N° 108
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N° 108
www.dvsm.fr Télécoms,mobilité : Le marché à l’heure des vérités N° 108 - Décembre 2012 / Janvier 2013 - 8,90 euros Xperia T le smartphone de James Bond DAS* : 0,85 W/kg TM CONCENTRÉ D’INTELLIGENCE SKYFALL © 2012 Danjaq, United Artists, CPII . 007 and related James Bond Trademarks, TM Danjaq. ©2012 Sony Corporation. Tous droits réservés. Sony, son logo et “make.believe” sont des marques commerciales de Sony Corporation. L’ensemble des marques commerciales et des logos sont des marques et des logos déposés et sont la propriété de leurs détenteurs respectifs. Xperia™ est une marque commerciale ou une marque déposée de Sony Mobile Communications. * Le DAS (débit d’absorption spécifique) des téléphones mobiles quantifie le niveau d’exposition maximal de l’utilisateur aux ondes électromagnétiques, pour une utilisation à l’oreille. La réglementation française impose que le DAS ne dépasse pas 2 W/kg. Photo non contractuelle. TELEVISEURS, TELEVISION Quand cet univers changera ! LESTABLETTES EN VEDETTES ELECTRONIQUES EMBARQUEES LE HOME CINEMA La vente majeure de la fin de 2012 L’électronique n’a pas quitté la route Du grandiose à la banalisation CONSEILLER LE N°1 POUR LA TV, LA TV HD ET LES RADIOS PAR SATELLITE, CELA ME SEMBLE ÉVIDENT. Lorsque j’installe un équipement, je pense à l'avenir. Avec une parabole pointée sur Astra, mon client est équipé pour aujourd'hui et pour demain : TNT, TNT HD, radios, bouquets gratuits ou payants... Tout est sur Astra, je ne vois pas pourquoi j'irais pointer des paraboles ailleurs. Pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire simple ? ILS RECOMMANDENT ASTRA À LEURS CLIENTS ET SAVENT POURQUOI ! APRÈS LA FIN DU PASSAGE AU TOUT NUMÉRIQUE ? JE PARIE SUR LA HD… Dans ma région, le switch-off est terminé depuis longtemps. Nous avons vendu principalement du décodeur TNTSAT SD. Aujourd’hui, je conseille à mes clients de s’équiper HD. Pour les faire venir en magasin, je profite des tracts à commander gratuitement sur “Astrapro”. J’ai déjà testé : c’est plutôt efficace ! Alla Al lan Hamelin Insta talla llateu teur à Luisant (28) POUR LES DÉLAISSÉS DE L'ADSL, J’AI DES SOLUTIONS… Pour mes clients qui ont un faible débit ou qui n’ont pas accès à l'ADSL, je leur conseille la téléphonie et l'Internet haut débit par le satellite Astra. C’est fiable, performant et les débits vont jusqu’à 10 Mégabits/seconde. Systématiquement, je leur propose également une bride et une tête supplémentaire pour recevoir toutes les offres de télévision via ASTRA. Gérald Guillaume Philippe Vouriot Installateur à Les Fins (25) Installateur à Cluses (74) VOS CLIENTS ATTENDENT PLUS QUE DES PRODUITS... VOUS AUSSI ! Avec Astra, profitez de nouvelles opportunités de croissance et offrez des solutions qui répondent à tous les usages de vos clients : Télévision : TNTSAT, CANAL+, CANALSAT, La TV d'Orange et SFR ■ Internet Haut Débit : NordNet, Vivéole et Wibox ■ Rejoignez la communauté Astra sur www.astrapro.fr Déjà 3 500 professionnels utilisent notre extranet en ligne. PAR LE SATELLITE ASTRA est une marque déposée de SES ASTRA S.A., filiale de SES S.A., entreprise cotée en bourse à Paris (Euronext) et à Luxembourg. Les informations contenues dans ce document sont sujettes à modifications. Ipso Facto, Paris. zASTRA_AP_A4.indd 1 07/06/12 10:19 S O M M A I R E 6 DVSM INFOS L’actualité du numérique et de ceux qui en vendent 20 ON N’A PAS TOUS LES JOURS 20 ANS ! Le réseau Ducretet a soufflé ses 20 premières bougies 22 DES HAUTS ET DES BAS SUR LE TERRAIN Des générations de points de vente se sont multipliées avant de s’estomper 53 L’ÉLECTRONIQUE N’A PAS QUITTÉ LA ROUTE Le chez-soi mobile des consommateurs ne demande que plus de numérique 56 CLAYE-SOUILLY TRACE SES SENTIERS Un centre où se serait sans doute arrêté Louis XVI s’offre une nouvelle jeunesse 60 POURQUOI MON MAGASIN EST-IL BLEU ? Oui, au fait ? Derrière les couleurs, l’image… 63 EX&CO PREND LE VIRAGE DE LA FORMATION Un projet pour un marché « en fin de cycle ». DOSSIER TELECOMS MOBILITE 64 LES MAUX DE LA COM 26 TÉLÉCOMS : L’HEURE DES VÉRITÉS Les promesses en l’air rendent méfiants les consommateurs Les télécoms mobiles face à un destin définitivement nouveau 66 L’INNOVATION À L’ENVERS 30 ORANGE ET LES CONSOMMATEURS Et si, bousculant un numérique séculaire, les majors venaient d’inventer l’analogique ? L’attitude pragmatique d’un opérateur 34 LES TABLETTES AU TOP Ce petit produit est bien la vente vedette de la fin 2012 39 LE HOME CINÉMA HÉSITE Le cinéma à la maison entre dans un semblant de déprime DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine DOSSIER TELEVISEURS, TELEVISION N°108. Parution du 19 décembre 2012. Décembre 2012 – janvier 2013 Prix du numéro : 8,90 euros. Abonnements : un an (10 numéros) : 89 euros Deux ans (20 numéros) : 178 euros. 44 QUAND LA TV CHANGERA ! Les bouleversements majeurs ne sont pas encore arrivés RÉDACTION, PUBLICITÉ, ADMINISTRATION, ABONNEMENTS : BP 50119 - 93271 Sevran Cedex. Tél. : 01 43 83 41 24 Fax : 01 43 83 26 33 - Email : [email protected] RÉDACTEUR EN CHEF : Yves Dupré. ASSISTANTE : Véronique Duhamel. DIRECTEUR ARTISTIQUE, 1 RÉDACTEUR GRAPHISTE : Max Pagis. COORDINATION : Eléonor de Paris. 48 TÉLÉVISEURS : LE MARCHÉ Le petit écran reprend son souffle ER 50 LA TNT HD SELON FRANSAT PUBLICITÉ : au support. Imprimé en France. Dépôt légal : à date de parution. ISNN, 1626-7702. L’opérateur de satellite en phase avec les nouvelles chaînes. * DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine est une publication éditée par Retail Dynamik France* SARL. 73-75, rue de la Plaine. 75020 - Paris. GÉRANT, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : B. Sailliard. Reproduction, même partielle, interdite. Tous droits réservés pour tous pays * Marques déposées. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 3 CAMPAGNE PROMOTIONNELLE TCL www.tcl.eu OPÉRATION CONSOMMATEURS Du 28 novembre 2012 au 31 mars 2013 Pour l’achat d’un TV LED TCL* The Dark Knight Rises OFFERT en ULTIMATE EDITION (2 Blu-ray™ + DVD + Copie Digitale™) TM CAMPAGNE TV EN PARTENARIAT AVEC WARNER BROS. Du 8 au 23 décembre 2012 202 spots - 16,5 millions de contacts TM & © DC Comics. © 2012 Warner Bros. EntertainmentInc. Tous droits réservés. * Promotion du 28/11/2012 au 31/03/2013 sur une quantité limitée de TV parmi les références suivantes: L32E3000C / L32F3300C / L32F3390C / L32E4300CE / L39F3300FC / L39F3390FC / L39E4300FCE / L42F3300FC / L42E43003DCE . Les logos présentés sont la propriété des marques respectives. ©2012 Warner Bros. Ent. Inc. All Rights Reserved. BATMAN and all related characters and elements are trademarks of and © DC Comics. A4_dvsm_bluline.indd 1 22/11/12 14:14 E D I T O L Saint Sylvestre que nous allons fêter d’ici peu est une bonne occasion de célébrer quelques anniversaires ayant des facettes réellement historiques pour le vaste univers de l’électronique grand public.Ainsi, la téléphonie mobile version GSM en est exactement à ses deux premières décennies. La première pierre d’un réseau de cette nature numérique avait été posée en 1992, et le décollage d’une technologie promise à un avenir sans précédent était sur les rails à la fin de ce millésime déjà lointain. Mais à cette époque, personne n’aurait osé décrire ce que cette amorce d’une mobilité inédite allait générer, techniquement, dans les usages, et dans le monde industriel. Les observateurs les plus audacieux se contentaient de prophétiser une population disposant à haute dose de cet instrument nouveau, notamment chez les professionnels, les cadres... De là à imaginer les smartphones, leurs cousines les tablettes, la musique et la vidéo en streaming... Il ne fallait pas exagérer. Curieusement, c’est exactement 10 ans plus tôt qu’une autre innovation faisait ses premiers pas dans la « vraie vie ». Fin 1982, le CD audio dévoilait ses charmes et ses prouesses, un peu avant l’heure dite. A ce moment, Philips en tant que co-inventeur de cette innovation avec Sony, aurait dû attendre le début du printemps 1983 pour participer à un lancement commun. Mais la firme hollandaise a préféré griller la politesse à son alliée japonaise en concevant un lancement en solo, se concrétisant dès novembre 1982 par un show-room bâti sur un terrain très provisoirement vague, immédiatement voisin de son siège parisien d’alors, au 50 avenue Montaigne. Cet épisode ne fut pas pour rien dans la brouille historique entre les deux entreprises, qui a régulièrement animé l’actualité pendant des années, par la suite. Aujourd’hui, la petite galette lue au laser vit toujours. Le CD audio est encore un support apprécié, mais son étoile pâlit au fur et à mesure que la dématérialisation des softs progresse, avec un atout nouveau.Alors que tout fichier soumis à un « transport à distance » se voyait irrémédiablement raboté en qualité suite à son indispensable compression, la montée en puissance des débits fait basculer les équilibres. Le CD commence à rencontrer sur son chemin des moyens de transfert permettant d’apporter aux consommateurs des niveaux de qualité technique nettement supérieure à tout ce qui a existé, CD inclus. Ces deux soufflés de bougies permettent surYVES DUPRÉ tout de mesurer à quel point l’influence de ces deux maillons majeurs du numérique a été rédacteur en chef immense dans les habitudes du commun des mortels. Si les communications téléphoniques se sont métamorphosées avec le GSM, ce sont aussi mille et une manières d’agir ou de se comporter qui ont tourné la page sur toute une époque. Simple exemple : bien peu nombreux sont ceux qui envoient encore des cartes postales à leurs proches quand ils sont en vacances. Mais surtout, ne soufflez pas encore toutes les bougies pour ces deux seules innovations. Certains sont peut-être déjà en train de nous préparer un SMS ou un mail vigoureux pour nous rappeler que tout cela sans Internet ne serait en rien identique. Mais comment oublier cela ? Justement, c’est en 1962, il y a donc un demi-siècle, que les premières évocations d’un réseau d’ordinateurs capable de gérer des relations ou interactions entre individus ont fait leur apparition, au cœur du célèbre MIT.Théories, rétorquerez-vous, comme on en trouve de nombreuses depuis cette époque ? Sans doute. Mais peut-être simplement par gourmandise (les gâteaux d’anniversaire sont aussi des réjouissances de palais), ajoutons que c’est fin 1972 qu’est née une « appli » pour ces réseaux d’ordinateurs, et pas n’importe laquelle : le courrier électronique. Ces petits coups d’œil dans le rétroviseur de notre actualité nous servent à mesurer le chemin parcouru, tout en rappelant que nous sommes toujours et probablement éternellement à mi-parcours d’un progrès qui ne fait jamais relâche. Chaque seconde est un moment historique. Bonne fin d’année, et meilleurs vœux pour l’année 2013. 쐍 A Bougies de Noël et bougies numériques : SOUFFLONS ! [email protected] Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 5 DVSM-INFOS COMME L’EAU COURANTE ! La facilité devenue naturelle que constitue le simple fait de pouvoir faire couler à tout moment une eau saine et abondante dans chaque habitation est en passe de se voir égalée par l'usage banalisé des ressources numériques. L’ère des conquêtes et de l'euphorie qui les accompagne n’est jamais éternelle. Du silex frappé avec éclater leur joie en voyant Marat nous le rappelle, d’analogies entre l’eau et les relations entre adresse pour en faire jaillir concrètement - enfin ! - le pauvre Jean-Paul ! A le numérique ! Rappelons- individus, les échanges une précieuse étincelle au limpide filet frétillant présent, ce sont les nous qu’un marchand commerciaux, l’argent... briquet Bic, il s’en est s’échapper du premier ressources numériques d’eau bien de chez nous En somme, tout ce qui fait franchi des étapes ! point d’eau de la maison. que l’on voit se répandre s’est même glissé dans la vie, d’abord Aujourd’hui, et cela Comment faisait-on aussi facilement que notre notre pays parmi les exceptionnelle et depuis l’invention des avant ? Pas de souci, on chère eau du robinet. illustres pionniers des bas fascinante, puis la vie allumettes, le feu a allait au puits, comme Avec un avantage : puis des hauts débits. Mais courante, la vie ordinaire, définitivement cessé Cosette, pour ces voyous ces ressources à la mode les habitudes nous et finalement la vie d’être précieux. Pour de Thénardier. Ou comme digitale se propagent inondent, avec ses revers. monotone. Certes, et c’est l’eau, il n’en va pas tout à cela se pratique toujours même sans tuyau. Comme le flux de celle qui réconfortant, il restera fait de même. En France, il en 2012 dans de Remarquez que l’eau noie le pastis, notre quand même tout ce qui y a un siècle, le débit nombreuses contrées où aussi, dans chaque nuage, torrent de trésors se cantonne dans une vigoureux et illimité du les SMS sont finalement cloud en anglais, que digitalisés et sa immuable matérialité. précieux liquide n’était arrivés bien avant le pousse le vent. Ces distribution deviendront Et ce n’est pas demain qu’un bienfait assez peu liquide universel. ressources avantage bientôt d’une immense la veille que changera répandu. Et il n’était pas L’absence d’eau courante suprême, sont banalité, et bien moins cet éternel et rare de voir encore, dans n’empêchait cependant compressibles, précieux qu’on l’estime sympathique archaïsme. les années 50, au détour pas, depuis la nuit des contrairement au liquide encore pour le moment. Eau courante ou pas, de quelque campagne temps, ceux qui le transparent auquel nous Bien sûr, les vagues numérique ou pas, la vie modestement desservie, voulaient de prendre un consacrons ces lignes. numériques véhiculent continuera, s’enchaînera. des ménages laissant bain. Le destin tragique de Eh oui ! il y a pas mal tout : la culture, les loisirs, Il sera seulement temps Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 6 d’évoquer un nouveau de science-fiction ! et des frais annexes véritable changement Car pour l’heure, les venant alourdir le du monde numérique progrès du numérique relevépériodique. En lorsque l’on parviendra sont connus d’avance : attendant, il va falloir à livrer des pizzas via plus de débit, plus de trouver de nouvelles l’ASDL, grâce à de data, plus de vitesse dans non-banalités pour la super-fibre ou même les transferts, et enchaîner sur de puissants en faisant transiter pâte, peut-être même et profitables relais fromage, tomates comme pour l’eau de croissance dans et olives par un Wi-Fi courante, des additifs nos rayons. A chaque instant, le jour, la nuit, la semaine, le week-end, des informations importantes tombent sur Entrée libre ! 쐍 MILLÉNAIRE ET FNAC : une décision qui fera réfléchir les enseignes face aux nouveaux centres commerciaux Respect des engagements : c’est le point sur lequel s’est articulée la récente mésaventure de la FNAC, contrainte de ré-ouvrir son magasin dans le centre commercial du Nord-Est parisien. La GSS avait tout simplement jeté l’éponge en raison d’une fréquentation particulièrement faible au centre commercial le Millénaire d’Aubervilliers, sujet qui commence à devenir un vrai feuilleton. Mais engagée pour une présence incluant une durée minimale déterminée, elle a dû faire machine arrière. Cette histoire aura inéluctablement pour conséquence d’inciter les responsables d’enseignes candidats à des implantations dans des ensembles commerciaux en voie de création à être extrêmement prudents. Ceci d’autant plus que les exemples de centres nouvellement créés ne TROP DE CHAÎNES POURRAIT TUER DES CHAÎNES Faut-il bouder notre estiment-ils, non pour les désormais utilisées par plaisir ? L’arrivée des spectateurs, mais pour ces des millions d’individus chaînes supplémentaires chaînes elles-mêmes, qui échapper au flot des du numérique terrestre vont devoir trouver des messages. Ainsi, dans un est un élément porteur moyens pour vivre. Ce qui marché publicitaire pour le marché des n’est pas forcément globalement dépressif, la téléviseurs. Mas ce commode, alors que le part de la télévision lancement de nouvelles marché publicitaire est devrait inéluctablement se chaînes, comme nous d’une part en chute réduire. Etait-ce bien le l’avions souligné dans globale, du fait de la moment de créer de notre précédent numéro, conjoncture économique, nouveaux canaux, sans se ne soulève pas que des et par ailleurs sujet à des soucier de leur viabilité élans de bonne humeur. Il mouvements d’ampleur. économique ? Une suscite aussi beaucoup Annonceurs et agences de période trouble dans d’inquiétudes, que des communication doivent l’univers des chaînes TV, spécialistes et des tenir compte de l’impact dont certaines seraient en professionnels de plus en des nouveaux écrans que proie à des difficultés plus nombreux ont sont ceux des tablettes et économiques vitales, exprimé ces dernières des smartphones. Pas n’aurait rien de favorable semaines. Avec 25 chaînes question de laisser ces pour ce même marché des gratuites, cela fait trop, nouvelles petites lucarnes écrans. 쐍 générant pas assez d’activité, au moins durant de longues périodes, se multiplient. Quant aux ouvertures dominicales, qui pourraient constituer un remède aux manques de fréquentation constatés, elles sont pour l’heure plutôt dans une impasse qui va finir par tourner à l’imbroglio. Puisque les exploitants, les directions et les employés des enseignes et les clients sont pour, qu'attend-on pour légiférer dans le sens d'une liberté réelle de faire du commerce ? 쐍 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 7 DVSM-I N F O S NUMÉRIQUE : LA REVANCHE SUR L’ÉLECTROMÉNAGER ? L’électroménager était la une autre fois. filière sauvant le CA et la Cela nous éloigne-t-il de profitabilité. A l’examen nos chiffres ? Pas du tout. attentif du dernier croquis Sur le graphe signé GfK, le en date proposé par GfK, petit et le gros cette vérité apparaît électroménager ne comme moins réalisent qu’un CA incontournable qu’elle ne équivalent au seul le fut lors d’un « jadis » pas domaine de l’IT (micro si éloigné. Naturellement, ordinateur et tout ce qui cette manière de compter va avec). De plus, dans les éléments de l’activité l’électronique, seul le est étroitement liée à la segment EGP est en réalité historique qui a vu sévère repli. Mais ceci est se mélanger il y a bien lié principalement au longtemps et dans les téléviseur, qui subit le contrecoup de l’envolée mêmes magasins les premiers éléments de consoles de jeu, sont de deux ordres, entre électrons. D’autre part, liée au passage l’électronique de loisirs et électronique embarquée, ces deux cohabitantes de l’électroménager génère à la TV toute numérique. les équipements télécommunications, nombreux rayons. La de nombreux actes de Le marché va électriques du ménage. Ce contenus vidéo se sont première tient dans le vente au profit de inéluctablement revenir qui ne fut d’ailleurs pas toutes développées degré d’innovation. Même matériels dont les clients à des niveaux plus constaté pour toutes les essentiellement à travers si certaines firmes - ont besoin. Le numérique linéaires. Les autres familles de produits, mais des réseaux de essentiellement obéît davantage à l’envie, grands thèmes du surtout pour les distribution spécifiques. asiatiques- tentent de bien plus génératrice numérique sont tous récepteurs de radio, ceux Mais aujourd’hui, la mixité glisser des ruptures d’enthousiasme. La finalité entre stabilité ou de télévision, et un peu «brun-blanc» est une arme technologiques, inspirées ne peut se comparer. Voir croissance, et donc d’équipements audio. En à double tranchant, qui a de ce qui s’est fait en un poulet cuit se globalement plutôt en conserver dans une des meilleure forme que dernières merveilles du l’électroménager. Il reste froid n’est en rien que certaines enseignes comparable à l’apparition ont du mal à « s’offrir » en haute définition, au une participation cœur du salon, du d’ampleur à cette fête président des Etats-Unis du numérique. Dans ou de 007 en pleine action. certaines GSS notamment, D’ailleurs, les héros du les orientations septième art ne sont pas stratégiques sur le long filmés en train d’utiliser terme ne vont pas une plaque de cuisson, un forcément dans un sens aspirateur sans sac ou un aussi porteur qu’on aurait lave-linge. Ils montent pu l’imaginer, et dans le dans des jets privés, le même temps, elles dernier smartphone à la laissent filer leur image de main et déclenchent à source incontournable l’aide de leur notebook, pour des familles entières depuis la terrasse d’un d’équipements qui ne revanche, les familles de ruiné la profitabilité de électronique dans leurs palace en bord de mer, feront plus revenir produits de l’EGP et du l’électronique, famille très équipements, il n’y a pas, l’explosion des quatre des clients vers elles, ce numérique telles que attractive et génératrice loin s’en faut, une vague principales tours du pour le long terme. haute fidélité, de trafic dans les points d’innovation équivalente à Kremlin. Le rêve invitera N’a-t-on pas les marchés microinformatique, de vente. Les différences celle de la science des toujours le fer à repasser... que l’on mérite ? Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 8 쐍 왘왘 Xperia T le smartphone de James Bond DAS* : 0,85 W/kg TM CONCENTRÉ D’INTELLIGENCE AU CINÉMA LE 26 OCTOBRE SKYFALL © 2012 Danjaq, United Artists, CPII . 007 and related James Bond Trademarks, TM Danjaq. ©2012 Sony Corporation. Tous droits réservés. Sony, son logo et « make.believe » sont des marques commerciales de Sony Corporation. L’ensemble des marques commerciales et des logos sont des marques et des logos déposés et sont la propriété de leurs détenteurs respectifs. Xperia™ est une marque commerciale ou une marque déposée de Sony Mobile Communications. * Le DAS (débit d’absorption spécifique) des téléphones mobiles quantifie le niveau d’exposition maximal de l’utilisateur aux ondes électromagnétiques, pour une utilisation à l’oreille. La réglementation française impose que le DAS ne dépasse pas 2 W/kg. Photo non contractuelle. DVSM-I N F O S WII U : C’EST MA PETITE TOURNÉE ! PROCHAINS LIEUX DE PASSAGE DE LA TOURNÉE WII-U : - 15 et 16 décembre : Auchan Noyelles-Godault, CAP 3000 Saint-Laurent-du-Var (près de Nice) et CC de Bordeaux Le Lac. - 21 et 22 décembre : Blagnac (31) - 22 et 23 décembre : O’Parinor Aulnay-Sous-Bois (93) et centre commercial Villeneuve 2 , Villeneuve d’Ascq (59) - 4 et 5 janvier : Centre commercial Créteil Soleil (94) - Du 11 au 13 janvier : Centre commercial Belle Epine, Thiais (94) - 11 et 12 janvier : Centre commercial Le Polygone Montpellier. Depuis son lancement fin prête à toutes les nous avons pu observer ce novembre, la WII U est démonstrations possibles. show au centre partie en tournée. Dans 17 centres en tout seront commercial Rosny 2 (93), les allées des grands ainsi visités (ce qui ne fait avec à ce moment une centres commerciaux, la pas figure de très gros attention de la part du nouvelle console de lancement) d’ici la mi- public finalement Nintendo s’expose et se janvier. Fin novembre, relativement modérée. OLYMPUS : STREET COM ! 쐍 Voici une affirmation à prendre avec précaution. « Olympus crée le premier magazine vivant ! » s’exclame le fabricant du Pen (et quelques autres APN). Cela signifie-t-il que les autres magazines ne seraient pas vivants ? Voire morts ? Bon, ne nous fâchons pas ! En fait, pour les Parisiens, la marque a investi du 7 au 23 décembre une boutique éphémère située dans le quartier du Marais. Elle baptise cet endroit et ce qui s’y passe de « premier lieu magazine » ouvert au public. D’accord, c’est un concept quelque peu compliqué à assimiler. On y verra une "animation rubrique" à feuilleter, avec des thèmes différents. Et les appareils photo de la marque, bien entendu. Concrètement, c’est une opération à l'évidence très « parisienne », destinée à attirer les médias et à récolter des retombées visibles ou lisibles un peu partout dans le pays. Bon, pourquoi pas ? 쐍 PIONEER : CASQUES TOUT EN NUANCES Les performances des casques DJ de Pioneer étaient déjà connues. Au ramage, la firme ajoute un élégant plumage. La gamme des HDJ-500 s’habille désormais de cinq couleurs pimpantes : vert, violet brillant, rouge, noir et blanc. Si ces trois dernières variétés étaient déjà disponibles, les deux premières le seront pour la vente dès le prochain mois de janvier. Etiquettes : aux alentours de 89 euros TCC 쐍 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 10 La voiture connectée L’AppRadio est le premier autoradio donnant un accès internet pour la voiture. L’AppRadio vous permet de contrôler les applications compatibles de votre smartphone. Vous pouvez ainsi profiter des photos, des vidéos, de l’info trafic en temps réel, de la navigation sur le web et de la radio sur internet à partir de l’écran capacitif multitouch extra large. www.pioneer.fr/appradio Apple, iPod et iPhone sont des marques déposées de Apple Inc., enregistrées aux Etats-Unis et dans d’autres pays. La mention «Made for iPod/ iPhone» signifie que l’accessoire électronique a été spécialement conçu pour se connecter à un iPod/ iPhone et que le concepteur certifie qu’il répond aux normes de performance d’Apple. Apple n’est responsable ni du fonctionnement de cet appareil ni de sa conformité avec les normes réglementaires et de sécurité. Les appareils iPod ou iPhone ne sont pas commercialisés par Pioneer. Android est une marque commerciale de Google Inc. La marque et les logos Bluetooth sont détenus par Bluetooth SIG Inc. et toute utilisation de ces marques par Pioneer s’effectue sous licence. DVSM-I N F O S XPERIA E ET XPERIA E DUAL : PERFORMANCES POUR TOUS CHEZ SONY MOBILE Voici deux nouveaux qualité « incomparable », « double SIM ». Le Xperia E, smartphones de la famille où que soit l’utilisateur. Le à une seule carte, sera en Xperia de Sony, très second point est un suivi rayon au mois de mars proches l’un de l’autre, qui de la consommation de prochain. De nombreuses seront disponibles pour la données. Important, ce autres fonctions viennent vente dès 2013. Trois souci d’informer enrichir l’argumentaire points forts les l’utilisateur répond aux pour cette ligne de caractérisent, dont un angoisses que peuvent produits, dont le chapitre concerne un élément générer les coûts de l’autonomie, laquelle souvent un peu ignoré ou d’utilisation qui en général est préservée par des considéré comme de gonflent d’une manière automatismes mettant en moindre importance dans non perceptible. Et pour veille dès que possible des la téléphonie mobile : la le son, Sony met en œuvre fonctions gourmandes en qualité d’appels. Sony a son expérience à travers électricité. D’où une durée développé un couplage l’application Walkman. de plus de 6 heures associant une fonction Plusieurs développements annoncée pour la dite HD Voice et une techniques sont réunis conversation, et pas technologie antibruit. De pour atteindre des quoi promettre une niveaux de qualité très moins de 530 heures en SAMSUNG : CAPTURES VIDÉO Le HMX-F90 est le dernier né des caméscopes de élevés : un traitement smartphones se veille. Des performances audio x Loud, un son distinguent du côté des qui n’étaient globalement surround 3D et un cartes SIM. Le Xpéria E accessibles que sur des égaliseur pilotable dual, qui sera disponible équipements de haut de manuellement. Ces deux dès janvier, est un gamme. 쐍 l'utilisateur de partager d'un doigt ses images avec VERBATIM : SOURIS, CORDLESS, ENCEINTE BLUETOOTH ses proches, sitôt l'appareil connecté par un simple notebooks, est également possible. A USB à son PC. Quelques spécificités sont également à noter aussi dans cette sympathique mentionner. collection et selon un principe iden- Ainsi, la possibilité d'arrêter et de redémarrer un enre- tique, une enceinte Bluetooth, alimen- gistrement permet d'éviter une succession de fichiers tée par une batterie lithium Ion qui sur un sujet donné. L'appareil intègre un véritable donne accès à 12 heures d’écoute petit studio de montage : l'édition n'est plus une confortable. Cette enceinte est tarifée galère. Filmant en HD (1280 x 720 p en 30 images/ à 49,90 euros, les souris 19,90 euros piles Samsung, un produit bien dans son époque. Ne seraitce que grâce à sa touche « One touch », qui permet à seconde) il est doté d'un capteur de 5 Mp, et avec son AAA incluses ! zoom optique 52 x complété par un zoom numérique Voici arrivés sous la bannière Verbatim 70 x, ce HMX-F90 est de ceux qui voient loin. A vendre des périphériques bien intéressants, et dès à présent, à 189 euros environ. au design vendeur. C’est en fait toute 쐍 쐍 une gamme qui fait son entrée en scène dans cette famille qui a toujours des adeptes parmi la clientèle, avec l’une des vedettes : une souris sans fil, mais pas tout à fait comme les autres, car elle s’accompagne d’un connecteur USB ultra miniaturisé, si miniaturisé qu’il autorise une utilisation avec des produits nomades tels que des tablettes. A vrai dire, il a même été pensé pour cela, même si l’usage avec tout autre équipement « USB-isé », dont les PC et 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 12 Cartes GRATUITES RCS Nanterre 349 096 384 à VI E * + 50er€ts off ** ALORS, C’EST QUI LE PÈRE NOËL ? 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Baptisé Allbrary, ce qu’actuellement en fondateur et PDG projet prendra la forme version Bêta, la première d’Innelec, explique que d’une bibliothèque version sera en service fin dès le printemps, multiculturelle où les mars, ce qui laisse l’aboutissement d’un internautes et les supposer qu’il y en aura au projet qui a germé en 2008 mobinautes de toute la moins une seconde. 쐍 CASQUES : CADEAUX EN TÊTES ! modestes que ceux que l’on a l’habitude de voir cir- C’est le rush sur les rationalisation. Omenex culer dans nos statistiques préférées. L’opérateur casques. A tel point que aligne deux nouveautés souligne que selon les décomptes communiqués par face à une offre qui qui ne manquent pas l’ARCEP, il est le numéro 1 de la fibre en France. Après s’étend sans cesse, d’attrait. Le KSK-DJ 106 est ce préambule, il faut être attentif aux données et à ce certains parlent déjà de un modèle que son qu’elles représentent. surnom British Bass décrit Le nombre d’abonnés « THD » (très haut débit) de fort bien. Aux couleurs de Numéricable est de 1,220 million. Dans cet ensemble, notre voisin d’outre- 585 000 sont abonnés à ses formules 100 et 200 Manche, il conjugue une euros. Pour 49,90 euros, le Mbits/s, contre 270 000 chez les autres opérateurs. isolation poussée et un Bluetooth Liberty Dans la foulée, il précise que 4,694 millions de foyers rendu du registre grave KSK-BT150 est bien sûr sont éligibles à ce très haut débit, ce qui donne un d’une qualité extrême. Il un sans fil d’une portée pourcentage de foyers réellement raccordés assez possède une prise micro : de 10 mètres modeste situé entre 1 et 2 sur 10. modèle pour DJ oblige. A et d’une autonomie vendre environ 27,90 de 6 à 8 heures. 쐍 쐍 METRONIC LANCE UN SOS sur la Zapbox HD-Z3 IP, un adaptateur TNT HD, avec fonction enregistreur et réseau. A vendre environ 120 euros, cette référence côtoie le HDVR1, magnétoscope La firme tourangelle n’en qui auraient une difficulté système se débrouille et Cet atout sécuritaire numérique de la même est pas à son coup d’essai dans le réglage de leur libère l’utilisateur d’une pour une distraction bonne maison. Cet sur ce registre. Elle réception. D’un doigt, le corvée anxiogène. sans angoisse apparaît appareil réunit les renouvelle dans l’optique capacités d’un adaptateur de la réception des six TNT HD, et permet nouvelles chaînes en TNT l’enregistrement sur HD lancées depuis le 12 disque dur intégrable de décembre ce qu’elle avait 130 heures de vidéo HD déjà proposé : une touche (ou 260 en SD). Prix public SOS pour les utilisateurs possible : 200 euros. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 14 쐍 왘왘 TÉlÉPHONE DECT “SIXTY” C’est incroyable ce qu’il ressemble à son grand-père. Existe en rouge, blanc, nacré, prune, noir et taupe. SIXTY A4 14-12.indd 1 14/12/12 12:00 DVSM-I N F O S LUMIÈRES SUR UNE INNOVATION MOINS VERTIGINEUSE QU’ANNONCÉE LES ENSEIGNES PHYSIQUES RESTENT L’AXE MAJEUR DE TOUTE L’ACTIVITÉ Voici ce qui pourrait qui ont déjà un demi- reconnus, c’est devenir un standard, siècle d’histoire, sont l’envahissement des LED sous l’abréviation Li-Fi, capables de transmettre dans l’éclairage, qui ou comment se connecter des signaux que des devraient en assurer 80 % par la lumière. capteurs détectent à l’horizon 2025. Avec dès Science-fiction ? Pas facilement. Les lors des perspectives réellement, car il y a belle télécommandes à intéressantes. Au-delà de Voir, toucher, comparer vers des points de vente lurette que la lumière infrarouge fonctionnent la liaison « lustre du jour - avec les yeux et les mains : où ils réalisent peut véhiculer des sur ce principe tablette » qui vient vite à les consommateurs sont leurs acquisitions messages. Il n’est même (l’infrarouge n’est autre l’esprit, on peut par au bout du compte pareils reste leur préférence. pas nécessaire, pour que le bas du spectre du exemple prévoir la à eux-mêmes. S’ils Les parts du e-commerce rappeler cette réalité, de rayonnement visible). Rien délivrance des messages n’hésitent pas à avoir devraient ainsi se faire allusion (clin d’œil) n’interdit donc de mettre transmis par l’éclairage recours au on-line pour stabiliser, selon les aux pratiques courantes en œuvre des systèmes public pour les des achats pour lesquels la secteurs. Dans celui du dans la marine, consistant utilisant le même principe. automobilistes. Précisons rencontre physique avec jouet, cette voie ne à envoyer d’un navire à un Ce qui est nouveau, outre que les protocoles de le produit n’est pas dépasse pas 8 %, autre des messages en les performances des cette méthode sont déjà indispensable (un livre spécialistes et GSA Morse à l’aide d’un composants et standardisés et pour reste un livre par exemple, s’octroyant plus de puissant projecteur. l’établissement de formats l’heure surtout envisagés ou pour une place de 8 euros sur 10 dépensés Les diodes conventionnels pour que pour des liaisons courtes, spectacle), le déplacement pour des joujoux. électroluminescentes, les signaux soient de quelques mètres. 쐍 쐍 TÉLÉVISEURS : L’AMENDE DU SIÈCLE La Commission européenne vient d’infliger une amende historique à 7 fabricants de téléviseurs, pour une déjà vieille histoire. Le « manège » aurait duré une dizaine d'années. Chunghwa, LG Electronics, MTPD (actuellement filiale de Panasonic), Philips, Samsung SDI, Technicolor (anciennement Thomson) et Toshiba, à la grande époque du tube cathodique, se sont entendus non seulement sur les prix des CRT, mais aussi sur les quantités à produire et les clients à se répartir. C'est Chunghwa qui a révélé le pot aux roses, non par esprit de repentir, mais pour bénéficier de l'immunité prévue pour les entreprises avouant spontanément leurs pratiques anticoncurrentielles. Finement négocié, car sans ce réflexe, cette firme se serait vu infliger deux amendes, une de 8,385 millions d'euros pour les tubes TV, et une de 8,594 millions d'euros pour les écrans d'ordinateurs ! Les autres industriels écopent d'amendes pour un total de 1,470 milliard d'euros. Lourd ? Voire. Car répartie sur une décennie, pour l'ensemble de l'Union européenne et 7 entreprises, cela pour les quantités importantes de consommateurs. Lesquels auraient pu acquérir des téléviseurs moins tubes (pour téléviseurs et pour ordinateurs) l'addition n’est peut-être chers ou de quelques centimètres de plus en diagonale mais qui lais- finalement pas si salée. Le jeu en aurait-il ainsi valu la chandelle ? Voire. seront sans doute « filer ». Il n'en va pas de même pour des entreprises Mais cependant, rien n'indique que l'affaire en reste là. Des actions ne ayant acheté des parcs de moniteurs pour leur informatique. Et sur- sont pas exclues, prévient la Commission indiquant clairement qu'elles tout, la distribution aurait pu réaliser des ventes sur une assiette dif- sont possibles. « Toute personne ou entreprise lésée par des pratiques férente : meilleures marges, prix plus attractifs, autant d'éléments qui anticoncurrentielles telles que celles décrites ci-dessus peut saisir les ont pu conditionner leurs résultats, l'emploi, etc. Comme l’entente était tribunaux des États membres pour obtenir des dommages et inté- de portée mondiale, les autorités d’autres pays, dont celles des USA, rêts » précise en effet la Commission dans un communiqué. Les médias pourraient aussi s’inspirer de ce que les Européens ont appliqué. qui ont brièvement commenté cette décision ont évoqué le cas des Lourdes conséquences pour des pratiques pas très cathodiques ! 쐍 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 16 “2”, “PlayStation”, “PS3” and “ ” are trademarks or registered trademarks of Sony Computer Entertainment Inc. “ ” is a trademark of the same company. “Ô” is a registered trademark of Sony Corporation. “Blu-ray Disc” and “BD” are trademarks. All rights reserved. DVSM-I N F O S COPIE PRIVÉE : DÉMISSION POUR RIEN ? Que vont devenir les professionnels probablement pas la barèmes de redevances démissionnaires ? bonne. Il semble que la suite au vote de la Vont-ils à nouveau être première des pièces Commission pour la copie soumis à l’examen du manquantes à une privée, qui s’est Conseil d’Etat ? Force est réplique efficace face à ces finalement déroulé en tout cas de constater droits et à leur mode le 14 décembre 2012 sans que l’initiative des d’application soit un très les cinq syndicats syndicats n’était large support populaire. APPLE EN PETITE FORME Non, la firme de Cupertino n’est pas encore en faillite. Elle ne se prépare pas à être dévorée par un quelconque prédateur. Mais elle semble finir l’année dans une certaine désillusion qui inquiète les observateurs. Le problème se situe dans son cours de bourse qui a chuté de 27 % en quelques semaines. Il a commencé à décrocher de son plus haut niveau historique après le lancement de l’iPhone 5, moins révolutionnaire que les autres équipements lancés auparavant, et pour lequel les prévisions de Quand on va au combat, il soient entendus, et avec faut le faire avec des eux, les consommateurs, armes. Or, pour l’heure, la non informés du fait qu’ils majorité des sont les victimes de ce consommateurs n’est que système. Par ailleurs, nous très modestement maintenons qu’une lutte informée sur le sujet et pour une redevance n’a donc aucune raison de réduite n’est pas une se mobiliser. Sans un bonne direction, et que support populaire très c’est une redevance large, il y a peu de chances « zéro » qui doit être pour que les industriels défendue. 쐍 • LG a annoncé que plus de 10 millions de ses smartphones de la famille Optimus L-Series, qui avaient été présentés au MWC de Barcelone en 2012, ont été vendus de par le monde. • Darty a été élu meilleure chaîne de magasins de la catégorie Multimédia et Electroménager selon une enquête menée par Q&A Research & Consultancy ventes n’ont rien de mirobolant. Les faux pas de sa cartographies, le connecteur auprès de 43 000 consommateurs. Dans ce même clas- nouveau qui déstabilise tout un petit monde, voilà des détails qui ne sont pas davan- sement, Bouygues Telecom est couronné dans la caté- tage que des alertes, mais auxquels il convient de porter attention. gorie Téléphonie. 쐍 • Selon Médiamétrie, au moins une tablette serait entrée dans 3 millions de foyers, qui ajoute que cela représente un foyer sur dix (alors que l’INSEE estime que l’Hexagone compte environ 26 millions de ménages). • Le groupe Auchan a racheté les hypermarchés du groupe allemand Metro installés dans les pays d’Europe centrale et de l’Est. Au total, ce sont 91 hypermarchés et 14 galeries marchandes qui sont entrés dans le giron de l’univers Mulliez. • Samsung ouvre un magasin de marque à Paris. Sur 170 mètres carrés, situés au 5 boulevard Malesherbes, le premier Samsung Mobile Store est dédié à la mobilité. Premier peut signifier qu’il y en aura d’autres. Apple semble faire des émules. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 18 쐍 A4-SAMSUNG Lucky Days.indd 2 16/10/12 17:36 F O R M AT I O N Réseau Ducretet : On n’a pas tous les jours 20 ans ! Et pourtant, pour le réseau Eugène Ducretet, c’est maintenant. Petite pause afin de souffler quelques bougies en l’honneur d’un nom qui évoque immédiatement un élément essentiel du métier : la formation. Réunis, les représentants des équipes du Réseau Ducretet (Bordeaux, Bruay, Clichy, La réunion, Lyon, Rennes, Roubaix, Valenciennes). Les fondateurs (en 1992) et maîtres d’œuvre du CFA Ducretet : de gauche à droite : Pascal Carcaillon, Patrice Martin, Salvatore Cacciatore, Gilles Sfez, Martine Bernard et à droite, l’actuel président de Fodipeg, Frédéric Loquin. C’est un sujet qui est souvent revenu et reviendra encore dans nos colonnes. La formation est un maillon capital de l’activité liée à l’électronique de loisirs et de communication. Elle va même le devenir un peu plus alors que certains matériels ont tendance à se banaliser. La montée en gamme, synonyme de maintient (il serait plus judicieux de parler de restauration), voire la progression de la profitabilité ne pourront être obtenus qu’à la condition de disposer d’intervenants connaissant les produits et leurs utilisations sur le bout des doigts, et sachant à la perfection convertir ces connaissances en vecteurs de motivation pour la clientèle. Cet impératif était bien perçu par des professionnels lorsque déjà, en 1992, et voyant s’annoncer les perspectives numériques qui constituent aujourd’hui notre quotidien, ceux-ci ont décidé de fonder le CFA Eugène Ducre- tet. Un nom qui depuis a grandi, en structures comme en prestations et en reconnaissance. Sur ces bases, s’est tissé un réseau, et les thèmes des formations dispensées se sont multipliés. Des vendeurs, des techniciens de service et de maintenance pour l’EGP, le multimédia, les télécoms ou encore l’électrodomestique sont sortis diplômés des promotions successives. La cérémonie destinée à la remise des diplômes de la 20e de ces promotions a servi de cadre pour célébrer ces 20 bougies d’un instrument d’une utilité capitale pour les filières de l’électrodomestique et du multimédia, qui en est à ses 5 500 apprentis titrés. Il faut ajouter que, fort d’un effectif annuel dépassant désormais 500 apprentis, le taux de réussite est de 84 %. Aujourd’hui, le Réseau Ducretet représente près de 40 % du flux total d’apprentis dans la Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 20 profession et quasiment 100 % des apprentis BAC+1 et BAC+2 spécialisés aux métiers de la vente et des services en électrodomestique et multimédia. Le cheminement de ce réseau a été au cours de ces deux décennies d’une très grande pertinence par rapport à l’émergence des nouveaux marchés, et à leurs évolutions. A titre d’exemple, rappelons que dès 1996, le multimédia entrait dans ses thèmes de formation tant pour les vendeurs que pour les techniciens, suivi en 2004 par la téléphonie mobile. En 2006, a été créée une salle de cours baptisée « Maison Numérique ». Un rappel naturellement plus que succinct mais qui révèle une volonté d’actualisation permanente, encore exprimée lors de la cérémonie par l’annonce de la mise en œuvre de nouveaux cursus de formation destinés aux entreprises qui participent au développement de la fibre optique pour les opérateurs et les collectivités territoriales. Il faut, au-delà des efforts liés à la formation par elle-même, saluer le courage et la persévérance, pour ne pas dire l’obstination, dans le meilleur sens du terme, pour des équipes qui, sous la houlette de Pascal Carcaillon, (lequel assure la direction opérationnelle depuis l’origine,) et des présidents successifs de FODIPEG, Patrice Martin, Fréderic Loquin, et d’autres entités très actives auprès d’eux, se sont surpassés dans la conduite d’un travail extrêmement compliqué, notamment sur le plan de ses financements. Car, dans un pays où d’une part, l’emploi est en situation compliquée, et où d’autre part, des entreprises cherchent des professionnels compétents, il faut être au cœur de cette mission pour constater à quel point certains « mécanismes » rendent décourageant l’organisation d’un mode de formation qui débouche sur des emplois solides, concrétisés dans des proportions impressionnantes, et ce en « temps réel ». 쐍 + + L E C O M M E R C E Si elles sont encore assez nombreuses, bien des micro-boutiques ont dû battre en retraite, même dans la célèbre rue Mongallet, à Paris. de fermetures connue il y a une bonne décennie concernait la myriade des points de vente indépendants, environ 6 à 8 000 établissements qui avaient poussé comme des champignons, portés par la déferlante des premières années du GSM. Mal structurés financièrement, ayant eu quelques illusions nourries par la croissance impétueuse des premières saisons, ces revendeurs n’ont pas résisté à la montée en puissance des enseignes centralisées et des conquêtes de territoire que les opérateurs, rêvant de piloter le business selon leurs uniques préoccupations, ont réalisées avec leurs réseaux propriétaires. Déjà, la hi-fi avait connu flux et reflux Se lancer dans le commerce, ouvrir un point de vente : nombreux sont ceux qui se sont risqués dans des aventures sur fond de technologies émergentes. Terrain et marchés techniques : Pleins et délayés ! La téléphonie mobile vit des heures graves qui se traduisent par des suppressions de points de ventes et des pertes d’emplois.Ce phénomène n’est cependant pas le premier du genre dans l’univers de l’électronique grand public, où les montées et les descentes sont vertigineuses depuis des décennies. Plus de doute.Chaque jour nous confirme que dans certains hauts lieux des télécoms mobiles, les choses oscillent entre crise aiguë et panique. Même s’ils ont été très discrets et diplomates sur ce sujet, certains opérateurs en sont aux mesures d’urgence. La voilure est en train de se réduire dit-on d’un côté, on affale les voiles corrige-t-on de l’autre. Comme mentionné dans les dossiers télécoms de ce magazine, c’est bien du côté du terrain que des conséquences visibles apparaissent de jour en jour, et il se pourrait qu’après les fêtes, se révèlent des prises d’initiatives plus aiguës. Le quotidien Les Echos évoquait il y a quelques jours les 79 fermetures chez The Phone House, ainsi que 56 concernant des Espaces SFR. Orange a aussi mentionné un repli dans ses implantations. Comptez 5 à 6 intervenants dans chaque point de vente fermé et nous arrivons déjà dans les bilans à quatre chiffres. Cette étape n’est pourtant pas la première vécue dans ce sens dans la téléphonie mobile.Toutefois, la grosse vague Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 22 Avec le recul, cette aventure des télécoms apparaît pourtant comme inscrite dans un schéma classique pour l’électronique, et qui lui est propre. Dans les années 70, la grande affaire était la hautefidélité. En quelques années, des dizaines puis des centaines de points de vente ont suivi l’exemple des premiers pionniers, installés dans la capitale dès la fin des années 60, armés de leurs auditoriums. Mais dès le confluent 1970-1980 en vue, le repli était amorcé. Pour résumer et à quelques exceptions près, tous ont disparu, sous l’impact d’une nouvelle coqueluche : la vidéo. A peu près tous identiques les uns aux autres, les magnétoscopes ne pouvaient pas générer une distribution spécialisée comme celle de la hi-fi, d’autant qu’une vache à lait, génératrice de confortables marges comme le fut l’enceinte acoustique façon « caisse à savon », ne pouvait pas s’y introduire. En revanche, ce sont les vidéoclubs, louant des cassettes, qui ont connu une envolée, suivie d’une retombée spectaculaire. Parallèlement, les premiers ordinateurs grand public, 왘왘 L E C O M M E R C E Certains créateurs ont pu se lancer croyant ferme aux prévisions de supposés experts, comme celle-ci, dont on peut se demander avec le recul si elle était honnête ou dictée par quelque calcul douteux. Les innombrables spécialistes hi-fi qui ont eu leur heure de gloire dans les années 70 ont pratiquement tous fait naufrage. très rustiques, ont permis à une première vague de micro-boutiques de s’installer. Elle s’est totalement désintégrée, chassée par une nouvelle génération misant sur des produits bien plus aboutis et fonctionnant sous des standardisations reconnues. Les consoles de jeu ont à leur tour nourri bien des appétits d’entreprises. Les spécialistes de cette activité sont toujours présents, mais les décevantes performances récentes du jeu, la dématérialisation, la concurrence de nouveaux équipements font peser des inquiétudes. De-ci de-là, des établissements, les moins solides naturellement, laissent la place qui à une caisse d’Epargne, qui à un magasin de chaussures. Pour beaucoup, c’est la fin de la partie. Et que dire de l’électronique embarquée ! L’autoradio a soulevé une grande effervescence durant des années, mais on ne compte plus que quelques dizaines d’installateurs bien confortés dans leurs compétences, servant une clientèle qui s’informe par elle-même. Car de ce côté, à part Pioneer qui n’a jamais oublié son rôle de fournisseur communicant, un peu Clarion également, les autres restent muets, ne comptant que sur la visibilité de leurs produits dans les rayons pour exister. La succession façon montagnes russes connue depuis longtemps suit le rythme des transformations technologiques et des envolées parfois éphémères de certains équipements. Si la technique électronique puis numérique a engendré de l’activité, elle a aussi joué le rôle d’armes de destructions massives envers les professionnels du terrain. Les spécialistes en photographie en savent quelque chose. D’ailleurs, si ce balancier ne cesse de caractériser l’activité du terrain avec ses montées puis ses replis, cela ne fait que La téléphonie mobile a provoqué l’ouverture de nombreux commerces indépendants, qui ont ensuite disparu. L’électronique embarquée fut un segment chaud et animé. reproduire ce que subissent certains produits. Dans le même univers de l’image, le cadre photo avait connu une progression vertigineuse. Mais tel un soufflé, l’enthousiasme est retombé bien vite. De la boule de neige à la pelote de laine Si les rythmes accélérés d’apparition des innovations sont en partie responsables de ces coups d’accélérateur du terrain suivis de décélérations à leur tour très rapides, le comportement des animateurs de la distribution y est aussi pour beaucoup. Quand un équipement nouveau apparaît, après une sage phase de décollage, la montée en puissance est d’autant plus dynamique que la visibilité du produit progresse. Il faut bien reconnaître que les uns s’inspirent des autres, et Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 24 voyant le panorama s’enrichir en terme d’offre, les acteurs qui y participent deviennent de plus en plus nombreux. Pour les chalands, cette envolée constatée est aussi un élément de motivation. La baisse des prix dans ce domaine, systématique depuis que l’électronique grand public existe, participe au mouvement, tout en banalisant jour après jour l’innovation. Mais lorsque le marché arrive à une stabilisation, certains jugent alors prudent de ne plus trop alimenter l’offre, voire de la simplifier, de la rationaliser. Ce qui provoque l’effet inverse. Chacun se dit que si les autres évoluent dans le sens d’un repli modéré, mieux vaut les imiter. Après la boule de neige montante, c’est la décrue, le bout de laine que l’on tire et qui fait doucement disparaître toute la pelote.Avec une visibilité émoussée, ce qui charmait avec puissance la clientèle la tente moins, et ainsi commence l’impitoyable descente. Il en va de même pour les thèmes qui vont plus loin, en suscitant non plus seulement la création de rayons, mais celle de points de vente, notamment ceux que font naître des entrepreneurs indépendants. L’exemple là aussi se duplique. Jusqu’à un point haut suivi du repli. Les télécoms mobiles ont généré un phénomène de ce genre sur une période prolongée, car la nouveauté du GSM s’est propagée progressivement, région par région,au rythme de la couverture du territoire. Mais une fois atteint un niveau de crête, l’enchaînement inverse s’enclenche. Ainsi va la vie du numérique (et de l’analogique qui l’a précédé), des hauts, et presque autant de bas. Comment ne pas comprendre cette remarque frappée d’un incontestable bon sens d’un vendeur dans une GSS orientée meuble : « le canapé, pour un vendeur, c’est quand même plus confortable ! » 쐍 Une pensée Lumineuse Qualité. Performance. Technologie. Retrouvez les couleurs naturelles grâce aux nouveaux spots LED Verbatim. • Nouvel indice IRC ≥ 95 • Dimmable • 85% d’économie d’énergie CRI >95 Dimmable 85% Energy Savings En savoir plus sur la gamme complète d’éclairage Verbatim pour des applications professionnelles et grand public verbatim.com +33 1 47 16 94 20 52040 PAR16 6W GU10 Remplace un spot halogène 35W 220lm, 2700K, 30º 52041 PAR16 8.5W GU10 Remplace un spot halogène 50W 310lm, 2700K, 30º 52042 PAR30 (SN) 14.5W E27 Remplace un spot halogène 75W 680lm, 4000K, 30º T É L É C O M S M O B I L E S LET O V D N O C E S L’heure des vé La fin du millésime 2012 approche.Celui-ci restera dans les mémoires comme le plus terrible pour le secteur des télécommunications mobiles depuis son avènement. Au-delà des turbulences violentes provoquées par l’arrivée d’un concurrent atypique, des informations récentes viennent d'apporter quelques touches préoccupantes à propos d'un marché qui n'est peutêtre pas ou plus l'eldorado que l'on pensait. La distribution concurrentielle peut-elle devenir l'une des perdantes de cette tourmente ? Il reste à présent à inventer un nouveau destin à ce secteur d’activité,qui est loin d'être sorti de ses étapes cruciales. Voici une prédiction pour 2013 et même pour un avenir à plus long terme qui ne sera pas démentie : il n’y aura pas d’autre Free. Le tsunami est derrière nous. Le débarquement impromptu d’un concurrent opportuniste au cœur d’un univers qui tournait encore presque comme une horloge il n’y a qu’un an n’est plus à craindre. Mais l’ère des bouleversements n’est sans doute pas terminée pour autant. Nous y revenons. Pour l’heure, chacun peut contempler les dégâts qui ont eu pour cause unique une incroyable bourde de la part des pouvoirs publics. Faire entrer un quatrième opérateur - ce qui faisait beaucoup pour notre territoire - aurait été moins perturbateur si cette initiative avait été prise beaucoup plus tôt, alors que subsistaient encore de larges réserves de croissance primaire, celle qui résultait des premiers équipements des consommateurs en téléphonie mobile. L’irruption n’aurait alors entraîné qu’une modification du schéma de la croissance, sans anéantir celle-ci. C’est ce qui s’est passé quand Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 26 Bouygues est arrivé dans cette activité. Mais en faisant entrer un chien dans le jeu de quilles alors que, désormais, tout le monde est équipé, revenait en revanche à imposer une inévitable perte arithmétique d’activité pour les opérateurs « historiques », doublée pour ces derniers de contraintes concurrentielles aux conséquences imparables. Ajoutons que cela était sans compter avec la crise économique et financière venue ébranler à peu près tous les marchés, luxe excepté. Dans tous les commentaires relatifs à Entre GSS et GSA, les rayons de téléphonie sont toujours bien là, mais désormais axés sur les mobiles principalement.C’est d’ailleurs le produit qui attise le plus la convoitise des clients : design, fonctions, marques. Si les opérateurs parviennent un jour à faire de leurs offres des produits sexy, et non des énumérations austères articulées autour d’un prix facial, celles-ci trouveront une meilleure appétence de la part des enseignes. concept sans point de vente. Or, un élément fondamental reste totalement ignoré par au moins 100 % des observateurs ! Cet investissement sur le terrain était indispensable pour créer le marché. Faux avantages pour les consommateurs rités cette turbulence majeure, un point essentiel a été très mal relayé, pour ne pas dire pas du tout, par les médias. La seule véritable différence entre Free et les autres tient dans son mode de distribution. Tous ensemble, les opérateurs classiques sont accessibles dans les milliers de points de vente physiques. Selon les estimations issues de nos propres données sur la distribution, le bas de la fourchette fait apparaître au moins 30 000 individus intervenant quotidiennement face à la clientèle. Une charge de rémunération colossale, à laquelle il faut ajouter tout ce qui constitue le coût de cette distribution : loyers des surfaces commerciales, aménagement et entretien, éclairage, chauffage climatisation sont des dépenses incontournables.Tout cela est habilement contourné par un En 1992, quand les GSM ont fait leur apparition, Internet était inconnu du grand public. Sans le « réseau », et ce jusqu’aux début des années 2000, il n’y aurait eu aucune téléphonie mobile accessible. Alors que l’on ne cesse de parler à tout propos de régulation, de contrôle, d’équité et même de justice, avoir fait entrer dans ces conditions un intervenant de cette nature était un pied de nez au bon sens. Pas un seul professionnel conscient ne pouvait ignorer que les conséquences seraient inévitablement désastreuses. Ajoutons que cette téléphonie mobile s’est initialement propagée en passant par la distribution concurrentielle, les hypermarchés, les GSS, les centres auto, ainsi que par une noria de petits spécialistes qui ont assez vite sombré du fait de structures insuffisantes ou brouillonnes. Ajoutons aussi que durant des années, des organismes ou entités supposés défendre les consommateurs n’ont cessé de montrer du doigt les opérateurs, leurs tarifs régulièrement qualifiés d’excessifs et leurs profits qui auraient peut-être dû les faire rougir de honte. Il est vrai que dans notre Hexagone, la profitabilité est souvent rangée dans l’arrière-boutique de l’escroquerie, de Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 27 l’abus de biens sociaux, de l’incivilité la plus ignoble. Paradoxalement, un responsable d’entreprise n’a donc droit qu’au discrédit. Il est montré du doigt s’il fait des profits - et va jusqu’à en tirer des avantages personnels - tout comme s’il ne parvient pas à juguler des pertes, en sa condition de mauvais gestionnaire. Il est probable que les managers des opérateurs historiques n’éviteront pas leur flot de critiques quand, l’échéance est proche, ils devront prendre des mesures très désagréables pour ajuster les équilibres dans les entreprises qu’ils dirigent. Nos lecteurs assidus ont sans doute en mémoire nos prises de position très négatives et répétées face à ces procès d’intentions entendus voici quelques années sur les couples tarifsprofits de nos opérateurs. Les juger trop chers était d’ailleurs une erreur profonde. Le succès des services auprès des abonnés démontrait le contraire. Quand un produit est trop onéreux, il ne se vend pas, qu’il s’agisse de billets d’avions, de morceaux de boudin ou de services téléphoniques. Toutefois, au terme de ces aventures, et comme cela s’observe à chaque fois que des stratégies aboutissent à des réductions de coût pour les consommateurs, la véritable facture ne se règle pas là où on le croit. Pour les fruits et légumes, les -mauvaises- tomates à prix cassés se traduisent par des pertes d’emplois chez les producteurs. En matière de téléphonie mobile, les pertes de recettes désormais inéluctables vont entraîner des révisions dans les modalités de distribution (entre autres). Globalement, c’est 왘왘 T É L É C O M S M O B I L E S l’emploi qui va trinquer, d’autant que l’ampleur du chômage dans notre pays ne laisse guère d’espoir pour un rapide reclassement. La téléphonie moins chère va donc être facturée aux consommateurs sous formes de cotisations pour les sans emploi, qui eux-mêmes ne peuvent que moins consommer. Et ainsi s’enchaîne la spirale qui fait même craindre pour l’ensemble de notre « modèle social ». Comme le soulignait récemment un économiste réputé : « il est préférable pour une population de se partager des profits, même inéquitablement, que de devoir collectivement éponger des pertes ». Les fruits de la profitabilité, même dans le domaine des télécoms, sont les seules choses que l’on puisse partager. Des erreurs des opérateurs face à la distribution concurrentielle ? Si les opérateurs historiques ont « raté » un élément dans leur démarche au cours des 20 premières années de la téléphonie mobile, c’est peut-être dans la manière dont ils ont approché la distribution concurrentielle. On ne peut le leur reprocher, ne serait-ce que parce que, finalement, durant les années où a régné une croissance fougueuse, tout le monde a trouvé son bonheur. Néanmoins, ces acteurs des premières décennies ont insuffisamment analysé les raisons qui conduisaient certains réseaux, en particulier les GSS, à avoir de mauvaises performances dans ce domaine. Aux origines les plus lointaines, le téléphone mobile a pris le relais avec les « téléphones de voiture ». Radiocom 2000, Ligne SFR, des marques désignant des produits et des services lourds et onéreux, avec lesquels les centres auto (Norauto, Feu vert, ...) comme les spécialistes en électronique embarquée ont pendant une période réalisé d’excellentes affaires. Leurs deux axes de profitabilité se situaient dans la vente d’un équipement (alors très onéreux) et son installation. Quand les GSM sont entrés dans le quotidien, ces deux éléments ayant disparu, les réseaux liés à l’automobile se sont doucement désengagés. Sans que ce retrait du marché soit analysé au-delà d’une évolution élémentaire. Le téléphone de voiture devenait un téléphone Les opérateurs historiques, bien sûr (et heureusement), ne baissent pas les bras. Que ce soit sur la 4G ou des techniques performantes comme le dual carrier, voilà des arguments propres à motiver les clients. Mais au fait, n’aurait-il pas été plus efficace d’adopter une terminologie bien française, comme par exemple « double porteuse » ? L’éternel complexe d’infériorité vis-à-vis de l’Amérique et de son rêve a encore frappé. de poche. Toutefois, ce n’est pas parce que cette réalité conceptuelle heurtait les esprits que les centres auto ont abandonné cette activité, mais plus simplement parce que sa profitabilité s’était évaporée. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La profitabilité des télécoms est un problème, rapportée aux coûts de mise en œuvre par les enseignes. Au fil des années, cette distinction concurrentielle (« que l’on était bien contents de Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 28 trouver quand nos réseaux n’étaient pas ou peu développés, concède un intervenant d’alors, parti vers d’autres horizons ») s’est retrouvée face à des forêts tarifaires très touffues, au contact avec des fournisseurs exigeant beaucoup d’interventions, des formations incessantes. Et surtout, elle était face à des réseaux propriétaires qui multipliaient les offensives sur ces impératifs que les enseignes classiques trouvaient de plus en plus difficiles à suivre. La nature humaine finit toujours par imposer sa réalité. Comment convaincre une GSS d’investir dans la vente de services qui rapporte peu et qui est trop compliquée, quand parallèlement, elle vend sans difficulté de plus en plus de téléviseurs, de baladeurs, de stations d’accueil, et même par wagons du lave-linge, du réfrigérateur mastodonte, etc. (Des produits qui, même en 2012 et malgré la crise sont toujours en croissance mais... nous évoquons par ailleurs cet autre sujet). Aujourd’hui, les opérateurs tentent de se recentrer sur leurs bases. Toutefois, les difficultés concurrentielles leur ont Voilà une image du passé : de ces beaux instruments de vente, selon nos constatations, beaucoup ont disparu. Il faudrait sans doute ne pas mélanger, dans la situation actuelle du marché, les conséquences de la complexité pas assez profitable de la diffusion mobiles + services que certains acteurs du terrain préfèrent contourner, un sentiment que l’on sentait bien avant l’arrivée de Free, et celles de la mise en porte-à-faux de l’équilibre des opérateurs depuis l’irruption du nouveau venu, elle aussi prévue de longue date. Si les abonnements, les forfaits, les engagements ou non-engagements ne charment plus le terrain, la mise en avant des équipements revient en force. Avec l’aide éventuelle du merchandising des marques.Du concret ! Free n’a pas de réseau. Et ses ouvertures de points de vente ne lui permettront pas d’avoir une force de frappe de terrain à la hauteur de ses concurrents avant longtemps. Il y a pourtant à travers ce détail une forme d’inégalité majeure dans les données concurrentielles. La téléphonie mobile ne pouvait pas se développer sans ses réseaux, et ce concurrent parfois un peu arrogant qui vient ramasser la mise sans avoir participé au développement du secteur pénalise les opérateurs historiques, mais aussi la distribution,qu’elle soit propriétaire ou concurrentielle.Comment récolter ce que l’on a pas semé ! soudain fait toucher du doigt ce qu’ils prenaient peut-être il n’y a pas si longtemps pour des humeurs ou de la mauvaise volonté de la part des enseignes. « Il y a un an, nous avions 37 tarifs ! Nous n’en avons plus que 6 » expliquait Philippe Bachman, directeur commercial grand public de SFR, dans notre numéro précédent (DVSM 107- novembre 2012). Simplicité et profitabilité : le terrain ne demande rien d’autre ! Et de fait, « laisser filer » les enseignes n’est pas forcément une stratégie pertinente. Le réseau propriétaire des opérateurs va inéluctablement se révéler onéreux à faire tourner avec des tarifs qui ont fondu comme neige au soleil, et ce réseau ne pourra pas tout assumer. Pouvoir compter sur une distribution indépendante (sans aller jusqu’à en devenir esclave) qui meurt Si les points de vente des opérateurs attirent du monde aux périodes chaudes, leur trafic sera-t-il suffisant pour équilibrer les comptes de leurs nombreuses implantations, du fait des tarifications nettement érodées désormais ? lorsqu’elle n’a rien à distribuer pour assurer son activité est « un impératif pour qui veut survivre », affirment des spécialistes de la distribution, toutes les catégories d’activités confondues. « L’esclave n’est pas celui que l’on croit ». Une célèbre boisson pétillante d’origine américaine qui vit frénétiquement au long des linéaires sous ses rouges nuances est souvent décrite comme «tenant» les enseignes par ses imposantes conditions. Mais le jeu est double. Si, par malheur, les enseignes rechignaient soudain à accepter les énormes opérations qui se bâtissent régulièrement, le producteur industriel se trouverait lui aussi dans une impasse. A l’heure où dans les télécoms mobiles, les comptes sont devenus serrés, il serait certainement intéressant, pour les opérateurs, plutôt que de prendre le terrain avec des pincettes, de trouver des formules capables de générer une remontée en puissance d’un travail mieux équilibré avec les GSS et même les GSA. Des établissements qui ne disparaîtront pas, alors que l’heure est à une « optimisation » dans les réseaux propriétaires, un terme qui peut s’adapter à bien des initiatives. Lutte entre opérateurs : la guerre n’est pas finie Il n’y aura pas d’autre Free, affirmonsnous, mais à lui seul, cet adversaire n’est pas de nature à changer les habitudes. Forçant la vapeur sur la 4G, tentant ainsi de le distancer, les opérateurs historiques sont malgré tout face à un flou non dissimulé. Le groupe de Xavier Niel serait-il en train de fourbir des armes dans la discrétion qui lui est propre ? Avant de combattre un adversaire, il faut lui user les nerfs » affirment les militaires. Le haut débit mobile sera le prochain champ de bataille. La fébrilité est d’ores et déjà intense. Côté terrain, le Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 29 « Il y a un an, nous avions 37 tarifs, nous n’en avons plus que 6 » expliquait Philippe Bachman, directeur commercial grand public de SFR.Mais pourquoi avoir attendu des heures graves pour mettre un terme à cette complexité qui, si elle était réelle dans le réseau propriétaire,ne l’était pas moins pour les enseignes. « sans point de vente » Free évolue légèrement. Certaines ouvertures imminentes dans des points chauds du territoire sont attendues. Le public les remarque. Il faudra peut-être prendre en compte une évolution des rapports de force. Parallèlement, c’est avec un certain frisson dans le dos que bien des professionnels ont observé les récentes annonces de SFR : renoncement aux bouquets TV en ADSL, ainsi qu’au prestations deVOD... Certes, l’opérateur est dans le même giron que Canal+, et il peut dès lors bifurquer vers des synergies offrant de bonnes opportunités d’économies d’échelle. Mais cette décision laisse planer un doute sur la profitabilité de ces services, et l’attrait réel pour le public. Entre les « geeks » et Monsieur Tout-lemonde, il y a peut-être plus de distance qu’on aurait pu l’imaginer à l’examen des premières périodes de vie de ces pratiques nouvelles. Ce qui pourrait fort bien remettre en question un large éventail dans les perspectives de marché telles qu’elles étaient généralement admises. Les défis n’ont pas dit leur dernier mot. 쐍 Traiter l’ensemble des produits, sans introduire de rupture entre les familles d’équipements, répond aux attentes que les usages possibles grâce aux mobiles font naître chez les utilisateurs. TELECOMS Patrice Lozé, directeur commercial grand public chez Orange, est catégorique : le marché s’est définitivement transformé. les modèles d’hier ont vécu. Patrice Lozé , Orange : L’évolution selon la clientèle En marge des grands thèmes d’analyse abordés de toutes parts à propos du marché des télécoms et du haut débit, qu’il ne sous-estime pas, Patrice Lozé, directeur commercial grand public chez Orange nous livre une réflexion prioritairement articulée sur les clients et les prestations auxquelles les équipements actuels donnent accès. Si pour les opérateurs, « la » grande affaire de l’année a été l’entrée en scène d’un nouvel acteur dans le domaine des mobiles, pour les utilisateurs, et donc les clients, c’est davantage la fusion entre télécommunications et autres usages multimédias connectés, qu’illustre la vertigineuse progression des téléphones intelligents, qui transforme les habitudes, et la vision des offres. A l’aube de la période de fin d’année, Patrice Lozé établit d’ailleurs un constat sans détour. « Je ne suis plus certain de pouvoir faire un clivage entre mobiles d’un côté et haut débit de l’autre. L’attente de nos clients se transforme en fonction de l’évolution de la richesse des propositions qui sont sur le marché.Avec la proportion de smartphones qui ne fait que s’accroître dans nos ventes, nous percevons chez les utilisateurs des attentes tout aussi importantes dans l’univers des mobiles que dans celui du haut débit. Et nous constatons la réalité d’un besoin d’accompagnement, en termes de démonstration et d’attention que nous devons leur porter. Nous devons aider les clients à se servir au mieux des équipements dont ils peuvent faire usage aujourd’hui. » Et selon le directeur commercial grand public d’Orange, « les équipements qui sont au cœur du marché imposent une réflexion différente de la part des acheteurs, par rapport à ce qu’ils ont connu dans un passé encore récent. Avant, on achetait un téléviseur, une caméra... des Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 30 éléments séparés pour des fonctions bien déterminées. Désormais, ce qui est proposé au public est constitué d’éléments prenant en charge de multiples fonctions. D’un marché d’acquisition à un marché de fidélisation On peut regarder la télévision sur un mobile, ainsi que de la vidéo. On peut prendre des photos en rafale, l’appareil choisissant les meilleures vues » mentionne Patrice Lozé, soulignant que ces instruments sont à la fois polyvalents et très perfectionnés. « A eux tout seuls, ces appareils font ce que l’on faisait avec plusieurs éléments séparés. Nous avons tout à gagner à savoir apporter au client la même Pour la première fois, il y aura en fin d’année un peu moins de points de vente Orange. Mais ceux-ci devraient davantage traduire la stature de l’opérateur. attention, la même qualité sur les deux thèmes. » D’où, d’un point de vue « d’opérateur de distribution », il n’est plus possible de faire une distinction entre mobile et haut débit. Mais selon Patrice Lozé, une problématique n’est pas résolue. La mise en avant de la convergence se heurte toujours aux structures des points de vente et de leurs rayons. Un avis largement partagé, souvent évoqué par les fournisseurs que nous rencontrons. « Les GSA comme les GSS ont toutes les cartes en mains, mais elles n’ont pas réussi à ce jour à apporter une expérience mettant en valeur cette convergence » regrette-t-il.Au-delà de ce constat, Patrick Lozé s’interroge. « Sachant sur quel modèle de marché nous sommes désormais, comment les distributeurs vont-ils imaginer un modèle économique permettant d’intégrer cette partie de service au sens très large ? » « Nous sortons d’années extraordinaires en termes de développement. Mais les modèles ont vécu ». Une remarque dont Patrick Lozé souligne qu’elle concerne aussi « la part variable de nos vendeurs, ou la rémunération de nos distributeurs ». Il est clair que des évolutions sensibles sur tous les plans sont désormais en passe d’être observées. Car l’arrivée d’un nouveau venu ayant bousculé les habitudes n’a pas davantage échappé à Orange qu’à ses compétiteurs historiques. « L’arrivée de Free n’a pas été un scoop. Nous nous y étions préparés. Néanmoins, elle a été plus violente que ce que l’on attendait. Nous avons dû ajuster nos offres et notre stratégie commerciale ». Comme d’autres responsables du secteur, Patrick Lozé estime que ce nouveau concurrent a joué un rôle accélérateur, et « quoi qu’il arrive, le marché a désormais durablement changé ». Il reste que les pivots sur lesquels s’articule l’activité ne se limitent pas aux prix. « Pour moi, il y a trois aspects : le nonengagement, le prix et le contenu de l’offre. Les clients sont devenus plus sélectifs dans ces contenus ». Et d’ajouter qu’un autre facteur est à prendre en compte, moins comme une voie de commercialisation pure, mais comme un ingrédient qu’il convient d’intégrer dans le comportement de l’utilisateur. Il s’agit de « l’aspect digital ». Entre le on-line et le terrain, il doit se créer « une bonne alchimie pour aller chercher des parts de marché. Nous avons la chance d’avoir un réseau conséquent, et de plus en plus professionnel.A charge de discerner ce qui peut être fait en ligne, outre susciter les motivations pour changer de mobile. « On peut voir des modèles, consulter et observer, faire une démarche comparative ». Mais vient aussi le moment où le client voudrait voir un ou des modèles convoités en vrai, et donc, en point de vente. « Peu importe la génération ou l’appétence digitale. La présentation, la démonstration, la formation sont des attributs partagés par les points de vente ». Pour ce qui concerne Orange, un point particulier tient dans les efforts accomplis pour disposer aussi de rayons d’accessoires de plus en plus larges. Pour résumer, il y a moins opposition que complémentarité entre les différents modes, et du reste, Patrice Lozé tranche : « l’accélération du digital ne remet pas en cause le point de vente physique. Le Web est une richesse complémentaire qui ne vient pas se substituer à la boutique ». Pour la première fois, le réseau Orange voit se réduire le nombre de ses établissements « Il y a trois natures de réseaux, poursuit Patrick Lozé : notre réseau exclusif, des spécialistes et GSS, et les GSA ». Dans cette trilogie, notre interlocuteur met un peu à part les GSS, un « créneau qui est aujourd’hui moins en pointe », effleurant de seulement quelques allusions les accords FNAC-SFR ou Darty-Bouygues. En revanche, les grandes surfaces alimentaires constituent toujours un canal important. « Nous travaillons bien avec les principales enseignes. Ce sont pour la clientèle des lieux de destination. C’est important pour nous, pour la visibilité de nos marques et de Même la gestion de l’accueil et de l’attente est un élément à ne pas négliger. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 31 왘왘 T E L E C O M S La taille des points de vente Orange exprime un statut pour la marque. Elle permet en outre une circulation confortable pour la clientèle. nos offres, et pour leur capacité à aller au devant d’un certain nombre de consommateurs ». Certes, Patrick Lozé ne conteste pas que dans ces établissements, certaines évolutions ont été observées. Carrefour, par exemple, a tendance à se recentrer sur ses plus grosses implantations. « C’est plutôt bien. C’est là où il y a un véritable potentiel, que nous-même allons accompagner ». Quant au réseau exclusif, lui non plus n’échappe pas à un vent de changement. « Au-delà de la marque Orange, il fédère l’activité. Il comporte 1 150 points de vente, à travers nos propres agences, la partie relevant de la Générale de Télé- phonie, qui est à 100 % de notre filiale, et nos autres partenaires, tels que les Mobistores. Pour la première fois cette année, ce réseau va diminuer, pour se limiter à 1 125 établissements dès la fin de l’année ». Nous retrouvons cette tendance à la rationalisation déjà rencontrée par ailleurs. « Je pense que le nombre de points de vente n’est pas le plus important. La notion de surface commerciale l’est en revanche bien davantage. Un nombre de points de vente n’exprime qu’une densité sur un territoire. La surface commerciale exprime une représentativité vis-à-vis des clients ». Pas de confusion, entre les objectifs, pas d’inquiétude sur la pérennité du réseau exclusif, même si le terme d’optimisation est d’actualité. Reste qu’au-delà de ce qui se dégage de sa visibilité, le point de vente est aussi un instrument pour créer ou maintenir le contact avec une clientèle par ailleurs toujours très sollicitée. Le confort et la qualité de l’accueil font partie des critères fondamentaux. D’où des mesures clés. Ainsi, exit le petit afficheur numérotant dont certains disent qu’il fait un peu « guichet de la sécu », et est bien loin de la notion de loisirs si importante de laquelle s’imprègne de plus en plus l’univers des télécoms. « Nous avons dans nos agences quelqu’un qui accueille. Il faut savoir aussi que dans nos points de vente, se traitent des actes lourds. La gestion de la file d’attente est essentielle. C’est un poste-clé dans un établissement ». Un détail que Patrick Lozé connaît et qu’il n’est pas près de négliger. Du reste, il nous confie que le samedi précédent notre entretien, il a lui-même assuré cette fonction dans un important établissement aux couleurs d’Orange. On ne connaît bien que ce que l’on pratique soi-même ! 쐍 Rayons télécoms : Les vertus de l’accessoire Peut-être plus encore que dans d’autres domaines,le rayon des accessoires est un éléments aux facettes positives multiples qui mérite autant de soin sinon plus que les éléments de télécommunications eux-mêmes. Observez un rayon d’accessoires : les clients sont souvent à la recherche d’un produit qu’ils ne trouvent pas ou pas à leur goût. Deux maîtres-mots en conditionnent le fonctionnement : largeur d’offre (qui doit s’étendre aux moutons à cinq pattes) et tenue particulièrement rigoureuse de tous les instants. C’est un espace chahuté par les chalands, qui regardent, prennent, reposent un peu n’importe où. Des clients auprès desquels il ne faut surtout pas intervenir. « Je peux vous aider » est l’intervention à n’utiliser qu’en dernier ressort. Quand une personne cherche une coque, elle ne fouille pas seulement pour avoir un modèle adapté à son équipement. La couleur, la forme, la texture s’observent et se choisissent un peu comme des cra- Ventes et trafic : l’accessoire joue sur les deux tableaux avec en prime un bienfait. Si le client a plusieurs fois trouvé ce qu’il cherchait, le magasin devient à ses yeux celui où « il y a tout ! ». Fidélisation... Vu le 10 novembre, ce rayon d’un agitateurs connu, dans une implantation de la région parisienne, était particulièrement désordonné, étiquetage plus que défaillant. Trois semaine plus tard, nous le voyons tel que sur notre cliché : inchangé ! Y a-t-il un directeur de magasin qui surveille ses rayons ? Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 32 vates ou des chaussettes. Sans une remise en ordre permanente, le rayon devient « illisible ». L’étiquetage est aussi un impératif absolu. L’exemple du rayon que nous voyons sur la photo ci-contre est celui qu’il ne faut pas suivre. Nous avons vu de nombreux clients l’approcher, chercher, et renoncer : autant de CA perdu pour une enseigne qui pourtant en aurait bien besoin. L’accessoire bien travaillé est une petite mine d’or, mais négligé, il détériore toute la réputation d’un point de vente. 쐍 Electronique grand public Multimédia Micro informatique Haute fidélité Home cinéma Télévision numérique Télécommunications Loisirs interactifs Electronique embarquée Industrie Distribution Technique Commerce Marketing Merchandising Clientèles 24 heures sur 24 retrouvez l’information faite pour vous sur ! z e u Cliq Entrée libre TÉLÉCOMS MOBILITÉ La tablette était un instrument supposé venir chatouiller les ventes de notebooks et de netbooks. Elle va bien au-delà, jouant les conducteurs (orchestre du stand Sony à l’IFA 2012) ou les télécommandes intelligentes, dans la tendance du « double écran » qui se propage chez les amateurs branchés de télévision. Et bien d’autres rôles encore... Guerre des prix, guerre des formats, guerre des OS, guerre des écrans… ! L'autre vedette de fin l'année - avec le smartphone - c'est la tablette. Les rayons où elle s’expose sont de loin les plus animés. L’émulation et même une fougueuse compétition y règnent. Ventes de fin d’année : Les tablettes battent la mesure Il devrait s’en vendre un million au cours du seul mois de décembre, soit trois fois plus que l’année dernière. L’hégémonie d’Apple sur ce segment pourrait d’ailleurs être menacée par l’arrivée de nouveaux concurrents comme les Nexus de Google, les Galaxy Tab et Note de Samsung, les Kindle d’Amazon et les nombreuses tablettes sous Windows 8 des fabricants de PC. Sans compter l’entrée sur le marché de concurrents plus exotiques. Le chinois Haier a ainsi prévu de lancer d’ici à Noël, son HaiPad à 229 euros. Pourtant, quelques ombres se profilent. Une forte agressivité sur les prix, l’émergence des marques à bas coûts et une concentration des ventes sur le premier quartile... En route pour un petit tour d’horizon. Depuis 2010 et l’arrivée de l’iPad de première génération, le succès des tablettes sous le sapin de Noël ne s’est jamais démenti. 2012 ne devrait pas faire exception. Nous vendrons en France sur ce Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 34 mois de décembre autant de tablettes que de téléviseurs, soit au moins un million ! A titre de comparaison, en décembre 2011, « il se vendait une tablette pour trois téléviseurs, explique le directeur général adjoint de GfK, François Klipfel. Leur chiffre d’affaires sera équivalent à celui des micro-ordinateurs, soit 330 millions d’euros ». Résultat, à fin 2012, l’institut d’études marketing table sur un nouveau bond pour 2012 : plus de 3,4 millions de pièces devraient être écoulées. Soit une progression à trois chiffres, flirtant avec la barre des 140 % par rapport à 2011. Bref, statistiquement parlant, l’année s’annonce excellente. Cependant, quelques grains de sable viennent déjà obscurcir le tableau et perturber le marché. Une chute des prix de 30 % Certes le succès des tablettes tient notamment à la baisse des prix, ce qui les rend « plus compatibles avec les attentes des foyers pour un équipement complémentaire » d’après certains acteurs. Néanmoins, le segment connaît depuis peu une très vigoureuse baisse des prix. « Depuis huit à dix semaines, raconte Fabian Gumucio, Manager produit Tablette et e-reader chez Sony, on observe une très forte pression de certains acteurs sur les prix moyen de vente qui va au-delà du raisonnable. Aujourd’hui, le prix moyen de vente (PMV) s’inscrit aux alentours des 350 euros contre 417 en 2011 et 539 en 2010 ». Une constatation confirmée par GfK. « Nous avons enregistré une très grosse agressivité sur les prix ces dernières semaines, révèle Anselme Laubier, chef de groupe IT de la société d’études marketing. Le PMV a chuté de 30 % ». Les responsables sont connus. Et le plus célèbre d’entre eux est Amazon. Jouant de sa position de leader au niveau mondial dans la vente de biens culturels, le site de vente entend s’octroyer une Début décembre 2012 : les tablettes bénéficient de l’attention la plus marquée de la part des chalands dans la distribution. place de choix sur le marché du livre numérique. Après avoir introduit en France le Kindle à prix coûtant en 2011, le géant américain frappe fort une nouvelle fois en cet automne et s’attaque désormais directement à Apple et à Google avec ses nouvelles tablettes Kindle Fire HD en 7 et 8,9 pouces. Commercialisées respectivement à partir de 199 et 299 euros, elles bénéficient d’un prix imbattable jusque-là réservé aux tablettes low-cost chinoises. Et cette tendance déflationniste devrait encore s’alourdir. En effet, depuis quelques jours, on voit fleurir de nombreux produits sous marques de distributeurs : la 10 Duo C1010 chez Carrefour (10 pouces) à 199 euros ; la SmartTab 8002 (8 pouces) à 149,10 euros chez Boulanger… Mais aussi des marques B : la Storex eZee Tab 971 à 182,61 euros, l’Arnova 10d G3 à 129 euros, HannsPree-HannsPad SNT70T3 à 99 euros, Memup Slidepad NG 708 (7 pouces) à 94,96 euros, la DES TABLETTES COMME AIDES À LA VENTE Afin d’améliorer l’expérience d’achat de ses clients et faciliter l’avant-vente, l’enseigne d’électrodomestique Boulanger a équipé la trentaine de vendeurs des magasins de Valenciennes et de Montigny-les-Cormeilles de tablettes. Fonctionnant sous Windows 8, ces tablettes Samsung doivent permettre en effet aux vendeurs de présenter les produits, tout en accompagnant le client dans les rayons. Un catalogue interactif des produits sera disponible sur l’écran, permettant une recherche par mots clefs, visuels, catégories, de connaître l’état des stocks... Le bilan du test doit être effectué en janvier prochain, une fois les soldes terminées. Si c’est positif, à terme, les 2 500 vendeurs des 130 magasins en seront équipés. Mais cette apparition de la tablette dans le rôle d’outil pour vendeurs est loin d’être unique. Nous en avions remarqué de nombreuses illustrations lors du dernier Mondial de l’automobile, où ce même équipement savait aussi fort bien remplir le rôle d’afficheur. 쐍 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 35 T É L É C O M S M O B I L I T É Initialement, elles se ressemblaient un peu. Aujourd’hui, les spécificités fusent, à commencer au niveau du couple design et ergonomie, comme ce Sony le rappelle. Les ventes se réalisent sous la domination, au moins en image, d’une référence qui reste bien installée. Polaroid Rainbow1 à 59,90 euros chez Leclerc... Conséquences, les marques subissent de plein fouet la guerre des prix dans les tablettes et souffrent. « Comme les autres, nos résultats sont inférieurs aux prévisions », note Fabian Gumucio. Et la plus durement touchée est Archos. La griffe française accuse une chute de 10 % de ses ventes consolidées au troisième trimestre et de 36 % sur le marché américain. « Le marché est impacté par les effets conjugués du maintien de l’Ipad 2 à prix réduit après le lancement de l’Ipad 3, des déstockages des produits concurrents et de l’arrivée de produits subventionnés par des nouveaux entrants : Amazon avec les tablettes Indole Fire (HD ou non) et Google avec la Nexus 7. Ces dernières sont proposées pratiquement à prix coûtant et viennent renforcer la guerre des prix » fait valoir la société, elle-même positionnée sur l’entrée de gamme. Résultat, le troisième vendeur de tablettes d’Europe sur le premier semestre avec 13 % de parts de marché derrière Samsung et Apple (source GfK) a annoncé en octobre der- nier la suppression d’un quart de ses effectifs. Bref, le marché tend à se s’étoffer sur l’entrée de gamme. Ce que confirme le dernier bilan du cabinet GfK. Sur le troisième trimestre, le premier quartile (de 0 à 199 euros) polarisait 25 % des ventes. Les 7 et 8 pouces progressent Le second (de 200 à 299 euros) et troisième quartiles (de 300 à 399 euros) concentraient respectivement 11 % et 26 % des débits. Quant au quatrième (400 euros et plus), il focalisait 38 % du marché (l’effet iPad explique en grande partie l’importance des ventes sur le haut de gamme). UNE SPÉCIALISATION À HAUTS RISQUES Jean-Emile et Steve Rosenblum, les fondateurs de Pixmania, sont de retour dans les affaires. Après avoir vendu le solde de leur enseigne Internet au Britannique Dixons en août dernier, ils viennent d’inaugurer le 8 décembre une chaîne de magasins vendant exclusivement des accessoires -surtout des étuis et coques- pour smartphones et tablettes. Son nom : The Kase. Le concept : proposer de quoi personnaliser son téléphone ou sa tablette pour ne plus avoir le même objet que son voisin dans la main. Le slogan, c’est « I am unik ». Créée avec l’un des fondateurs de Phone and Phone, Johann Barthes, l’enseigne vient d’ouvrir son premier point de vente à Rouen, au Docks 76. Quatre autres doivent suivre dont un au centre commercial de So Ouest, à Levallois et un à Carré Sénart. A hauts risques ? Oui, car compte tenu de l’essor du couple smartphones et tablettes, de l’inévitable baisse des prix qui ne peut qu’en découler, et de la probable banalisation de rayons accessoires à coûts très limités et faibles marges, l’équation d’un équilibre en zone commerciale ne nous paraît que très compliqué à atteindre. En clair, nous ne le sentons pas. Certains diront que nous avons des manies : nous ne sentions pas davantage l’équilibre dans le nouveau concept de Surcouf. 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 36 Du côté des caractéristiques de ces produits, des changements sont là aussi à noter.A propos de la taille de l’écran, les modèles de 7 et 8 pouces « progressent grâce au levier prix et pèsent en octobre 27 % des volumes de ventes », explique Anselme Laubier. Pour rappel, au premier trimestre, leur part n’était que de 25 % (dans le détail, 17 % pour les 7 pouces et 8 % pour le 8 pouces). Quant aux ventes de 9 pouces et plus, elles restent stables. Concernant les capacités, les tablettes 16 Go représentent 53 % des ventes. « Les consommateurs ont compris qu’avec le Cloud et les marketplaces, il n’était pas utile de monter plus haut d’autant que le différentiel prix est important, analyse Fabian Gumucio. A noter que les modèles de 8 Go et 4 Go pèsent respectivement 8 et 16 % des volumes de ventes. La tablette en est là. Et nous ne sommes qu’au début de son histoire. L’espoir est donc que ce produit, qui sera sans doute « la » vente de fin d’année, ne sombre pas trop vite dans les bas-fonds d’une tradition minimaliste du commerce, qui a déjà envoyé dans son tourbillon dévastateur tant d’équipements qui auraient pu mieux faire envers le CA des enseignes. 쐍 Toshiba : la tablette sous un regard pragmatique En matière de mobilité,Toshiba n’est pas n’importe quel acteur.Dès les années 80 et les débuts de l’ordinateur,la firme n’a cru qu’aux versions portables, n’en fabriquant aucune autre,et démontrant son talent de visionnaire en la matière.Son approche de cette fille naturelle de l’ordinateur portatif qu’est la tablette,qu’évoque pour nous Pierre Gressier,chef de produits Tablettes et caméscope chez Toshiba France,est intéressante à bien des titres. DVSM : Comment voyez-vous évoluer le marché en volume et valeur ? Pierre Gressier : Le marché des tablettes est en forte progression avec plus de 3 millions d’unités sur 2012 et plus de 4 millions prévues sur 2013. Malgré une légère érosion du prix de vente moyen, ce marché reste en forte progression en valeur. L’ensemble de ces produits a trouvé sa clientèle et nous avons atteint tous nos objectifs. Malheureusement nous ne possédons pas les informations de part de marché à ce jour. En revanche ce que nous savons c’est que le leader est Apple suivi par Samsung et Archos, ainsi nous devrions nous positionner dans le peloton suivant. DVSM : Quelle est la position deToshiba sur ce marché ? PG : Toshiba a été l’un des premiers acteurs du marché de la tablette avec le lancement de la Folio 100 fin 2010. Depuis, nous n’avons cessé de proposer de nouveaux produits avec successivement l’AT100, puis l’AT200 et plus récemment les AT270 et AT300. DVSM : Comment une marque telle que Toshiba peut exister sur un marché dominé par Apple et Samsung ? Avez-vous les armes pour conquérir le marché ? PG : Il est vrai que s’imposer face à de tels concurrents n’est pas chose facile, surtout quand on voit les moyens mis en œuvre en termes de communication et d’actions promotionnelles sur les prix Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 37 par exemple. Néanmoins il est possible de se positionner en proposant des produits de qualité qui offrent à l’utilisateur des possibilités que ne proposent pas nécessairement ces concurrents, comme par exemple des connecteurs de taille standard (AT300) ou encore avec l’AT100, une batterie amovible. Par ailleurs Toshiba est une marque connue et reconnue dans le monde de la mobilité, qui a inventé l’ordinateur portable. Nous sommes aujourd’hui toujours très bien positionnés sur ce marché puisque nous sommes à la 4e place en France. Notre légitimité est donc forte en ce qui concerne les produits mobiles et tenons à la faire valoir dans le domaine des tablettes tactiles. DVSM : Après quelques essais infructueux, vous revenez avec deux nouvelles tablettes. Quels en sont les points forts ? PG : Les tablettes Toshiba AT270 et AT300 partagent une grosse part de leur ADN. Leurs principaux points forts sont une qualité de finition très soignée, une coque en aluminium qui leur garantit à la fois élégance, finesse, légèreté, résistance et une prise en mains agréable, une partie matérielle puissante avec le Tegra 3 qui permet à leur possesseur de profiter de tout ce qui se fait de mieux en matière de multimédia, que ce soit les jeux vidéo les plus gourmands ou la vidéo en HD ou Full HD par exemple. Pour aller de pair avec la solidité de 왘왘 T É L É C O M S M O B I L I T É l’aluminium, leurs écrans bénéficient du traitement Gorilla Glass pour une résistance accrue aux chocs et aux rayures. Elles offrent également un double capteur optique avec 2 mégapixels en façade pour la visioconférence et 5 mégapixels à l’arrière avec l’autofocus et un flash LED. L’AT270 offre en outre une connectique permettant de l’ouvrir sur le monde avec une prise Micro USB et un lecteur Micro SDXC pouvant accepter les cartes jusqu’à 128 Go, mais c’est surtout par son écran qu’elle se démarque puisqu’avec la technologie AMOLED, elle est l’une des seules à offrir une qualité d’image époustouflante avec des noirs très profonds, des couleurs éclatantes et un taux de contraste très élevé. Cette technologie permet par ailleurs d’avoir une excellente visibilité en extérieur et grâce à l’absence de rétro-éclairage, elle consomme moins et permet d’avoir un produit extrêmement fin et léger (332 g et 7,85 mm d’épaisseur). L’AT300 pousse l’aspect connectivité au maximum en ajoutant un port Micro HDMI et en intégrant un port SD au format standard, ce qui permet à l’utilisateur de pouvoir utiliser n’importe quelle carte sans avoir à se poser de questions sur les adaptateurs, et ce toujours à la norme SDXC et UHS-1 (jusqu’à 128 Go et 48 Mo/s). Comme l’AT270 elle est notablement fine et légère puisqu’avec 590 g et 8,95 mm d’épaisseur elle figure parmi les meilleures élèves de sa catégorie. DVSM : Comptez-vous rester sur les deux OS,Androïd et Windows 8 ? PG : Nous comptons effectivement rester sur les deux OS, Android et Windows 8, dans la mesure où ils répondent à des besoins qui ne sont pas forcément exactement les mêmes. Il est prévu que Windows 8 prenne de l’importance sur le marché de la tablette tactile mais pas qu’il fasse disparaître Android pour autant, il est donc logique pour Toshiba de développer des produits dans les deux environnements. DVSM : Quelles sont pour forces et faiblesses respectives d’Androïd et de W8 ? PG : L’une des forces d’Android tient dans la possibilité de proposer des produits à un prix raisonnable pour le client final, c’est un OS qui se démocratise par ailleurs rapidement, notamment à travers son explosion sur les smartphones, et qui est donc de mieux en mieux accepté par les consommateurs. Il se révèle être un outil de consommation de contenus très efficace. En revanche, pour le moment, son magasin d’applications (Google Play) manque de lisibilité avec par exemple un grand nombre d’applications anglophones qui peuvent noyer un consommateur français à la recherche d’une solution particulière. Du côté de Windows 8, les principales forces sont une forte reconnaissance et une familiarité avec la majorité des utilisateurs d’ordinateurs. Le corollaire est une compatibilité avec un grand nombre d’applications connues et la possibilité de produire beaucoup plus simplement du contenu. C’est un OS qui a été pensé pour le tactile et qui offre une expérience utilisateur de grande qualité avec notamment une offre d’applications beaucoup plus lisible. DVSM : Pensez-vous que la tablette puisse supplanter le portable comme l’annoncent certaines études ? PG : Contrairement à ce que disent certains, je ne pense pas que la tablette vienne un jour supplanter l’ordinateur portable, celui-ci gardant jusqu’à preuve du contraire des avantages dans nombre d’applications. En revanche l’intégration du tactile dans les portables est très certainement appelée à se développer fortement, Windows 8 se prêtant très bien à cette implémentation. Il y aura donc une offre de plus en plus large sur ce type de produits ainsi que sur des produits à la croisée des chemins entre portable et tablette. Ces hybrides commencent juste à apparaître et suscitent déjà un fort intérêt comme peut le faire aujourd’hui notre hybride Satellite U920t. 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 38 ARCHOS : DES INITIATIVES INTÉRESSANTES Malmenée, la firme d’Henri Crohas n’a (heureusement) pas dit son dernier mot. Ayant sans doute un peu maladroitement plongé vers le lowcost au lieu de s’offrir une belle image, elle est contrainte de croiser le fer avec tous les no-names et autres casseurs de prix d’un univers qui, selon toutes probabilités, plongera encore davantage dans ce marigot de la non-profitabilité. C’est fait, c’est fait ! Mais en revanche, la firme française a sorti deux atouts auxquels on ne s’attendait pas. D’abord, en osant une stratégie opposée à celle que suit l’ensemble du marché, consistant à viser des formats plus réduits. Sa Family Pad avec écran de 13,3 pouces tourne le dos à la foule, et propose une taille unique. Sur un autre registre, puisque des utilisateurs se mettent à jouer sur tablettes, pourquoi ne pas leur en proposer une collant exactement avec leurs motivations ? C’est choses faite, le (ou la... ?) GamePad Archos est disponible à la vente. 쐍 T E N D A N C E S Au début des années 2000, l’installation home cinéma se plaçait à un certain degré de technicité et évoluait dans le matériel de facture plutôt élevée. Home cinéma : Le fantasme des salles obscures Porté par l’essor de plusieurs conquêtes techniques successives, la vision du cinéma à la maison a évolué dans l’esprit des consommateurs d’un privilège luxueux enfin accessible à une dotation devenue banale du coin TV-audiovidéo du salon. Le cheminement du matériel et la transformation des segments de marché ont suivi le mouvement. Dans un passé qui commence à être un peu lointain, seul Eddy Mitchell avait son propre cinéma à la maison (comme quand même quelques autres consommateurs à l’aise avec leur banquier). Une pièce spécifique, des vrais strapontins en velours rouge, un « projo » au minimum en 16 mm avec objectif scope, et quelques réserves de bon Whisky pour recevoir des amis : voilà ce qu’était le vrai luxe de chez luxe avant. Avant qu’un certain enchaînement, où l’on retrouve Avec les LCD et le plasma, la seule source pour une grande image digne du cinéma était celle du projecteur vidéo. Ce qui reste vrai en 2012, aux yeux des vrais amateurs, même si les grands écrans plats contentent une large frange de clientèle. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 39 Dolby, Star Wars, les vidéodisques et Marantz, transporte le son « catastrophe » aux portes de l’appartement. Le surround fait son effet ! Avec des gros boomers de 36 cm, toute la maison tremble, les verres s’entrechoquent dans le buffet de la salle à manger : le « home theater » vient de s’inviter, mais reste élitiste. Cela fait plus de trois décennies que cette genèse s’est produite, et à cette lointaine époque, le rêve dominait encore le matériel. Les « grands » écrans cathodiques de 70 cm (diagonale aujourd’hui tout juste convenable pour la chambre des enfants) et la bande son des premières cassettes VHS laissaient encore apparaître un fossé de la largeur de l’Atlantique, par comparaison avec la moindre séance de matinée au Grand Rex. Néanmoins le pli était pris. Doucement, les équipements se sont succédés, améliorant les qualités, avec une autre grande étape, dans la seconde moitié des années 90, concrétisée par l’arrivée du DVD. Laserdisc, Dolby Pro 왘왘 T E N D A N C E S ceci, pro cela,THX, DTS : après les temps préhistoriques, c’est une seconde couche de superlatifs qui s’est doucement installée avec à la clé la concrétisation d’une clientèle de passionnés pointus, lesquels ne sont pas sans rappeler les clients fanas de la haute fidélité pur jus. Ils viennent longuement dans les points de vente, discutent, s’incrustent. Ils sont au courant des dernières œuvres sorties, jugent et toisent avec pertinence la moindre nuance entre un effet et son cousin. Et surtout, ils consentent quel- ques dépenses confortables pour l’objet de leur dada. En embuscade depuis un bon moment, les pionniers des projecteurs vidéo s’engouffrent dans le sillage de ce 7e art qui n’est encore bousculé ni par laVOD, ni par l’ADSL. Les écrans plats, notamment les grands formats en technologie plasma, vont à la fois les aider et les perturber. Car même en 60 ou 85 pouces, un écran de cette conception n’est définitivement pas un écran de « cinéma », ni par le tissu, ni par la taille, que l’avis soit Home cinéma : Un marché chahuté Le son du cinéma à la maison reste la clé de voûte de la famille de produits. Ce qui est loin de transparaître dans les points de vente, sauf chez certains spécialistes. Longtemps délaissé au profit de l’image, l’univers du son connaît depuis quatre ans un regain d’intérêt et constitue une part croissante des dépenses des foyers français. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2012 d’après les derniers chiffres publiés par la société d’études marketing GfK, lors de l’IFA de Berlin. Notamment grâce au succès des chaînes « micro docking » et « pure docking », lesquelles dépasseront vraisemblablement le cap symbolique du million d’unités annuelles écoulées, et à celui des casques audio (+ 16 % à 331 millions d’euros). Pourtant, tout n’est pas rose dans cette famille de produits. Surtout du côté du home cinéma. Ce marché, malmené depuis quelques années, s’enfonce dans le rouge. Il devrait enregistrer une nouvelle contraction de ses ventes en valeur d’environ 5 % selon GfK. Et d’après le directeur commercial des produits bruns de LG,Charles-Henri Déon,de 1 %. C’est essentiellement le segment des Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 40 celui d’un connaisseur ou d’un simple profane ne suivant que ses sommaires sensations. Il n’est pas impossible que nous n’en soyons déjà plus là. Car à force de jouer sur les deux cordes sensibles, la tentation d’un côté, l’ampleur de la mise en œuvre de l’autre, les idées ont commencé à se mélanger. Les 3, puis 5, puis 7 puis 9 « points-z-un » - et pourquoi pas 72 ? - ne sont pas vus d’un œil aussi favorable par une majorité croissante de consommateurs ordinaires. Madame, à la maison, n’apprécie ni les caissons qui La multiplicité des lecteurs au sein des foyers (platines DVD, boxes triple play, consoles de jeu, etc.) affecte depuis quelque temps les ventes de matériels de home cinéma : les consommateurs se détournent ainsi progressivement des chaînes intégrant un lecteur (-14 % en volume attendus en 2012) pour se concentrer sur l’achat d’éléments séparés tels receivers, systèmes d’enceintes et surtout barres de son qui devraient atteindre les 100 000 unités vendues. L’ensemble des éléments séparés représenterait alors pour la première fois plus de la moitié du chiffre d’affaires cumulé des matériels audio et vidéo. ensembles « tout en un » qui souffre. Il enregistre même un très net recul sur les deux premiers trimestres de 2012. A tel point que le chef de groupe audio-vidéo chez Samsung, Nicolas Ferry, qualifie le bilan des ventes de « catastrophique ». « Cette famille a chuté de 36 % en valeur et de 30 % en volume. Il ne devrait s’écouler que 350 000 pièces cette année soit 50 000 de moins qu’en 2011 ». La forte baisse des prix n’aura pas été sans conséquence pour ce secteur, même si le Blu-Ray et la 3D maintiennent le marché, sans toutefois le booster. Dans le détail, si la configuration 2.1 reste la plus demandée par les consommateurs (50 % des ventes), elle est celle qui, actuellement, se fait le plus chahuter. encombrent, ni les satellites qui pullulent. Et même si Monsieur ne repousse pas l’idée flatteuse de passer pour un technophile accompli, il transpire quand même pour connecter le tout. Une véritable installation Et que dire s’il faut faire passer des fils derrière la commode, le buffet, le canapé. Et la porte ? Comment contourner la porte ? Et voilà comment on s’en va vers une simplification, qui non seulement est sensible dans l’installation, mais aussi dans la facture. Les regards féminins s’apaisent, la température de la carte bancaire retombe, mais le rêve s’estompe. Du fantasme quasi californien, le home cinéma oscille surtout entre des variantes de mini-chaînes et mini-systèmes et - encore - quelques beaux spécimens de maillons forts en look comme en performances. Naturellement, cela se voit moins bien que les fauteuils rouges qui avaient trouvé place au cœur des rayons ou dans les show-rooms. Cela se voit même moins bien que les étiquettes, ce qui n’est pas le moindre mal. Et si le homecinéma existe toujours dans les statistiques et dans les catalogues, il est bien souvent aussi terne que le sont les alignements noirs et d’équerre que voient la plupart des chalands. C’est aussi comme cela que l’électronique numérique perd de ses charmes, de sa clientèle et de sa profitabilité. Il ne faut donc pas s’étonner si l’on constate ce qui suit dans ce dossier. 쐍 « Ses ventes en valeur ont baissé de 31 %, précise Charles-Henri Déon. Quant aux chaînes 5.1, malgré une montée en puissance sur l’entrée de gamme - dopée par les très nombreuses promotions - elles enregistrent aussi une érosion de leur valeur. Le chiffre d’affaires de cette famille baisse de 16 % selon une source fabricant. Réduction du nombre de références en magasins La notion même du cinéma n’a pas droit de cité dans tous les environnements. Image & son est peut-être une expression moins impressionnante, mais aussi moins cinéphile. La mini et la micro se fondent dans le concept. Idéal à vendre pour des clients ne disposant que de peu d’espace. (Pioneer) Ces chutes sont à mettre vraisemblablement en relation avec l’affaissement des ventes de téléviseurs cette année (- 20 % d’après GfK à fin de l’année). Mais aussi de celui du marché de la vidéo. Il n’est pas encore en crise mais les neuf premiers mois de 2012 ont de quoi inquiéter les professionnels. En affichant un repli de 7,9 % en volume et de 8,8 % en LES MARCHÉS DU SON SE FONT ENTENDRE Poids des principaux secteurs en valeur (Source GfK, août 2012) Accessoires son : 28 % (+12 %) Petit audio : 27 % (-15 %) Hi-Fi : 26 % (+11 %) Audio-vidéo : 19 % (-5 %) L’univers du son devrait peser 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires pour 2012 d’après les dernières estimations de GfK. Il se décomposerait de la manière suivante : matériels hi-fi et audio-vidéo devraient ensemble générer près de 608 millions d’euros,soit une part encore légèrement minoritaire par rapport au petit audio et accessoires réunis (792 millions d’euros). La croissance enregistrée cette année sur le matériel de salon (+ 4 %) par rapport aux produits nomades (- 3 %) devrait continuer d’équilibrer ces deux groupes. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 41 왘왘 T E N D A N C E S d’entrée de gamme par les marques. « Cela se bataille durement sur le premier quartile à coups de « specs » (spécificités, Ndlr) et de promos, » remarque Olivier Baharian. Les amplificateurs audio-vidéo se portent bien également, en croissance de 2 % en volume et 4 % en CA sortie de caisses. Bref, une tendance qui fait dire à GfK que l’ensemble des éléments séparés devrait, à fin 2012, peser pour la première fois plus de la moitié du chiffre d’affaires cumulé des matériels audio/vidéo. Plus de 100 000 barres de son écoulées en 2012 S’il n’est pas évocateur, ce rayon avec des ensembles a le mérite d’être « nickel ». Démonstration néanmoins impossible. valeur, les ventes vidéo confirment une tendance baissière que le nouveau format en haute définition, le Blu-Ray, n’arrive pas à endiguer (Cf. encadré). A quoi il faut ajouter la réduction sensible du nombre de références des packs home cinéma dans les linéaires des grandes surfaces spécialisées. Elle est passée de 27,3 à 25,6 références en moyenne en 2011. Et le phénomène s’avère encore plus fort sur le segment des éléments séparés d’après Olivier Baharian, porteparole d’Harman. « Malheureusement, les magasins ont favorisé surtout les produits qui présentent les meilleures rotations volumiques. Si l’on fait exception de Boulanger qui travaille encore bien cette famille de produits dans ses rayons, les autres enseignes ont fait le choix de la réduire au profit des téléviseurs et du multimédia ». Et enfin, les replis s’expliquent aussi par le désaveu de plus en plus prononcé des consommateurs pour les ensembles avec lecteur de DVD et de Blu-Ray. « Les clients sont encore séduits par l’univers du son comme en témoigne le succès des casques audio et des docking-stations, explique Charles-Henri Déon. Et par le cinéma à la maison, en particulier. L’analyse des ventes démontre essentiellement qu’ils se détournent des chaînes qui intègrent un « player » (-14 % en volume attendus en 2012, Ndlr). Pourquoi ? « Mais, note Nicolas Ferry, parce que les foyers français sont suréquipés en platines vidéo de toutes sortes (90 % des Français ont un lecteur de DVD) y compris dans des boîtiers Internet et autres consoles de jeu... ». Résultat, ils préfèrent se tourner vers d’autres catégories de produits. Et plus particulièrement sur celle des éléments séparés. « Cette famille de produits rencontre de plus en plus l’intérêt des consommateurs, constate Stéphane Moussu, chef produit et marketing audio/vidéo chez Pioneer. Depuis deux ans, on observe une progression du nombre de pièces vendues ». Une tendance stimulée par les nombreuses incitations proposées sur les articles Un autre segment tire son épingle du jeu. Et avec la manière. C’est celui des barres de son. Le phénomène n’est pas nouveau puisqu’elles enregistrent depuis trois ans de fortes croissances : + 32 % en 2009, + 56 % en 2010... « Les ventes des soundbars explosent, commente Nicolas Ferry. A la fin de l’année, elles devraient atteindre les 100 000 unités écoulées et sortir de leur marché de niche pour enfin devenir à part entière un segment grand public ». De l’avis des fabricants, cette montée en puissance a un impact positif sur l’ensemble du secteur. Car, elle permet de valoriser un Les barres de son se sont progressivement associées à la notion de home cinéma, ce qui est logique, puisque certaines restituent dans des conditions très honorables les effets du son cinéma. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 42 Naturellement, outre la démo impossible, ce genre de présentation à la hauteur des genoux nous transporte bien loin du charme aguicheur des mises en scène des années folles du home cinéma. Dans cette GSS, le terme de home cinéma est hautement visible, et le dispositif de démonstration aussi. marché qui souffrait jusqu’alors d’une demande affaiblie. Un contexte qui pousse l’ensemble des marques hifistes et généralistes à investir fortement le créneau. Ainsi, le créateur du concept, Yamaha, vient de renforcer sa gamme avec trois nouveaux projecteurs de son (les YSP-3300, YSP-4300, YAS 201). Tout comme Philips qui propose trois appareils inédits : les HTL2160, HTB9150, HTB5150D. Quant, à Sony, il a présenté deux nouvelles références à l’IFA : les HTCT60 et HT-CT260... Même les marques de milieu et haut de gamme comme Bowers &Wilkins, Klipsch, Bose, Harman Kardon... se sont renforcées sur ce marché. Il est vrai qu’en 2011, les appareils commercialisés à plus de 1 000 euros ont vu leurs ventes progresser de 2,5 %. Donc, le marché du home cinéma « garde tout son potentiel » selon l’expression de Stéphane Curtelin, chef de groupe TV et Home Cinema chez Sony. « Le taux d’équipement n’est que de 20 %.Après avoir changé leurs téléviseurs, je pense que les Français vont chercher à en améliorer la qualité acoustique. Et notamment avec une barre de son. Je pense que c’est le produit idéal pour démocratiser le cinéma à la maison ». 쐍 Signée Harman Kardon, cette petite chaîne très sympathique est un excellent produit pour le rayon home cinéma. Hélas, ce genre de configuration est concurrencé par les lecteurs de Blu-ray que l’utilisateur possède avec sa console de jeu ou son boîtier Internet. LES VENTES DE VIDÉO S’AFFAISSENT ENCORE L’érosion se poursuit donc sur le marché de la vidéo avec, au cours des neuf premiers mois de 2012, un recul des ventes de 8,8 % en valeur et de 7,9 % en volume. Ainsi, 75 millions de supports ont-ils été vendus entre janvier et septembre 2012 dont 66 millions de DVD (- 10,2 % par rapport à janvier - septembre 2011) et 9 millions de Blu-ray Disc (+13,4 %) d’après la dernière étude en date du CNC (Centre National du Cinéma). Si le chiffre d’affaires des ventes de DVD baisse de 12,6 % (à 572,7 millions d’euros), celui Blu-ray continue de grimper (+10,4 %) pour atteindre 143,3 millions d’euros. Le Blu-ray représente 20 % du chiffre d’affaires de la vidéo physique sur la période janvier - septembre 2012 contre 16,5 % sur janvier - septembre 2011. Dans ce contexte, les prix des softs poursuivent leur chute. Le prix moyen de vente d’un DVD de « nouveauté » vendu à l’unité baisse de 5,1 % à 17,22 euros. Celui d’un DVD de catalogue progresse de 0,9 % à 8,02 euros. Le prix moyen d’un Blu-ray Disc de nouveauté vendu à l’unité est de 22,59 euros sur les neuf premiers mois de 2012, en baisse de 4 % par rapport aux neuf premiers mois de 2011. Celui d’un Blu-ray Disc de catalogue vendu à l’unité est de 12,65 euros (+1 %). 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 43 D O S S I E R T É L É V I S E U R S T É L É V I S I O N Quand la télévision changera… ! La télévision va changer ? Mais ne se transforme-t-elle pas déjà depuis des années ? Que peut-on encore transformer dans son univers ? La meilleure des réponses est simple : tout ! Ou presque. Explications… La télévision est devenue numérique. Elle a d’ailleurs évolué, pour la clientèle, à travers le gros et encombrant ustensile qui s’était petit à petit, depuis 30 à 40 ans, fait une place au cœur du foyer. D’abord au salon, et ensuite dans d’autres pièces, « l’engin » avait effectivement pris sa place, toute sa place. Et sont arrivés les écrans plats, une révolution technique qui couvait depuis longtemps et qui n’est ni totalement ni intimement liée au développement des techniques numériques. L’usage des écrans plats pour le téléviseur était possible en analogique et d’ailleurs, les premières générations non cathodiques, au plasma et même avec dalles LCD, ont consommé de la télévision au format historique durant des années. Mais pour la clientèle, les deux changements resteront éternellement indissociables, au moins pour les générations ayant connu les deux formules. Le désir de capter « toute la télé » n’est plus d’actualité Mais chacun sait quelle importance nous attachons à la distinction entre « téléviseurs », les appareils, et « télévision », terme qui définit l’ensemble des programmes destinés aux téléviseurs, et l’univers de ceux qui les conçoivent, les produisent, les diffusent. Or, tous les domaines dans lesquels les techniques numériques se sont introduites ont vu leur évolution obéir de plus en plus en fonction de ces contenus, les prouesses des électroniciens ne venant plus qu’en toile de fond, un support capable de plus ou moins bien exploiter ce que les acteurs de la « télévision » proposent. Il ne faut jamais oublier que la clientèle se comporte d’une manière interactive. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 44 Les importantes effervescences récentes dans le domaine des chaînes, des bouquets ou de la TNT incitent les clients à prendre davantage en compte ce qu’ils auront comme contenus disponibles sur un équipement qu’ils envisagent d’acquérir. Sa réaction fait autant se transformer un marché que l’offre qu’elle y perçoit.Avec le numérique appliqué au monde du petit écran, il est probable que le sentiment des consommateurs est de se trouver face à un océan infini de programmes, de fonctions et de services. C’est comme lorsque l’on entre au grand bazar. Il y a temps de choses que l’idée de tout prendre devient synonyme d’utopie. En fonction de ses appétences et de ses moyens, l’utilisateur fait désormais des choix, discrimine ce qui l’intéresse beaucoup et ce qui le passionne moins. Il considère que d’accéder à la fraction de l’univers qui lui est proposé lui suffit. Et des démonstrations concrètes de cette attitude sont perceptibles chaque jour dans nos points de vente. Ne voit-on pas des chalands se contenter d’un téléviseur en HD TV, laissant sans regret le HD 1080p à d’autres ? Ne voit-on pas des individus ne choisir que des bouquets assez simples en offre satellite ou ADSL, et ne pas se sentir frustrés à l’idée de ne pas tout capter ? Ne voit-on pas quotidiennement des personnes qui se moquent comme de leur premier cathodique de la 3D ou de la connexion ? Ne voit-on pas, surtout depuis peu de temps, des clients qui vont se limiter aux contenus de la TNT gratuite, qui rempliront largement leurs envies de remplir leurs loisirs télévisuels ? Il est même possible de rencontrer, au détour des linéaires, des attitudes qui tranchent avec un passé encore récent. Après une quasi-éternité vécue dans une immense indigence du choix (avant la TNT, l’écrasante majorité des foyers ne captait que 5 chaînes), la tendance a consisté à accueillir tout de ce qui était nouveau. Nouvelles chaînes, bouquets, bienvenue à tous ! La boulimie a ses L’offre visible dans les points de vente respecte-t-elle une logique compréhensible ? D’un côté, une technique, un débit, une qualité d’image ; de l’autre des contenus. Un peu comme si dans un thème globalement alimentaire, l’offre en linéaire semblait offrir un choix entre un robot culinaire et un gigot prêt à consommer. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 45 L’abonnement TV : voilà une formule qui déjà évoque une vision un peu passéiste du couple téléviseur - télévision. limites, et désormais, certains utilisateurs qui avaient adopté des collections énormes de contenus reviennent à des formules plus simples. « Plus on a beaucoup de chaînes, moins on les regarde toutes ! » Formule d’un consommateur qui, outre son côté bien simple, résume une situation. Nous sommes comme au restaurant qui n’avait jadis qu’un plat unique, et qui vient d’éditer une carte très complète et variée. Seul, un héritier de Curnonsky pourrait peut-être tout prendre. Mais les Curnonsky du petit écran n’existent pas. Le grand chambardement a commencé Dans un rayon TV, il est désormais indispensable d’avoir à l’esprit cette réalité : les clients ne sont plus des acheteurs binaires mais des individus sélectifs, dont les choix d’ailleurs ne sont pas seulement dictés par le seul téléviseur enrichi de ses contenus possibles. Les arbitrages peuvent se faire en fonction de bien d’autres critères. L’achat d’un téléviseur dont l’usage s’accompagnerait de services facturés mensuellement constitue un ensemble économique que les ménages savent de mieux en mieux intégrer à leurs critères de choix. Cet achat peut se retrouver en balance avec l’acquisition d’un nouveau véhicule (addition des mensualités TV + crédit auto...), d’un petit voyage dans un lieu ensoleillé, etc. Serions-nous bien loin de la vie tourmentée de la télévision ? Bien au contraire, nous voici même au cœur de ce grand domaine où la diversité a aussi fait naître des concurrences. Même dans le plus profond d’un rayon TV bien chargé en clientèle, l’actualité 왘왘 D O S S I E R T É L É V I S E U R S récente parvient quand même à laisser son empreinte. Il n’a probablement échappé à personne que cette concurrence est en train de fondamentalement transformer les modèles économiques de l’univers de la télévision. Un bouleversement extrêmement profond, et qui plus est, pas facile à appréhender dans un domaine où les changements de cap ne peuvent pas s’opérer sans une inévitable composante de temps. Depuis plusieurs mois, en France, ont été observés des mouvements dans de nombreuses T É L É V I S I O N sont en repli du fait de la crise de consommation, qui se partagent de plus en plus avec les espaces d’Internet (donc avec les instruments de mobilité), doivent être réparties entre des acteurs plus nombreux. Et déjà, des signes de désengagement sont perçus, avec des cessions de chaînes qui à leur tour, vont être reprises par de nouveaux entrants ayant forcément des ambitions sur notre marché national. Résultat : de nombreux acteurs vont disposer de moyens réduits pour produire La TNT payante n’a pas réussi à s’imposer. Une histoire longue et compliquée... des enjeux croisés, un jour, il faudra raconter. les professionnels ont le droit de savoir ! Dommage, car elle aurait permis à des utilisateurs de mettre un pied à l’étrier pour une évolution vers des programmes plus évolués. directions. Entre TV payante,TV gratuite, TV financée par des recettes publicitaires, des redevances, des abonnements, tout se bouscule. Le groupe Canal+ s’est offert des chaînes montantes de la TNT gratuite. Peut-on, d’ailleurs, encore réellement parler de « chaînes de la TNT », voie de diffusion qui n’est qu’un chemin possible parmi d’autres pour arriver chez le consommateur ? Les 6 nouvelles arrivées de cette TNT sont dès à présent captées via le satellite (Fransat a... enchaîné à la même date que les émetteurs terrestres), les offres ADSL, le bouquet de Canalsat... Pour un groupe diffuseur et éditeur de chaînes, tel que le sont Canal,TF1 ou M6, cette effervescente est synonyme d’une concurrence plus vaste que jamais, sur un échafaudage économique dont il n’est pas certain qu’il soit aussi solide qu’il le devrait. Les recettes publicitaires, qui des programmes. Les méthodes de recyclage et de diffusion en boucle de productions plus ou moins anciennes risquent d’être de plus en plus utilisées. Ce que perçoivent bien les consommateurs. Devant son écran, le téléspectateur qui se dit « mais ça, on l’avait déjà vu » a inévitablement le sentiment de se faire un peu avoir, surtout s’il regarde ce programme sur un canal pour lequel chaque mois, un prélèvement vient éroder le total de son compte en banque. Qui n’a pas vu et revu, sans forcément le vouloir, l’intéressant - mais rengaine, à force de rediffusion - sujet sur l’éruption de Krakatoa ? Une éruption qui va finir par nous donner des boutons ! Le syndrome du Krakatoa peut-il devenir épidémique ? Nous avons évoqué un possible futur changement. Se résumerait-il à une période de rachats, désengagements, Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 46 fusions et autres manœuvres en interne ? Absolument pas. Même si pour l’heure, des mouvements s’observent de tous côtés, alors que parallèlement, des erreurs stratégiques se payent comptant. C’est le cas pour la TNT payante qui n’a pas trouvé sa place.TV Numéric, société liquidée il y a quelques jours, en est la démonstration. Pourtant, une autre vague de remises en questions s’annonce. Elle est fort bien décrite dans un très récent numéro (n°70) de l’excellente lettre Edition Multimedi@, qui souligne que « l’avenir de la télévision connectée est entre les mains de la Commission européenne ». Comment s’en étonner ? Non seulement eu Europe, mais même à travers la planète, les contenus circulent de plus en plus nombreux, dans toutes les directions, et selon des itinéraires (numériques mais pas forcément uniquement ceux du Net) variés. Les performances techniques aidant, grâce à leurs améliorations, il n’y a ou aura plus beaucoup de différence, pour un consommateur, entre un programme vu en streaming et un autre vu en direct. Dans son canapé, bien au chaud, il regardera (et souvent regarde déjà) un programme. Il va sans dire que dans ces usages, les droits sont de plus en plus gérés par des structures d’une autre époque. Les frontières par pays n’existent plus. Il faut s’attendre en revanche à les voir se reconsolider par continent, la zone euro étant dans ce sens l’objet de quelques projets. Et c’est à cela que le Commission européenne commence à s’atteler, ce qui peut changer les données de certains problèmes à relativement court terme. Débordant sur l’univers de la télévision, les soucis du monde des télécoms ne sont pas davantage sans influence. Projeté doucement dans un univers de concurrence rugueuse, sous l’impact de l’arrivée de Free ou d’autres influences (les concurrences finissent toujours par se manifester) nous y avons vu des virages serrés se prendre il n’y a pas si longtemps. Darty a abandonné le fantasme consistant à se prendre pour un FAI, et transmis le bâton de relais à Bouygues Télécom. Le terme simplification devient le credo de cet univers, soutenu discrètement par un autre mot à la mode : économies. Chez SFR, il y a quelques Les prochaines ruptures technologiques promises pour la TV, telle que l’ultra haute définition, ne serons pas à vendre avant quelques saisons, et leurs qualités ne bouleverseront pas la manière dont les utilisateurs vont désormais consommer sur leurs écrans. semaines, Philippe Bachman tenait le discours suivant : « Nous n’avons plus qu’une Box, qui est le modèle Evolution. Elle fonctionne fort bien. (Il y avait eu quelques problèmes de réglage au début). Nous avons une bonne expérience clients sur ce thème. Pour ce produit comme pour les autres, pour nous, l’enjeu consiste à expliquer aux consommateurs tout ce qu’ils peuvent faire avec une Box et qu’ils ne soupçonnent pas. On peut citer le contrôle parental, la gestion à distance de ses enregistrements et de ses programmations (deux fonctionnalités qui créent une très bonne expérience). Le contrôle parental est un élément qui doit permettre d’emporter une vente ». Le ludique était aussi de la partie. « En matière de jeu, l’expérience SFR est quand même formidable. Téléviseur : rebondir ! En quatre clics, on connecte une manette. C’est vrai, il y a beaucoup d’acteurs qui sont en train de s’organiser, notamment pour la télévision connectée, sans doute promise à un beau développement, mais qui reste encore un peu anarchique. Chaque fabricant y va avec ses accords de partenariat avec tel ou tel site. ». Survolant toutes les facettes du sujet, il n’avait pas encore pris en compte la probable transformation de son modèle, renonçant à créer ses propres bouquets ADSL et sa VOD, ces activités remontant vers le proche cousin Canal.Alors dans tout cela, le téléviseur devient-il un équipement tributaire d’un univers tourmenté et pour lequel Numéricable joue sur la rapidité de ses débits, mais aussi sur son statut de créateur de bouquets. Peut-on réellement vendre deux choses certes complémentaires, mais qui ne sont pas forcément limpides dans l’esprit de la clientèle ? Les fabricants ont compris et insistent, sans pour autant être réellement suivis par les enseignes, sur l’intérêt et même l’importance de ne pas limiter l’usage du téléviseur promis au client à la seule... télévision. le consommateur n’a plus une considération identique à celle des temps définitivement révolus ? La réponse est à la fois positive et négative. Certes, il n’est pas envisageable de changer l’attitude des individus, qui ne peuvent qu’adopter des comportements dictés par ce que leur inspire l’univers des contenus. Mais en revanche, les écrans de la maison, et donc pas seulement celui du salon, ont progressivement largement élargi le champ de leurs usages. Il est probable que la réunion de l’écran avec d’autres univers dans les points de vente, sujet sensible, va devenir un impératif, tout comme une formation encore plus poussée (c’est une expression) des forces de ventes. Le défi (du CA et même de l’activité du rayon) se résume dans un constat fort simple. La tendance côté clientèle risque de devenir sans cesse davantage un arbitrage entre ce qui lui paraît intéressant et ce dont elle estime pouvoir se contenter. Il s’agit par conséquent d’être en mesure de la séduire avec des fonctions qui imposent des modèles plus performants, mieux équipés. Ce qui ne peut pas passer Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 47 seulement par la vente de technologies. On ne vend pas un beau cabriolet en ne parlant que du turbo, du confort des sièges et de la consommation de carburant. La perspective d’une promenade en bord de plage ou dans les gorges de l’Ardèche est obligatoire. A travers les vraies sources HD, la visualisation de photos et de vidéos personnelles, et de tout ce qui est venu progressivement enrichir l’environnement de l’écran, jusqu’aux jeux, rien ne doit être oublié, pas même les packages incluant plusieurs produits... Les prochaines ruptures technologiques ne permettront pas de sortir de cette vision, qu’il s’agisse des ultra hautes définition, des écrans OLED ou même des grandes tailles. La télé est en train de changer, et c’est dans les rayons que cela doit se voir prioritairement. Pour ceux qui le souhaitent, la transition peut être perçue dès à présent. Et finalement, n’est ce pas une immense opportunité ? L’heure est venue de débanaliser un produit qui pourrait vite glisser dans un dangereuse routine, et les éléments pour relever de défi ne manquent pas. 쐍 왘왘 DOSSIER TÉLÉVISEURS TÉLÉVISION Après avoir vendu entre 20 et 25 millions de téléviseurs en trois ans, une accalmie était inévitable. Téléviseurs : Pas que le symbole « d’un marché devenu compliqué » d’après l’expression de Nicolas Ferry chef de groupe audio - vidéo de Samsung, Un euphémisme pour dépeindre un sérieux décrochage des ventes. Le marché a en effet reculé de 23 % sur un an au troisième trimestre. Soit un manque à gagner de 169 millions d’euros d’après GfK qui ajoute que ce marché ne montre pas de signe encourageant pour la fin de l’année. « Ce déclin tend à s’accentuer à moyen terme, sans nouvelle rupture technologique en vue, pour atteindre un palier compris entre 5,5 et 6 millions d’unités par an », estime la société d’étude de marketing. 20 % de baisse sur un an à 7 millions d’unités, 700 000 téléviseurs vendus en Après plus d’une décennie de très fortes croissances et un niveau historique atteint en 2011 avec plus de 8,7 millions d'unités écoulées, les ventes de téléviseurs vont accuser,selon GfK,un recul de 20 % en volume et près de 25 % en valeur. On aurait pu craindre pire, et de plus, le potentiel de progression en valeur reste fort.Il se confirme que des gisements de croissance sont à exploiter : connectivité, relief, taille des écrans, tandis que les contenus s’étoffent. Assez pour que dans les enseignes, l’essentiel soit préservé. Nous y voici, au pied du sapin et aussi au pied du mur. A de nombreuses reprises évoqué, le marché de la période la plus festive est devant nous, en son simple appareil. Et pour une fois, force est de le constater : le téléviseur n’est plus le produit star de Noël. Selon une étude de GfK, il sera détrôné par le smartphone et bousculé par les tablettes. Il se vendra au cours de ce moment fort, principalement le célèbre couple décembre - janvier, autant de tablettes que de téléviseurs, soit un million d’unités. Certes, la passation de pouvoir était annoncée depuis de nombreux mois. Elle n’en demeure pas moins emblématique. C’est Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 48 moins sur les cinq derniers mois, une chute de 37 % du marché en mars : les chiffres, tous dans le rouge, parlent d’eux-mêmes. « On s’attendait à un recul des ventes mais pas à ce niveau, concède le directeur commercial des produits bruns de LG, Charles-Henri Déon. Ni l’Euro de football ni les Jeux Olympiques de Londres n’ont dopé les ventes. Côté chiffre d’affaires, c’est encore pire. La de la déprime ! valeur, qui a reculé de 27 % au premier semestre, devrait être en retrait autour de 25 % sur l’ensemble de l’année à 2,9 milliards d’euros. Les origines sont nombreuses : si le climat économique difficile n’arrange rien, les raisons d’un tel recul sont pour la plupart endogènes. « En trois ans, il s’est ainsi vendu plus de 27 millions de téléviseurs, explique Stéphane Curtelin, chef de groupe TV et Home Cinema chez Sony. Boosté à l’époque par l’extinction du signal analogique, le passage à la TNT et par la haute-définition... Plus de 80 % des foyers sont désormais équipés. Le marché est désormais mature ». Néanmoins, dans ce paysage sinistré, quelques segments réussissent à tirer leur épingle du jeu. Trois segments affichant des croissances à deux chiffres Les smart TV (téléviseurs connectables) ainsi que les 3D enregistrent de bonnes croissances. Un bienfait n’arrivant jamais seul, il se trouve que ces produits se situent nettement audessus des prix moyens du marché. L’Euro 2012 comme les Jeux Olympiques n’ont pas eu d’effet stimulant sur les ventes. Les grandes épreuves sportives deviendraient-elles inefficaces ? A l’image des écrans de grandes tailles. « Les ventes de dalles supérieures à 46 pouces enregistrent de belles performances, note Nicolas Ferry. Un constat corroboré par Stéphane Curtelin qui précise : « elles connaissent une croissance à deux chiffres : +10 % en volume depuis le début de l’année. Et pour les fêtes, elles devrait poursuivre sur cette tendance et progresser 15 % ». Et par Anne-Véronique Cazeaux, directrice générale de TPVision France (téléviseurs à la marque Philips). « C’est une vraie tendance de fond. A fin 2012, la hausse du chiffre d’affaires sur les plus de 50 pouces devrait atteindre 40 %. Dans le même temps, les téléviseurs 32 pouces verront les ventes en valeur chuter de 35 % ». Ou encore des téléviseurs 3D. Malgré un engouement relatif, ils devraient poursuivre leur marche en avant en 2012. Sur le seul premier semestre, le UN TÉLÉVISEUR VENDU SUR QUATRE EST CONNECTABLE EVOLUTIONS DU MARCHÉ DES TÉLÉVISEURS ET DE SES PRINCIPAUX SEGMENTS EN 2012 Segment Période Evol. en volumes Evol. en valeur Prix moyens TV tous produits Année 2012 7 Ms ; - 20 % 2,9 Mds d’euros ; -27,7 % 414 euros TV tous produits 1er sem. 2012 3,3 millions - 22 % 1,4 milliard ; -27 % 424 euros « Smart TV » 1er sem. 2012 745 000 ; + 22,4 % 622 Ms d’euros ; + 44 % 835 euros TV 3D 1er sem. 2012 512 000 ; + 15,4 % 489 Ms d’euros ; + 34,6 % 974 euros Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 49 chiffre d’affaires généré a grimpé de 35 % à 489 millions d’euros pour 512 000 téléviseurs écoulés. Et enfin, les téléviseurs connectés. Leurs ventes au premier trimestre ont progressé de 22 % pour s’établir à 745 000 exemplaires pour 622 millions d’euros de chiffre d’affaires, en hausse de 44 %. « Le taux de pénétration dans les foyers est beaucoup plus rapide que pour la 3D, confirme Charles-Henri Déon. 28 % des modèles qui seront écoulées d’ici la fin de l’année seront des appareils connectés, sachant qu’entre janvier et août 2012, près d’un million de téléviseurs connectables se sont déjà vendus sur le territoire ». L’équipement des ménages est donc enclenché. Mais la principale motivation d’achat réside désormais dans la recherche de la qualité de l’image ou encore la possibilité de relier un téléviseur à d’autres appareils, comme un ordinateur ou une console de jeux. Dans ce contexte de fond de crise, le potentiel de croissance du marché des téléviseurs reste encore « relativement fort ». En effet, il resterait en France un parc de quelque 18 millions de téléviseurs à tubes cathodiques. Autant de produits qui, un jour, seront remplacés par des écrans plats. Toutes les tailles d’écrans sont concernées : les tailles inférieures ou égales à 32 pouces qui concernent principalement le marché du multi-équipement ; et les tailles supérieures ou égales à 50 pouces remplacent souvent « le vieux téléviseur analogique ». Ces achats de renouvellement devraient logiquement amener des SmartTV 3D de 46 pouces à dominer le marché contre le 32 aujourd’hui. En attendant, le numéro deux du marché, LG, prévoit encore un ralentissement des ventes en 2013. « Il sera bien moins violent que celui enregistré cette année, estime Charles-Henri Déon. Nous tablons sur une baisse du volume des ventes de 10 % à 6,1 millions d’unités écoulées pour un chiffre d’affaires en diminution de 14 % ». 쐍 D O S S I E R T É L É V I S E U R S T É L É V I S I O N Les 6 nouvelles chaînes HD de la TNT ont été accessibles par le satellite dès le 12 décembre 2012, jour de leur lancement hertzien, sur les décodeurs Fransat. Satellite : Fransat à l’heure de la haute définition Lydia Gaillard-Faghihy, responsable distribution et développement produits chez Fransat, nous dévoile les atouts liés à la réception des nouvelles chaînes de la TNT HD par satellite et les décrit les initiatives prises par Fransat à l’occasion de ce lancement. La TNT vient de s’enrichir de six nouvelles chaînes gratuites et en HD.Diffusées sur satellite par Fransat dès leur lancement hertzien,ceci constitue une étape importante pour le marché,une occasion idéale de faire un tour d’horizon sur l’univers de cet opérateur qui voit dans l’évènement une opportunité de stimuler l’activité de la haute définition pour l’ensemble du métier. Il n’y a aucun doute : l’un des principaux moments forts de la saison en matière de télévision est bien le lancement de six nouvelles chaînes en haute définition sur la TNT. Réussi à l’heure dite, cet enrichissement du contenu pour les consommateurs reste néanmoins dans les limites de ce que l’on peut techniquement et économiquement faire avec les transmissions terrestres. Ainsi, la couverture optimale (mais pas totale) de la population pour ces nouveaux canaux ne sera complète qu’à l’horizon 2015. En revanche, les six nouveaux programmes gratuits sont d’ores et déjà accessibles par satellite grâce aux décodeurs HD de Fransat et ce depuis le jour J. « Fransat est aujourd’hui le seul opérateur satellite qui propose ces six nouvelles chaînes HD depuis le 12 décembre 2012, souligne Lydia Gaillard-Faghihy, responsable distribution et développement produits chez l’opérateur Fransat, filiale du groupe Eutelsat. Cela nous donne un choix de 10 chaînes en Haute Définition ». Une excellente nouvelle non seulement pour cet acteur de télévision par satellite, mais aussi pour le marché, car l’événement vu sous cet angle apporte plusieurs arguments favorables face aux consommateurs. Tout d’abord, ce lancement sur le satellite permet de placer cette arrivée Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 50 dans un même contexte évènementiel au niveau national, alors que l’équipement strictement hertzien au long cours va diluer cet impact sur près de trois saisons. Ensuite, ce lancement vient stimuler le segment des décodeurs HD au bon moment. « C’est un levier important pour cette famille de produits, estime Lydia Gaillard-Faghihy, en particulier avec la montée en puissance des modèles Haute Définition. Jusqu’à fin 2011, environ 2 décodeurs Fransat sur 10 vendus étaient des HD. Au second semestre de cette année, ces versions HD tendent à s’installer à 50/50 avec les SD (simple définition). Notre offre enri- Labellisés Fransat, des téléviseurs de la gamme Samsung apportent une manière particulièrement simplifiée d’accéder aux chaînes satellite, grâce à une seule télécommande. L’offre de Fransat en chaînes accessibles désormais. chie devrait favoriser la poursuite de cette tendance ». Dans cette évolution, les rayons de la distribution sont aux premières loges. « Le prix moyen d’un SD, selon ses fonctionnalités, s’étage entre 80 et 129 euros. Pour un HD, nous sommes plutôt dans la zone des 150 euros ». Voilà un apport en CA non négligeable qui s’inscrit dans un contexte favorable. En outre, ultime atout mais pas des moindres, l’arrivée des chaînes HD de la TNT sur le satellite va continuer à alimenter la tendance déjà extrêmement puissante dans l’univers des téléviseurs, où l’on observe une croissance importante des ventes de modèles perfectionnés de grandes tailles. Un vaste choix de décodeurs D’ailleurs, Fransat l’a bien compris puisqu’il a commencé cette année à labelliser des téléviseurs avec tuner satellite intégré (la gamme ES de Samsung étant la première à avoir été labellisée), permettant par ailleurs de bénéficier de services de TV connectée au standard HbbTV qu’il est actuellement le seul à diffuser sur le satellite. Pour ces téléviseurs, a été développé un module CAM CI+ Fransat qui s’insère directement dans le télévi- Sur posters et vitrophanies, les nouvelles chaînes sont clairement annoncées. seur, le bouquet Fransat devient alors accessible avec une seule télécommande, sans boîtier externe. « A l’occasion des fêtes, Fransat a tout pour séduire les consommateurs dans les zones blanches de la TNT hertzienne et plus largement tous les foyers qui ont simplement envie de profiter immédiatement de l’offre intégrale de TNT HD, partout en France » résume Lydia Gaillard-Faghihy. L’utilisation de décodeurs labellisés Fransat en modules PCMCIA est une formule très pratique, appelée à se développer. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 51 Les fabricants de décodeurs ont d’ailleurs bien saisi la balle au bond. « Il y a à l’heure actuelle environ une trentaine de modèles HD Fransat sur le marché issus des catalogues d’une vingtaine de fabricants » indique Lydia Gaillard-Faghihy qui poursuit en substance mentionnant que cet élan « s’accompagne d’un élargissement de gamme, car Fransat a labellisé des produits aux fonctionnalités différenciées, incluant des versions à double tuner, des possibilités d’enregistrement, des solutions multi-room, etc. » Cela va jusqu’aux versions en 12 volts, qui ne sont pas que des variantes côté alimentation. Elles concernent les adeptes du camping-car et de la caravane (un marché non négligeable qui compte plusieurs millions d’utilisateurs en France) et intègrent des fonctions spécifiques, comme par exemple l’aide au pointage vers le satellite. A chacune des ses étapes, le « touriste » évite des manœuvres délicates et fastidieuses pour orienter sa parabole. Sur la dernière version en date du site de Fransat, bien sûr repensé à l’occasion du lancement des 6 nouvelles chaînes TNT HD, l’ensemble de la gamme de décodeurs Fransat est présenté à travers un menu de sélection qui aide chaque consommateur dans son choix, en fonction des fonctionnalités recherchées. Il faut aussi constater que cet enrichissement de l’offre HD Fransat apporte de l’eau au moulin au marché de la TNT par satellite qui progresse bien au-delà des fameuses et initiales zones blanches pour lesquelles elle avait été mise en œuvre. D’autant que les zones blanches sont plus larges que prévu. En effet, les transmissions terrestres sont parfois perturbées par des conditions locales qui peu- 왘왘 D O S S I E R T É L É V I S E U R S T É L É V I S I O N l’activité par des actions à la hauteur de l’évènement. « Nous avons mis en place un plan de communication d’envergure pour promouvoir l’arrivée de ces nouvelles chaînes », confirme Lydia GaillardFaghihy. « Il intègre une campagne de presse TV avec TV Mag, qui est un support réellement très présent dans les foyers en régions, qui constituent le cœur de cible de Fransat ». vent évoluer, au gré de performances aléatoires d’émetteurs, de flux d’interférences ou d’obstacles de reliefs locaux. Aujourd’hui, les spécialistes s’accordent sur la prévision d’une croissance inéluctable des solutions appuyées sur le satellite. Une stratégie de décodeurs « ouverts » Cette phase propice aux contenus est aussi un moment opportun pour Fransat de rappeler quelques points qui font sa spécificité. « Notre offre repose sur un principe : nos décodeurs sont ouverts et sont capables de proposer aux consommateurs une utilisation du même principe. Outre la TNT et la réception de chaînes de TNT locales, ils permettent aussi l’accès à des chaînes thématiques et à de nombreuses radios nationales et locales. En outre, avec une double réception, il est possible d’aller aussi puiser dans le millier de chaînes gratuites diffusées sur Hot Bird. Ils peuvent gérer plusieurs listes de chaînes, et permettent de s’abonner à des offres de TV payante via la même carte, notamment l’offre de Bis TV ». Et d’ajouter que : « c’est le moyen le moins cher pour regarder l’offre de sport premium beIN SPORT, pour 10,90 Un plan de communication et de marketing à l’échelon national. Pour les points de vente, une panoplie de matériel d’animation est disponible, dont des dépliants au format A5. euros par mois via l’opérateur Bis TV, sans avoir à s’abonner au basique du bouquet Bis TV et ce, sans engagement. Nous souhaitons pouvoir proposer aux utilisateurs Fransat une gamme de programmes vastes et variés, avec la possibilité de passer du gratuit à des offres payantes abordables, sans engagement, en toute simplicité et surtout en toute liberté ». Reste qu’il ne faut pas laisser les moments forts comme celui que nous vivons en cette période de fin d’année sans soutenir Mais d’autres titres s’intègrent dans cette campagne, comme le Nouvel Obs, ainsi que des actions régionales multiples. En cohérence avec les zones les plus concernées par les problèmes de réception hertzienne, il n’est pas étonnant de voir une stratégie dirigée notamment vers les Alpes (TV8 Mont-Blanc,TV UNE SOLUTION POUR L’HABITAT COLLECTIF La solution Fransat PRO, permet la réception de la TNT par satellite via une parabole collective dans les immeubles. Les signaux en provenance du satellite sont traités par des stations Fransat PRO, en tête du réseau collectif, qui diffusent dans l’immeuble les chaînes au format TNT. L’utilisateur n’a plus qu’à brancher un simple adaptateur TNT ou un téléviseur TNT intégré standard. 쐍 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 52 Un packaging à la fois bien identifiable et informatif. Grenoble, etc.). Le plan media intègre, en outre, une campagne TV sur France 2 et France 3 diffusée du 26 décembre au 4 janvier. La radio est également au menu, avec des spots sur Nostalgie au niveau national, et comprend de surcroît un volet web avec des bannières ciblées. Bien sûr, le plan est davantage imaginé pour toucher les consommateurs en régions, même si l’Ile-de-France n’est pas épargnée par les perturbations en hertzien, d’autant plus que pour les zones plus urbaines Fransat a développé une offre adaptée à l’habitat collectif. La campagne se prolonge par toute une PLV dédiée à l’événement et destinée à l’animation des points de vente, vitrines et rayons. En cette fin d’année, le satellite prend de la hauteur. 쐍 notre quotidien connecté et communicant, loisirs musicaux inclus est hautement présente dans ce second chez-soi qui roule. Une réalité en hauts taux de possession, d’utilisation et autres ratios sur lesquels s’appuient les économistes, les philosophes, les panélistes, et tous ceux qui, à des degrés divers, comptent pour les autres. Et pourtant, l’auto a depuis bien longtemps été cataloguée au rang de thème inintéressant pour bien des responsables d’enseignes, sujet sur L’électronique n’a pas quitté la route Entre l’auto et l’électronique, le courant passe-t-il encore ? Et d’une manière générale, l’automobile est-elle réellement présente dans les cibles de la distribution ? Le ciel est sombre, Phébus a sorti toutes ses armes de ventilation massive. Aussi loin que l’on puisse voir dans la nuit précoce de ce soir de décembre, un alignement de petites lumières rouges constitue presque l’unique décor, largement révélateur. Serrés sur deux files et sur plusieurs kilomètres, toutes ces voitures se dirigent vers l’un des centres commerciaux de la banlieue parisienne. Les petites cartes lumineuses sur les tableaux de bord, les smartphones fragilement ventousés sur les pare-brise, les visages qui s’animent dans d’évidentes conversations et même quelques contrevenant n’hésitant pas à utiliser classiquement leurs portables (immobiles dans l’embouteillage, on ne voit pas bien où se situe le danger qui pourrait leur coûter quelques points si la maréchaussée les surprend avec leurs puces à l’oreille) : l’électronique vit d’une manière omniprésente dans les habitacles. Electronique, numérique, multimédia, bref, toute la panoplie de ce qui fait Le guidage GPS est concurrencé par les smartphones, mais ceux-ci peuvent se retrouver en fonction en « partenariat » avec de nombreuses stations multimédia. lequel nous nous sommes déjà longuement et répétitivement attardés. Nous n’allons pas y revenir, la rengaine n’est pas souhaitable. Négligée, bizarre et insolite auto Les rayons hors centre auto sont devenus quasi symboliques dans les points de vente, même si, sur le Net, pas une enseigne ne néglige ce créneau. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 53 Pourtant, à force d’essayer de comprendre pourquoi et comment ce maillon d’une chaîne d’activité non négligeable est si peu considéré dans notre univers, une autre réalité surgit aux yeux de tout observateur. L’auto, la bagnole, la tire, la caisse (quand un objet a beaucoup de synonymes familiers, c’est qu’il est très présent dans la vie courante) est également presque totalement ignorée par le reste de la gent commerçante. 왘왘 De nouvelles fonctions viennent régulièrement enrichir les offres, comme la visée tête haute, pour laquelle Pioneer a quelques visées vendeuses. Rien d’autre que le chapitre de l’entretien et de la réparation n’est réellement traité. C’est ce qu’ont pris en mains les centres auto, en y ajoutant un peu de tuning, dans lequel se glisse de plus en plus péniblement l’électronique embarquée. Cherchez en revanche dans une galerie de centre commercial une enseigne ayant construit une offre motivante pour des possesseurs d’automobiles (autrement dit, probablement 100 % ou presque des chalands qui les sillonnent ) : il n’y a rien à voir, il ne reste qu’à circuler. L’adjectif « motivante » est le mot le plus important. Les services des centres auto ne sont absolument pas dans cette classification. Les pneumatiques, l’huile, les batteries, les révisions, les plaquettes de frein ne sont pas des générateurs de trafic par motivation, mais des contraintes obligatoires et coûteuses. Alors que l’automobile est partout dans notre société, personne n’a réussi à imaginer une offre différente, aguichante, vendeuse, à part les niches évoquées plus haut. C’est un cas quasi unique dans l’univers de la consommation. Ce manque d’intérêt pourrait avoir pour cause la crise actuelle et les mauvaises ventes de véhicules neufs. Mais celui-ci ne date pas de 2008. Quant aux chiffres de l’automobile, que l’on croit limpides, ils n’ont pas en fait toute la transparence que l’on imagine. Dans les ventes pour la France que l’on suppose comptabilisées avec soin, il faut d’abord savoir que seule une fraction relativement limitée est réellement acquise par des particuliers. Afin de ne pas faire de très gros rabais sur des tarifs catalogues, les industriels immatriculent des voitures revendues ensuite sous forme d’occasions très récentes. En outre, en 10 mois, en 2012, il s’est vendu autant d’automobiles particulières aux loueurs qu’aux consommateurs, des centaines de milliers de véhicules qui reviennent très vite grossir le parc des occasions. Il faut encore tenir compte d’un nombre difficile à évaluer de véhicules supposés exportés, et qui reviennent en France par la voie des achats que les consommateurs font auprès des transitaires. En clair, et pour rester dans nos préoccupations seulement numériques, la situation du marché non pas de véhicules neufs, mais d’acquisitions nouvelles (et donc, par effet induit, de transferts de vrais ex-neufs devenant d’authentiquesVO), n’est sans doute pas aussi déprimante que certains le laissent entendre, pour des raisons qu’il ne nous appartient pas de commenter. La réalité d’une omniprésence de l’automobile reste concrète, et mérite qu’on la prenne en compte. 쐍 CLARION : STATION ESCAMOTABLE Trouver sa place là où l’on n’est pas attendu a donc recours à une configuration articulée, motorisée et rétractable, qui laisse apparaître un écran de 7 pouces tactile en haute résolution (WVGA, 800 x 480). Côté radio, cet appareil est doté d’un tuner RDS capable de mémoriser 48 stations, et aidé d’un antiparasite afin d’avoir une réception limpide, débarrassée d’interférences. Pour l’utilisation d’un smartphone, ce VZ402E est Bluetooth (Parrot), permet l’utilisation main-libre et la récupération des contacts. Son interface est personnalisable, et extrêmement fluide. En amplification, il dispose de 4 voies de 40 watts. Toutes les formes de contenus sont exploitables, du simple format CD aux DVD, MP3-WMA, DivX, et le son Dolby Digital est pris en compte. Parmi ses nombreux atouts, signalons aussi un dispositif antivol avec code et diode clignotante. 쐍 Le VZ402E est la dernière nouveauté en date de chez Clarion. C’est une station multimédia, positionnée à 449 euros environ, et qui est un système 1DIN. Donc, ce produit est accessible au plus grand nombre, le double DIN, qui progresse à tout petits pas, étant encore absent de bien des modèles. Le constructeur Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 54 Le mixage style DJ s’installe au volant. Nouveaux écrans, nouvelle interface graphique : les AVH apportent des atouts. Pioneer : Mixtrax gagnant et bonnes résolutions Pioneer ne nous a jamais habitués à la somnolence dans le domaine des nouveautés. Cette fin de saison, qui ouvre déjà la voie sur la nouvelle année, ne s’inscrit pas dans une autre stratégie. Avec cette spectaculaire évolution, laquelle mérite véritablement une mise en avant dans les rayons : la technique de mix maison, baptisée Mixtrax, s’intègre désormais à l’ensemble des références de la gamme. Voilà peut-être une information qui mérite quelques lumières. Pioneer possède l’une des expériences les plus fortes au niveau planétaire en matière de fonction DJ. Son matériel destiné à ce créneau bénéficie d’une reconnaissance nulle part contestée. La marque a ainsi décliné les fonctions de ses équipements à l’univers des stations multimédia et de l’autoradio-vidéo. Résultat : une ambiance club enrichit l’écoute dans l’habitacle (il ne faut pas pour autant oublier de surveiller la route). Des transitions de type flanging, écho, crossfade, loop et des effets (backspin, écho, trans, roll, scratch...) ajoutent un piment hors du commun à une lecture qui devient non-stop. Comme on l’imagine, tout cela est contrôlable et pilotable à partir de l’écran tactile. Et, cerise sur la cerise, les nouvelles références de la collection 2013 peuvent aussi diffuser sur l’écran une animation de type night-club. Justement, ce nouvelles références, regroupées sous la bannière AVH (AVHX1500DVD,AVH-X2500BT,AVH-X5500 BT) reçoivent de nouveaux écrans, en 6,1 et 7 pouces, tous les trois en résolution WVGA. Ils affichent ainsi 1 152 000 pixels, épaulés pour leur restitution par une nouvelle interface graphique qui apporte une extrême fluidité. La naviga- tion est plus simple et plus commode notamment dans les menus sources, las Apps, ainsi que dans le choix et l’organisation des fonctionnalités à accès direct. Le AVH-X1500DVD est en 6,1 pouces, lit tous les types de fichiers courants, propose une puissance de 4 x 50 Faudrait-il parler de « Smart Autoradio » ? Les Applis se multiplient dans l’univers AppRadio. watts, une fonction tuner RDS D4Q, Il est positionné à 299 euros. L’AVHX2500BT, à écran de 6,1 pouces et le AVH-X5500 BT, à écran de 7 pouces, que l’on peut placer sous des étiquettes de respectivement 349 et 449 euros, disposent des fonctions Bluetooth mainslibres et streaming audio. Applications : ça roule ! Profitons-en pour mentionner que la technologie AppRadio poursuit sa progression. La nouvelle gamme dont nous parlons ci-dessus l’intègre très logiquement. Rappelons que ce mode offre à l’utilisateur le contrôle complet d’applications compatibles directement via l’écran de tout appareil de la famille l’AVH. C’est un moyen très commode pour exploiter sur la route,en pleine sécurité et sans réserve des fonctionnalités présentes Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 55 sur les smartphones. La marque propose d’ailleurs un grand nombre d’applications compatibles pour favoriser et garantir le confort et la sécurité du conducteur grâce à des partenariats avec les éditeurs d’applications dédiés aux smartphones les plus populaires. Plus de vingt applications sont désormais disponibles, et permettent d’accéder à des services utiles, tels que la navigation, l’aide à la conduite, la radio Internet, l’information en temps réel, les adresses utiles, et même, pour ceux que cela motive, la consultation des réseaux sociaux... 쐍 QUI A PEUR DE NAVITEL ? On a coutume de considérer que deux cartographes dominent le marché pour la navigation GPS, ce qui est vrai pour le monde occidental, mais moins pour le reste du monde. Pour sa part, Navitel agit sur des régions telles que l’Amérique latine, pour laquelle il vient de mettre en service des cartes pour l’Argentine, le Vénézuela, le Guatemala, le Honduras, Costa Rica, Nicaragua, Panama, Salvador. Des centaines de milliers de kilomètres et de points d’intérêt qui font de cet acteur un concurrent potentiel pour une certain avenir. A suivre… 쐍 L E T E R R A I N Ouvert en 1972, le centre commercial de Claye-Souilly est situé en un lieu où se côtoient activités et campagne, d’où son positionnement axé sur la nature, la forêt et les animaux. Inauguré le 6 décembre, le centre a accueilli 6 millions de visiteurs en 2011. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 56 Deux ans de travaux d’agrandissement de la galerie marchande et des parkings ont permis de passer à 56 000 mètres carrés au total. Les voies d’accès au centre (route nationale 3 Paris - Meaux et axe Roissy CDG) sont hélas saturés, et l’amélioration des structures routières piétine, faute de budgets. Claye-Souilly défend son rang : Sur les sentiers d'une certaine évasion Sous bien des aspects, le centre commercial de Claye-Souilly n’est pas tout à fait un lieu de commerce comme les autres. L'inauguration toute récente de son important agrandissement mérite une attention particulière à plus d'un titre. Explications. Yves Albarello, député-maire de Claye-Souilly est allé frapper à la porte de Klépierre pour que le centre ne voie pas sa position s’émousser au fil du temps. C’est un fait, le centre commercial de Claye-Souilly, a bien des spécificités. C’est d’abord une implantation très ancienne, l’une des rares en France à avoir passé le cap des 40 ans. Ses premiers pas remontent à une période où la « grande » distribution n’en était encore qu’à ses débuts. Ouvert en 1972, l’édification de ce centre était pour une large part le résultat d’un regard pertinent du futur de la part des élus locaux. Comme le rappelle Yves Albarello, député-maire de cette ville de 11 000 habitants située au nord de la Seine-et-Marne, son prédécesseur « était un vrai visionnaire, ayant compris comment allait se développer l’activité à l’Est de la capitale. Son idée de faire naître un centre commercial alors au milieu des champs n’aurait sans cela eut aucun sens. » L’une de ses spécificités tient justement dans le rôle des élus, et en particulier celui du député maire actuel de Claye-Souilly. « J’avais senti il y a quelques années que ce centre vieillissait, et ne vieillissait pas bien. C’est pourquoi je suis allé frapper à la porte de Klépierre pour dire « il faut bouger », sinon nous allons régresser ». Cette évocation de la génèse de l’agrandissement que ne conteste pas Laurent Morel, président du directoire de Klépierre, démontre que des élus peuvent aussi avoir des idées justes, au bon moment. Conscients des initiatives concurrentes qui se développent sur le tissu commercial de l’Est de la capitale, les instigateurs de la métamorphose ont visiblement mis en œuvre une défense en forme d’attaque ». « Claye-Souilly est la première destination commerciale de Seine-et-Marne, souligne Laurent Morel », EGP ET NUMÉRIQUE SUR LA ZONE DE CLAYE-SOUILLY : - Dans la galerie marchande, et outre Carrefour : Espace SFR (re-localisé et agrandi), Club Bouygues, Boutique Orange (re-localisée et agrandie), Orange - Photo-Service, Darty, Micromania, Game, Virgin. - Extérieur : Feu Vert, Autobacs, Boulanger, Phone House. ne se risquant bien sûr à aucune comparaison avec des centres assez proches de Seine-Saint-Denis. Les régions, les clientèles, les mouvements de population ne sont pas les mêmes. Cependant, le 93 est un département limitrophe qui alimente aussi d’un trafic nourri les mails de ce centre remis à neuf. Mais l’histoire de celui-ci va plus loin. En effet, Claye-Souilly avait été le premier Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 57 Laurent Morel, président du directoire de Klépierre, indique que le centre est la première destination commerciale de Seine-et-Marne, et doit se situer dans le « top 25 » au niveau national. centre à bénéficier en 1992 d’une transformation architecturale majeure. Finies les toitures hermétiques façon locaux industriels. Dans des structures au design élégant, apparaissaient des vitrages généreux, laissant passer en abondance la lumière du jour. Laurent Morel se souvient de l’inauguration en présence du PDG de Carrefour à cette époque, Michel Bon. L’enseigne, locomotive du centre, profitait de cette superbe amélioration et de la proximité de l’aéroport de Roissy pour inviter de nombreux visiteurs de marque, sans doute aussi quelques investisseurs, partenaires et fournisseurs, pour leur montrer ce qu’était un hypermarché authentique c’est-à-dire à la française, et 왘왘 L E T E R R A I N La zone de chalandise est proche de 700 000 personnes. un... beau magasin Carrefour très performant. Car pour ne rien gâcher, ce point de vente détenait aussi le record du chariot moyen le plus élevé d’Europe. En somme, comme l’aurait dit un excellent guide : « valait le détour ». Avec plus de 22 000 mètres carrés de nouvelles surfaces construites (et plus de 13 000 mètres carrés supplémentaires de surface commerciale) le centre de Claye-Souilly a changé de catégorie. Désormais baptisé « Les Sentiers de Claye-Souilly », patronyme plus sympathique que l’ex-dénomination, « Les Cinq Portes » qui permettait aux plus fins limiers de deviner combien d’entrées possédait la galerie, l’aménagement a pris appui sur la nature et la forêt environnante. La décoration fait appel à des sculptures d’animaux spectaculaires, et vise la verdure, à commencer par les 850 mètres carrés de façade végétalisée. En tout, le centre s’étend désormais sur 56 000 mètres carrés, incluant l’un des plus grands magasins Carrefour du territoire, modernisé il y a un an en passant au concept Planet. La nature n’est pas seulement le choix d’un décor. Elle fait aussi partie des indices qui déterminent la particularité commerciale réelle de ce lieu. L’une des spécificités de la zone de chalandise, estimée à 665 000 habitants (715 000 vers 2020, selon l’INSEE), est en effet d’être aujourd’hui encore à la fois « ville et campagne ». Elle se situe à proximité de zones d’activités importantes (et en pleine expansion) et même du pôle effervescent de Roissy dont on rejoint en moins de 10 minutes les aérogares. Mais elle est aussi installée au cœur d’une immense zone pavillonnaire, donc pleine d’une clientèle plutôt adepte de produits de qualité, situés en milieu ou même haut de gamme. Une particularité que n’avait pas su correctement conserver quelques responsables de l’hypermarché Carrefour durant une trop longue période. Ce qui est en rapport direct avec le « mauvais vieillissement » du centre évoqué par le maire de Claye-Souilly, avec pas assez de choix, trop de MDD en alimentaire, des attentes aux caisses rebutantes, etc. Nos lecteurs fidèles se souviennent sans doute que nous avions eu l’occasion de souligner à plusieurs reprises ces défaillances dangereuses. (D’ailleurs, nous constatons que, notamment dans l’alimentaire, le défaut est loin d’être corrigé, ce que concèdent, en « off », certains responsables de secteurs de ce magasin, déplorant de ne pas être entendus.) En 2011, le centre revendique un trafic de 6 millions de visiteurs, donc une moyenne de près de 20 000 par jour. Un score que l’agrandissement et l’accueil de nouvelles enseignes devraient doper. Malheureusement, il reste une épine dans le pied de ce bel ensemble : l’accès. Sur les trois principaux axes convergeant vers le centre, les deux principaux sont lourdement embouteillés chaque fin de semaine, et en dépit d’une augmentation du nombre de places (4 800 désormais) les parkings étaient déjà pratiquement saturés au cours des week-ends précéDistribution, Ventes & Services Magazine n° 108 58 dant l’inauguration (qui a eu lieu le 6 décembre) et donc avant le rush de Noël et du Nouvel An… Le députémaire de Claye-Souilly déplore que l’échangeur prévu pour améliorer l’accès au centre par la RN 3 (en provenance du 93) soit pour le moment non réalisé, faute de moyens. Et il ne cache pas son agacement en constatant que pour les mêmes raisons, l’élargissement de l’axe Roissy-CDG Claye-Souilly, « un chemin départemental », est stoppé à mi-parcours. Dommage, voilà un raté dans des tâches d’équipement qui viennent pénaliser une activité économique stimulée par ce remodelage du centre, qui a nécessité 110 millions d’euros d’investissements, et qui parallèlement, génère 230 nouveaux emplois (équivalents temps pleins). La restauration en question sur les sentiers de l’évasion Bien qu’il s’en défendre, Klépierre n’a cependant peut-être pas tout à fait réussi à finaliser un point qui semblait important : le pôle de restauration. C’était une des faiblesses du centre, et pour l’heure, cela pourrait le rester, dans la mesure où peu de nouvelles enseignes se sont installées. Certes, McDonald’s a totalement renouvelé son restaurant, mettant son plus beau concept dans la partie nouvelle des galeries, et l’enseigne Bistro Romain du Groupe Flo a aussi changé d’emplacement, s’installant au passage sous l’enseigne Hippopotamus (une évolution que poursuit le groupe Flo pour l’ensemble des Bistro Romain). « Nous pensons que nous aurons de meilleures chances d’attirer d’autres enseignes avec le pôle de cinémas que nous comptons implanter » explique en substance le maire de Claye-Souilly. Avec la forêt, la nature, le septième art dans une zone contiguë où devraient aussi s’implanter d’autres enseignes en « stand alone » d’ici quelques temps, le lieu vise une union plutôt bien orchestrée entre le commerce et une certaine évasion. Evasion, un symbole local ? Ce qu’avait peut-être pressenti Louis XVI car, dans sa fuite, le roi de France, après avoir changé son premier attelage de chevaux à Bondy, avait fait sa première halte (et second changement de chavaux) à Claye-Souilly. 쐍 A Montpellier, au centre commercial Odysseum, l'Apple Store ne désemplit pas. Regard sur une belle réalisation. A Ecully et Vénissieux, Carrefour a inauguré à l'automne 2010 un concept baptisé Planet. Découverte au gré de ces deux implantations Boulanger à Barentin (près de Rouen) a ouvert sa première implantation dans cette région. Grand calibre ! A Aubières, au sud de Clermont Ferrand, Boulanger, sur plus de 4 000 m2, a choisi d'implanter un nouveau concept dédié à la vente de services. Proche de Lyon, dans une zone urbaine difficile, Carré de Soie mise sur un couple galerie marchande ouverte et loisirs, mais sans hypermarché. Dans une architecture originale, ce centre, inspiré de ce qui s'est réalisé à Rouen dans le même esprit, un espace sympathique, mais un peu juste en trafic. Au sud de Montpellier, ce nouveau pôle de commerce et de loisirs ne trouve pas encore son rythme. Coup d'œil appuyé. On a beaucoup parlé des grands points de vente (600 mètres carrés) d'un nouveau concept ouvert par Orange. Promenade au centre de Lyon. Sans cesse, le terrain évolue. Des points de vente ouvrent, d’autres se transforment. Certains en finissent définitivement avec leur aventure au contact avec la clientèle. vous propose de visiter des dizaines d’implantations, avec des images plein écran, d’hier et d’aujourd’hui. Pas sous forme de vignettes, mais d’images qui sont presque toutes à voir en plein écran. Et régulièrement, la collection s’enrichit, non seulement avec les reportages sur les ouvertures les plus récentes, mais aussi grâce à la mise en ligne régulière et commentée de nouvelles ressources d’une base d’archives visuelles unique, exclusivement consacrée à l’électronique de loisirs, au multimédia, et à leur distribution. Il y a des nouveaux points de vente à visiter sur 왘왘 L E D É C O R Points de vente : Pourquoi mon magasin est-il bleu ? La couleur ne se limite pas à un choix de décoration.Celle d’une vitrine,ou encore la nuance qui domine l’image mémorisée d’une enseigne,véhiculent des quantités de choses :positionnement,reconnaissance,ciblage,etc.Autant d’ingrédients qui se mélangent à d’autres facteurs,culturels,conventionnels,et même physiologiques,sans oublier la mode ! L’habit fait un peu le moine… La couleur nous entoure. Elle est la principale - mais pas la seule - composante de la lumière et vient principalement - précaution à destination des noctambules du soleil, dont les rayons frappent notre panorama. Chaque détail du paysage renvoie vers notre œil une partie du spectre visible, après avoir exercé un effet de filtrage chromatique. C’est pourquoi le rayonnement final perçu par notre rétine apparaît sous une infinité de nuances. Cela vaut pour la lumière provenant de l’astre suprême, qui nous expédie en un peu plus de 8 minutes un rayonnement « complet », avec un mélange homogène de toutes les variantes de l’arc-en-ciel. Quand un éclairage provient d’une source artificielle, son rayonnement se limite à ce que celle-ci émet, presque toujours moins riche que celui de notre astre vital. D’où des apparences différentes pour les mêmes objets, selon qu’ils sont en lumière du jour ou illuminés par un tube fluorescent, une diode électroluminescente, une lampe à incandescence, etc. Comme le genre humain vit au cœur de cette nature éclairée, il en a depuis longtemps assimilé des associations. Les feuilles des arbres l’ont incité à considérer le vert comme étant la couleur de la nature. Le blanc - comme neige - évoque ce qui est pur, vierge de toute souillure. C’est la couleur du propre. Le bleu de l’eau du lac ou le rouge du fer dans la fournaise de la forge se retrouvent sur les robinets des mitigeurs eau chaude eau froide, personne ne s’y trompant. Le soleil et ses soupçons de jaune ou orange installent, dans toute décoration, les évocations méditerranéennes qui font les bonnes pages des magazines consacrés à la maison. L’univers de la couleur est donc immense, se confondant avec l’infini. Hisser les couleurs, hausser le ton D’autant plus que l’on utilise presque toujours des couleurs variées, dans un même décor. Certaines sont complémentaires les unes aux autres. Les concepteurs d’environnement et les architectes d’intérieur savent -en principe- unir, doser, exploiter des assemblages pour en extraire des sensations, voire de la communication. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 60 Une fois cette science infinie et cette alchimie ésotérique évoquées, venons-en à nos points de vente. Le cheminement s’inverse. Finie l’analyse d’une sensation. Nous voici dans le domaine où, partant d’un nuancier tel que celui de chez Ripolin, l’ambition est de mélanger des sensations et des messages. Il n’y a aucun doute : à chaque fois qu’une enseigne se crée, ce chapitre du décor est l’un des sujets lourds dans le travail d’élaboration. Il faut songer à se mettre en accord avec les affinités de la clientèle visée. Des couleurs chaudes conviennent mieux avec le tempérament latin qu’avec la réserve de certaines populations nordiques. Il faut ménager un certain confort, ce qui peut parfois consister à créer une sensation d’espace, et dans d’autres cas viser la création de plus d’intimité. Il faut songer à la mise en valeur des produits, tout en n’occultant pas la personnalité de l’enseigne. Car, bien sûr, toutes ces ambitions doivent aussi se concevoir sans oublier l’indispensable différentiation par rapport aux concurrents. Pas question de courir le risque qu’un chaland puisse se croire chez Bouly, alors qu’il est chez Dartanger ! Couleur vive et chaude ! SFR, qui avait adopté le bleu pour ses espaces, il y a une vingtaine d’années, a choisi une visibilité idéale, synonyme de reconnaissance immédiate, et allant bien avec la chaleur de ses PDV. Le nouveau concept de Club Bouygues est devenu très « clean », trop peut-être, ce qui donne une certaine froideur que ne présentaient pas ses aménagements un peu plus anciens (photo). Avec un nom pareil, difficile de créer une ambiance basée sur le rose ou le vert pomme. Remarquez que ce décor s’appuie aussi beaucoup sur le gris et un noir élégant. Ambiance chaude et moderne, bien joué ! Pour la population tout entière, Darty, c’est rouge. Cela se voit, mais globalement, l’image est en train de vieillir. Une mouture plus moderne du logo, bien sûr sans abandonner le rouge, devient nécessaire. Bâtiments bleus, logo Orange « bien voyant », la visibilité est là, ne se confondant avec aucune autre. Problème : le logo sur le même fond bleu devient difficile à lire, car les couleurs « luttent », comme le disent les graphistes. Ici, c’est l’économie suggérée au client. On reste sobre, sans aucune facette démonstrative. le décor intérieur est de la même veine. Electro Dépôt, le meilleur « cousin » de Boulanger, est visible et réservé. Le bleu ne doit jamais tendre vers le pâlichon ! La couleur vieillit mal. L’enseigne spécialiste en télécoms, qui connaît une mauvaise passe, a depuis rectifié avec un design plus moderne et surtout plus chaud. Le vert n’est pas une couleur facile à gérer. Les centres auto Feu Vert (là aussi, le nom interdit une autre couleur, en principe) ont cependant acquis une visibilité excellente. Sur un parking d’hyper, ce détail est essentiel. Le spécialiste en équipements et services dédiés à l’automobile s’est refait un look plus classe, ne laissant sa dominante jaune que dans son logo. C’est plus élégant, un peu moins visible, d’où de grandes enseignes. D’un bleu pâle à un bleu plus soutenu, (ancienne et nouvelle nuance) Micromania se repère immédiatement dans une galerie marchande. Cet excellent spécialiste a un peu fait de ce décor celui du spécialiste du jeu en général. Le panachage des couleurs est plus élégant que le rouge du « Score Games » des origines. Evocateur d’un concept plus diversifié, le mélange est, selon nous, un peu confus. Reconnaissance cependant sans souci. Surcouf, le vrai (pas la décoction de la seconde et ultime époque) misait sur la fête, la foire. Quand un client rentrait chez lui, il racontait à sa famille ce qu’il avait vu ! Qui peut en dire autant parmi toutes les enseignes ? 왘왘 Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 61 L E D É C O R La clientèle, les familles de produits, les concurrents, autant de repères par rapport auxquels il faut réussir à habiller l’ensemble en cohérence avec la taille et la spécialisation. Pour résumer d’une manière fort simple et très schématique, l’allure en accord avec le sujet traité est moins un élément critique pour un établissement grand et généraliste que pour un petit, plus spécialiste. Une pharmacie doit ressembler à une pharmacie, pas au magasin du boulanger. Mais Boulanger doit ressembler à Boulanger, pas à la FNAC... D’ailleurs, un établissement vaste peut créer des univers aux teintes accordées avec les sujets traités, par secteur ou univers. En s’appuyant sur des théories aussi vastes et diverses que celles évoquées d’un bout de plume jusqu’ici, il serait facile de croire qu’en un lieu, et pour une catégorie de produits, une seule couleur s’imposerait. Pourtant, nous avons à l’esprit des enseignes agissant dans des domaines très similaires, et dont les apparences sont totalement différentes. C’est la preuve qu’en la matière, les critères d’une science exacte ne sont absolument pas réunis. L’œuvre d’ensemble que constitue l’apparence d’un point de vente aboutit à un tout qui personnalise l’enseigne, et dont il lui sera d’ailleurs très difficile de se séparer. Si cet ensemble n’est pas totalement réussi, si l’on constate que le décor n’attire pas tous les clients que l’on souhaitait voir affluer, et même en repousse certains (cela arrive) il faudra alors rectifier le tir, plutôt par petites touches. Imaginez un mur totalement gris, et ajoutez-lui un simple filet de couleur vive : vous avez changé le décor. Changement qui n’est pas de même effet si ce filet est rouge, orange ou bleu. Si vous imaginez que nous cherchions à faire entrer l’un des opérateurs de téléphonie les plus connus dans cette grisaille corrigée, il est probable que la seule nuance du filet vous permet de deviner qui irait dans le décor ainsi créé. Pour vous précipiter hors du piège des couleurs, ajoutons que les textures sont aussi capables d’avoir une influence sur une ambiance perçue. Entre un rouge sur du béton lisse, obtenu par une peinture de sol, et le même rouge d’une moquette onctueuse, la sensation sera à nouveau différente. Ainsi, la couleur est essentielle, mais elle ne fait pas tout. 쐍 Les individus grandissent, les constructeurs d’automobiles font des véhicules plus grands, mais dans les centres commerciaux, les places de parking restent le plus souvent figées sur les cotes d’il y a 40 ans. Problème... ! Commerce, parking, l’auto, la taille de l’auto, la taille des clients… Tout ne grandit pas aussi vite que souhaité, dans les centres commerciaux. « No parking, no business », formule bien connue venue du nouveau monde lorsque les stratèges de la distribution ont vu se développer l’automobile, reste d’actualité. Instrument fort pratique et en général confortable, la voiture particulière permet de se déplacer en mode porte-à-porte quand on le souhaite, à l’abri des intempéries et avec une capacité pour transporter pas mal de marchandises. Un point qui la fait préférer par les clients à tout autre moyen de transport qualifié de collectif, moins onéreux, plus citoyen, mais moins pratique, à coup sûr. Une « grande » clientèle Toutefois, au fur et à mesure que passent les années, un inconfort prend de l’ampleur. Les automobiles sont de plus en plus serrées dans les zones de stationnement, où les places paraissent sans cesse plus exiguës. Les promoteurs chercheraient-ils à gagner une mesquine densité favorable à la fréquentation, se moquant d’une difficulté à entrer et sortir des véhicules ? En réalité, le phénomène est plus complexe. Il découle de ce que, progressivement, les voitures ont elles-mêmes adopté des dimensions plus généreuses. En 2012, une C5 Citroën, grande familiale, accuse en largeur 1,86 m. En 1982, la CX du même constructeur, et de niveau de gamme équivalent, ne dépassait pas 1,75 m. Ce qui, à 2 cm près, est aujourd’hui la largeur de la C3, petite citadine (1,73 m exactement). Il y a 20 ans, la Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 62 vénérable 2CV, qui était encore fabriquée, se contentait d’un hors-tout en largeur de 1,47 m. Les mêmes évolutions se retrouvent chez tous les constructeurs européens.Ajoutons l’épaisseur des portières (sécurité), qui atteignent 20 cm, même sur notre C3, et le calcul devient limpide. En C5 sur le parking de ClayeSouilly, inauguré il y a deux semaines, et ayant seulement entrebâillées deux portières, sans pouvoir passer un petit doigt, nous obtenons une envergure de 2,26 m dans une place de... 2,31 m. Mais alors, pourquoi cette inflation des centimètres chez les constructeurs ? Simple : les véhicules sont conçus pour accueillir conducteurs et passagers d’aujourd’hui. Or, au fil des années, les tailles moyennes des individus ont progressé. Dans l’habillement aussi, les échelles de tailles ont été revues, et dans le bâtiment, les portes sont plus grandes que celles en usage il y a quelques décennies, pour se mettre en cohérence avec les mensurations des jeunes générations. Les presque 40 cm de différence entre la 2CV et la C5 sont ceux qui manquent quand un individu ne parvient plus à sortir de son véhicule. Il faudrait donc adopter des places de parking plus larges, ce que ne semblent pas avoir été intégré les architectes. La conséquence induite de cette réalité se traduit par un élément supplémentaire parmi tous ceux qui contribuent à rendre plus onéreux le travail commercial. A trafic égal, un parking va devoir occuper plus de surface. 쐍 L E T E R R A I N Ex&Co : Jacques Guguen, président d’Ex&Co (à gauche) et Pascal Petitpas s’attèlent à une mission d’ampleur. La centrale à laquelle sont rattachées notamment les enseignes Expert et Connexion prend un virage majeur dans le domaine de la formation.Volonté, motivation et compétences sont au rendez-vous Nous avions relaté dans notre numéro précédent que Pascal Petitpas venait de rejoindre Ex&Co. Cette courte information n’était pas seulement une ultra brève comme celles que l’on retrouve aux rubriques « Carnet » ou « Nominations ». Cette arrivée dans la centrale de Paris-Nord 2 d’un professionnel aussi connu et reconnu n’a rien d’un épisode supplémentaire et classique, d’une forme courante dans bien des métier, souvent définie par l’expression assez floue de « turn-over ». En fait, elle recouvre, audelà d’une rencontre, une volonté bien plus importante et qui mérite un peu d’attention. « La décision de mener ce projet a été prise il y a un an. Et pour être clair, je souhaitais qu’il se réalise avec Pascal. Sans lui, il ne se ferait pas » tranche d’emblée Jacques Guguen. « Le métier que nous avons vécu durant 30 ans est en fin de cycle » poursuit-il. Evoquant l’évolution des ventes, et ce que chacun peut constater au quotidien, il développe un raisonnement qui n’est pas très éloigné de ce que nous avons souvent tenté de mettre en évidence dans ces colonnes. Par petites phrases riches de sous-entendus, il poursuit. Pour résumer et en substance : « Pascal n’est pas arrivé pour me remplacer. Il n’y a pas de projet de nouvelle enseigne, mais rien n’interdit que quelque initiative soit prise par certains, là n’étant pas la question. » Et encore beaucoup d’autres choses, à l’évidence hors sujet . Mais surtout, la distribution doit aujour- Plus qu’un initiative, un vrai virage d’hui être en mesure de réaliser de la montée en gamme. C’est une condition dont on perçoit que Jacques Guguen la considère comme vitale. Il ne veut sous aucun prétexte sortir de cette perspective qui revient à tenter de donner une véritable impulsion nouvelle dans la manière de procéder, chez les spécialistes. Entrer dans une autre époque Pour sa part, Pascal Petitpas rappelle luimême un parcours commencé il y a déjà un temps certain, au sein de Bang & Olufsen. Il évoque d’ailleurs le travail qu’il a eu pendant quelques temps l’occasion d’accomplir avec Jean Guilmard, un autre spécialiste de la formation et... ancien de B&O, ayant ensuite choisi de voler de ses propres ailes ( professionnels que du reste bon nombre de professionnels connaissent). Puis, Pascal Petitpas avait rejoint Panasonic, où il a exercé un double rôle, dans la formation ainsi que dans la communication, avant d’accepter la direction des laboratoires d’essais de la FNAC. Pas de doute, le projet dont il est question est bien celui consistant à bâtir une stratégie capable de donner les armes aux intervenants dans les rayons. Faire connaître les produits, leurs fonctions, en tenant compte d’un élément très nouveau, qui n’échappe pas à l’observation de Jacques Guguen. S’il fut une époque où les produits offraient des fonctions facilement identifiables aux consommateurs, comme écouter de la musique ou enregistrer de la vidéo, le numérique apporte des usages dont les utilisateurs ne soupçonnent pas l’existence. Quant aux performances, qui sont de véritables points d’appui pour réaliser des montées en gammes, les exploiter efficacement ne peut se faire sans des intervenants solidement formés. Les cycles (sur deux jours) commenceront dès ce printemps, au siège d’Ex&Co, à Paris-Nord 2. Le projet est de former d’ici cet automne pas moins de 500 vendeurs. Formation non gratuite, bien sûr, mais le jeu en vaut la chandelle. Nous reviendrons forcément sur ce projet, (notamment dans un prochain DVSM Ligne & Papier). Il reste que cette initiative est la bienvenue, à un moment où l’univers de l’EGP patine, a du mal à réaliser de bonnes performances avec des équipements dotés de fonctions pourtant particulièrement innovantes et intéressante. Et ceci sans oublier que la filière du numérique n’est pas un domaine dans lequel le commerce est aussi simple que dans d’autres branches. Il faut l’accepter ou viser les chaussures ou les canapés. 쐍 Le périmètre d’Ex&Co, une centrale « pour les indépendants spécialisés en EGP, électroménager et domotique ». Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 63 C O M M U N I C AT I O N : Le monde de l’électronique de loisirs a-t-il encore quelque chose à dire ? Voilà une question insolite, à propos d’un univers dans lequel les innovations ont été omniprésentes depuis un demi-siècle. Une seconde interrogation s’impose : les distributeurs savent-ils relayer correctement les messages de leurs fournisseurs ? Deux thèmes de réflexion indissociables, à ne surtout pas déconnecter des tendances purement issues du monde de la publicité et de ses petites manies actuelles. A tout bien considérer, le sujet est immense et entraîne des interrogations aussi fondamentales que nombreuses. Par exemple : entre distribution et industriels, qui doit communiquer et sur quels thèmes ? La distribution doit-elle prolonger le discours de ses fournisseurs ou plutôt laisser ceux-ci faire la promotion « A PARTIR de ce qu’ils ont à proposer au public, se concentrant sur les atouts propres aux enseignes ? Nous pourrions en mentionner bien d’autres. Ce qui est très logique et nous replonge dans les aspects les plus élémentaires du commerce de détail et du marketing. Ces deux domaines étant eux-mêmes très influencés par le monde et son évolution, les progrès techniques, et les usages, également sujets à une constante transformation. Rien n’est simple, et pourtant... Le point de départ de toute observation peut parfaitement prendre appui sur ce que perçoivent les consommateurs, donc des messages mélangés, émis par les industriels, les opérateurs de services et les enseignes, pour ne citer que les principaux, pour ceux qui sont associés à l’univers de l’électronique et du numérique. Une difficulté dans ce mélange, qui n’existait pas il n’y a que 10 à 15 ans, vient corser le sujet. En 2012, de nombreux fournisseurs jouent sur les deux tableaux, proposant leurs produits aussi bien aux enseignes que directement aux consommateurs. Fournisseurs qui peuvent faire remarquer que les enseignes avaient tiré les premières avec leurs MDD, prenant aux yeux du public l’apparence de « marques » à part entière. Pour un peu plus corser le panorama, une nouvelle pierre est venue ces dernières années s’imposer dans le panorama de ce que peuvent capter les chalands via Internet où, là encore, un onctueux mélange enseignes et fournisseurs s’est largement établi, enrichi ou parasité, selon les uns ou les autres, par une accumulation un peu brouillonne de blogs, forums, fausses informations (sites se donnant l’allure de médias d’actualité, mais où se mélangent infos et publi-information sans Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 64 que le surfeur en soit averti) etc. Il reste que de toute cette masse de communications en tous genres, la grande et la vraie publicité reste la clé de voûte. Elle a ses modes à elle, et véhicule des messages que l’on peut définir avec gentillesse comme dans l’ère du temps ou, d’une manière plus critique, comme une sorte de panurgisme dérivant, une épidémie de copier-coller généralisée, signe d’un incroyable appauvrissement de l’originalité. L’ennui, c’est qu’aucun consommateur ne reste inerte face aux messages qu’il perçoit. Les individus font doucement et inconsciemment, mais durablement évoluer leurs comportements. Ils deviennent au besoin suspicieux, incrédules, méfiants à l’égard de certaines accroches ou de bon nombre de slogans. Imprécisions trompeuses et conditionnalités envahissantes Depuis que l’économie est devenue plus difficile (ce qui remonte bien au-delà des débuts de la crise actuelle), les arguments portant sur les prix ont envahi la com. Cependant, cet envahissement a lui-même changé de style. Au cœur des DE » ET « JUSQU’A »… années 90 et au début du présent millénaire, il était courant de voir sur les voies de circulation menant aux centres commerciaux des panneaux « 4 x 3 » sur lesquels un produit à prix cassé s’affichait en grand format. Ce prix annoncé se transformait dans l’esprit du consommateur en prix du produit, précipitant les valeurs moyennes de cession aux utilisateurs vers le niveau le plus bas. Nous n’en sommes plus là. Car de nouvelles composantes dans les offres sont venues tout compliquer. Offres combinées : clients noyés ! Le phénomène se traduit par exemple dans l’actuelle et abondante communication du monde de l’automobile qui affiche à tout va des prix qu’il est presque impossible de retrouver dans les vrais tarifs. Certains véhicules sont affublés de valeurs proches de la moitié du barème réel, mais avec quelques mentions annexes dont l’incontournable « sous conditions de reprise » L’astérisque a ainsi pris un poids considérable dans les publicités, renvoyant à d’austères et indigestes pavés en petits caractères. L’automobile n’est bien sûr pas la seule à user de cette ficelle qui sème surtout une solide incrédulité dans le camp des clients. Mais sa présence et sa puissance fait que ses habitudes « déteignent » sur des univers avoisinants. Du reste, certains professionnels de la communication ont parfaitement pris conscience des inconvénients de cette méthode et réagissent en osant prendre le contre-pied. On a même vu récemment une annonce diamétralement opposée, mentionnant un prix très compétitif enrichi d’un message limpide : « Prix sans aucune condition ». La publicité ne doit-elle pas être la traduction simple, claire et immédiatement intelligible de la vérité ? Si la tendance au « flou difficilement crédible » s’est invitée dans la perception de la communication, on ne le doit cependant pas seulement à la volonté de créer des prix d’appels à travers des messages un peu « farceurs ». Quand les téléphones mobiles sont arrivés, il y a une vingtaine d’années, les opérateurs ont créé des offres qui permettaient aux utilisateurs d’accéder à très bon compte à la possession de téléphones mobiles qui valaient assez cher. Les avantages étaient cependant partagés, car les opérateurs encourageaient ainsi des milliers de personnes à entrer dans l’usage de cette téléphonie mobile, et ils garantissaient la rentabilité finale et globale de la formule à travers l’engagement sur une durée contractuelle. Pour le public, une valeur totalement irréelle du matériel est ainsi apparue, dont il n’a fini par percevoir l’inexactitude que lorsqu’il a vu apparaître des GSM à 1 franc (c’était avant l’euro). Le triple play a un peu compliqué les choses. Personne dans un forfait éventuel, ne sait quelle valeur attribuer à chaque composante. Ce qui n’est pas inédit, dans la consommation. Dans un menu de restaurant, personne ne sait non plus quelle valeur attribuer à l’entrée, au plat principal ou au dessert. Il n’y a pas à être offusqué par les pratiques des opérateurs de télécommunications, mais quand une concurrence énergique surgit, il ne faut pas s’étonner de voir des clients se diriger vers ce qui leur semble simple, net, sans conditions ou restrictions cachées. Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 65 Si les messages de ces intervenants du monde connecté n’ont pas adopté les formules un tantinet tarabiscotées chères à l’automobile, il faut reconnaître que le modèle commercial qu’ils ont créé a eu des incidences sur la manière économique, et donc sur cette perception des messages par la population qui consomme. Heureusement, il reste des quantités de campagnes originales, collant à la perfection aux images de marques de leurs auteurs. Et curieusement, un autre écueil guette à partir de cette réalité.Toutes les sociétés en charge de réaliser la création des messages n’ont pas la volonté de se creuser les méninges jusqu’à réussir des contenus originaux. Comme dans l’univers des Shadocks, certains pompent, pompent, pompent ! La confusion n’est pas si rare. On croit voir le début d’un message pour une célèbre tablette californienne, et c’est un nettoyant WC qui envahit l’écran (par exemple). L’utilisation de musiques connues - qui le deviennent encore plus - peut tromper l’ennemi. Et que dire à propos des slogans ou « base line » en anglais dont nous avons souvent parlé. Comment dépenser des millions pour quelque chose que seule une infime minorité comprend ? Oui, mais voilà : toutes les entreprises qui communiquent n’ont pas forcément une idée très arrêtée sur les messages qu’elles souhaitent propager. « Nous faisons souvent ce travail à leur place » explique un responsable d’agence de com. Non, le monde de la communication n’est pas aussi organisé qu’on pourrait le croire. D’où ces exercices approximatifs trop nombreux qui apparaissent sous le regard des consommateurs, avec les conséquences que l’on sait. 쐍 I N S O L I T E Toutes les nouvelles techniques qui envahissent nos rayons sont-elles réellement aussi fantastiques que l’affirment les commentateurs ? Leur image d’objets qui changent la vie bénéfiquement n’est-elle pas seulement la résultante d’une euphorie collective quelque peu inspirée par Panurge et ses moutons ? Ne pourrait-on pas déclencher le même emballement pour des inventions diamétralement opposées ? L’innovation à l’envers L’histoire pourrait se dérouler de cette façon. Dans un monde où n’existeraient que des transmissions numériques, la seule manière de lire un journal, un magazine ou un livre serait de le faire avec une tablette, un smartphone, un ordinateur. Mais soudain, un innovateur présenterait sa méthode, sa technique. Sur un matériaux souple, blanc et agréable au toucher, fabriqué selon une formule tenue secrète mais utilisant, si les infos sont exactes, des éléments venus des arbres, les textes et les photos seraient apposés à l’aide d’une pâte grasse appliquée au moyen de machines spécifiques sur des feuilles de cette étrange et prometteuse matière, « imprimés » diraient ses inventeurs. Assemblées, ces feuilles seraient ensuite reliées, donnant naissance à ces nouvelles machines à lire, baptisées « livres », ouvrant des horizons fabuleux. Ne serait-ce que, justement, ce ne sont plus des machines. Pour la planète, paraît-il si fragile, quelle aubaine ! Plus besoin d’énergie pour alimenter ces « livres ». Finie la nécessité d’utiliser ces écrans plats, chers à fabriquer, et qui contiennent des matériaux difficiles à collecter et cependant capables de polluer les sous-sols durant des siècles. Finis les prises, fiches et cordons qui s’emmêlent (et les incessants soucis de compatibilité), d’où un épuisement bien moins rapide des réserves naturelles de cuivre. Pour les auteurs, l’essentiel de la copie illicite ne serait également plus qu’un mauvais souvenir. Quelle révolution, d’autant que sous cette forme, un ouvrage acheté un jour serait encore totalement lisible dans 50 ou 80 ans ou beaucoup plus (à condition quand même de le protéger des rongeurs et des dégâts des eaux). En l’absence de tout système d’exploitation, plus de changement d’OS à redouter, de mises à jour à installer. Une merveille qui ferait rêver et changerait la vie, notamment celle des amoureux de littérature ayant acheté des ouvrages numériques et qui, justement, se demandaient s’ils pourraient encore les lire à une date bien lointaine, quand l’heure de leur retraite aurait sonné. Car, à l’ère du numérique, en 5 à 10 ans, on ne comptait plus les logiciels périmés, plus actualisés par leurs éditeurs, et certains utilisateurs s’interrogeaient (et interrogeaient parfois les vendeurs dans nos rayons) sur ce qui serait encore déchiffrable et exploitable par eux, leurs enfants, leurs petitsenfants... Le progrès, n’est-ce pas de se libérer de toutes les contraintes, de toutes les mauvaises perspectives ? Un atterrissage inattendu du Wi-Fi qui laisse songeur Dans cette phase propice à une innovation inversée, pourraient aussi surgir des techniques analogiques, venant supplanter avantageusement les méthodes Distribution, Ventes & Services Magazine n° 108 66 numériques en usage depuis des décennies. Les mélomanes et les audiophiles seraient comblés, découvrant enfin une reproduction douce et fidèle des œuvres qu’ils préfèrent... D’accord, tout cela est du domaine du rêve, à l’envers sans doute, mais non dépourvu d’intérêt. Désolé si cette vision a pu créer quelques angoisses à propos de ce futur qui est déjà parmi nous. Et que quelques faits récents rendent moins irréels qu’on l’imagine. GfK vient de montrer (nous en parlons par ailleurs) que les adeptes du magasin physique restent les plus nombreux, même chez les geeks. Alors que sur les Airbus A380, Qantas, compagnie aérienne australienne, vient de débrancher le Wi-Fi qu’elle avait installé à bord, compte tenu du nombre si réduit de voyageurs qui se connectaient. Chacun a compris les deux remarques en forme de messages que l’on peut puiser dans ces hypothèses dignes de contes de Noël (mais n’est-ce pas la bonne période pour cela ?). La première est que l’on peut trouver des arguments vendeurs dans toute innovation, quelle qu’en soit la direction. Le marketing ressemble au rôle de l’avocat, consistant à défendre la cause qui lui est confiée, bonne ou pas. La seconde a pour objet d’attirer l’attention sur cette vision tout numérique qui est sur certains thèmes poussée à l’extrême, au-delà du raisonnable. Faut-il jeter le bébé numérisé avec l’eau du bain analogique ? 쐍 Vite ! Il faut , s’abonner à DVSM c’est la saison des économies ! 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