en particulier l’introduction d’une nouvelle directive européenne. Sur le plan du droit pénal international, Me Demirdjian s’intéresse à l’affaire Karadzic et Me Daniel, à la révision du traité de Rome. Me García nous parle de la révision du système électoral au Chili. Me Laplante a ouvert les pages de notre bulletin non seulement au français et à l’anglais mais aussi à l’espagnol. Je suis convaincu, comme Me Laplante, de l’importance de la maîtrise des langues dans le monde d’aujourd’hui. Le portrait de Me Arslanian qui travaille en Chine grâce à sa maîtrise du mandarin parle de lui-même. Les avocats québécois sont pour la plupart déjà bilingues, ce qui est en soit une spécificité sur le sous-continent nord-américain. Ailleurs au Canada et aux EtatsUnis, nos consoeurs et confrères n’ont pour la plupart pas cet avantage lié à notre statut unique. Ce que Me Espinosa nous apprend dans son article par ailleurs, c’est qu’au Québec, les avocats apprennent de plus en plus une troisième langue, en particulier l’espagnol. Alors qu’ailleurs en Amérique du Nord, les associations d’avocats hispanophones regroupent essentiellement des avocats dont la langue maternelle est l’espagnol, au Québec de telles associations attirent en grand nombre les francophones. La Faculté de droit de l’Université McGill et HEC Montréal offrent d’ailleurs désormais des cours de droit et de gestion en espagnol, en plus du français et de l’anglais ce qui démontre que nous nous distinguons de plus en plus dans ce domaine. Me Marc Porret de faire connaître AHQ auprès de vos connaissances. Vous êtes par ailleurs bienvenus à soumettre vos articles pour le prochain numéro du bulletin, et d’envoyer vos commentaires et suggestions à notre rédactrice en chef. * Me Marc Porret est juriste à la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, Conseil de sécurité des Nations unies AHQ est une organisation sans but lucratif qui a pour objet la défense des intérêts des avocats membres du Barreau du Québec œuvrant à l’étranger. Pour recevoir des informations sur AHQ, devenez membre de notre groupe de discussion sur Google Group en allant à la page : http://groups.google.com/group /membres-du-barreau-duquebec-oeuvrant-a-lexterieurdu-quebecou en envoyant un email à [email protected] Je vous invite donc tous à lire avec intérêt notre premier bulletin et de le faire circuler afin Bulletin AHQ, Mars 2010 2 la lette de Me Porret sollicitant la création d’une catégorie de «membres à l’étranger» soumise à une cotisation inférieure. En novembre 2008 et après de nombreux échanges sur la question, le Barreau y répondait par la négative. (suite Groupe de travail) bien la mondialisation de la profession d’avocat. La création du Groupe de travail sur l’exercice de la profession hors Québec Le 21 mai 2009, le Comité exécutif du Barreau du Québec créait donc le Groupe de travail sur l’exercice de la profession hors Québec présidé par le Bâtonnier de Montréal, Me Nicolas Plourde. Me Jacques Houles, Directeur Général du Barreau du Québec, Me Frédéric Gouin, Secrétaire du cabinet du Bâtonnier du Québec et Secrétaire du Groupe de travail, Me Dyane Perreault, Directrice du Service aux membres du Barreau du Québec, ainsi que Mes Bernard Colas, Velamah Cathapermal, Lucie Laplante, et Marc Porret, qui ont une expérience professionnelle hors Québec, sont membres du Groupe de travail. En vertu de la résolution du 10 juin 2009 du Comité exécutif du Barreau du Québec, le Groupe de travail a pour mandat l’étude des problématiques relatives aux membres du Barreau du Québec œuvrant à l’étranger, et la formulation de recommandations aux instances décisionnelles du Barreau avant la fin de l’exercice financier 2010-2011. Cette initiative du Barreau du Québec résulte de démarches entreprises dès 2006 par un groupe d’avocats à l’étranger sous la gouverne de Me Porret. A cette époque, une vingtaine de membres du Barreau co-signaient * Me Lucie Laplante est conseillère juridique pour la GTZ, Coopération allemande Depuis, le dialogue entre les avocats œuvrant à l’étranger s’est élargi à d’autres questions. Il porte non seulement sur la création d’une catégorie de membre à l’étranger reflétant la prise en compte des réalités des avocats hors Québec ; mais aussi sur l’applicabilité de la nouvelle obligation de formation permanente, en vigueur depuis avril 2009, aux membres hors Québec ; la couverture de l’assurance-responsabilité du Barreau pour les membres hors Québec ; et la représentation des membres hors Québec au sein des organes de décision du Barreau afin de faire valoir leur position sur certaines questions. Les démarches entreprises par le Groupe de travail Depuis la création du Groupe de travail, ses membres se réunissent régulièrement et ont entrepris de nombreuses démarches pour alimenter le dialogue entre le Barreau du Québec et les avocats à l’étranger. Afin de pouvoir remplir son mandat et faire rapport au Comité exécutif du Barreau, le Groupe de travail : 1. invite les avocats qui le désirent à lui soumettre des réflexions abordant des questions d’intérêt pour ses travaux. 2. a préparé un sondage à compléter en ligne pour mieux cerner le profil et les besoins des avocats à l’étranger. Ce sondage leur a été envoyé à la fin janvier 2010. Au début février, 471 membres avaient déjà répondu à l’appel. AHQ est une organisation sans but lucratif qui a pour objet la défense des intérêts des avocats membres du Barreau du Québec œuvrant à l’étranger. Pour recevoir des informations sur AHQ, devenez membre de notre groupe de discussion sur Google Group en allant à la page : http://groups.google.com/group /membres-du-barreau-duquebec-oeuvrant-a-lexterieurdu-quebecou en envoyant un email à [email protected] 3. a demandé une étude comparative sur les questions du statut, de la cotisation et de la formation permanente, des membres à l’étranger d’autres barreaux. – Bulletin AHQ, Mars 2010 3 (suite New Regulations) The primary concern of the AHQ was to determine whether the new rules would apply to members outside Quebec and if so, whether the proposed new rules would create difficulties particular to our unique circumstances. In order to move quickly, the AHQ posted, via its Membres-duBarreau-du-Quebec-oeuvrant-al’exterieur-du-Quebec Google Groups bulletin board, a message informing its members of the existence of the proposed new law and inviting its members to comment. Following reception of these comments, the AHQ drafted a letter to the Barreau on February 2, 2010. The letter, available in its entirety on the cited Google Groups site, requested clarification of the proposed regulations’ applicability to members outside Quebec and pointed out that the proposed, as well as the current, regulations are unclear as to their extraterritorial scope. The letter stated, in part: ses membres. Cependant il convient de nuancer cette réponse, notamment pour répondre à certaines questions que vous soulevez. Ainsi, l'avocat québécois qui rencontre un client n'importe où dans le monde relativement à une question de droit québécois ou canadien (droit fédéral) doit respecter toute la réglementation applicable au Québec. Par contre, si cet avocat est également membre d'un Barreau étranger et qu'il travaille, comme un de vos exemples le suggère, sur le territoire de ce Barreau étranger et qu'il y rend des services professionnels se rattachant au droit de ce pays, il doit alors respecter la réglementation de ce Barreau. Il n'agit pas, dans de telles circonstances, comme membre du Barreau du Québec et ne peut donc pas contrevenir à notre réglementation. Cette remarque vaut aussi pour les avances d'honoraires et autres sommes reçues en fidéicommis. [...]. Nous comprenons que le Barreau considère qu’il a une juridiction personnelle sur ses membres qui s’étend hors des frontières du Québec même si ces derniers ne pratiquent pas le droit au Québec. Toutefois, dans de nombreux cas, le règlement du Barreau peut être en conflit avec le droit territorial, les règles du barreau local auquel le membre du Barreau du Québec est aussi membre ou les règles internes des organisations ou compagnies pour lesquels nos membres travaillent. La question de l'applicabilité des règles et règlements du Barreau du Québec à ses membres hors Québec se doit d'être clarifiée et il est grand temps que le Barreau porte une attention particulière à cette question. The Barreau replied, in part, via email as follows: [... Vous] avez raison de dire que le Barreau a une juridiction que vous qualifiez de "personnelle" sur According to the Barreau’s publication Le Bref, the proposed regulations were accepted by the Barreau’s Conseil général on February 2, 2010 and are being submitted to l’Ordre des professions. Once approved, they will be published in the Gazette officielle du Québec and will come into force 120 days after publication. A copy of the proposed regulations can be found via the Barreau’s website at http://www.barreau.qc.ca/avoca ts/avis/20100205-reglementcomptabilite.html. The AHQ will continue to work towards obtaining a fuller understanding of the Barreau’s expectations as to the professional obligations of its members outside Quebec and to make this information readily available to all. To this end, on February 12, 2010 the AHQ urged the Barreau to develop and publish on its web site an explanatory note regarding its interpretation of the applicability of the proposed regulations. -- Bulletin AHQ, Mars 2010 Les marchés financiers mondiaux s’harmonisent-ils tout en protégeant l’investisseur? Me Nicolette Kost De Sèvres, Paris, France Les scandales financiers ont eu leur lourde part de couverture médiatique, et les autorités règlementaires en valeurs mobilières, que ce soit au Canada ou ailleurs dans le monde, ont toutes mis de l’avant leurs énergies, compétences et ressources pour tenter d’être les plus efficaces possibles tant au niveau de la surveillance, de l’inspection, de la conformité ou de la mise en application des sanctions. Mais parallèlement à tous ces efforts le droit a-t-il évolué à la même cadence? Au niveau juridique, c’est en Europe que la réforme la plus importante a eu lieu récemment. En effet, les pays de l’Union Européenne, ont vu dernièrement la mise en œuvre de l’importante législation MiFid (« Markets in Financial Instruments Directive »). Cette législation est la pierre angulaire qui vise à créer un marché unique financier en Europe. Sa révision est prévue dans les prochains mois pour une mise à jour dès 2010 si les Régulateurs le jugent nécessaire. MiFid établit un cadre réglementaire complet régissant l’exécution organisée des transactions par les bourses, les autres systèmes de négociation et les entreprises d’investissement. (suite p. 6) 4 Pourquoi la Chine? Par pur hasard! Ayant complété mes examens du Barreau, j’avais décidé de poursuivre des études supérieures à Londres. Cependant, la veille de la date d’envoi de ma demande d’admission, j’ai vu un reportage à Radio-Canada qui décrivait le miracle économique chinois. Sur un coup de tête, j’ai décidé d’aller en Chine. Le lendemain, j’achetais mon premier dictionnaire chinois. Quelques semaines plus tard, j’arrivais à Beijing avec mon sac à dos et m’inscrivais à un programme de mandarin intensif de 3 mois, avant de compléter une maîtrise en droit chinois à l’Université Tsinghua de Beijing. Apprendre le chinois n’était pas facile. Je n’allais pas me coucher avant d’avoir appris 50 nouveaux mots et caractères par jour. Trois mois plus tard, je pouvais avoir des conversations ordinaires. Depuis, je n’ai jamais arrêté les cours de chinois… Ironiquement, j’ai rencontré au cours des années quelques-uns des individus qui apparaissaient dans le documentaire de RadioCanada et je leur ai fait part à chaque fois de l’impact qu’ils ont eu involontairement sur ma carrière et ma vie. Comment en es-tu venu à travailler comme avocat étranger en Chine? Une fois mon diplôme de maîtrise en droit chinois obtenu, je suis retourné à Montréal pour effectuer mon stage de formation professionnelle chez Fasken Martineau. Garder le contact avec la Chine n’était pas très facile. Cependant, je savais que j’allais y retourner un jour ou l’autre. Je poursuivais mon apprentissage du mandarin par moi-même. Je m’impliquais activement dans certains cercles d’affaires et organisations axés sur la Chine. Par exemple, j’étais le Président de la Québec-China Law and Business Association et donnais des conférences sur la Chine. Je suis donc revenu en Chine à la première occasion, à Hong Kong cette fois, pour travailler dans un cabinet boutique spécialisé sur les fonds d’investissements (hedge funds et private equity funds) qui procèdent à des investissements en Chine et en Asie. Quelle est la réaction des gens lorsqu’ils apprennent que tu travailles maintenant en Chine? C’est incroyable à quel point l’opinion des Québécois à l’égard de la Chine a changé, surtout après les jeux olympiques. Je me rappelle qu’il y a quelques années, les gens se moquaient de moi quand je leurs disais que j’allais étudier, travailler et vivre en Chine! Je me rappelle d’avoir rencontré une amie d’enfance au Québec. Lorsque je lui ai annoncé que j’avais décidé d’aller vivre en Chine, elle s’est moquée de moi en me disant que j’étais complètement fou et que Originaire de Montréal et membre des Barreaux du Québec et de New York, Me Arslanian pratique le droit à Hong Kong. Il est le président de la China Business Committee de la Chambre de commerce canadienne à Hong Kong et enseigne le droit chinois à l’Université de Sherbrooke Montréal regorgeait de restaurants chinois… Par pur hasard, je l’ai revue quelques années plus tard à Montréal et elle m’a annoncé qu’elle avait commencé à suivre des cours de chinois et qu’elle planifiait un séjour d’études en Chine. Comment est la vie d’un avocat québécois à Hong Kong? Malgré le retour de Hong Kong à la Chine en 1997, Hong Kong demeure toujours un endroit spécial. J’ai toujours comparé la vie à Hong Kong à du Coke Diète: le même goût, mais sans les calories! Par exemple, nous avons tous les avantages de la Chine continentale, mais sans les inconvénients comme la censure ou la pollution! Hong Kong est un centre financier international et par conséquent le rythme de vie y est assez rapide. Bulletin AHQ, Mars 2010 Me Henri Arslanian Profil : Me Henri Arslanian, un avocat québécois en Chine Avocat chez Timothy Loh Solicitors, Hong Kong Les heures de bureau sont longues et le travail est exigeant. Par contre, la proximité de nombreuses plages, la possibilité de pratiquer les sports nautiques ou de voyager dans d’autres pays de la région agrémentent la vie à Hong-Kong. De plus, nous y retrouvons de nombreuses ligues de hockey… et même de la poutine! Il ne faut pas oublier qu’il y a 250 000 détenteurs de passeports canadiens à Hong Kong, ce qui fait d’elle une des plus grandes villes canadiennes. À titre de comparaison, il y a plus de canadiens à Hong Kong qu’à Sherbrooke! Il y a aussi à Hong Kong plus de 100 000 gradués d’universités canadiennes et 28 associations d’anciens d’universités canadiennes. Y a-t-il beaucoup d’avocats étrangers en Chine et quelles sont les opportunités pour les avocats québécois qui seraient intéressés à y travailler? Il existe de nombreuses opportunités pour les avocats québécois en Chine, que ce soit pour y travailler ou pour y développer des affaires. Il y a déjà une trentaine d’avocats québécois en Chine. Certains travaillent dans des cabinets internationaux, beaucoup font du droit de l’immigration, d’autres sont dans les corps diplomatiques ou travaillent pour des entreprises canadiennes. Par contre, il peut être relativement difficile pour un jeune avocat québécois de pratiquer en Chine car, à moins d’avoir de l’expérience dans un champ de spécialité en demande et de parler mandarin. 5 (suite p. 6) (suite Profil) Par ailleurs, la plupart des bureaux d’avocats canadiens qui avaient des bureaux en Chine n’y sont plus présents. Cela étant dit, beaucoup d’entreprises chinoises se tournent actuellement vers les marchés étrangers, incluant le Canada, que se soit pour acquérir des technologies de pointe ou mettre la main sur des ressources naturelles. Ces entreprises ont souvent besoin d’avocats canadiens pour les représenter. étrangères font affaires directement avec eux. Les avocats chinois décidant de revenir travailler en Chine pour profiter du boom chinois après des études supérieures aux Etats-Unis ou en Europe et une expérience de travail à Londres ou à New York sont nombreux. Finalement, les opportunités sont nombreuses pour les avocats désirant faire le saut dans le monde des affaires ou œuvrant dans les domaines en plein essor, tels que l’industrie des énergies renouvelables ou celui de la santé. Peux-tu brièvement décrire les caractéristiques du système de droit en place. Le système juridique en Chine est assez intéressant. À cause de son passé colonial, Hong Kong est une juridiction de Common Law et le système y est calqué sur le modèle anglais. Les juges portent même encore des perruques! Par contre, la Chine continentale a un système de droit civil basé principalement sur le droit civil allemand. Finalement, de nombreuses lois relativement au droit des affaires comme les lois sur les valeurs mobilières sont inspirées fortement du droit américain. Les bureaux d'avocats étrangers peuvent-ils ouvrir des bureaux en Chine? La plupart des grands bureaux internationaux sont présents en Chine via des bureaux de représentation. Ils ne peuvent pas émettre d’opinions juridiques sur le droit chinois et vont ainsi souvent travailler avec des cabinets chinois. Par contre, les cabinets chinois deviennent de plus en plus sophistiqués et de plus en plus d’entreprises Me Henri Arslanian Quel a été ta meilleure expérience en Chine? Ma meilleure expérience en Chine a probablement été ma participation aux jeux olympiques d’été 2008. Quelques mois avant les jeux olympiques, des membres du Comité olympique canadien m’ont approché pour m’informer qu’ils cherchaient un ancien athlète parlant les deux langues officielles de même que le mandarin, et ayant de l’expérience en Chine. Étant un ancien escrimeur, on m’a offert de faire partie de l’Equipe olympique canadienne. J’ai donc travaillé et vécu dans le village olympique à Beijing avec les athlètes canadiens. J’étais en charge de la logistique et du transport de l’Equipe canadienne et ainsi directement responsable d’une équipe de 30 chauffeurs qui parlaient seulement le mandarin. J’ai aussi pu parader avec les athlètes lors de la cérémonie de clôture. -- (suite Marchés financiers) L’Union européenne a adopté cette directive dans l’objectif de renforcer le cadre législatif communautaire en instaurant des services d'investissement et des marchés réglementés, de manière à servir davantage deux grands objectifs dont celui de protéger les investisseurs et préserver l'intégrité du marché, en fixant des exigences harmonisées pour l'activité des intermédiaires agréés et afin de promouvoir l'équité, la transparence, l'efficacité et l'intégration des marchés financiers. Plus précisément, elle vise deux grands objectifs: - La protection des investisseurs, en fixant notamment des exigences harmonisées pour l'activité des intermédiaires et en renforçant le concept de Best Execution en vertu duquel les entreprises qui exécutent les ordres des clients doivent prendre toutes les mesures raisonnables pour obtenir le meilleur résultat possible et au meilleur coût; et - Obligation de préserver l’intégrité du marché, la transparence et l’efficience (transparence pré et post négociation et obligation de déclarer les transactions conclues et d’en conserver un enregistrement). Tant en Europe qu’ailleurs dans le monde, une telle harmonisation crée le débat entre la nécessité de renforcer les règles visant à protéger les investisseurs, les coûts associés à une nouvelle règlementation, et l’organisation de marchés boursiers donnant naissance à d’éventuelles positions dominantes plus complexes à gérer en droit de la concurrence. L’objectif ultime des régulateurs est de protéger l’investisseur et d’encourager non seulement la transparence mais aussi la qualité et l’efficience des marchés boursiers, objectif similaire à tous les grands régulateurs mondiaux des marchés financiers. – * Me Nicolette Kost De Sèvres est conseillère juridique pour NYSE Euronext Bulletin AHQ, Mars 2010 6 accord ne limiterait aucunement la juridiction du Tribunal. Selon l’accusé, Holbrooke agissait en tant que représentant du Conseil de sécurité ou du Procureur du TPIY. Le Procureur avait déjà émis un acte d’accusation contre Karadzic à l’époque où le présumé accord aurait eu lieu et le Procureur ne peut le retirer sans soumettre une requête devant un juge du TPIY. En conséquence, une telle promesse de la part de Holbrooke, même s’il agissait pour le compte du Procureur, n’a aucun effet. Développements récents au TPIY Par Me Alexis Demirdjian, La Haye, Pays-Bas Le 12 octobre 2009, la Chambre d’appel du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) livrait sa décision relative à l’appel de l’accusé Radovan Karadzic1 de la décision de la Chambre de première instance au sujet de l’accord Holbrooke. Karadzic avait déposé une requête dans laquelle il explique qu’en 1996, l’émissaire américain Richard Holbrooke aurait promis à l’accusé qu’aucun acte d’accusation ne serait émis à son encontre s’il acceptait de se retirer de la vie politique et s’il renonçait à son poste au sein du gouvernement de la République Serbe de Bosnie (Republika Srpska). Karadzic est considéré comme responsable de l’entreprise criminelle commune dont l’objectif fut de chasser les Musulmans et les Croates de Bosnie du territoire revendiqué par les Serbes de Bosnie. La Chambre d’appel trancha plusieurs questions malgré l’absence de preuve tangible de l’entente alléguée. La Chambre a tout d’abord souligné que le Statut du TPIY n’exclut aucune personne de la juridiction du Tribunal, peu importe son statut. Le Statut ne peut être modifié que par le Conseil de sécurité des Nations Unies. En l’espèce, il n’existe aucune résolution attribuant une immunité à l’accusé. En conséquence, un tel La Chambre jugea que même si un tel accord existe, tenir un procès contre l’accusé n’équivaudra pas à un abus de procédures selon les critères développés par la Chambre d’appel2. Le premier critère veut qu’un procès juste et équitable soit impossible vu l’étendue des délais; ce critère fut rapidement rejeté par la Chambre. Le deuxième critère prévoit les situations dans lesquelles tenir un procès contre un accusé dont les droits ont été violés va à l’encontre de l’esprit de justice de la cour. Dans la présente affaire, l’accusé ne s’attendait pas à être l’objet d’un acte d’accusation et la Chambre jugea que cette attente est basée sur une lecture erronée du droit applicable. La Chambre souligna le fait que l’un des objectifs primaires des tribunaux internationaux est de mettre fin à l’impunité et d’établir la responsabilité des auteurs de violations graves du droit humanitaire. Tenant compte de ce mandat, la Chambre jugea que les individus accusés de tels crimes n’ont aucune aspiration légitime d’immunité face à des accusations. En conclusion, la Chambre rejeta l’appel de l’accusé, ajoutant que cette décision n’affecte aucunement son droit de présenter, durant le procès, de la preuve pour soutenir cette allégation. Ce genre de preuve – si cet accord existe réellement – pourrait mitiger la responsabilité de l’accusé à l’étape de la détermination de la peine. -Les propos tenus dans cet article n’engage que l’auteur et ne * Bulletin AHQ, Mars 2010 représentent en aucun cas la position de l’Organisation des Nations Unies ou du TPIY. 1Ancien chef du Partie démocratique serbe de Bosnie-Herzégovine et premier Président de la Republika Srpska lors de sa création en 1992. 2 Barayagwiza, Affaire No.ICTR-97-19AR72, Décision, 3 Novembre 1999. * Me Alexis Demirdjian est juriste au sein du Bureau du Procureur du TPIY La révision du traité de Rome en 2010 : la Cour pénale internationale, son avenir et l’implication pour le Canada Par Me Caroline Daniel, Montréal, Canada Le Statut de Rome s’apprêtant à être révisé cette année, un atelier portant sur la Cour pénale internationale (CPI) aura lieu lors du prochain Congrès du Barreau du Québec, en juin prochain. L'accent sera mis sur la révision du Statut, ainsi que celle de la Loi canadienne sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Il sera aussi question d’actualité avec le débat sur la compétence universelle des Etats signataires. Les juristes du réseau de la Coordination Justice d’Amnistie Internationale (AI), ainsi que plusieurs membres de l’AHQ, seront présents à cet atelier fort attendu. La CPI a été créée par le Statut de Rome pour mettre fin à l'impunité des auteurs des crimes les plus graves. Au XXe siècle, les procès de Nuremberg et de Tokyo ont jugé des auteurs de crimes de guerre et contre l'humanité commis pendant la Seconde Guerre mondiale. Les quatre Conventions de Genève de 1947 ont par la suite prévu expressément le principe de la compétence universelle des Etats pour les crimes de guerre. Après la guerre froide, les tribunaux pénaux internationaux créés spécifiquement pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda sont nés d'un consensus sur la nécessité de lutter contre l'impunité. Ensuite, la création d’une cour pénale indépendante et permanente s'est imposée. Le 17 juillet 1998, la communauté (suite p. 8) (suite CPI) internationale a franchi cette étape historique lorsque 120 États ont adopté le fondement juridique de la création de la CPI. Le Statut de Rome est entré en vigueur le 1er juillet 2002, après sa ratification par 60 pays. Depuis L'accent sera mis sur la révision du Statut, ainsi que celle de la Loi canadienne sur les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Il sera aussi question d’actualité avec le débat sur la compétence universelle des Etats signataires. le 21 juillet 2009, 110 pays en sont partie. Parmi eux, 30 sont de l’Afrique, 14 sont de l’Asie, 17 sont d'Europe Orientale, 24 sont de l’Amérique latine et 25 sont d'Europe occidentale. La CPI est donc saisie en dernier recours pour juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre. Toutefois, elle n’intervient pas lorsqu’une affaire fait l’objet d’une enquête ou de poursuites au niveau national, sauf si ces procédures ont été engagées uniquement pour soustraire une personne à la juridiction de la CPI. La CPI est une organisation internationale indépendante. Elle n'appartient pas au système des Nations unies. Elle siège à La Haye, aux Pays Bas et est principalement financée par les contributions des États parties en sus des contributions volontaires de gouvernements et d'organisations internationales. Le 20 janvier 2010, suite à la prestation de serment qui a marqué l’entrée en fonction officielle de deux nouveaux juges récemment élus, la CPI s’est réunie en session plénière à huis clos pour assigner le Juge Fernández de Gurmendi de l’Argentine, qui a rejoint la Section préliminaire, et la Juge Kuniko Ozaki, du Japon, qui a été assignée à la Section de première instance. Rappelons que le Canada a été un des pionniers dans la mise sur pied de la CPI et que Me Philippe Kirsch, membre du Barreau du Québec, en fut le premier président. L’atelier sur la CPI aura lieu dans le cadre du Congrès du Barreau du Québec du 2 au 4 juin 2010. De nombreux membres d’AI, d’AHQ, de l’Association internationale des avocats de la défense (AIAD), d’Avocats sans frontières (ASF), du Barreau Pénal International (BPI), et d’avocats œuvrant en droit international y participeront. Au plaisir de vous y retrouver! – * Me Caroline Daniel est associée du cabinet De Bargis & Daniel Entre la persuasión y la toma de la conciencia : La entrada del castellano en el sector jurídico quebequense Par Me Viviana Iturriaga Espinoza, Montréal, Canada Recuerdo mis primeras semanas, al ingresar al programa transystemico de la Facultad de Derecho de McGill, como si fuera ayer. Éramos unos 160 estudiantes repartidos en unos 10 frosh teams. Fue ahí que conocí a Patrick. Él era 50% Latino y conocía a Fernando y Colin que eran, como yo, 100% Latinos. Juntos, creamos el Latin American Law Students Association (LALSA). Nuestra misión era poner Latinoamérica sobre el mapa de la Facultad y sacarla del folklor. ¡Latinoamérica es mucho más que empanadas y merengue! Es historia, cultura, y cultura jurídica también. Rápidamente, nuestra asociación creció. En el B.C.L./LL.B. éramos unos pocos 100% Latinos, algunos 50% Latinos y muchos “latinofiles”, que si bien son de otro origen, tienen un interés marcado por el mundo latino, lo han visitado en varias oportunidades y hablan bien o perfectamente el español. La gran mayoría de nuestros latinofiles eran Quebequenses. Durante los años que presidí el LALSA organizamos, entre otros, un simposio sobre la reforma judicial en Latinoamérica («Perspectivas sobre la reforma judicial en Latinoamérica», 22 y 23 de enero 2004), así como una serie de cinco talleres de español jurídico, los Legal Bulletin AHQ, Mars 2010 Spanish Workshops (2004-2005), enseñados por dos abogados Latinas (Responsabilidad civil – daños punitivos, Derecho constitucional – Libertad de prensa vs derecho a la intimidad; Derecho de sociedades – fundamentos y constitución de sociedades, y otro de Redacción contractual), una profesora de español (Redacción contractual) y un Cónsul General (Derecho y diplomacia), a estudiantes y abogados principalmente pure laine. Al relacionarme con profesores de derecho Latinos de Estados Unidos y con abogados Latinos de Nueva York y Toronto, comprendí que este En Québec, decir «hispanoparlantes» no refiere al origen sino al idioma. hecho es un rasgo distintivo de la provincia de Québec. El Québec no se distingue del resto de las Américas solo por el fait français, pero también por el “hecho español.” Las estadísticas del Office québécois de la langue française (OLF), las del Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec y de Citoyenneté Canada, confirmaron lo que notaba: en Québec, el castellano atrae. De hecho, el castellano se clasifica en (suite p. 9) 8 La última reforma del sistema electoral en Chiley el voto de los chilenos en el extranjero Par Me Marcelo L. Garcia, Montréal, Canada Las líneas que los medios de comunicación internacionales han decidido trazar sobre la última elecció presidencial en Chile son de gradaciones tan múltiples como opuestas. Así como algunos resaltaron el carácter altamente transparente y eficaz del proceso electoral chileno, otros decidieron centrar su análisis sobre el supuesto resurgimiento de la opción derechista y la caída de Photo : Séminaire, Projet Québec-Chili sur l’aide juridique, Santiago de Chile, novembre 2005, courtoisie de Me Lucie Laplante (suite Castellano) tercer lugar, justo después del inglés y del francés. Y…esto no resulta de un incremento inmigratorio sino del número creciente de Quebequenses que han aprendido el español. Un informe del OLF subraya que “La progression de l’espagnol entre 1991 et 2001 est (suite p. suivante) (suite Castellano) surtout le fait de personnes de langue maternelle française avec une hausse de 80%, portant le nombre de locuteurs de 67 500 en 1991 à 121 600 en 2001.” Una de las primeras instituciones que comprendió éste potencial ha sido HEC-Montréal que, constatando su gran número de profesores de habla hispana, lanzó su programa Cohorte trilingüe en el 2005. Los estudiantes que ingresan en ese programa deben hablar con fluidez el francés, el inglés y el español. Las materias de los tres primeros semestres son enseñadas en uno de esos tres idiomas. No hay opción. Durante el cuarto semestre el estudiante hace una pasantía empresarial en un país que no sea de su idioma de origen. Luego, regresa al programa regular en los dos últimos semestres. Genial, ¿no es cierto? La Facultad de derecho de McGill también se volcó hacia ese potencial. Un día de diciembre de 2006 el Decano me llamó a su despacho para informarme que la Facultad había decidido abrirse al español y a Latinoamérica. La Facultad puso en pié un equipo de trabajo compuesto de profesores y estudiantes, y en el año 2008 inició un primer curso de derecho en español (El sistema interamericano de derechos humanos). Así mismo, el Centre de recherche en droit civil et comparé du Québec (CRDPCQ), que se había interesado al castellano al nivel jurilinguistico antes de la Facultad, hoy en día ha concretizado ese interés al ofrecer, con el Grupo Hispano de la Facultad de derecho, una serie de conferencias sobre la tradición civilista en Latinoamérica. El LALSA cumplió con su misión. La apertura académica al mundo latino en sí no es una novedad en Norte América, ya que varias facultades estadunidenses lo hacen, entre otras: Columbia U. Law, Boston C. Law School, Washington U. Law o Miami U. Law. Pero ellas, enseñan a estudiantes Latinos. La novedad en Québec, son los estudiantes Quebequenses que sí, hablan español y se interesan. Esta distinción también se refleja en los integrantes de la Association des avocats hispanophones du Québec (AAHQ) y los del Hispanic Ontario Lawyers Association (HOLA). En la primera, los abogados son mayoritariamente Quebequenses y en la segunda son casi exclusivamente Latinos. En Québec, decir «hispanoparlantes» no refiere al origen sino al idioma. Pero, ¿qué constataciones podemos extraer de estos datos y de estas iniciativas? ¿Serán cosas de la moda o serán una toma de conciencia? ¿Adónde vamos con éste conocimiento? En el próximo artículo miraremos el paso más contundente de la entrada del castellano al sector jurídico quebequense: la publicación del Code civil du Québec en español. – * Me Viviana Iturriaga Espinoza est Conseillère principale, Affaires publiques, Fédération des chambres de commerce du Québec Bulletin AHQ, Mars 2010 la coalición llamada progresista. Por otro lado, Las líneas que los medios de comunicación internacionales han decidido trazar sobre la última elección presidencial en Chile son de gradaciones tan múltiples como opuestas. Así como algunos resaltaron el carácter altamente transparente y eficaz del proceso electoral chileno, otros decidieron centrar su análisis sobre el supuesto resurgimiento de la opción derechista y la caída de la coalición llamada progresista. Por otro lado, cabe destacar también la aparición de una tercera fuerza en el paisaje político chileno. Esta fuerza, encarnada en la persona del ex diputado socialista Marco Enríquez-Ominami, llegó a obtener 20% de los votos en la primera vuelta. Más importante aún fue su capacidad de imponer su agenda legislativa en los últimos días de campaña. Es así como uno de sus proyectos de ley más defendidos, la reforma constitucional sobre la inscripción Se recordará que Chile es el único país de América Latina que no permite el voto a sus ciudadanos residentes fuera del territorio nacional. automática y el voto voluntario (Ley 20.337), fué reintroducida por el gobierno Bachelet para tramitación urgente en el Senado, y esto solamente cuatro días antes de los comicios del domingo 17 de enero del 2010. Como se esperaba, la Comisión de Constitución del Senado no logró despachar el proyecto de ley antes del día del voto. Uno de los temas que más (suite p. 10) 9 (suite Chile) controversia y menos unanimidad ha creado hasta ahora es el voto de los chilenos que viven en el extranjero. Se recordará que Chile es el único país de América Latina que no permite el voto a sus ciudadanos residentes fuera del territorio nacional. Obstáculo Jurídico: Proceso de Reforma Constitucional en Chile La Constitución de 1980 dispone que el voto sea personal, igualitario y secreto, y quienes estén inscritos en los registros electorales tienen obligación de emitirlo (Art. 15). Visto que la inscripción al Registro Electoral es voluntaria, esta situación ha dejado fuera de toda participación electoral a aproximadamente 4 millones de personas. Es justamente esta anomalía que la reforma constitucional (Ley 20.337), aprobada por el Congreso y el Senado en 2009, ha buscado resolver. Fundamentalmente, la enmienda consagra la voluntariedad del sufragio y establece que los ciudadanos se incorporarán automáticamente al Registro Electoral por el solo ministerio de la ley al cumplir 18 años. Sin embargo, según la decimotercera disposición transitoria de la Constitución de 1980, la implementación de la Ley 20.337 requiere une modificación de la Ley Orgánica sobre Votaciones y Escrutinios (Ley 18.700) y el voto conforme de las tres quintas partes de los diputados y senadores en ejercicio. En la práctica, es esta Ley Orgánica que regula los procedimientos para la preparación y realización de las elecciones del Presidente de la República y de los parlamentarios (Art.1). Es exactamente aquí donde se encuentra el último obstáculo jurídico hacia el establecimiento de un sistema que permita el voto de los Chilenos en el extranjero. Obstáculos Políticos y El Viejo Axis Izquierda-Derecha De acuerdo a las cifras del Instituto Nacional de Estadísticas (INE), la inscripción automática Photo de : La Moneda, courtoisie de Me Lucie Laplante agregaría 3,855.735 de votantes nuevos al padrón electoral, en su mayoría jóvenes entre 18 y 29 años. De estos, aproximadamente 800,000 viven en el extranjero. Hasta ahora, los parlamentarios no han logrado ponerse de acuerdo sobre las modalidades de inclusión de este grupo importante de chilenos al Registro Electoral. Si bien el Presidente electo Sebastián Piñera ha llamado a sus parlamentarios a votar a favor, no todos han seguido la orden y varios han votado en contra. De hecho, varios han buscado imponer condiciones como que los connacionales visiten Chile cada cinco años y que el trámite de inscripción se realice en territorio nacional. Es evidente que el debate sobre este tema va más allá de lo jurídico puesto que ha siempre existido la idea que la inclusión de este grupo podría favorecer a las fuerzas de centro-izquierda como la Concertación. Sin embargo, no se conoce un solo estudio serio y riguroso que pruebe este argumento de manera empírica y determinante. Cómo reconciliar entonces la inscripción automática con la exclusión de este grupo importante de ciudadanos chilenos? Los próximos meses nos darán quizás la respuesta. – * Me Marcelo L. Garcia est Membre de la Law Society of Upper Canada. Bulletin AHQ, Mars 2010 10 Parmi nous Conseil d’administration de AHQ Etats-Unis : Me Marc Porret, Président, [email protected] Membre suppléant : Me Corina Stonebanks, [email protected] Pour faire publier toute information, veuillez contacter [email protected] Québec : Me Bernard Colas, Secrétaire, [email protected] Membre suppléant : Me Sylvain Beauchamp, [email protected] Europe : Me Gabrielle Marceau, Trésorière, [email protected] Membre suppléant : Me Isabelle Faulkner, [email protected] Autres régions du monde Me Alain Tellier , [email protected] Membre suppléant : Me Lucie Laplante, [email protected] Canada, à l’exception du Québec Me Marie-Andrée Vermette, [email protected] Membre suppléant : Me [email protected] Marc Info-Pratique Pour faire publier toute information, veuillez contacter [email protected] Dupont, Pour nous joindre [email protected] Comité de rédaction Me Lucie Laplante, [email protected] Me Marc Porret, [email protected] L’Association des Membres du Barreau œuvrant hors-Québec (AHQ), connue également sous Avocats Hors Québec, est un organisme sans but lucratif qui a pour objet la promotion et la défense des intérêts des membres du Barreau du Québec œuvrant à l’étranger. 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