Haut-Rhin Magazine n° 7 (Février 2006)
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Haut-Rhin Magazine n° 7 (Février 2006)
rhinazine haut-mag Le Conseil Général vous informe N07 février 2006 Dossier culture Economie : Le Haut-Rhin dit oui aux pôles de compétitivité Tour d’horizon des lieux de spectacles Cahier : De bons conseils pour votre jardin Territoires : Le Logelbach se raconte N°ISSN : 1772-3361 sommaire 25 Le projet pour le Haut-Rhin Améliorer l’accès aux services publics Education En direct Les décisions du Conseil Général, en bref et en images 4 Enjeux 26 Visite scolaire au Mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck Arch ologie Budget Les grandes lignes du budget 8 28 Vingt ans de fouilles dans le Haut-Rhin. Le point sur l’archéologie départementale à l’aube de la mise en place d’un service d’archéologie interdépartemental. Le 9 décembre dernier, le Conseil Général a adopté son budget pour 2006. Son montant s’élève à 729 millions d’euros. Tous les détails… Exposition 31 Actualit 10 La Maison départementale des personnes handicapées a ouvert ses portes à Colmar Economie 11 Pôle de compétitivité : Le Haut-Rhin dit oui au « véhicule du futur » 12 Le centre de recherche de Georgia Pacific s’agrandit 13 Le dossier Culture Que le spectacle commence Des lieux et des structures pour que la culture soit au cœur de nos territoires et touche tous les publics. Interview de Charles Wilhelm, Président de commission Culture et Patrimoine. « Il faut que tous les Haut-Rhinois puissent accéder à la culture » Liberté, égalité, handicapés Au Conseil Général du 20 mars au 7 avril. Sport 32 Trois champions dans les Vosges Florine, Sylvain et Charlie. Portrait des trois snowboarders du ski club de Sainte-Marie-aux-Mines, leur palmarès et leurs ambitions, ce qu’ils aiment et qu’ils détestent… 34 Portrait Patrick Fulgraff Le chef du Fer Rouge à Colmar perpétue avec talent la tradition familiale. Son parcours l’a fait rencontrer les plus grands et lui a permis de faire évoluer sa cuisine vers plus de liberté. Avec ses « Ferettes » il propose de faire découvrir ses meilleurs plats à un nouveau public. Dialecte 36 Fàsnàcht, d’femfta Johreszitt Territoires Le Logelbach 37 Partagé entre Colmar, Ingersheim et Wintzenheim, ce « quartier » n’en possède pas moins une forte identité. Concours 41 Rallye Alsace-Vosges Le cahier De bons conseils pour votre jardin 21 Insecticides, herbicides, comment bien les utiliser ? Retrouvez de nombreux conseils pratiques pour vous servir des produits phytosanitaires. Ville d’Epinal Participez à notre concours en répondant à cinq questions faciles. Le gagnant pourra passer une journée au cœur de la course et vivre en invité VIP la 2e manche du championnat de France. Tribune d expression 2 haut -rhin 42 Des groupes de l’assemblée édito Chères Haut-Rhinoises et chers Haut-Rhinois J e souhaite, en ce début d’année, partager avec vous quelques réflexions, que j’ai livrées aux Maires du Haut-Rhin le 13 janvier à Mulhouse, lors de la traditionnelle cérémonie des vœux. Sur l’acte II de la décentralisation tout d’abord, j’ai dit et je répète que l’Etat nous a transféré des compétences sans nous donner les moyens suffisants pour les assumer. Ces compétences nouvelles en matière de personnels des collèges, des routes ou encore du handicap, nous les saisissons néanmoins avec enthousiasme,convaincus que les collectivités locales font mieux de près, dans la proximité, que l’Etat de loin. Dans cet esprit, j’appelle à un acte III de la décentralisation : ● qui réponde à une logique de transferts authentiques de compétences et de moyens à nos collectivités,pour parvenir à une vraie République décentralisée. Car les solutions ne viendront pas d’en haut mais d’abord de nos énergies locales. Mairies, communautés de communes,Conseil Général du Bas-Rhin et Conseil Régional, tous ensemble, mobilisons nos forces pour faire aboutir nos projets, au service du Haut-Rhin et de l’Alsace ! ● qui aboutisse à la création de grandes régions dotées de compétences élargies : une fédération du Grand Est pourrait ainsi mieux faire valoir nos intérêts ; ● qui donne à nos collectivités la pleine possibilité de conduire une coopération transfrontalière aboutie. C’est indispensable pour l’Alsace, située au cœur du Rhin supérieur et dont l’avenir doit, chaque jour davantage, se construire avec nos voisins suisses et allemands. Vous l’aurez compris : seule une vraie décentralisation nous permettra de gérer efficacement la vie publique, au plus proche des citoyens et à l’échelle de territoires pertinents. Le Projet pour le Haut Rhin que j’ai initié poursuit d’ailleurs ce but de rapprocher l’administration des usagers, les élus de notre population, pour toujours mieux répondre à vos attentes. C’est ce volontarisme que cette année encore, avec tous mes collègues Conseillers Généraux, je vais promouvoir, avec optimisme. Charles Buttner Président du Conseil Général haut -rhin 3 Les décisions du Conseil Général en direct...en direct...en dire Environnement Le compostage en bonne place Pour apprendre à composter,rien de tel que de mettre la main à la pâte ! C’est pourquoi,le Conseil Général a imaginé la création de placettes de compostage.La première placette a été installée dans les jardins du Centre d’initiation à la nature de Lutterbach et permet d’expérimenter la décomposition des déchets biologiques sur toute la chaîne de compostage. Son succès est tel que le Département propose aux communautés de communes qui le souhaitent d’installer eux aussi une placette de compostage. Recherche Eau Le mariage de la plante et du microbe Mulhouse, les pieds au sec La plate-forme technologique «Agrosystème» de l’Université de Haute Alsace vient de mettre au point un procédé innovant de dépollution biologique de l’eau. Le procédé consiste à «marier» des plantes et des micro-organismes, sélectionnés pour leur aptitude à neutraliser une partie des pesticides employés notamment en viticulture. Le procédé sera testé in situ pendant trois ans sur un terrain du Biopôle de Colmar. L’objectif est de sélectionner les meilleurs couples biologiques et de permettre ainsi à l’entreprise partenaire, l’Atelier Reeb, de développer le procédé. Ce projet reçoit un soutien de 150 653 euros. Afin d’assurer la sécurité des habitants de Mulhouse, le Département du Haut-Rhin et le syndicat Mixte de l’Ill ont lancé une opération d’envergure pour contrôler les crues de l’Ill. Il s’agit de détourner une partie des eaux de crue vers les canaux de la Hardt via le canal du Rhône au Rhin. Les premiers travaux consistent à équiper l’écluse 41 d’une porte levante qui laissera passer les eaux de l’Ill dans le canal. Le Conseil Général a investi 289 300 euros dans ce chantier. Développement durable L’Agenda 21 dans les collèges Comment concilier protection de l’environnement,équité sociale et efficacité économique? La réponse se trouve dans le fameux « Agenda 21 », un programme d’action pour le 21ème siècle élaboré pour l’ensemble de la planète lors du sommet de Rio. Les mesures qu’il décline s’adressent aussi bien aux Etats qu’à chacun d’entre nous. Le Conseil Général du Haut-Rhin,en partenariat avec l’Académie de Strasbourg,a décidé de promouvoir les Agendas 21 dans les collèges afin de former les élèves au développement durable.Ce nouvel outil pédagogique sera testé en 2006 dans trois collèges haut-rhinois pour un montant global de 8 500 euros. Les aides du Département L’Association des Fermes Auberges du Haut-Rhin a reçu une aide de 6 000 euros afin de bénéficier d’une mission d’assistance et de conseil. ● L’hôtel-restaurant Le Faudé à Lapoutroie et l’hôtel-restaurant La Palette à Wettolsheim ont reçu une aide globale de 51 675 euros pour la rénovation de leurs chambres . ● Au titre de l’aide à l’acquisition foncière, 18 opérations de logements aidés ont été menées pour un montant de 381 800 euros. ● Les communes d’Aubure et de Sainte-Marie-aux-Mines bénéficient de 10 647 euros de subventions pour l’acquisition respective d’une lame de déneigement et de chaînes à neige. 4 haut -rhin ect...en direct... Education Trois collèges contre la violence Tout en images… artisans ukrainiens.Cette année,les ventes d’œufs auront lieu du 1er au 15 avril partout dans le Haut-Rhin. Contact : [email protected] ou 03 89 40 26 33 Transport La navette du marché Les Collèges Pfeffel et Molière de Colmar et le collège Anne Franck d’Illzach se lancent dans des projets de prévention des violences scolaires. Le Conseil Général les accompagnera dans cette démarche en finançant ces actions pour un montant global de 6 260 euros. Au programme : atelier de médiation, théâtre et percussion. Solidarité « 10 000 œufs pour les enfants de Tchernobyl» Un service complémentaire de transport a été créé en partenariat avec la Communauté de communes de la Vallée Noble et du Val de Soultzmatt. Un minicar dessert gratuitement le marché de Soultzmatt le mardi matin, et le marché de Rouffach le jeudi après-midi. Le Conseil Général y participe à hauteur de 3 150 € par an. La nouvelle gendarmerie de Ferrette a été inaugurée par le Président Charles Buttner en présence de Dominique Dirrig,conseiller général du canton. Montant de l’opération: 1,5 million d’euros. Le nouveau multiaccueil de Muespach-le-Haut est entré en fonction. Une aide départementale de 174 730 euros a permis sa construction. Social Aider les femmes battues Vingt ans après l’explosion de la centrale nucléaire,l’association «Les enfants de Tchernobyl» poursuit son action en faveur des populations victimes de la catastrophe. Depuis 1993,elle a permis l’accueil de 2 000 enfants des environs de Tchernobyl dans des familles haut-rhinoises bénévoles. L’opération est financée par la vente de Pyssankis, des oeufs en bois peint réalisés par des Un nouveau service d’aide aux personnes victimes de violences intra-familiales est né dans la région colmarienne et le Centre Alsace. Le dispositif, baptisé Sophia, propose aux victimes un accueil,un hébergement sécurisé,ainsi qu’un accompagnement sur la durée. Ce service relève du Tribunal de Grande Instance de Colmar et associe tous les organismes et collectivités concernés. Une participation départementale de 11 000 euros est prévue pour 2006. Dans le cadre de l’opération Solidarité Asie menée avec l’association des maires, le Président Charles Buttner a remis un chèque de 205 425 euros à l’Association Aide et Action. ● Une enveloppe de 6 960 euros a été versée à dix autoécoles pour l’organisation de formations «Volants Jeunes». ● Le camping Lefebure à Orbey bénéficie d’une subvention de 21 230 euros pour l’installation de quatre habitations légères de loisir. La restructuration du collège de Ste-Marie-aux-Mines a été inaugurée par le Président Charles Buttner, en présence du conseiller général Christian Chaton. haut -rhin 5 Les décisions du Conseil Général Tout en images… en direct...en dir Vie associative Chantiers africains Le partenariat entre le Conseil Général et les entreprises est renforcé grâce à une nouvelle convention en faveur de l’emploi durable des bénéficiaires du RMI. Le Président Charles Buttner a signé l’accord accompagné du conseiller général Pierre Freyburger. Trois associations haut-rhinoises bénéficient d’une aide globale de 11 500 euros pour les projets de développement menés en Afrique : ● Au Bénin, l’association «Solidarité Alsace Bénin» de Rouffach participe à la construction d’une nouvelle unité de soins pour les malades du sida au centre de santé Sainte-Camille de Davougon. ● Au Burkina Faso, une nouvelle école viendra compléter le complexe scolaire de Tangounga avec l’aide de l’Association «Amitié solidarité Alsace Burkina Faso» d’Illzach. ● L’Association «Kébémer Amitiés» de Munster va construire un mur d’enceinte et des sanitaires à l’école de Gad Mbrama au Sénégal. Collège Gros travaux en vue à Saint-Louis La Fédération Patronale des Boulangers Pâtissiers du HautRhin a offert la traditionnelle Galette des Rois au Président Charles Buttner et au Préfet du Haut-Rhin Michel Guillot. Les marchés de travaux pour l’extension et la restructuration du collège René Schickelé à SaintLouis vont pouvoir être lancés. Le projet définitif a été validé par le Conseil Général pour un montant global de 1,6 million d’euros. Il comprend la construction d’un ascenseur, d’un nouveau préau et d’un garage à vélos. L’administration sera entièrement restructurée ainsi que les deux étages du bâtiment d’enseignement. L’ensemble de l’établissement sera remis aux normes de sécurité. Les aides du Conseil Général Nouvelle vitrine touristique du Haut-Rhin, la Maison de la Haute Alsace à Village-Neuf a été inaugurée par le Président Charles Buttner. 6 haut -rhin L’auberge du Melkerhof à Thannenkirch bénéficie d’une aide de 44 000 euros pour la création d’un hôtel-restaurant de 8 chambres. ● Un ruisseau pédagogique sera créé à Oderen grâce à une aide de 17 000 euros dans le cadre du Gerplan de Saint-Amarin. ● A Mollau, cinq parcours de découverte sur le thème de l’arbre sont subventionnés pour un rect...en direct... Tout en images… Patrimoine départemental Une nouvelle gendarmerie à Dannemarie La reconstruction de la gendarmerie s’élève à 2,7 millions d’euros. Elle consiste en la construction de deux bâtiments distincts, l’un pour les logements, l’autre pour les locaux techniques et de service. L’opération s’inscrit dans une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) avec notamment la production d’eau chaude par énergie solaire,ou encore des fenêtres en aluminium recyclable. Routes Nouveau giratoire à Bantzenheim L’intersection entre la RD 39 et la RD 468 à Bantzenheim compte parmi les points noirs routiers du Haut-Rhin. Pour remédier à cette situation,le Département vient d’approuver le projet d’aménagement d’un carrefour giratoire. L’opération est estimée à 900 000 euros. Le Président du Comité d’Action Economique du Haut-Rhin (CAHR), M. Jean-Luc Reitzer, a présenté ses voeux au Conseil Général à Colmar. De nombreux conseillers généraux y ont assisté, comme ici Guy Daesslé du canton de Wintzenheim. Jeunesse Echange avec le Lot-et-Garonne Le traditionnel échange d’enfants avec le Lot-et-Garonne aura lieu cet été. Cette action est ouverte à des jeunes de 10 à 14 ans inclus, dont la famille s’engage à recevoir pendant quinze jours leur correspondant du Lot-et-Garonne.Du 4 au 18 juillet,les jeunes hautrhinois seront accueillis dans les familles lot-et-garonnaises et du 18 juillet au 1er août, les Lot-et-Garonnais séjourneront à leur tour dans le Haut-Rhin. Les deux Départements prennent en charge les frais d’accompagnement et de déplacement en avion. Pour tout renseignement : Conseil Général – Tél : 03 89 30 60 09 Protection des batraciens Ils arrivent, levez le pied! Le nouveau télésiège de la station du Lac Blanc a été inauguré par le Président Charles Buttner,entouré des conseillers généraux Pierre Schmitt, Jean Schuster et Eric Straumann. Montant de l’investissement : 5 millions d’euros. Dès la fin du mois de février et jusqu’au début du mois d’avril, les batraciens sortent des bois pour rejoindre leur plan d’eau natal. Pour le Conseil Général, c’est le moment de mettre en place les filets et seaux de protection le long des routes départementales. De nombreux bénévoles viendront, chaque jour, récupérer les grenouilles tombées dans les seaux. Ce dispositif permet de sauver des milliers de batraciens. Sur le plan sécurité, il évite de voir se transformer la chaussée en véritable patinoire. Soyez attentifs aux panneaux temporaires de signalisation et ralentissez aux abords des sites de ramassages. montant de 1 525 euros. ● La chaufferie de l’école élémentaire des Jonquilles à Illzach sera rénovée grâce à une subvention de 6 317 euros. ● Une subvention globale de 149 460 euros a été attribuée à 23 éleveurs pour la construction, la rénovation ou l’extension de leur bâtiment d’élevage. Le Prix de l’Enseignement Bilingue 2005/2006 a été remis au Principal et à l’équipe pédagogique du collège Robert Beltz de Soultz par le Président charles Buttner, le conseiller général Etienne Bannwarth et l’inspecteur d’académie. haut -rhin 7 729 millions d’euros pour 2006 Lors de sa séance plénière du 9 décembre dernier, le Conseil Général a adopté son budget primitif 2006 pour un montant total de 729 millions d’euros. Avec ce budget ambitieux, le Département se donne les moyens de faire face à ses nouvelles responsabilités. Il poursuit ses objectifs inscrits dans le Projet pour le Haut-Rhin, pour un service public de plus grande qualité. Les grands domaines d’intervention en 2006 238 millions d’euros pour l’action sociale En matière d’aide aux personnes âgées, le Département doit faire face à une montée en charge de l’Aide Personnalisée à l’Autonomie (APA) qui représente plus de trente-deux millions d’euros.L’année 2006 verra également la mise en place de la Maison départementale des personnes handicapées et du nouveau schéma du Handicap. Avec l’augmentation du nombre de bénéficiaires du RMI,le budget de l’insertion passe à cinquante-deux millions d’euros. 115 millions d’euros pour les transports et les infrastructures D’importantes opérations,comme les déviations de Wintzenheim et de Hésingue, seront poursuivies.Le transfert de 140 km de routes nationales au Département implique une augmentation de près de cinq millions d’euros du budget consacré au réseau routier. Ce dernier s’élève désormais à soixante millions d’euros. A noter également le financement du TGV-Est 8 haut -rhin (6 M€), du Tram-Train de Mulhouse (4 M€), ou encore du déploiement du réseau informatique à haut débit (2,7 M€)… 63 millions d’euros pour l’économie, la vie locale et le développement des territoires Le Conseil Général s’engage dans une politique de soutien à l’économie à travers un programme de dix millions d’euros dont cinq sont débloqués dès cette année. Un effort conséquent est également réalisé en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche, avec quatre millions d’euros pour la construction de la Faculté de la ZAC de la Fonderie à Mulhouse et l’IUT de Colmar. 46 millions d’euros pour l’éducation et la jeunesse Le budget des travaux dans les collèges (construction et restructuration) s’élève à vingt-deux millions d’euros. En matière d’actions éducatives, le Département lance une nouvelle aide pour encourager les visites pédagogiques des lieux de mémoires d’Alsace (Mémorial de Schirmeck, Struthof, ligne Maginot…). La pratique sportive mobilise quant à elle sept 44 millions d’euros pour l’environnement et le cadre de vie millions d’euros. Les crédits pour l’assainissement sont en augmentation (8,8 M€) du fait des chantiers de mises aux normes de stations d’épuration et de premières constructions. En matière d’agriculture, près de trois millions d’euros sont consacrés à la construction du nouvel abattoir de 32 millions d’euros pour le patrimoine bâti du Département Cernay. Avec au programme des constructions de nouvelles gendarmeries,comme celle de Dannemarie, du nouvel Espace Solidarité Fonderie à Mulhouse,ou encore la restructuration de la nouvelle Maison Départementale des Personnes Handicapées à Colmar. 11,7 millions d’euros pour la culture et le patrimoine La mise en œuvre du nouveau Schéma départemental pour la lecture publique porte le budget de la Médiathèque à un million deux cents mille euros. Une nouvelle politique en faveur du développement des musiques actuelles est budget Sur 100 euros, le Conseil Général consacre … 37 euros pour la solidarité - personnes âgées - personnes handicapées - aide sociale - enfance et famille... 18 euros pour les transports et les infrastructures 14 euros pour la gestion des services 10 euros pour le développement économique et la vie locale 9 euros pour l’enseignement, la jeunesse, le sport et la culture 7 euros pour l’environnement 6 euros pour la dette ... soit pour l’année 2006 : Développement économique et vie locale 62,8 M€ Solidarité 238,5 M€ Transports et infrastructures 115,1 M€ Enseignement, jeunesse, sport et culture 57,9 M€ Dette et opérations financières 120,3 M€ Environnement 44,3 M€ Administration générale 89,8 M€ Roland Wagner, Conseiller Général du canton de Colmar Sud et Président de la Commission des Finances au Conseil Général, revient sur cette décision importante. Le Budget 2006 est en augmentation de 17 % par rapport à l’année précédente. Pourquoi ? De nouvelles dépenses sont prises en compte. Ce sont les transferts de charges de l’Etat vers les collectivités liés à l’acte II de la décentralisation. De même, depuis le 1er janvier 2006, 570 techniciens et ouvriers de service des collèges (TOS) font partie des effectifs du Département.Enfin,la mise en œuvre de la loi sur le handicap entraîne à elle seule une hausse de la fiscalité de plus de 4 %. Rappelons que près de 40 % du budget du Département sont consacrés à nos obligations liées à l’action sociale. La pression fiscale reste limitée.Comment avez-vous fait ce choix ? Dans un contexte économique difficile,l’Assemblée a décidé de limiter au maximum l’augmentation de ses taux de fiscalité.Cette augmentation s’élève donc à 9 %,alors que la prise en compte des transferts réclamait une augmentation de 16 %.Nous avons donc voulu épargner au maximum nos concitoyens et nos entreprises. Dans le cadre du Projet pour le Haut-Rhin,notre ambition est de trouver des sources d’économie et des synergies afin de réduire les frais de fonctionnement. Cela veut-il dire plus d’emprunt ? Certes nous avons inscrit au budget primitif 102 millions d’euros d’emprunt, contre 80 millions pour l’année 2005. Mais il faut également savoir que tous les emprunts ne seront pas réalisés (seulement 30 millions en 2005). Notre volonté est de maîtriser l’endettement, tout en préservant notre capacité d’autofinancement. haut -rhin 9 actualité La Maison des personnes handicapées est ouverte ! A la Maison des personnes handicapées, Marie-Laure Sailly, ergothérapeute, Marie-Christine Maginieau, assistante sociale et Nicole Florsch, secrétaire médico-sociale accueillent, orientent et accompagnent les personnes déficientes et leur famille. Le mardi 3 janvier 2006,la première Maison départementale des personnes handicapées a ouvert ses portes. Prouvant une nouvelle fois son dynamisme, le Haut-Rhin a rapidement mis en application la loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances des personnes handicapées. A l’instar des pôles gérontologiques pour les personnes âgées, la Maison des personnes handicapées a pour but de simplifier le parcours de la personne déficiente et de sa famille en devenant le «site unique» de référence. Provisoirement installée rue de Logelbach à Colmar, cette Maison départementale élira définitivement domicile en janvier 2007 à proximité de la gare,au 48 avenue de la République, dans des locaux accessibles à tous.Les personnes handicapées,éloignées de Colmar, pourront se rendre dans les différents points d’accueil répartis sur l’ensemble du département. La personne handicapée au centre du dispositif Pour simplifier les démarches administratives,les personnes souffrant d’un handicap et leur famille pourront être accueillies, écoutées,conseillées et informées dans un même lieu. La Maison des personnes handicapées regroupe, en effet, l’ensemble des services assurés jusqu’ici par la COTOREP (commission 10 haut -rhin technique d’orientation et de reclassement professionnel) et la CDES (commission départementale de l’éducation spéciale). Et, c’est désormais une commission unique appelée la commission des droits et de l’autonomie qui se prononcera sur l’orientation professionnelle,scolaire ou sur le choix d’un établissement d’accueil. Il lui incombera également l’attribution des cartes d’invalidité et de la nouvelle prestation de compensation du handicap. La prestation de compensation Le droit à compensation est la principale nouveauté de cette loi en faveur des personnes handicapées.Il s’agit de «compenser les conséquences du handicap en prenant en compte les aspirations et les besoins de la personne handicapée». En somme, il s’agit de prendre en charge les dépenses liées au handicap, comme par exemple, l’achat d’un fauteuil roulant ou l’aménagement d’un véhicule, le surcoût du transport ou encore le dressage d’un chien guide d’aveugle (...). Cette prestation sera versée selon les besoins de la personne, évalués par une équipe pluridisciplinaire,en fonction de son projet de vie. Pour cela, l’équipe peut être amenée à se déplacer au domicile de la personne en difficulté.Cette nouvelle aide concerne pour l’instant les 20/60 ans et devrait d’ici quelques années s’ouvrir à tous, quelque soit l’âge. Bérengère Behotas 3 questions à Jean-Louis Lorrain Conseiller Général du canton de Sierentz Président de la Commission Solidarité Quel est l’impact de la nouvelle loi en faveur des personnes handicapées sur le budget solidarité du département ? Nous avons toujours consacré une part importante de notre budget aux personnes handicapées.Suite à la réforme, il est vrai que les dépenses de cette année, qui s’élèvent à plus de 59 millions d’euros, sont en forte progression, soit plus de 26 % par rapport à notre budget de l’an passé en raison de la mise en place dès janvier de la nouvelle prestation de compensation. La maison des personnes handicapées concerne-t-elle tous les handicaps ? Effectivement.Tous les handicaps sont concernés par la loi du 11 février. Cette dernière réaffirme justement le principe de non discrimination. Et pour la première fois,le handicap «psychique» est mentionné au même titre que les autres handicaps. Dans un souci de proximité, des annexes à la maison des personnes handicapées sont-elles prévues dans le département? Une antenne à Mulhouse est prévue pour octobre 2006.Elle accueillera une équipe de huit travailleurs médicosociaux. Et dans certaines villes, les services d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) seront associés aux missions de la Maison des personnes handicapées et serviront de points d’accueil. Ils participeront également aux visites à domicile pour l’élaboration du plan individuel de compensation. La Maison des Personnes Handicapées 140 rue de Logelbach - BP 20351 68006 Colmar Cedex ouverte du lundi au vendredi de 8h30 à 11h30 et de 14h à 17h N° vert : 0 800 109 700 Email : [email protected] économie Pôle de compétitivité «Véhicule du Futur» Pour que l’automobile soit toujours un succès Le 26 janvier dernier, le Président Charles Buttner a signé avec Nicolas Sarkozy, Ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire, le premier contrat-cadre « Pôle de Compétitivité Véhicule du Futur ». En soutenant le Pôle de compétitivité «Véhicule du Futur», le Conseil Général a voulu doter le Haut-Rhin d’un atout puissant et dynamique. L’ensemble du bassin économique lié à l’industrie automobile, dont la Franche-Comté fait également partie, va devenir un territoire de référence en matière d’innovation technologique. Une enveloppe annuelle de 600 000 euros sur trois ans sera consacrée aux projets de ce Pôle de compétitivité. Qu’est-ce qu’un Pôle de compétitivité ? Les Pôles de compétitivité sont nés de l’appel à projets lancé par l’Etat en 2004.L’objectif est de faire face aux mutations économiques internationales. Dans un espace géographique donné, un Pôle de compétitivité rassemble des entreprises, des unités de recherche,et des centres de formation autour de projets innovants. Trois pôles ont été retenus en Alsace : un pôle à vocation mondiale « Innovation thérapeutique », et deux pôles à vocation nationale et européenne « Véhicule du Futur » et « Fibres naturelles-Grand Est ». Pour en savoir plus : www.vehiculedufutur.com 3 questions à Alphonse Hartmann Conseiller général du canton d’Altkirch - Président de la Commission de l’Economie, du Tourisme, de l’Université et de la Recherche. Dans quelle démarche s’inscrit le soutien au Pôle de compétitivité «Véhicule du Futur» ? Le soutien du Conseil Général s’inscrit dans le cadre du Plan de revitalisation pour l’emploi pour lequel dix millions d’euros ont été votés par notre Assemblée le 24 juin 2005. En Alsace et en Franche-Comté, l’industrie automobile représente 90 000 salariés. Nous devons préparer l’avenir de ce bassin économique et industriel en préservant les emplois actuels et en soutenant la création de postes qualifiés. Quels sont les objectifs du Pôle ? L’un des principaux objectifs est d’être le leader français, de niveau mondial, du Véhicule du Futur. En un mot :être les meilleurs ! En plus de ce travail sur l’excellence de la filière automobile, le Pôle a défini une stratégie de développement axée sur deux thèmes. Le premier, «véhicule propre», a pour objectif de réduire les nuisances dégagées par le véhicule. Le second thème,«véhicule et réseaux intelligents», concerne les interactions entre l’homme, son véhicule et son environnement. Je pense par exemple aux systèmes de navigation... Dans tous les cas les projets qui bénéficient des aides publiques doivent impérativement être le fruit d’un partenariat entre une entreprise, un laboratoire de recherche et un centre de formation. Justement, quel rôle joue la recherche ? La Recherche apporte une valeur ajoutée indispensable et assure une plus grande compétitivité. L’Alsace et la Franche-Comté sont, sur ce plan, particulièrement bien loties. Le Pôle regroupe vingt-six équipes de recherche publique, quatre universités, sept écoles d’ingénieurs. La recherche privée emploie 6 100 personnes. On comprend dès lors quel formidable potentiel cela représente. Pour attirer encore plus d’entreprises, 350 emplois de chercheurs publics et 900 emplois de chercheurs privés seront créés. Le Pôle «Véhicule du Futur» espère ainsi la création ou l’implantation de 50 entreprises en cinq ans et une augmentation d’au moins 25 % des brevets déposés. haut -rhin 11 économie Georgia-Pacific Le centre de recherche de Kunheim s’agrandit ! Le nom de Georgia Pacific ne vous évoque peut-être rien. Et pourtant, leurs produits font partie de votre quotidien : Vania, Lotus, Demak’Up, Okay… C’est eux ! La recherche est un moteur important du développement économique du Haut-Rhin. Georgia Pacific en est le parfait exemple. Le 10 mars prochain,le groupe américain Georgia Pacific,l’un des leaders mondiaux en produits sanitaires et domestiques, inaugurera l’agrandissement de son centre de recherche situé dans la zone industrielle de Kunheim.C’est dans le HautRhin, au carrefour de l’Europe, que le Groupe avait choisi d’installer son centre de recherche européen, il y a plusieurs décennies. La création d’une nouvelle annexe,appelée «3i» (international innovation institute), permettra au centre de recherche d’accueillir et d’informer les clients mais aussi de faire des démonstrations de produits. 92 chercheurs travaillent actuellement au centre pour le développement de nouveaux produits et de procédés. Pour ces ingénieurs et techniciens, il s’agit principalement d’innover pour satisfaire et anticiper les besoins des consommateurs. Papier toilette, essuie-tout, mouchoir, serviette de table (…) et ce n’est pas tout, 12 haut -rhin Georgia Pacific est aussi un des premiers intervenants sur le marché du bien-être intime des femmes, des soins de la peau et des produits de santé (pansements, lingettes apaisantes…). On trouve leurs produits dans la grande distribution, ou encore les pharmacies et espaces santé. Avec la gamme Lotus Professional, le groupe se positionne en leader sur le marché français des produits à usage unique pour les collectivités.Georgia Pacific,c’est aussi beaucoup d’investissements dans la recherche, avec une attention particulière à l’innocuité des produits et à l’environnement. «60 % de nos productions proviennent d’arbres de culture» souligne Rémy Ruppel,vice-président à la technique pour l’Europe «l’environnement a toujours été intégré dans la démarche de notre société». La société privilégiant l’utilisation de produits non polluants et facilement recyclables, et le tri des déchets. Bérengère Béhotas Georgia Pacific, c’est : Le 1er producteur mondial de produits en ouate de cellulose ● 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires (2004) ● 55 000 personnes dont 6 000 employées dans 10 pays d’Europe ● 300 sites en Amérique du Nord et en Europe dont 5 sites en France ● haut-rhi Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin l e dossier N°7 Février 2006 - Un dossier de Pascal Herrscher Culture Que le spectacle commence ● Dans les collèges avec la Filature de Mulhouse ●A la Manufacture à Colmar et à la Coupole à Saint-Louis ● Aux Dominicains de Guebwiller ● En milieu scolaire avec La Follia ● Au Noumatrouff de Mulhouse Que le spectacle commence Hamlet à la Filature Une culture de qualité, mais sans hiérarchie, ni jugement de valeur, où chacun vient puiser selon ses goûts et ses envies. La Pluralité des mondes à La Filature Hamlet à La Filature au cœur de la volonté du Conseil Général d’offrir à tous les HautRhinois l’accès à une culture diversifiée et de qualité. Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin Le refus d’une culture élitiste 14 Qu’est-ce que la culture ? Bach,Rembrandt, Proust ? Y-a-t-il une culture avec un grand C, universelle, codée, et une culture plus populaire qui ne mériterait pas le label précédent ? La culture, ne serait-ce pas plutôt l’ensemble de ce qui construit la personne, tout ce qui fait lien avec les autres ? La culture n’est pas un bien mais un rapport au monde.Elle est curiosité, partage, émotion, ouverture et, ne l’oublions jamais, plaisir. Il n’est pas de notion plus porteuse d’enjeux de civilisation,individuels ou collectifs. Et il est peu de domaines d’action comme celui de la création culturelle à mobiliser autant d’acteurs,de talents, de compétences et de passions. C’est cette certitude qui est «La culture ne doit pas fournir des universaux au peuple mais prendre au contraire en compte la diversité de demandes». Ce sage précepte de Malraux,formulé voilà plus de trente ans, le Conseil Général l’a fait sien. Accompagner plutôt qu’orienter. Donner à voir, à écouter, favoriser la plus large diffusion possible, des créations théâtrales, des musiques, qu’elles soient anciennes,classiques, contemporaines,nouvelles,alternatives… Une culture de qualité, mais sans hiérarchie, ni jugement de valeur, où chacun vient puiser selon ses goûts et ses envies. Démocratiser l’accès à la culture Trop longtemps la création culturelle a entretenu avec la société des rapports ambigus. Parce qu’une minorité se l’était appropriée et se la réservait jalousement. Aujourd’hui encore, nombreux sont ceux qui hésitent à franchir le seuil d’une salle de spectacle. Parfois aussi,il est vrai, du fait de leur éloignement d’un centre de création. Favoriser la diffusion culturelle sous toutes ses formes, dans les lieux les plus divers,afin de permettre au plus grand nombre d’avoir accès au spectacle vivant est la seconde grande ambition de la politique culturelle du Département. Le rôle de la culture dans le développement et l’attractivité des territoires est aujourd’hui largement reconnu. Mais l’attention est souvent portée de manière quasi-exclusive sur les retombées économiques de l’investissement culturel. Or la culture répond aussi et peut être d’abord à un enjeu autrement plus essentiel : un enjeu citoyen. La culture est tout ce qui permet de nouer des relations singulières avec l’ensemble d’une population. Coup de projecteur sur quelques structures culturelles soutenues par notre collectivité et qui portent haut et loin l’idée d’une culture riche, diverse, accessible à tous. Lenine “Incité” Raga for the rainy season l e dossier Février N°7 La Filature à Mulhouse L’école du spectateur : une école du citoyen ! Bienvenue à bord C’est le navire amiral du paysage culturel du sud du département. Près de treize ans après son lancement sur les eaux du nouveau bassin mulhousien, le grand bateau de la Filature a pleinement réussi son pari : devenir un lieu pluridisciplinaire et multiculturel, une véritable entreprise de spectacle vivant dont le rayonnement lui vaut aujourd’hui de recruter son public dans tout l’espace rhénan. Au-delà de sa programmation de très haute qualité, dans tous les registres de l’expression artistique, musique, danse, théâtre, chant…, la scène nationale de la Filature s’investit dans un important travail «hors les murs» qui traduit son désir de sensibilisation du plus large public à toutes les formes de la création. «Pour amener les enfants à l’art, il ne suffit pas de les emmener au spectacle» Interview Roch Baumert, secrétaire général de La Filature Le Conseil Général du Haut-Rhin soutient le projet «La Filature au collège»,une action d’éveil et de sensibilisation au spectacle vivant.Dites-nous en un peu plus sur cette initiative. «La Filature au collège» est un cycle de parcours de découverte et de sensibilisation aux différentes formes artistiques présentées à La Filature :théâtre,danse,musique et image.Le projet est né en 1999 de la difficulté des établissements à financer des sorties scolaires dans un contexte budgétaire restreint. La réponse de La Filature a été de concevoir un programme d’actions à mener directement dans les collèges, partant du rôle fondamental que les disciplines artistiques doivent jouer dans le développement personnel des adolescents. Concrètement comment se passe le travail avec les collégiens ? Les cinq parcours que nous proposons, articulent rencontres avec les artistes et ateliers de pratique artistique autour d’une véritable réflexion pédagogique sur la notion de spectacle. A l’issue seulement de ce travail préparatoire, les collégiens découvrent le spectacle sur la scène de La Filature. Il s’agit en quelque sorte d’une école du spectateur,de l’acquisition d’un regard critique et averti. Cela implique une étroite collaboration entre La Filature et les équipes pédagogiques des collèges. Combien de collèges ont pu profiter de cette initiative ? Pour la saison 2005-2006, 45 classes de 11 établissements haut-rhinois participent à «La Filature au collège». Cela représente plus de 1 060 élèves. Mais les collégiens ne sont pas les seuls à être impliqués dans les actions culturelles que nous menons. De la maternelle au baccalauréat, ce sont plus de 3 400 élèves qui sont concernés chaque année par l’un de nos projets en milieu scolaire. Ce chiffre est important. Il est la traduction de notre volonté de rendre la culture accessible au plus grand nombre et au jeune public en particulier. La Filature 20 allée Nathan Katz 68090 Mulhouse Cedex Tél.03 89 36 28 29 Fax 03 89 36 28 00 www.lafilature.org «Pour les élèves, l’ouverture culturelle est enrichissante à plusieurs titres.Une initiative comme «La Filature au collège» leur offre déjà un accès à des spectacles auxquels ils n’auraient sans doute pas assisté en temps normal ; ils peuvent ainsi découvrir toute une palette de nouvelles esthétiques et de nouveaux langages (chanson,musique,théâtre,danse,etc). Grâce au contact direct avec les artistes, ils se familiarisent avec le processus créatif (Qu’est-ce qu’un artiste ? Comment se passent les répétitions ? D’où vient cet instrument de musique ? Comment travaille-t-on tel texte? etc). Pour un professeur de français comme moi, c’est un excellent support pédagogique ! Aujourd’hui,les enfants n’ont pas une approche facile du texte.Avec l’art vivant, on a un biais très concret pour faire passer certaines notions.Touchés par la beauté d’un spectacle ou dérangés par un autre,ils s’expriment d’autant plus facilement que les choses sont ancrées affectivement,émotionnellement. Cela développe du même coup leur esprit critique et leur sens de l’analyse. Ce qui est très intéressant,c’est l’aspect «école du spectateur» : les enfants apprennent à entrer dans une salle de spectacle, à écouter et à respecter un travail. Voir un spectacle,c’est aussi vivre ensemble, et l’école du spectateur est aussi une école du citoyen !» Propos recueillis par Isabelle Freyburger haut-rhin Photo : Sébastien Jordini Michel Ringele, professeur de français au collège Gambetta de Riedisheim, participe pour la deuxième année consécutive au dispositif «La Filature au collège». 15 Les Dominicains de Haute Alsace Tout pour la musique Téllure Le chant de la terre Pendant près d’un millénaire l’argent a fait son bonheur. Mais depuis la fin du 16e siècle, la vallée de Sainte-Marie-auxMines a dû faire face à bien des crises. Celle de la fermeture des mines d’argent tout d’abord. Celle beaucoup plus récente du textile. Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin Avec le projet de parc minier «Téllure» dont l’ouverture au public est prévue en 2007, le Val d’Argent prouve qu’il est loin d’avoir épuisé tous ses filons. 800 m2 d’espaces muséographiques d’une époustouflante originalité dont la sonorisation a été confiée au compositeur en résidence des Dominicains de Haute Alsace, Gérard Garcin. L’occasion d’un travail sur la mémoire sonore de la mine qui va associer écoles et population de la vallée. Un travail de collecte sonore et de création musicale. Bruits de pointerolles sur le rocher, boiseries et engrenages qui grincent, courants d’air et eau qui ruisselle, jusqu’au souffle des mineurs. Le chant profond de la terre. 16 Les Dominicains de Haute-Alsace BP 83 - 68502 Guebwiller Cedex Tél. 03 89 62 21 81 Fax 03 89 74 19 92 [email protected] www.les-dominicains.com Propriété départementale et instrument privilégié du Conseil Général pour la pratique et la diffusion musicale, les Dominicains de Haute Alsace sont un lieu habité par la musique. Clara Schumann y a donné plusieurs concerts, de même que Jules Stockhausen, le fameux «Julius»,natif de Guebwiller et grand ami de Brahms. Pendant près de quarante ans, les saisons musicales ont permis d’accueillir ici les plus prestigieux ensembles et les plus grands instrumentistes.Et pourtant de ces murs définitivement imprégnés de musique ne sourd nulle note, nul chant depuis plusieurs mois. Le motif en est la préparation de la nouvelle saison musicale par une équipe de direction qui vient à peine de prendre les commandes des Dominicains. Avec une volonté toujours aussi forte de faire partager au plus grand nombre l’émotion musicale. Une mission pour laquelle les Dominicains pourront également s’appuyer sur une autre association départementale présente sur le même lieu, le Conseil Départemental pour la Musique et la Culture de Haute Alsace (CDMC) en charge de tous les aspects de formation musicale. Arrêt sur note sur deux projets pédagogiques, l’un abouti, l’autre en devenir, qui illustrent cette ambition. Aux sources du fleuve ou l’enfant créateur C’est l’histoire d’un partenariat exemplaire entre l’Education nationale et une structure culturelle dédiée à la musique,les Dominicains de Haute Alsace. Durant deux ans, une cinquantaine d’enfants de deux écoles élémentaires de Guebwiller et de sa proche région ont participé à un travail mêlant musique, arts visuels et danse,et ce en vue de la réalisation de la scène 1 de l’opéra «Aux sources du fleuve» intitulé «L’enfant créateur» et consacré à la jeunesse d’Hector Berlioz. Cette commande de l’Etat à Gérard Garcin, compositeur en résidence aux Dominicains,est un pari auda- cieux puisqu’il propose aux enfants une situation de créateur associé et non pas celle, habituelle, d’exécutant. Pour cette scène, Gérard Garcin a proposé aux enfants de réaliser leurs propres instruments. En collaboration avec l’Institut Eu- ropéen des Arts Céramiques de Guebwiller et avec l’aide de plusieurs artistes, les enfants ont exploré les relations entre musique et céramique, ont pu créer des instruments en terre, flûtes, «gaffophones»,masques sonores… avec lesquels ils ont travaillé «les sons de la terre».Au cours de la seconde année, ces mêmes enfants se sont retrouvés embarqués dans un véritable travail de mise en scène. La plus belle façon de s’approprier l’espace scénique et musical. www.crdp-strasbourg.fr /cddp68/auxsources l e dossier Février N°7 La voie royale La Manufacture à Colmar On y fait de la belle ouvrage «La clémence de Titus» de Glück, mise en scène par Matthew Jocelyn, directeur de l’Atelier du Rhin, a été réalisée avec la promotion 2004-2005 des jeunes voix du Rhin. Installé dans les locaux du théâtre de la Manufacture à Colmar, l’atelier du Rhin est un lieu de création unique en France par sa double activité théâtrale et lyrique mais aussi sa vocation multiple qui est de produire et de diffuser du théâtre dramatique et lyrique, de former tant les professionnels que les amateurs dans des disciplines comme la danse, le théâtre… et de préparer des jeunes chanteurs au plus haut niveau. L’Atelier du Rhin propose, chaque saison, une vingtaine de spectacles : théâtre, opéra, danse, théâtre jeune public et produit au minimum deux créations dramatiques et une création lyrique par saison. Créations, qui après leur représentation à Colmar, sont diffusées en France et à l’étranger. Les artistes en résidence mènent tout au long de l’année des ateliers, des projets hors les murs tant en zone urbaine que rurale, permettant ainsi au public d’entretenir des rapports privilégiés avec le processus de création. “Planète” au théâtre de la Manufacture Photo : Stéphane Hill “Reigen” au théâtre de la Manufacture “Dans l’instant du pays” au théâtre de la Manufacture Depuis 1998, «les jeunes voix du Rhin», centre de formation lyrique de l’opéra national du Rhin, recrute chaque année huit jeunes chanteurs et un chef de chant stagiaire à l’échelle internationale. La formation a pour mission de préparer de jeunes artistes lyriques à leur carrière de soliste ou de chef de chant et de leur fournir les outils nécessaires pour intégrer le monde professionnel. Compagnie Dégadézo Nos cités ont du talent Badradine a 23 ans, il est chômeur. Comme beaucoup d’autres jeunes des quartiers ouest de Colmar, il porte un regard plutôt sévère sur le théâtre,art bourgeois et élitiste. Et puis,un jour,il croise Pierre Guillois,metteur en scène en résidence à l’Atelier du Rhin. Avec quelques autres jeunes, il se laisse convaincre. Commence alors un intense travail de préparation,d’écriture,de mise en scène,de répétitions. Lorsque «Vengeance,franchement vengeance» est présenté au public, spectateurs et critiques sont unanimes dans l’éloge : textes profonds, touchants, acteurs étonnants.Le succès est tel que le spectacle est intégré dans le programme officiel de la Manufacture.Et que Badradine rêve aujourd’hui de faire du théâtre son métier. Une expérience exemplaire qui est la preuve que la culture, tout autant que l’économi- En 2006, la compagnie Dégadézo en résidence à la Manufacture poursuivra son action de sensibilisation des publics du quartier ouest à l’expression théâtrale. Des ateliers hebdomadaires qui se dérouleront le plus souvent possible en extérieur, dans la rue, les espaces publics, inviteront les habitants à porter un autre regard sur leurs espaces de vie quotidiens, à interroger et bousculer leurs habitudes, à s’inquiéter de ce qui s’accomplit autour d’eux. Atelier du Rhin Théâtre de la Manufacture que,est un formidable outil d’intégration et de cohésion sociale. 6 route d’Ingersheim 68027 Colmar Cedex Tél. 03 89 41 71 92 Réservations : 03 89 24 31 78 Fax 03 89 41 33 26 [email protected] haut-rhin Photo : Alain Kaiser Photo : Hervé Kielwasser Un déluge d’émotions 17 «Je l’aime, car il me parle de demain» Pour le compositeur Philippe Schoeller, la grande sagesse de Mozart est d’éloigner le bruit. La profusion de clarté de ses œuvres est telle qu’on ne peut rien faire d’autre qu’écouter. «Angel Amadeus», tout en hommage à Mozart, veut contribuer à «effacer le bruit gras, insoutenable de notre mécanisation technologique quotidienne. Si Mozart revenait vivre parmi nous, probablement qu’il se boucherait les oreilles. C’est un monde impossible pour l’écoute. Or écouter, c’est recevoir. Et recevoir, c’est pouvoir donner à son tour. Mozart est un guerrier de lumière universelle. Il est clarté, joie, vitalité, discernement, mais aussi tragique. Il est tellement actuel. C’est un ange de feu que j’aime car il me parle de demain». La Follia Contact : [email protected] www.la-follia.org Le compositeur Philippe Schoeller Ensemble instrumental La Follia Contre l’exclusion culturelle Depuis toujours, la composition du public amateur de musique classique est la même et se recrute dans les catégories des diplômés de l’enseignement supérieur,des cadres et des professions libérales.Certes,rien n’interdit à quiconque le souhaite de brancher sa radio sur France Musique plutôt que sur NRJ, mais l’on n’accède rarement à la culture de plain-pied. Démocratiser l’accès à la culture demande un effort de médiation importante. Il faut informer, former, éduquer. Une mission que le Conseil Général a confié à l’ensemble instrumental «La Follia». Le goût du partage Créé en 1971 par un groupe de musiciens professionnels de la région rhénane, l’ensemble instrumental «La Follia» s’est forgé une réputation d’excellence qui a rapidement dépassé les frontières. Une renommée à laquelle la richesse de l’horizon musical de ces musiciens n’est pas étrangère. Le répertoire de «La Follia» s’étend en effet des grands classiques aux œuvres nouvelles écrites par les musiciens de notre temps. Entre leurs tournées en Europe, au Moyen Orient,en Amérique du Sud… les musiciens de «La Follia» posent leurs valises pour aller jouer et partager l’émotion musicale avec les enfants des écoles de la région. Bouleverser le cérémonial habituel des concerts de musique classique, faire vivre la musique en y insufflant davantage de fraternité,de convivialité. Dire et redire combien la musique est un formidable et irremplaçable outil de liberté et de promotion individuelle. Angel Amadeus Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin Un cadeau d’anniversaire 18 Une création mondiale en province, a fortiori, dans une petite ville en zone rurale ! L’événement est de taille pour Thann qui le jour anniversaire de la naissance de Mozart, a accueilli l’ensemble instrumental «La Follia» pour la création d’«Angel Amadeus»,une œuvre offerte à son illustre prédécesseur par le compositeur Philippe Schoeller. Le matin de la représentation et en avant-première, huit cents élèves des collèges et écoles de la région ont pu découvrir l’œuvre et dialoguer avec les musiciens. «Le pur plaisir d’oreille» écrivait au début du siècle passé le musicologue Boris de Schloezer «est infiniment plus faible, plus pauvre que ce même plaisir éclairé, sublimé par la chose comprise». L’éducation artistique pour que la culture ne soit plus un privilège mais un droit.Et un droit,on le sait, ne vaut que lorsqu’il est partagé par tous ! l e dossier Février N°7 Le Noumatrouff Ne vous y trompez pas, le temple mulhousien des musiques actuelles propose des concerts pour tous les goûts et tous les âges. Rencontre avec son directeur Olivier Dieterlen Noumatrouff ! comment vous est venu ce nom ? C’est un petit clin d’œil à notre région. Alors qu’un petit groupe de personnes cogitait pour trouver un nom à la structure, l’expression alsacienne «noma drof», que l’on pourrait traduire par «vas y fonce», a été lancée. Ça a fait rire, mais surtout ça a plu. «Noma drof» a été francisé pour donner Noumatrouff. Et j’avoue que ce nom colle plutôt bien à l’image que nous souhaitons donner de notre projet culturel : dynamique et qui va de l’avant. Et par musiques actuelles que faut il entendre ? «Musiques actuelles» est un terme institutionnel, forgé par le ministère de la Culture.Voilà de longues années que ce dernier affirmait sa volonté de mener une politique active en faveur des musiques d’aujourd’hui. Or pour soutenir un secteur, il faut l’identifier et le nommer. Plus simplement, on pourrait dire que les musiques actuelles sont constituées par tous les genres musicaux à l’exception de la musique classique : jazz, musiques traditionnelles et musiques du monde, chansons, musiques électroniques, amplifiées, rock, funk, reggae… C’est l’ensemble de toutes les musiques populaires en fait. Le terme n’est pas très heureux tout de même dans la mesure où il laisse croire que le Noumatrouff ne s’adresse qu’aux jeunes ! C’est vrai, l’appellation musiques actuelles ne traduit pas la richesse et la diversité de notre programmation. Surtout, elle efface le passé et écrase l’avenir. Or la musique populaire est une musique vivante qui évolue en permanence et qui fait du neuf avec de l’ancien. Quel est votre public ? Au Noumatrouff, nous n’avons pas un public mais des publics. Les jeunes constituent notre cœur de cible,mais nous touchons des publics d’âge et de catégories socio-professionnelles extrêmement divers. Quand vous programmez un concert de Métal, vous n’attirez pas le même public que lorsque vous proposez une soirée de chansons françaises. Parlez nous de votre programmation Notre ambition est de proposer à nos publics les esthétiques les plus diverses ; travail qui a été reconnu, puisque le Noumatrouff a été l’une des toutes premières scènes à obtenir le label SMAC (scène de musiques actuelles). On peut venir écouter chez nous aussi bien des artistes locaux qui démarrent que des têtes d’affiches internationales.Dans l’année,nous programmons entre 60 et 80 concerts et accueillons quelque 250 groupes dont une cinquantaine de groupes régionaux. 250 groupes pour 80 concerts ? C’est l’une des particularités du Noumatrouff, en effet, que de proposer à son public 3 voire 4 groupes dans une même soirée. C’est notre rôle que de faire connaître le plus grand nombre possible d’artistes. Nous avons toujours osé le pari de la découverte,avec quelques belles réussites avouons-le. Lorsqu’il y a dix ans, nous avons programmé des groupes comme Dyonisos, Les Têtes noires ou Louise Attack, la plus petite de nos deux salles de concert était aux trois quarts vide. Ces mêmes groupes font aujourd’hui La Filature et remplissent les salles. Des projets ? Pleins la tête ! Dans les années à venir nous irons davantage encore à la rencontre du public.Nous le faisons déjà avec le festival «Bêtes de scène» qui d’ailleurs bénéficie de longue date du soutien du Conseil Général. Mais notre objectif est de multiplier les manifestations «Hors les murs» et de développer des partenariats avec d’autres structures culturelles. Si la diffusion de la musique est notre vocation première nous souhaitons également poursuivre nos efforts en matière de soutien à la pratique musicale. A côté de ces deux salles de spectacle, le Noumatrouff met également à disposition des musiciens amateurs ou aspirants professionnels,cinq studios de répétition ouverts tous les jours du mardi au samedi jusqu’à minuit. Ce n’est pas notre activité la plus connue mais ce n’est pas, assurément, la moins utile. Bientôt à l’affiche Claire Di Terzi le 4 mars dans le cadre de la semaine de la Chanson Française NADA SURF le 1er avril Un concert dans la grande salle du Noumatrouff Noumatrouff Noumatrouff-Fédération Hiero 57, rue de la Mertzau, Mulhouse - Tél. 03 89 32 94 10 www.noumatrouff.com haut-rhin C’est pas pour les Oufs ! 19 La Coupole à Saint-Louis En verre et pour tous ! Un vaste et ambitieux projet de réaménagement du centre-ville qui fait le choix de donner à la culture la part belle. C’est à Saint-Louis, où le théâtre de la Coupole s’est invité au cœur de la cité et est devenu, en quelques années,une vitrine au service du développement culturel d’une ville et de sa région. Pour sa sixième saison, la Coupole reste fidèle à son ambition première: diversité et ouverture. Au programme, musique classique, théâtre, chanson française, opérette, danse… sans oublier le théâtre de Jarnisy qui poursuit sa résidence à Saint-Louis. Le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin 3 questions à Charles Wilhelm 20 Conseiller général du canton de Cernay Vice-Président du Conseil Général Président de la Commission de la culture et du patrimoine 2 croisée des Lys - 68300 Saint-Louis Tél. 03 89 70 03 13 [email protected] www.lacoupole.fr tateur, à peine le pied posé à terre, pénétrait dans un univers imaginaire, à la découverte d’atmosphères uniques et surprenantes, de tranches de vie drôles, émouvantes, déroutantes. Ils reviennent en 2006 Juste la fin du monde, la nouvelle création de la compagnie Jarnisy Louis revient dans sa famille pour l’informer de sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles. De cette visite qu’il voulait définitive,Louis repartira sans avoir rien dit. Création le mardi 26 septembre 2006 à 20 h 30 Un voyage théâtral transfrontalier Pour son dernier rendez-vous de la saison 2004-2005,la compagnie de théâtre de Jarnisy en résidence au théâtre de la Coupole pour trois ans, a proposé deux journées de rencontres et de découvertes théâtrales. Pour ce voyage, samedi 21 mai et dimanche 22 mai, troupe et spectateurs ont embarqué à bord de bus. L’itinéraire a été jalonné de plusieurs stations. Haltes théâtrales qui allaient à la rencontre de l’environnement local et frontalier. Le spec- Théâtre La Coupole En chiffres Acteurs ou spectateurs ? Avec la compagnie du théâtre de Jarnisy les rôles sont parfois inversés. Quelle est la place qu’occupe le Département dans la vie culturelle haut-rhinoise ? Le Haut-Rhin se distingue, on le sait, par un extraordinaire tissu associatif et une activité débordante dans le domaine de la culture. Nos communes et structures intercommunales savent d’ailleurs se mettre au diapason d’une telle richesse et en constituent souvent des acteurs essentiels, sans pour autant disposer de moyens suffisants pour faire face à la diversité et l’importance des demandes. Le Département constitue à cet égard, à travers sa politique de soutien en faveur du développement culturel,un partenaire de poids qui doit cependant, lui aussi, faire face à des enjeux budgétaires cruciaux. Voulez-vous dire par là que le Conseil Général peut, à terme, être amené à se désengager de son rôle de partenaire ? Non, je ne le pense pas. Il faut savoir que le soutien apporté par le Conseil Général à la culture vivante est le résultat d’une véritable volonté politique et non d’une obligation imposée par la loi, comme cela est le cas, par exemple, pour le développement de la lecture publique ou pour la conservation des archives départementales. C’est bel et bien parce que ses élus en expriment le souhait fort et constant depuis des décennies que le Département poursuit son ambition, celle de favoriser l’accès de tous les publics à toutes les pratiques culturelles. Cette politique volontariste doit cependant,d’année en année,être conciliée avec la multiplication des charges obligatoires pesant sur notre 11,7 M€ pour la politique culturelle du Conseil Général dont près de 4,8 M€ à la culture vivante. collectivité,notamment dans le cadre des transferts de compétences de l’Etat vers le Département. Quelles sont les grandes lignes de la politique que conduira le Département en 2006, en faveur de la culture vivante ? Outre la poursuite, voire le développement de nos actions traditionnelles,tant à destination des petites structures associatives qu’en direction de nos partenaires incontournables que sont par exemple les Dominicains de Haute Alsace, La Filature, l’Atelier du Rhin ou encore le CDMC, pour ne citer que ceux-là, l’année qui vient de débuter sera notamment marquée par le lancement d’une politique active de soutien en faveur des Musiques Actuelles. l e cahier Un dossier de Pascal Herrscher, en collaboration avec le GREPPAL Phytosanitaires au jardin : les bons gestes Lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les champignons tout en protégeant l’environnement, c’est possible ! Un trésor de santé Posséder un jardin, produire ses propres légumes, pouvoir offrir à sa famille ou à ses amis des légumes frais, savoureux, sains,de haute qualité nutritive,apporte beaucoup de joies et de satisfactions. Mais la nature, même lorsqu’elle est domestiquée, est parfois cruelle. Mauvaises herbes, insectes, champignons et autres ravageurs peuvent anéantir des mois d’efforts et d’espérance. Les jardineries et la plupart des supermarchés proposent dans leurs rayons toute une panoplie de produits phytosanitaires qui permettent de protéger efficacement jardin ou potager. Ces produits,comme tout produit chimique, ne sont toutefois pas anodins, ont des impacts certains sur la santé humaine et sur la pollution de l’air,des sols et de l’eau. Il est donc impératif de limiter les risques pour vous-même et pour l’environnement lors de leur utilisation. L’objectif de ces pages est de vous y aider et de vous convaincre que la plus savoureuse des carottes n’est pas nécessairement la plus belle d’aspect. Gare aux idées reçues Qui dit pollution, pense irrémédiablement industrie et agriculture. Un raccourci un peu facile. Inexact surtout. Savez-vous par exemple que le million d’hectares de pelouses, de potagers et de jardins d’agrément du territoire national ne représente ni plus ni moins que la moitié des superficies ensemencées en maïs ? Et comme la quasi-totalité des personnes possédant un jardin utilise au moins un produit de traitement, que 13 % en utilisent plus que six, que la plupart fertilise à l’excès leur parcelle, jusqu’à trois fois les besoins réels des plantes cultivées, on comprendra l’impact positif sur notre environnement que peut avoir un jardinage en bon père de famille. Ne la laissez pas tomber, elle est si fragile ! Elle ? La nappe phréatique rhénane, la plus importante réserve d’eau souterraine d’Europe dont l’Alsace a la chance d’avoir sous ses pieds la partie amont. Une capacité de stockage estimée entre 40 et 60 milliards le mètre cube d’eau, soit l’équivalent du débit moyen annuel du Rhin ! On peut parier sans risque que notre région ne manquera jamais d’eau. Le problème est de savoir de quelle eau nous allons disposer demain. D’ores et déjà, près du tiers de la surface de la nappe phréatique n’est plus utilisable pour la consommation humaine sans traitement. 22 haut -rhin Le saviez-vous ? Le seuil de potabilité de l’eau est fixé à 0,1 microgramme par litre. En déversant 5 gouttes de substance active dans une piscine olympique (50 m x 25 m x 2 m),cette norme est largement dépassée. Si vous avez choisi d’utiliser un produit phytosanitaire, sélectionnez-le avec soin et tenez compte : ● de la plante à traiter (rosier, gazon…) ● de l’organisme à combattre (herbes, insectes, champignons) ● ● du type d’application (sur feuilles, sur sol nu…) du type de surface à traiter (allée, potager, pelouse) Préservez votre santé, préservez votre environnement, respectez ces douze points capitaux Préparation du produit 1. Protégez-vous (bottes, gants, bleu de travail ou combinaison) 2. Utilisez du matériel adapté. Seul le pulvérisateur permet un travail de précision. Evitez l’arrosoir trop gourmand en produit. 3. Respectez la dose préconisée 4. Préparez votre produit dans un lieu adapté,à l’écart d’un point d’évacuation des eaux et éloigné de toute zone de stockage d’aliments. 7. Ne fumez pas, ne mangez pas, ne buvez pas, ne mâchez pas de chewing-gum pendant que vous appliquez le traitement. 8. Rincez le pulvérisateur et pulvérisez l’eau de rinçage sur une surface perméable (allée, gravillons...). N’évacuez jamais d’excédent de produit dans les égouts ou les toilettes. Nos stations d’épuration ne sont pas équipées pour éliminer les produits phytosanitaires. Après le traitement 9. Nettoyez bottes et gants 10. Rangez soigneusement vos produits dans un endroit aéré, hors gel et dans leur emballage d’origine 11. Neutralisez vos emballages vides. Rincez-les trois fois (en passant l’eau de rinçage dans le pulvérisateur) et percez vos emballages afin de les rendre inutilisables. 12. Prenez une douche, ou au minimum lavez-vous les mains et le visage Attention : Quand vous traitez vos fruits et légumes, tenez compte du délai avant récolte mentionné sur l’étiquette. Application du produit 5. Attendez la période favorable. Ne traitez pas par forte chaleur, s’il y a du vent ou si la pluie menace 6. Evitez les zones à risque (point d’eau, surface imperméable) Lisez soigneusement l’étiquette C : Corrosif T : Toxique Xn : Nocif Xi : Irritant N : Dangereux pour l’environnement ● Composition Noms et concentration des substances actives ● Consignes de précautions ● Numéro d’homologation environnementales (obligatoire à vérifier) ● Mention “Emploi autorisé dans les jardins” (obligatoire depuis octobre 2000) ● Dose homologuée Indique la dose maximum pour laquelle le produit a obtenu son homologation Des gants, c’est bien. Des bottes et un masque, ce serait mieux ! ● Périodes d’utilisation ● Consignes d’usages ● Symbole de toxicité Renseigne sur les risques encourus Consignes de sécurité pour l’utilisateur haut -rhin 23 Macération d’orties : s’utilise contre les maladies cryptogamiques (champignons), principalement contre le mildiou Macération de feuilles de fougères :s’utilise contre les pucerons et les limaces Macération de feuilles de tomates : en traitement curatif contre les pucerons et pour lutter contre le ver du poireau Macération de feuilles de noyer : contre les chenilles Infusion de feuilles de rhubarbe : contre le ver du poireau Jardinez comme un pro ● La protection des végétaux commence dans le sol. Une terre trop pauvre ou au contraire trop riche en éléments nutritifs donnera des plantes fragiles et déséquilibrées qui seront attaquées par les maladies ou les parasites. Astuces de jardinier ● Le marc de café mélangé au terreau est un remède efficace contre la mouche de la carotte. ● La bière et la cendre s’utilisent contre les limaces. ● Pensez à cultiver des plantes qui éloignent les insectes : Ail : A mettre partout en cultures intercalaires pour son action bactéricide et fongicide Aneth : contre la piéride du chou Basilic : contre les doryphores Bourrache : contre le sphinx de la tomate Ciboulette : contre la gale de la pomme de terre Sauge : contre la mouche de la carotte… Associations de bienfaiteurs Le saviez-vous ? Les plantes potagères entretiennent entre elles des affinités électives. Ainsi, le chou adore le voisinage de la laitue, de la tomate ou du céleri, mais déteste celui du fraisier ou du radis. Favoriser ces mariages de raison, c’est faire l’économie de nombreux traitements. Naturels, mais pas inoffensifs ! Certes,ils sont d’origine végétale :à base de fleurs de chrysanthèmes pour la Pyrèthrine, de racine de légumineuse tropicale pour la Roténone. De plus, ils éliminent la majorité des parasites tout en épargnant la plupart de leurs prédateurs. L’utilisation des insecticides naturels nécessite toutefois un certain nombre de précautions. Parce qu’ils sont sensibles à la lumière du jour, il convient de les appliquer impérativement en extrême fin de journée. D’autant plus qu’ils présentent une toxicité pour les abeilles,précieux auxiliaires du jardinier. Alors, même les produits naturels, utilisons-les avec parcimonie. La cuisine des jardiniers Infusions, décoctions, macérations… Les recettes de nos grands-pères ont prouvé leur efficacité, même si leur action est généralement de courte durée et s’il faut répéter les applications plus souvent. 24 haut -rhin Pour en savoir plus Bêchage et binage sont un moyen efficace de lutte contre les œufs et la multiplication des larves de parasites. ● Pensez à pratiquer l’alternance des cultures sur un même carré. Occupez constamment le terrain en mélangeant les légumes à croissance rapide avec des espèces à développement plus lent. ● Les amis du jardin : apprenez à les reconnaître et à les protéger Hérissons, lézards, crapauds, musaraignes,mésanges,merles hirondelles… sont les ennemis naturels des espèces nuisibles. Mais il y a une foultitude d’auxiliaires plus modestes et tout aussi efficaces qu’il convient de protéger également.Les coccinelles sont de grandes dévoreuses de pucerons : jusqu’à 100 par jour. Perceoreilles, mantes religieuses… sont aussi de redoutables nettoyeurs d’insectes parasites. Mention particulière au roi des auxiliaires, le carabe, dont le quotidien est constitué de limaces, d’escargots et de chenilles. Le potager par les méthodes naturelles de Victor Renaud et Christian Dudouet aux éditions Rustica Surveillez vos boîtes aux lettres L’APRONA, l’Association pour la Protection de la Nappe phréatique de la plaine d’Alsace va diffuser au courant du mois de mars 2006 à tous les propriétaires ou locataires d’une maison individuelle située en plaine, une plaquette sur les bonnes pratiques en matière d’utilisation de produits phytosanitaires. enjeux Projet pour le Haut-Rhin « Nous avons défini des actions concrètes pour mieux vivre ensemble » Accéder à un service départemental à quelques pas de chez soi, trouver la liste des équipements sportifs accessibles aux personnes handicapées,ou consulter le cadastre de son quartier directement sur Internet, voilà de quoi faciliter la vie de nombreux Haut-Rhinois ! Et les idées ne manquent pas dans les groupes de travail chargés de la mise en œuvre du Projet pour le Haut-Rhin. Ils répondent à l’un des mots d’ordre du Président Charles Buttner : être toujours plus proche des Haut-Rhinois. Questions à Charles Buttner, Président du Conseil Général du Haut-Rhin. Le déploiement des services départementaux au cœur des territoires a-t-il déjà commencé ? Nous entrons cette année dans une phase active de ce projet qui répond au nom – certes un peu technique ! – de « Territorialisation ».Deux expériences vont être menées,l’une en milieu rural dans le Sundgau, et l’autre en milieu urbain sur une zone qui s’étend de Mulhouse et sa couronne jusqu’à Saint-Louis. Dans le Sundgau, un regroupement de nos services pourrait se faire dans un bâtiment du quartier Plessier à Altkirch. En plus d’un centre médico-social, cette antenne départementale pourra loger plusieurs services départementaux, les Unités Territoriales Routières Départementales (anciennement la DDE), des bureaux à disposition des conseillers généraux... Mais la véritable nouveauté réside dans la création d’un « accueil-relais », c’està-dire un service chargé de répondre à toutes les questions des usagers dans tous les domaines de compétence du Conseil Général. En sera t-il de même en milieu urbain ? L’antenne départementale qui concerne les secteurs de Mulhouse et Saint-Louis devra répondre à la problématique spécifique de ce territoire.Nous réfléchissons actuellement à la meilleure locali- sation, mais comme pour Altkirch, il disposera d’un « accueil-relais ». Nous n’allons pas appliquer la même recette dans tous les territoires. Par exemple,les cantons autour de Colmar, proches du siège du Conseil Général, n’ont pas les mêmes besoins que d’autres plus éloignés. Dans tous les cas, les maîtres mots sont proximité et qualité de service. Une idée intéressante est celle de la mise en ligne, sur Internet, de données géographiques en libre accès. En effet, vous parlez du Système d’Information Géographique, ou SIG. Il répond à ce même objectif de proximité. Nos concitoyens doivent pouvoir, à partir de chez eux, obtenir des informations précises de façon simple et rapide. Facilement,ils pourront obtenir le plan du réseau d’eau potable, les cartes des zones inondables, ou encore afficher les Relais Assistantes Maternelles proches de chez eux. Il ne s’agira pas seulement d’informations issues des services départementaux. Nous souhaitons fédérer l’ensemble des collectivités et organismes du Haut-Rhin pour que toutes les données disponibles soient mises dans un pot commun, à la disposition des Haut-Rhinois,des communes,ou des entreprises... Quels sont vos projets en matière d’accès aux équipements publics ? Dans ce domaine, la question de l’accessibilité des personnes handicapées doit être une priorité. J’ai créé un groupe de projet Handicap et Citoyenneté chargé de cette question qui me tient particulièrement à cœur. Vivre tous ensemble dans le Haut-rhin, cela veut dire que l’action publique s’adresse à tous. C’est encore plus vrai pour les personnes handicapées. La charte du Handicap actuellement en préparation définit un certain nombre d’actions qui vont dans ce sens. Je pense par exemple à l’accessibilité des piscines ou à l’aménagement des bibliobus. Même les stages « Volants Jeunes », notre action phare en matière de sécurité routière,sont concernés car ils constituent un outil de prévention des accidents. Ce sont parfois les idées simples qui changent la vie de façon radicale. Voir sa propre maison en vue aérienne ? Ce sera possible grâce au « SIG », le Système d’Information Géographique du Département. 739 098 engagements pour 2006 En début d’année, les Haut-Rhinois ont reçu dans leur boîte aux lettres une plaquette du Conseil Général.Elle présente les chantiers engagés en faveur de tous les habitants. haut -rhin 25 Des collégiens au Mémorial de Schirmeck Le 9 décembre dernier, deux classes de troisième du collège Berlioz de Colmar se sont rendues au Mémorial d’Alsace-Moselle situé à Schirmeck, qui retrace chronologiquement l’histoire particulière de l’Alsace et de la Moselle de 1870 à nos jours. Retour avec quelques-uns d’entre eux sur deux heures de totale immersion dans l’histoire… Véritable lieu de mémoire 148. C’est le nombre de portraits photographiés, exposés dans la première salle du Mémorial.Des inconnus de tout âge et de toutes conditions vous parlent et vous regardent. «On étouffe comme eux» témoigne Noémie, qui a été particulièrement émue par cette salle aux dimensions de cathédrale. «La salle est sombre, l’atmosphère est bizarre» enchaîne Anaïs. Un regard, un vêtement, une coiffure. Difficile de ne pas être saisi… Un audio-guide restitue leur voix.Français,allemand et alsacien se mêlent pour raconter 70 années d’histoire, de 1870 à 1939. Le ton est donné. C’est le début d’un véritable plongeon dans l’histoire. Onze étapes, toutes différentes, relatent les moments clés de l’histoire.De la déclaration de guerre à la main mise nazie. De la «mise au pas» à l’incorporation de force. De la guerre à la Libération. Du procès de Bordeaux jugeant les responsables du massacre d’Oradour à la réconciliation franco-allemande jusqu’à la construction européenne. Le Mémorial se veut exhaustif. 26 haut -rhin Munis d’un questionnaire préparé par leurs professeurs d’histoire, les élèves du Collège Berlioz ont parcouru 3 000 m2 consacrés à notre histoire. Un musée pédagogique interactif «Ce n’est pas un musée traditionnel,on ne s’est pas ennuyé» déclarent à l’unanimité les élèves. Décors, éléments sonores, changement de température, voix off, salles contrastées. Rien n’est laissé au hasard. «Ce sont les événements qui viennent à nous et non l’inverse» témoigne Francis Helderlé, professeur d’histoire à l’origine de cette sortie scolaire.Tout est fait pour que les visiteurs vivent et ressentent les événements. Et ça marche ! Chacun se souvient… Pour Valentine,ce sont les bombardements : «j’étais très stressée et impressionnée». Pour Zoé, ce sont la voix off d’Hitler déclarant la guerre et les avis de recherches. Daniel, quant à lui,se rappelle des changements de noms de rue, des drapeaux aux bandes tricolores qui passent aux croix gammées et des machines à écrire dans les bureaux nazis…Et surtout, chacun se rappelle de son moment passé dans le train. Ce train évoquant l’évacuation des 600 000 Alsaciens et Mosellans vers le sud-ouest de la France. «C’est physique, on se sentait mal, cela donnait une impression de malaise.On avait vraiment l’impression que l’on partait…» se souvient Francis Helderlé, aussitôt rejoint par ses élèves. «On n’aurait pas aimé être là» ajoute spontanément Anaïs. Un malaise accentué par le sol légèrement en pente sur lequel le Mémorial a été construit.Le Mémorial,c’est aussi une réflexion sur le présent avec la projection d’un film d’une vingtaine de minutes d’Alain Jérôme «Quand on se dit qu’il y a encore plein de guerres aujourd’hui… Que c’est encore possible !» conclut Valentine pensive. «Cela fait réfléchir !» Bérengère Béhotas Le Conseil Général participe au financement des visites des lieux de mémoire d’Alsace pour les classes de 3ème des collèges publics et privés. éducation Le Mémorial d’Alsace-Moselle a vu le jour grâce à la participation des départements du Haut-Rhin (531 176 euros), Bas-Rhin (2 655 880 euros) et de la Moselle (498 500 euros) et des régions Alsace et Lorraine. La ville de Schirmeck, la Communauté de communes de la Haute Bruche, l’Etat et l’Union Européenne ont également apporté leur contribution. Mémorial d’Alsace-Moselle 67130 Schirmeck – Tél. 03 88 47 45 50 www.memorial-alsace-moselle.com haut -rhin 27 À l’aube d’une nouvelle destinée L’archéologie départementale a 20 ans Le service départemental d’archéologie a été créé en 1985 pour sauvegarder la mémoire très lointaine et enfouie des Haut-Rhinois. Vingt ans d’expérience, dont l’Alsace toute entière pourra bénéficier dès l’automne, avec la naissance à l’initiative des présidents du Haut-Rhin Charles Buttner et du Bas-Rhin, Philippe Richert, d’un nouveau service interdépartemental d’archéologie. Et c’est le Conseil Général qui se montre le plus entreprenant et innovant : un service d’archéologie est créé au sein de l’administration départementale sous l’impulsion de Jean-Jacques Wolf, instituteur, archéologue par passion qui a accepté, comme bénévole, la responsabilité du chantier archéologique de Sierentz. Ayant donc fait ses preuves sur le terrain, son talent est reconnu et le poste d’archéologue départemental lui est confié. Il faut souligner que depuis la fin des années 60, il avait déjà retourné des hectares de la terre sundgauvienne et de la plaine du Rhin aux côtés des plus grands archéologues du secteur comme Ch. Bonnet ou R. Schweitzer. Désormais le Haut-Rhin fait partie du club des 10 départements français disposant d’un service d’archéologie. Sierentz et la boucle est bouclée Sierentz 1987, fouilles d’une habitation néolithique (vers 5000 av. JC) Tête d’épingle sculptée, figurant un buste féminin provenant du chantier de Sierentz (1994) Sierentz, hiver 1977. Il fait un froid de canard, mais cela ne décourage pas la poignée d’archéologues passionnés du Centre de Recherches Archéologiques du Sundgau qui fouillent un site menacé de destruction par l’extension d’une gravière. Ils y découvrent en effet, un gisement exceptionnel de vestiges archéologiques, tombes et mobilier funéraire, un village entier de maisons en bois vieilles de plus de 7 000 ans,des céramiques,ou encore des monnaies romaines. Avec l’aide financière de l’Etat et du Conseil Général, à l’époque déjà soucieux de la sauvegarde du patrimoine, les fouilles se poursuivent au fil 28 haut -rhin des ans pour s’intensifier en 1985 avec le projet d’aménagement d’une zone artisanale à l’emplacement de l’actuel du Super U à Sierentz et donc d’une nouvelle menace de destruction. Le Haut-Rhin, pionnier Dès lors,l’Etat,le Département,la Ville de Sierentz et les aménageurs, conscients d’être en présence d’un site archéologique majeur pour l’Alsace, décident de se mobiliser en débloquant des moyens importants pour de nouvelles fouilles.Tous sont prêts à soulever des montagnes afin d’arracher à cette terre tous ses secrets. 20 ans d’efforts n’y suffiront pas. Par sa taille (25 hectares), par la longue durée d’occupation humaine (7 000 ans),par la qualité des trésors qu’il nous a livrés, par le temps et l’énergie qui lui ont été consacrés,mais surtout parce qu’il est à l’origine de la création du service départemental d’archéologie du HautRhin,le chantier de fouilles de Sierentz constitue l’un des plus importants jamais découverts dans le Haut-Rhin. Si le site a déjà donné une foule d’informations sur la manière de vivre de nos lointains ancêtres, nos archéologues départementaux essayent toujours et encore d’en percer tous les secrets. Dernier épisode : en janvier dernier, des fouilles de sauvetage d’urgence ont pu être réalisées grâce à la fibre patrimoniale et à la compréhension de l’aménageur de la gravière Lafarge. Le hasard ou une force mystérieuse aura voulu que cet ultime coup de pelle du service avant son intégration dans la structure régionale soit localisé,tenez-vous bien,à moins de 20 m de la première découverte de 1977 ! Et la boucle est bouclée ! archéologie Les interventions du service départemental d’archéologie depuis 20 ans Pièce gauloise découverte à Sausheim en 1994 Cette carte recense les principales activités du service départemental d’archéologie. Elle montre à quel point la localisation des chantiers de fouilles dépend des pressions de l’urbanisation beaucoup plus importantes dans certains secteurs comme la région mulhousienne. Les prospections aériennes, elles, n’ont été possibles que dans la plaine, dont les sols sont plus favorables à ce type de détection. Les forêts, collines de loess du Sundgau, montagnes et vallées vosgiennes en sont donc exclues. Les inventaires archéologiques ont été réalisés selon les sollicitations des projets d’élaboration de PLU (anciens POS) des communes. Si une grande partie du territoire a déjà été passée au peigne fin en 20 ans, il reste encore beaucoup de pain sur la planche au futur centre interdépartemental d’archéologie, et notamment dans les vallées vosgiennes ou le Haut-Sundgau. Vase «Grossgartach» reconstitué à partir de fragments découverts à Sausheim en 1990. Fabriqué vers 4700-4500 av. JC., ce récipient à usage alimentaire est richement décoré d’impressions réalisées avec un outil en os. Le mode de suspension, à l’aide de petites anses perforées, est original. haut -rhin 29 archéologie pour rejoindre l’ancienne mairie à Ensisheim. Entre-temps Bénédicte Viroulet, archéologue et spécialiste en céramique gallo-romaine, était venue étoffer le service en 1992. Fouilles et prospection aérienne Sierentz 2006 : après le décapage à la pelle mécanique les archéologues entrent en action. Dans une vieille grange Une situation privilégiée pour l’archéologue départemental ? «Ce service m’a permis de réaliser mon rêve et de faire de ma passion pour l’archéologie un métier, avoue M.Wolf. En ce sens, je me sens privilégié, mais le vrai gagnant est sans conteste le Haut-Rhin, dont le Conseil Général, n’a pas hésité à marquer une forte volonté de sauvegarder son patrimoine archéologique malgré une pression foncière de plus en plus forte ». Jean-Jacques Wolf oublie de raconter comment il a pris ses fonctions à l’hiver 1985/1986 dans une grange sans eau, sans chauffage, ni sanitaires… En 1989, il est obligé de quitter les lieux pour cause de transformation de la dite grange en logements. La Ville de Landser l’accueille alors dans une petite annexe de la mairie,chauffée cette fois,qu’il quitte en 1998 Le Département, au cœur du nouveau dispositif Après plusieurs années de blocage et de crise,l’archéologie a été réformée en 2003. Le nouveau dispositif laisse la part belle aux collectivités territoriales (département ou commune) en matière d’archéologie préventive aux côtés de l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives). Elles peuvent désormais réaliser tous les diagnostics prescrits par l’Etat sur leur territoire, à condition d’avoir obtenu l’agrément de l’Etat. Haut-Rhin (décembre 2004) et Bas-Rhin (août 2005) ont tous deux obtenu cet agrément et y consacrent désormais la plus grande part de leur activité. L’agrément de la future structure interdépartementale est en cours d’instruction au Ministère de la Culture. 30 haut -rhin Si les opérations de «terrain» tels diagnostics, fouilles de sauvetage ou programmées (et la rédaction des rapports correspondants) et prospection aérienne représentent la plus grosse part des actions du service, une intense activité d’étude y foisonne. Ainsi, aux côtés de l’Etat, il contribue à la réalisation de la carte archéologique de chacune des 377 communes haut-rhinoises. Il s’agit d’un inventaire informatisé des sites archéologiques connus, structuré dans un système d’informations géographiques sur le ban communal.L’équipe participe également à des colloques, à divers projets de recherche internationaux du fait des relations étroites qu’elle a su tisser avec les universités et les instituts de recherches suisses ou allemands. Enfin, elle est en contact avec un vaste réseau de bénévoles d’associations et de sociétés d’archéologie ou d’histoire, autant de relais de proximité dont l’archéologie ne saurait se passer. déroulée cet automne.Les Présidents des deux Départements ont,en effet,adopté un rapport commun destiné à préparer la création du nouveau service interdépartemental d’archéologie. Il réunira le service haut-rhinois et le tout jeune centre d’archéologie bas-rhinois créé en 2005, dans une structure unique basée à Sélestat.Objectif :mutualiser les moyens pour une meilleure efficacité. Mais au-delà, la création de cette structure marque le premier pas vers une nouvelle collaboration à l’échelle régionale et une autre manière d’appréhender notre patrimoine culturel. Une grande première en France ! Pionnière en 1985, pionnière en 2006, décidément l’archéologie départementale est une jeune fille plutôt douée… et bien loin de son image de vieille dame poussiéreuse ! Frédérique Niedergang Renseignements Conseil Général du Haut-Rhin Service d’Archéologie - 15 Place de l’église 68690 Ensisheim - Tél. 03 89 83 49 02 [email protected] Conseils aux élus Mais surtout,l’archéologie départementale est devenue un facteur incontournable de la définition des politiques d’aménagement du territoire. Elle travaille aux côtés des élus auxquels elle n’hésite pas à donner conseils et appuis logistiques lorsqu’ils sont confrontés à des fouilles archéologiques. Une information en amont peut aussi être apportée afin qu’ils puissent anticiper au maximum la réalisation des projets d’urbanisme. Enfin,en plus des cours dispensés à l’Université de Haute-Alsace par les archéologues, des séances de formation sont organisées pour les brigades vertes et personnels forestiers, publics qui, au quotidien,peuvent être confrontés à une découverte archéologique. Autant de missions qui seront, bien entendu, reprises par la future structure interdépartementale. Haut-Rhin et Bas-Rhin se marient La publication des bans du mariage s’est Sépulture mérovingienne à Eschentzwiller. événement Exposition au Conseil Général Liberté, Egalité, Handicapés du 20 mars au 7 avril 2006 Changeons notre regard sur le handicap… La nouvelle exposition présentée à Colmar pourrait être résumée dans cette phrase. En vingt-et-un panneaux, illustrés par le célèbre dessinateur Zep (l’auteur de Titeuf),Handicap international nous rappelle que les droits de l’Homme ne s’adressent pas encore à tous les hommes. Il ne tient qu’à nous de faire changer ce regard. Une belle leçon de citoyenneté pour toute la famille! Exposition : «Liberté, Egalité, Handicapés» Conseil Général du Haut-Rhin, 100 avenue d’Alsace à Colmar du 20 mars au 7 avril 2006 - Ouvert de 8h à 12h et de 14h à 18h Visites guidées pour les groupes sur rendez-vous auprès de Handicap International, Antenne du Haut-Rhin au 03 89 46 05 76 haut -rhin 31 Trois champions dans les Vosges Préparer les Jeux Olympiques dans les Vosges… On n’y croyait pas ou du moins on n’y pensait pas ! Et pourtant, c’est bien à la station du Lac Blanc que s’entraînent les trois snowboarders internationaux du club de Sainte-Marie-aux-Mines, qui avaient été présélectionnés pour les Jeux Olympiques. Avec ses pistes profilées, son tunnel et son télésiège débrayable, la station du Lac Blanc a désormais tout d’une grande ! Portrait et découverte de nos trois champions: Florine, Sylvain et Charlie. 32 haut -rhin Nom : Florine Valdenaire 23 ans Discipline : snowboard Spécialités : Slalom parallèle et géant parallèle Palmarès : Championne du monde junior 2000 et 2001 Qualifiée aux JO de Salt Lake City 2002 Championne de France 2003 Championne du monde universitaire 2005 3e aux championnats de France 2005 110 épreuves de coupe du monde Titre dont elle est la plus fière : Championne du monde Universitaire Défaut : mon exigence avec les autres et parfois avec moi-même Qualités : la rigueur Loisirs : bon nombre d'activités sportives (roller,natation,VTT, tennis ...),les puzzles Nombre fétiche : le 22, jour de ma naissance. Peu superstitieuse en général ! Aime : le chocolat,retrouver les gens que j'aime ! Déteste : les choses mal faites ou à moitié faites, le non respect des autres et de la nature, les chats ! Anecdote : je me suis cassée le bras l'an passé en enseignant le snowboard,ce qui m'a valu de nombreuses "moqueries" de la part de mes collègues Peur : le déclin écologique de notre planète et le "je m'en foutisme" de certaines populations et certaines nations Idole : Yannick Noah pour ce qu’il a accompli dans le sport,la musique,l’humanitaire et pour son charisme Rêve : voyager (la Réunion, l'Australie, la Patagonie) et pourquoi pas la lune ?? Objectifs 2006 : continuer à me faire plaisir en compétition en snowboard sport Nom : Sylvain Dufour 23 ans Discipline : snowboard Spécialités : Slalom parallèle, géant parallèle et snowboardcross Palmarès : Champion de France junior 2001 1 victoire en coupe d’Europe Vainqueur de la coupe de France 2003 8e à Landgraaf (dec 2004) et 12e à Gastein (dec 2004) en coupe du monde Qualifié aux championnats du monde 2005 Vice champion de France 2005 Titre dont vous êtes le plus fier : coupe d'Europe,2e aux championnats de France l'année passée Qualités : l'orgueil, la générosité Défauts : l'orgueil, l’égoïsme Loisirs : moto cross, golf Nombres fétiches : 19 et 17, date de naissance et chiffre vainqueur a mainte reprises Aime : l’honnêteté Déteste : les ronfleurs Anecdote : vive la glisse… Peur : perdre mon esprit d’enfant Idole : moi ! (Plus sérieusement) J’admire beaucoup de sportifs Rêve : c’était les JO Objectifs 2006 : avoir une très belle saison 2006 en coupe du monde Nom : Charlie Cosnier 26 ans Défaut : Susceptible Qualités : tolérant, objectif Discipline : snowboard Spécialités : Slalom parallèle Palmarès : Champion du monde junior 1998 et 1999 2 victoires en coupe du monde Qualifié aux JO de Salt Lake City 2002 Champion de France 2002 8e aux championnats du monde 2005 Champion de France 2005 a participé à 140 épreuves de coupe du monde Titre dont vous êtes le plus fier : ma 1ère victoire en coupe du monde en janvier 1999 Loisirs : tennis, VTT, piano Nombre fétiche : 1807 (mon code de carte de crédit!!!) Aime : la cuisine de ma maman Déteste : le cassoulet Anecdote : je fais un sport de vitesse dans lequel ce sont les Suisses les plus forts !!! Peur : avoir des regrets Idole : Pete Sampras, il était trop beau à voir jouer au tennis Rêve : avoir aucun regret à la fin de ma vie... Objectifs 2006 : finir l'hiver épanoui sur le plan sportif pour profiter de l'été ! Vous êtes Fan ? Devenez Club ! Devenez membre du Fan-Club de Sainte-Marie-aux-Mines à partir de 5€ Pour adhérer : Allez sur le site : http://www.lac-blanc.com/snowfanlacblanc ● Envoyez votre participation à l’ordre du SkiClub-Fan-Club de Sainte-Marie-aux-Mines, à l’adresse suivante : Dufour Gilles - Fan-Club - 24, rue St Louis 68160 Sainte-Marie-aux-Mines ● Ski de fond Karine Philippot, la championne ! A 27 ans, cette jeune skieuse du ski club de Ranspach est sélectionnée pour les JO de Turin. 9ème aux JO de Salt Lake City sur 15 km libre en 2002, Karine a déjà à son actif un palmarès impressionnant. Dernier titre international en date : la coupe du Monde 2005 où elle décrocha le meilleur résultat de sa carrière, en arrivant 3ème. N’oubliez pas d’indiquer vos coordonnées A l’heure où nous mettons sous presse, trois semaines avant les Jeux Olympiques de Turin, Haut-Rhin magazine souhaite bonne chance à notre championne ! haut -rhin 33 Patrick Fulgraff (Le Fer Rouge) La tradition toujours renouvelée Chez les Fulgraff, on tombe dans la marmite tout petit. Patrick qui officie aux fourneaux du Fer Rouge à Colmar a repris l’affaire de son père qui était lui-même fils d’un restaurateur de Marckolsheim venu s’installer dans la cité. Depuis trente ans, Patrick crée, innove, invente. Son dernier concept : les Ferettes, une formule qui met les grands plats de sa cuisine dans les petits ! Récit d’une épopée gastronomique inscrite dans le patrimoine du Haut-Rhin. Avec Patrick, c’est donc la troisième génération qui perpétue la tradition familiale : « Quand j’étais gosse, le restaurant c’était notre maison. On mangeait, on vivait là.La famille avait sa table à côté de celle des habitués qui venaient prendre l’apéritif tous les jours. » En 1910, le grand-père, restaurateur à Marckolsheim vient s’installer à Colmar où il achète l’Hôtel du Musée près du théâtre. C’est un bâtisseur. Il construit, il agrandit. Il équipe les 45 chambres de l’eau courante… pas courant à l’époque. Dans une maison du 16è siècle Chez Léon Fulgraff,toute l’Alsace sait trouver une cuisine de saison. Le gibier fait la renommée de la table et les voyageurs qui descendent à l’hôtel côtoient les Colmariens dans la salle à manger. De 1945 à 1970, c’est le fils de Léon, René, le père de Patrick, qui reprend l’affaire avant d’acheter le Fer Rouge, près de l’ancienne douane. Une belle maison alsacienne du 16e siècle. Quand son père prend les fourneaux de la Grand’rue en 70, Patrick a seize ans et décide d’arrêter ses études : « Mon père ne m’a pas incité à faire ce métier. Il m’a laissé le choix. Mais toute mon enfance, j’avais humé, dès cinq heures du matin, l’odeur du caramel de cuisson des viandes qui flottait déjà dans la maisonnée. Et quand j’allais lui dire bonjour avant de partir à l’école,mon père me tendait une cuillère pour que je goûte ses sauces. J’ai toujours ressenti mon père comme un homme heureux.Et avec un tel exemple mon choix s’est guidé tout seul. » De Pic à Bocuse Voilà Patrick sur les routes de France avec la chance de débuter son apprentissage chez Pic à Valence, dans une ambiance familiale. Il a en mémoire la cuisine de son père,un disciple d’Escoffier,un amoureux des plats en sauce,respectueux des traditions qui depuis l’achat du Fer Rouge ne pratique plus une cuisine d’hôtel mais de restaurant. Chez Pic, il retrouve le même souci de la rigueur, de l’ordre et du bonheur. L’apprentissage le mène ensuite au Vivarois,avenue Victor Hugo à Paris chez Claude Peyrot, un technicien d’avantgarde, puis chez Bocuse où comme tous les apprentis de France il restera subjugué par le maître :« On le craignait.C’était un meneur d’hommes qui savait s’entourer et qui avait l’incroyable talent de savoir vendre sa cuisine, son image et… soigner ses relations presse. » Rigueur et discipline 34 haut -rhin Après avoir appris la pâtisserie au Vivarois, il apprendra chez Bocuse les sauces et les poulardes en vessie, le produit-phare de Monsieur Paul. Chez Bocuse, les commis de cuisine ne rigolent pas tous les jours.C’est une école d’ordre, de discipline. C’est à ce prix qu’on s’élève, qu’on progresse. Et en trente ans, Patrick a su faire évoluer sa cuisine : « Quand j’ai repris le Fer Rouge je suis resté fidèle aux traditions familiales pendant deux ans,avant portrait d’engager la transition vers ma propre carte. Je me suis alors orienté vers des sauces plus légères,et les petits légumes. Ma génération a bénéficié d’évolutions technologiques qui nous ont beaucoup apporté. Du temps de mon père la cuisine sous vide n’existait pas.Il confectionnait ses foies gras dans des boîtes en fer cerclées.Aujourd’hui on les met sous vide. Autre exemple :on peut maintenant faire une hollandaise à la minute. » Les ferettes entrées Naturel et produits de saisons La cuisine de Patrick, c’est ses goûts personnels qu’il traduit sans souci de la mode. Il n’aime pas associer le foie gras au pain d’épices ou à la confiture de figues. Il préfère disposer à côté une purée d’artichaut émulsionnée à l’huile d’olive avec une réduction balsamique. « J’aime bien que les foies gras ne soient pas tués par un excès d’alcool. Le porto me convient bien parce qu’il n’est pas agressif par exemple. » Les goûts et les habitudes ont également évolués. Foie gras et saumon étaient des produits rares, synonymes de fête et ils se sont banalisés. « La cuisine aujourd’hui est plus libre, moins enfermée dans le carcan du classicisme. Et puis notre rapport aux aliments aussi a changé.On n’écosse plus les petits pois ! Par contre nous avons gardé le goût du naturel et du produit de saison. » Le matin, Patrick commence sa journée par les achats. Le grand frais à Colmar, les produits maraîchers sur le marché. Le Fer Rouge a son courtier en viande qui connaît les goûts du patron et lui réserve les morceaux. « Je fais un premier passage en cuisine vers 9h30 pour voir si tout est lancé, mais l’équipe connaît la philosophie du chef et sait ce qu’elle a à faire. » Originalité, qualité, nouveauté sont les trois principes de la maison. Les restaurants gastronomiques subissent depuis quelques années une diminution de la clientèle d’affaires due à la situation économique qui les oblige à innover en permanence. « Le concept des Ferettes que l’on vient de lancer est destiné à faire connaître le restaurant à une clientèle qui hésiterait à venir chez nous pensant que c’est trop luxueux pour elle. Avec les Ferettes,cette clientèle peut goûter des portions dégustation qui lui donneront une idée de notre créativité et de notre cuisine. » Les ferettes plats Les ferettes desserts Les Ferettes Les ferettes ou l’art de mettre les grands plats qui ont fait la renommée du Fer Rouge dans des petites assiettes design. A qui cela s’adresse-t-il ? A deux copines qui ont envie de papoter entre midi et deux dans un cadre chaleureux et tranquille.Un discret fond musical.La possibilité de déjeuner léger, voire végétarien. ● A un homme qui invite pour la première fois à déjeuner une femme en espérant que « plus si affinités ». En l’invitant aux ferettes, il témoigne de son bon goût. Il l’emmène dans un endroit discret et calme. Il la traite royalement sans avoir l’air de chercher à l’épater. ● ● A des hommes d’affaires pressés qui accompagneront leur assiette d’un verre de bon vin. La carte Vous pouvez bien sûr prendre une,deux ou trois assiettes !... Les ferettes entrées : Une assiette avec délice de foie gras, saumon cru mariné à la graine de fenouil et huitre aux poireaux et à la crème échalotée. Les ferettes végétariennes : Une assiette avec gourmandise de champignons des bois, gratin d’aubergines à la crème tomatée,soupe de pommes de terre aux arômes de truffe. Les ferettes desserts : Tarte aux pommes, compotée d’ananas mascarpone légère, pruneaux ivres de vin rouge. Le Fer Rouge, 52 Grand Rue à Colmar Du mardi au dimanche. haut -rhin 35 dialecte Fàsnàcht, d’ femfta Johreszitt Elsassischa Fàsnàcht ? Gìt’s dàs oder han mìr ìm Landla nìt ìmmer meh so ne Mìschung vo Karneval üssem Rhilànd (wie Köln oder Mainz), àlemànnischa Fasnet, Bàsler Fàsnàcht, oder Fasching ìm Bayrischa ? Farba nìt mankmol sogàr Nice, Venedig, Rio uf uns àb ? Fìndet me nìt Umzeeg mìt Guggamüsik,Kenigina,Prìnzpaarla,Sambatanzer, Màskabaal, Sìtzunga mìt kabarettàrtiga Dàrbietunga ? «Frauenrecht»,wie’s bi unsera Nochber heißt, wìrd bi uns dur dr Bibalafritig ersetzt. Dr 11.11 àm 11 Ühr 11 D’Ereffnung vo dr Karnevalzitt àm nàrrischa Tèrmin vom 11.11.um 11 Ühr 11 ìsch e Erfìndung vom 19. Johrhundert. Me müess wìssa às die Zàhl 11 àls nàrrisch àglüeckt wìrd, wie se d’Zeh Gottesgebota eberschrìttet, àber d’Zàhl vo de zwälf Aposchtel nìt erreicht.Drgega Fasnet un Fasching sìn scho zwälf johrhundertlàng zwescha Drèikenig un Aschamìttwuch igranzt. Dàs beditet às, dur dàs às Oschtera beweeglig ìsch, d’Fàsnàchtszitt gràd so güat 28 wie 63 Tag kà düüra. Un do reda mìr vo dr Herrafàsnàcht, dènn d’Bürafàsnàcht, o àlta Fàsnàcht gnennt, kummt drno èrscht rìchtig ìn Schwung. Dr «schmutzig Dunschtig» S ditscha Wort «Fastnacht» bezeichnet dr Oba vor dr Fàschtazitt,doch meischtens fàngt dr gànz Hàllodrio àm «Schmutzig Dunschtig» à, wie me ìm Bàdischa sajt,schmutzig ìm Sìnn vo fattig.Vor’m vierzig tàglànga Fàschta,düet me rìchtig feist assa.No brücht me sìch nìt wundra àss Fàsnàchtskiechla, Nonnapfertzla un Schankala untrènnbàr vo dara Perioda sìn. Wenn ìm Elsàss d’cavalcades pràktisch ìmmer àm e Sunntig stàttfìnda, ìsch ana àm Rhi speziell àm «Rosenmontag» dr Dèifel loos.«Am Rosenmontag bin ich geboren, bis Aschermittwoch bin ich verloren !» «Morgastreich» D’Basler Fàsnàcht geht èrscht e Wucha 36 haut -rhin speeter los. Am Mantig nonem Aschamìttwuch fànge ìn Bàsel «die drey scheenschte Däg» mìtem Morgastreich à. Fàscht hundertàuisig wunderfìtziga Züeschàuier wann jed Johr dàs Erreignis erlaba. Punkt vieri z’Morga wara àlla Liechter gläscht. «Morgenstreich, vorwärts, marsch !» rieft dr Tambourmajor,un scho geht dr «Charivari» loos. Gruppa, mìt verruckta, gspangschtiga, melancholischa un wìtziga Gschtàlta, Cliqua,mìt Trummla un Pfiffla,gehn ìhr Wag bis es Zitt ìsch fer d’obligàtorischa Mahlsuppa un d’Zewalawaia. ’S Puppi verbrènna ’S And vo dr Fàsnàcht ìsch vilmol mìt Fiir verbunda.’S Lumpapuppi,wo d’Boosheit symbolisiert,wìrd dur’s Dorf gfiert, àklàgt fer veràntwortlig vo àllem Leid wo uf d’Menscha ku ìsch ìm vergàngena Johr, un si Tod ìn de Flàmma kàt eim nur àns Haxaverbrènna ìm Mìtte- làlter erìnnera. Dr Symbol vom Fiir, wo Dunkelheit un Kälte vom Wìnter furtjàgt, befìndet sìch o, uf beida Sitta vom Rhi,bim Schiibaschlàga,wo brènnenda Holzschiiba mìt Hàselnußstànga bargàb ìns Tàl gschleudert wara. Dr Sinn vo dr Fastnacht ìsch, we gsait, voll mìt dr Fàschtazitt verbunda. Un eigentlig därftigt nur dajenig Fàsnàcht fiira, wo hìntenoh fàschtet un sìch uf Oschtera rìschtet... Un wie saller gsajt hàt : «Liaber eimol ìm Johr nàrrisch se, às’s gànza Johr verruckt.» Yves Bisch Nonnapfertzla : des pets de nonne Schankala : (des petites cuisses) des beignets de carnaval E Zewalawaia : une tarte à l’oignon brènnenda Holzschiiba : des petits disques en bois enflammés territoires Une rubrique de Pascal Herrscher Le Logelbach Ce n’est ni une commune, ni un quartier puisque partagé entre Colmar,Ingersheim et Wintzenheim. Le Logelbach n’en possède pas moins une très forte identité et ses habitants ont en commun un solide sentiment d’appartenance à une communauté. haut -rhin 37 La première zone industrielle de Colmar Les établissements Haussmann vers 1826 Logelbach s’est développé à l’emplacement d’un ancien village dénommé Durrenlogheim mentionné dès le milieu du 8e siècle et détruit pendant la guerre de 30 ans. Dès la fin du Moyen Age, de nombreux petits établissements de caractère artisanal, tels que des foulonneries, des tanneries, des moulins à blé ou à garance… s’installent sur les rives du Logelbach pour en utiliser le courant. Par la suite, quelques expériences plus ambitieuses voient le jour, entre autres la création d’une poudrerie royale. C’est l’installation de la fabrique de toiles imprimées des frères Haussmann en 1775 et de la filature de coton d’Antoine Herzog (1818) qui marque le début d’une véritable industrialisation dans la région colmarienne. hangars de machines en dents de scie, les maisonnettes de la cité ouvrière et surtout les deux énormes bâtisses qui avaient servi au séchage des étoffes, des indiennes.» Tomi Ungerer A la guerre comme à la guerre Dessins et souvenirs d’enfance La nuée bleue “ Un charme qui n’était pas du goût des cigognes ” «Pour des raisons pécuniaires, ma mère vint s’installer au Logelbach, banlieue industrielle de Colmar. Les deux filatures Haussmann et Herzog établies au début de l’ère industrielle donnaient à cette agglomération un charme qui n’était pas du goût des cigognes, et où le folklore alsacien était inexistant.Les parcs et les grandes villas des barons de l’industrie semblaient mettre en valeur les cheminées,les 38 haut -rhin L’équipe sportive féminine des établissements Haussmann La guerre de l’eau n’aura pas lieu Le Mulhbach, dont un tronçon seulement a pris le nom de Logelbach, prend sa source dans la Fecht en amont de Turckheim. Les premiers documents qui le mentionnent datent du 13e siècle. Son aménagement est très certainement plus ancien et a été entrepris pour alimenter la cité colmarienne en eau.S’agitil d’un cours d’eau artificiel ou d’un bras de la Fecht ? La question est d’importance car si le cours d’eau est artificiel, il est la propriété de la ville de Colmar.Au contraire, si c’est un bras de la Fecht, c’est une propriété publique. Mais comme il n’existe aucun document fiable à ce sujet,la question n’a jamais été véritablement tranchée. Ce qui, tout au long des siècles, a été l’origine de multiples conflits d’usage. Une guerre de l’eau qui n’aura toutefois plus lieu. Le développement de nouvelles sources d’énergie ont entraîné l’abandon progressif des rives du Logelbach. Et le canal qui, il y a quelques décennies encore,était au cœur de la vie de tout un quartier,n’apparaît plus aujourd’hui aux yeux de ses riverains que comme un cours d’eau dégradé. Le Logelbach territoires Entrepreneur et philanthrope Grande figure du textile haut-rhinois, Antoine Herzog fils est à l’origine de la première concentration industrielle verticale du grand Est de la France. De la production de l’énergie à celle de la matière première, Herzog maîtrisait toutes les étapes Antoine Herzog fils de la filature et du tissage du coton. Esprit 1816-1892 visionnaire et prospectif, il a construit sur les modèles britanniques des usines sans étage,à éclairage zénithal qui offraient d’excellentes conditions de travail mais surtout permettaient les rendements les plus élevés ! Pendant la guerre de Cessession qui bouleverse le marché du coton, il achète en Algérie et au Sénégal de vastes propriétés pour y cultiver l’indispensable matière première. Antoine Herzog fait également construire une cité ouvrière, un hôpital,des écoles,crée une caisse de maladie, de secours et de retraite pour ses ouvriers et est un des premiers,dès 1864, à ramener la durée quotidienne de travail de 12 à 11 heures sans diminuer les salaires. Des usines sans étage, à éclairage zénithal sur les modèles britanniques. Ancienne villa du directeur des établissements Herzog, aujourd’hui occupée par l’école Steiner Fournisseur de sa majesté C’est incontestablement une place à part que la manufacture Haussmann occupe dans le paysage de l’industrie textile hautrhinoise. De par sa situation en plaine tout d’abord alors que ses concurrents se cantonnent dans les vallées vosgiennes, du fait de l’origine locale et allemande de ses capitaux aussi et de son indépendance à l’égard des grandes compagnies helvético-mulhousiennes,mais plus que tout du fait de sa quête obstinée de la plus haute qualité. Dès leur création, les établissements Haussmann mènent en effet une politique de salaires élevés afin d’attirer la main-d’œuvre la plus qualifiée. Et de fait, l’entreprise compte dans ses rangs les artistes peintres, les graveurs et les imprimeurs les plus remarquables de l’époque, qui portèrent haut et loin la réputation de la manufacture. Le succès des indiennes de l’entreprise du Logelbach était tel que les plus nobles dames du royaume les portaient dont la reine Marie-Antoinette, et que les trois quarts de la production partaient à l’étranger notamment en Allemagne et dans les pays baltes et slaves. Du coton des îles Viti et du Pérou Maisons d’ouvriers des établissements Herzog «La fabrication des filés de tous les numéros de finesse implique l’emploi de cotons de toutes qualités, de toutes provenances… Il y a des cotons de longue soie de la Géorgie,de l’Algérie,des îles Viti et Taïti,du Pérou et de l’Inde française :ce sont les plus beaux, ceux qui servent pour les filés fins. Il y en a de l’Egypte,de l’Amérique Centrale, de la Louisiane : ce sont ceux qui servent pour les sortes moyennes et ordinaires. Il y en a de l’Inde anglaise : les omras, les broachs, employés pour les articles communs et les gros numéros.» Charles Grad L’Alsace, le pays et ses habitants Hachette 1889 Dites-le avec des fleurs Les artistes dessinateurs étaient les incontestables aristocrates des ouvriers du textile. Leurs appointements annuels pouvaient s’élever à 6 000 livres alors que ceux d’un manœuvre qualifié ne dépassaient guère les 500 livres. Formé au dessin floral à Paris,JeanGeorges Hirn,père du grand savant et gendre de JeanMichel Haussmann cofondateur des établissements du même nom, contribua grandement à la réputation de la manufacture du Logelbach en étant à l’origine de nombreuses et admirables créations. haut -rhin 39 territoires La chapelle Herzog Elle attire le regard car nul ne s’attend à trouver une église en grès rose des Vosges, fine et élancée,de style néoclassique en plein cœur du Logelbach. Ca t h o l i q u e s pra t i q u a n t s, alors que tous les autres patrons du textile alsacien sont issus de grandes familles protestantes, les Herzog ont voulu doter le Logelbach d’un joyau. Ils confièrent sa réalisation à l’architecte parisien Van Soolen qui s’inspira de la chapelle Saint-Louis,dite Sainte Chapelle,à Paris. Les deux clochetons ont été détruits pendant la seconde guerre mondiale. La chapelle Herzog par Hansi qui au début de sa carrière était dessinateur aux établissements Herzog Maison éclusière Maison ouvrière Haussmann. Le clocheton servait à appeler les ouvriers au travail. Ils ont fait le mur Dans la crypte de la chapelle Herzog La ville de Wintzenheim souhaite créer une association pour la sauvegarde de la chapelle Herzog et lance un appel à toutes les bonnes volontés Pour tout renseignement Mairie de Wintzenheim, tél. 03 89 27 94 94 - M. Buhler 40 haut -rhin La famille Herzog résidait sur les hauteurs d’Ingersheim,au lieu-dit Letzenberg.Leur villa ainsi que la très belle chapelle décorée par le peintre Henner ont été détruites. Subsiste toujours par contre le très beau mur crénelé, bâti par les ouvriers des établissements Herzog en période de chômage technique. Autrement dit lorsque le débit du Logelbach était insuffisant pour produire l’énergie nécessaire à l’alimentation des machines à tisser et à filer. Le Seigneur des anneaux «Son front puissant,agrandi par une calvitie précoce que dissimulait une perruque,donnait à physionomie un caractère étrange qu’accentuait une singulière difficulté d’élocution. Sa conversation était saccadée,pénible.Mais la plume à la main, il prenait sa revanche et écrivait de main de maître ces ouvrages qui étonnaient le monde savant». Et pourtant, Gustave Adolphe Hirn, petit-fils de Jean-Michel Haussmann et cousin du célèbre Préfet de Paris, fut un savant pratiquement autodidacte. Cet homme qui a abordé les plus hautes spéculations de la science a débuté sa carrière comme chimiste coloriste dans l’entreprise familiale. Cette activité est à l’origine de ses premières découvertes scientifiques.Sa curiosité est sans limite. Hirn s’intéresse autant à la chimie qu’à la physique ou aux mathématiques. Ses découvertes sont fondamentales dans le domaine de la thermodynamique, de la chimie du pétrole et même des techniques de forage qu’il expérimente lui-même au Logelbach. Roentgen et Becquerel, en découvrant le phénomène de la radioactivité,viennent confirmer ses intuitions géniales sur l’origine de la chaleur solaire. Même Saturne attire son attention dont il démontre que les anneaux ne sont pas solides mais plutôt liquides ou gazeux. concours Rallye Alsace-Vosges Ville d’Epinal Passez une journée au cœur de la course ! Pour vivre un moment inoubliable, participez à ce concours en répondant à nos cinq questions. 1er prix 4e prix Une journée au cœur du rallye pour 2 personnes Le livre de Sébastien Loeb «Trajectoire gagnante» dédicacé par le champion Invités VIP,vous passerez la journée du samedi 6 mai sur le rallye. Entièrement pris en charge depuis le petit déjeuner jusqu’au dîner vous le vivrez de l’intérieur. Un bus vous conduira sur tous les points chauds de l’étape. Au programme : les spéciales, une visite commentée du parc d’assistance, des rencontres au parc de regroupement, les explications des mécanos et des pilotes… du 5e au 10e prix e 2 prix Un baptême rallye en voiture “000” sur une ou deux spéciales A la place du copilote vous empruntez un parcours chronométré en voiture ouvreuse. Accrochez votre ceinture ! 3e prix Un collector de plaques du rallye Alsace-Vosges Une plaque du rallye Alsace-Vosges 2006 et un tee-shirt ASACAR Tous les gagnants se verront également remettre une montre du Conseil Général. Le rallye Alsace-Vosges - Ville d’Epinal, organisé par l’Association Sportive de l’Automobile Club d’Alsace et du Rhin (ASACAR) est la 2e manche du championnat de France. Le 22 mars à 14 h, un tirage au sort public départagera les gagnants (hall d’accueil du Conseil Général). Les résultats seront publiés dans notre prochain numéro. Question 1 Question 5 Quel est le champion du monde des rallyes 2005 ? A Carlos Sainz B Marcus Grönholm C Sébastien Loeb Le classement « toutes catégories confondues » s’appelle le classement : A Scratch B Velcro C WRC Question 2 Quel constructeur a remporté le championnat du monde des rallyes en 2005 ? A Peugeot B Citroën C Ford Question 3 Qui a gagné le rallye Alsace-Vosges l’année dernière ? A Nicolas Bernardi B Didier Auriol C Ari Vatanen Question 4 Les voitures participant à ce rallye doivent obligatoirement être immatriculées. A Vrai B Faux C Cela dépend des catégories Pour participer indiquez sur une carte postale : - le numéro de la question et la lettre correspondant à votre réponse - votre nom, prénom et adresse complète Envoyez vos réponses avant le 20 mars minuit (le cachet de la Poste faisant foi) sur carte postale uniquement à : Concours Rallye Alsace-Vosges Conseil Général du Haut-Rhin 100 Avenue d’Alsace BP 20351 68006 Colmar Cedex ou déposez votre carte postale au Conseil Général Une seule réponse est autorisée par personne. haut -rhin 41 Tribune d’expression des groupes politiques de l’Assemblée Départementale Conformément à l’article 9 de la loi 2002-276 Groupe majoritaire Synergie 68 VIGILANTS ET ATTENTIFS Elus du groupe majoritaire UMP - UDF Indépendants de droite, nous avons préparé le budget 2006 avec soin. Ce budget de rigueur, nous devons l’exécuter avec minutie et dans un souci de qualité. Des constats à rappeler - une explosion des sommes consacrées à l’action sociale, due en grande partie à la 1ère loi de décentralisation. - des missions assumées et réussies : les collèges, le soutien à l’économie, l’aide aux communes et aux associations. - une fiscalité maîtrisée, puisque la moyenne de l’augmentation sur 10 ans est de 3,20 % par an, y compris les 9 % votés pour 2006. Dans le Haut-Rhin, nous avons les taux parmi les moins élevés de France : 62ème pour la taxe professionnelle, 79ème pour la taxe d’habitation et 92ème pour la taxe foncière. Groupe des élus socialistes et républicains 9%, telle est l’augmentation des impôts locaux votée par la majorité du Conseil Général lors de l’examen du budget 2006. Malheureusement, cet effort des HautRhinois ne viendra financer ni services nouveaux, ni améliorations significatives de notre cadre de vie. Car ces impôts Groupe Alsace d’Abord Le mouvement politique qui rassemble les forces régionalistes, européennes et identitaires d’Alsace. Retrouvez nous sur : www.alsacedabord.org www.cchaton.com Tél. 03 88 02 01 00 Christian Chaton 42 haut -rhin -l’endettement par habitant est inférieur à la moyenne nationale. L’Etat fixe les règles La 1ère loi de décentralisation voulue par la gauche a coûté cher aux départements, du fait notamment du transfert de l’action sociale. Ces 10 dernières années (gauche et droite confondues), les départements ont perdu une grande partie de leur autonomie fiscale : suppression de la vignette et réforme de la taxe professionnelle. Mais c’est difficile pour les départements qui n’ont pas reçu les compensations nécessaires. De nouvelles lois sont venues alourdir le budget des départements, notamment celle de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) et celle réformant les services d’incendie et de secours, avec la départementalisation des sapeurs-pompiers. Ces lois sont bonnes, plus efficaces et plus justes, car elles permettent une gestion locale par les acteurs eux-mêmes. Mais les compensations financières ont été insuffisantes. Avec les nouvelles lois de décentralisation, de nouvelles compétences et donc de nouvelles charges sont transférées de l’Etat aux départements. Ne faites pas ce que je fais … Pour les compensations anciennes, l’Etat est un mauvais payeur : reste dû pour 2004 au Département du Haut-Rhin 5,6 millions d’euros. Pour 2005, le Conseil Général a avancé 12,7 millions d’euros que l’Etat n’a toujours pas payé. Si n’importe quel contribuable se permettait cela, il serait puni. Nous sommes vigilants, et nous faisons les comptes. L’Etat paiera, cela est sûr. En attendant, nous devons assurer pour que personne dans le département ne soit lésé. C’est pour cela que nous sommes vigilants, attentifs et inventifs. Charles Buttner - Guy Daessle - Francis Demuth Jean-Paul Diringer - Dominique Dirrig - Francis Flury Pierre Gsell - Michel Habig - Alphonse Hartmann Brigitte Klinkert - Jean-Louis Lorrain - Bernard Notter - Marc Schittly - Jean Schuster - Eric Straumann - Frédéric Striby - Roland Wagner - Daniel Weber - Charles Wilhelm - Rémy With. supplémentaires ont pour but unique de compenser les transferts de charges considérables opérés par le gouvernement en direction des collectivités et tout particulièrement du Conseil Général. C’est donc des charges que l’Etat abandonne aux collectivités et que celles-ci, déjà financièrement étranglées dans un contexte économique difficile, n’ont pas d’autre choix que de transformer en impôts. En votant contre le budget, le groupe socialiste a voulu montrer son opposition forte à cette manière de faire, imposée depuis Paris. Pour éviter l’implosion à terme, nous exhortons la majorité à recentrer plus encore l’action du Conseil Général sur les obligations légales. Groupe Ecologie et solidarité et Groupe Indépendant nos actions et projets - par le respect de l’égale dignité de tout homme, - par la solidarité avec les plus démunis, - par la préservation de notre milieu de VIE. Après les vœux multiples et généreux, agissons ensemble pour que les paroles deviennent REALITE. Construisons UN MONDE PLUS HUMAIN où LIBERTE, EGALITE ET FRATERNITE s’incarnent dans Etienne Bannwarth - Gilbert Buttazzoni - Pierre Freyburger - Michel Habib - Hubert Miehe - Jo Spiegel Pierre Schmitt - Henri Stoll - François Tacquard Jean-Luc Reitzer Les vœux du Président Le 13 janvier dernier, le Président Charles Buttner a présenté ses vœux de bonne année 2006 aux maires, élus et personnalités politiques du Haut-Rhin, réunis pour l’occasion au Parc des Expositions de Mulhouse. Plus de 1 000 personnalités ont assisté à la soirée Au programme de la soirée, l’ensemble instrumental « Ecomusic d’Alsace », dirigé par Astrid Jund et François Denais, et pour l’occasion par quatre chefs d’orchestre invités en formation au Conseil Départemental pour la Musique et la Culture de Haute Alsace (CDMC). Retrouvez le discours du Président sur : www.cg68.fr haut-rhin magazine, le magazine du Conseil Général du Haut-Rhin N°7 Février 2006 ISSN 1772-3361 - Dépôt légal 1e trimestre 2005 - Tiré à 326 000 exemplaires Editeur : Conseil Général du Haut-Rhin Directeur de la publication : Charles Buttner Directeur de la communication : Didier Fléaux Adjoint au Directeur : Jean-Pierre Schmitt Rédaction : Bérengère Béhotas, Pascal Herrscher, Catherine Robet Responsable technique et artistique : Isabelle Diaz Photographies : Edith Marbach, sauf mention contraire - Photo couverture : Christophe Meyer Illustrations : Christophe Bruntz (p.29,39) - Jean-Paul Lieby (p.36) Secrétariat : Sylvie Klee - Direction de la communication : 03 89 30 60 70 Photogravure : Impressions Graphiques Impression : Groupe Imprimerie Nationale Distribution : Groupement La Poste Prochain numéro avril Conseil Général du Haut-Rhin 100 avenue d’Alsace - BP 20351 68006 Colmar Cedex Tél. 03 89 30 68 68 Site Internet : www.cg68.fr Accueil du public du lundi au vendredi de 8 h à 12 h et de 14 h à 18 h haut -rhin 43 Conception service communication du Conseil Général du Haut-Rhin - Photo E. Marbach - Illustration Caro - ADEME Ensemble, nettoyons la nature