espagnol - Le Portail du Collège Stanislas
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ESPAGNOL Introduction Ces documents d’accompagnement s’efforcent tout d’abord de marquer la continuité avec le Programme et les Documents d’accompagnement de la classe de 6e : c’est pourquoi, outre les citations du programme des deux classes du cycle central (en italiques dans le texte), on trouvera de nombreuses références au Programme et aux Documents d’accompagnement, classe de 6e (également en italique) que les professeurs sont invités à relire dans leur totalité. Ils s’organisent en deux grandes parties : – La première précise et complète les Documents d’accompagnement, classe de 6e : elle traite des faits de langue, de la mise en œuvre du programme grammatical et du programme lexical, de la pratique raisonnée de la langue, de la compréhension, des interventions du professeur, de l’évaluation, des technologies nouvelles. Ces chapitres sont illustrés par des exemples tirés de la seconde partie. – La seconde partie propose des exemples concrets d’exploitation de documents de toute nature pour entraîner les élèves aux quatre compétences. Sont donnés pour chacun de ces documents des exemples de travail personnel et des exercices d’évaluation. Les différents exemples proposés indiquent des démarches variées, en fonction d’objectifs identifiés, tant il est vrai, d’une part, que chaque document contient en lui-même son propre «programme d’exploitation», et que, d’autre part, la variété des publics d’élèves et des conditions matérielles de travail interdisent toute démarche uniforme, mécanique ou répétitive. Autant que la variété des documents utilisés, la variété des démarches d’exploitation des documents est indispensable si l’on veut soutenir et renouveler l’intérêt : il serait en effet irréaliste de prétendre à l’uniformité pédagogique, inévitable sour- Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e ce d’ennui et d’échec. Il n’est pas d’enseignement vivant sans souplesse d’adaptation. (Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e). Ainsi, dans telle classe composée d’élèves lents et mal à l’aise avec le texte écrit, le professeur invite les élèves à procéder à un travail écrit de repérage préalable à la prise de parole (Cf. III-A. El dentista et III-C. Un rescate) ; dans telle autre classe composée d’élèves qui comprennent mal un message oral, il pose des questions précises qui focalisent l’écoute (Cf. II-A. Llamada telefónica urgente et II-B. Los cocodrilos asaltan un pueblo) : mais ces mêmes documents peuvent être abordés d’une autre façon avec des élèves plus rapides, plus motivés, etc. Il doit donc être clair que d’autres approches de ces mêmes documents sont légitimes lorsque le profil des élèves les justifie. C’est dire que les démarches proposées ici ne sont pas les seules et uniques façons d’aborder ces documents. Dans tous les cas, il s’agit de se mettre à la portée des élèves, non à leur niveau. «C’est au professeur qu’il revient d’opérer les choix didactiques et pédagogiques les plus judicieux en fonction de la classe destinataire. Il énoncera, explicitera et rappellera chaque fois que cela sera nécessaire les règles de travail : l’élève doit savoir ce qu’on attend de lui et comment y parvenir afin de pouvoir progresser.» (Cf. Programmes du cycle central, présentation). On trouvera, à la fin de chaque exemple, des propositions pour le travail personnel des élèves, élaborées en fonction des objectifs définis et du niveau de compétences des élèves. Ces propositions ont toutes un point commun : elles incluent la mémorisation. On se reportera aux Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 54. Espagnol 13 PREMIÈRE PARTIE I. Faits de langue II. Compréhension IV. Évaluation formative, évaluation sommative III. Les interventions du professeur V. Technologies nouvelles I - Faits de langue A. Lexique et structures morpho-syntaxiques La distinction lexique, morphologie, syntaxe est une distinction purement opératoire : la langue est «une». Pour comprendre et s’exprimer, tant à l’oral qu’à l’écrit, on a besoin de mots, de pronoms, de verbes, de conjonctions de coordination et de subordination, etc. C’est dire clairement qu’il n’y a pas de hiérarchie des faits de langue ; si l’apprentissage des conjugaisons ou les emplois des subjonctifs sont indispensables pour comprendre et s’exprimer en espagnol, leur acquisition et leur maîtrise progressives ne doivent pas se faire au détriment de celles du lexique et de la morphologie. Pour prendre un exemple précis, savoir dire tardo mucho en ir al colegio, ou a la maestra le dan miedo los alumnos est tout aussi important que maîtriser quiero que vayas ou quizás tengan miedo, ou como si fuera. On trouvera dans les différents bilans des illustrations concrètes de ce propos. C’est pourquoi on veillera à la mémorisation régulière des faits de langue employés en classe, lexique compris. Cf. Présentation, programmes du cycle central «On continuera à entraîner les élèves à la mémorisation d’énoncés courts, comptines, chansons, poèmes ; on fera également mémoriser les expressions idiomatiques, le lexique et les formes grammaticales de la leçon du jour reliés au sens du ou des documents…» «Comme en classe de 6e, la grammaire est pratiquée de façon concrète et active… L’énumération ci-dessous n’est pas liée à une progression et ne constitue pas un cadre limitatif, restrictif ou systématique.» Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 49 «Les faits de langue - vocabulaire, expressions idiomatiques, formes morpho-syntaxiques - doivent apparaître dans des situations hispaniques et hispano-américaines qui les produisent et les expliquent…» Cf. ibidem «Il importe de faire prendre conscience à l’élève du fait qu’une langue ne se parle pas au moyen de mots isolés mais à l’aide d’énoncés organisés en “actes de parole”, c’est-àdire porteurs d’une signification susceptible de provoquer une réaction chez un interlocuteur, de plus en plus complexes au fil du temps.» Cf. Programme grammatical «On poursuit l’apprentissage de la conjugaison des verbes réguliers et irréguliers aux modes et aux temps les plus couramment employés.» Le relevé - non exhaustif - qui suit indique les faits de langue traités dans les exemples donnés dans la seconde partie. Les renvois permettent de mieux saisir la façon dont doivent être traités le programme grammatical et le programme lexical. Cf. Programme grammatical L’apprentissage des conjugaisons et emploi des temps Présent de l’indicatif : I.A, I.B, II.B Présent des verbes à diphtongue : III.E, V.B.5 Imparfait : III.D, V.C.1, V.C.2 Conjugaison et emploi du passé simple : I.C, II.B, III.C Conjugaison et emploi du passé composé : I.A, II.A, II.B Conjugaison et emploi du futur d’hypothèse : I.B, III.E, IV.B, V.B.2 Conjugaison et emploi du conditionnel : IV.B, III.D (ser, estar, llamar, decir, hacer, tener) Impératif et défense : I.A, I.B, III.B, III.E Il va de soi que les règles de formation des temps doivent être 14 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Cette mémorisation trouve sa justification par le réemploi immédiat ou différé des faits de langue sur lesquels elle porte (Cf. V.A et B). B. Programme grammatical et lexical 1. Mise en œuvre du programme grammatical Espagnol apprises. Les conjonctions Les emplois de ser ser + chiffre, quantitatifs : I.A, III.A ser + adjectifs : I.A, V.B, V.C.1 et 2 ser + substantif : I.A, I.B, I.C ser + participe passé : II.B Le passif exprimé par la voie active : II.B L’exploitation des documents proposée dans la deuxième partie indique la façon de les faire employer. Les emplois de estar estar juntos, aparte, solo, estar en, con, alrededor de : I.A, I.B estar mejor, bien, mal : III.A, III.E Ir + adjectifs : III.B, IV.B Les aspects de l’action estar + gérondif : I.B ir + gérondif : III.A, IV.C, V.C.2 seguir + gérondif : III.E venir + gérondif : V.B.5 Les adverbes formation : III.C adverbes de lieu : I.C, III.C La négation, place de la négation no… sino : I.A, I.B ; sólo : I.A, I.C nadie, nada, no bien : III.A ; Ya no : V.B.3, V.B.5 L’article emploi de el de, la de, lo + adjectif : IV.B, V.B.3, V.B.4 Les adjectifs et pronoms démonstratifs I.A, III.A, II.B, IV.B Le régime des verbes ilusionarle a uno, importarle a uno, contentarse con, compadecerle a uno, corresponderle a, soñar con, creer en, pasarse : III.A, IV.B, V.C.1 La construction de l’infinitif conviene, es posible / imposible, resulta difícil + infinitif, proponer : III.B et E, V.C.2, III.E, IV.A L’obligation personnelle et impersonnelle : III.B, III.C, III.E La subordonnée complétive aconsejar que + subjonctif : III.C conseguir que + subjonctif : II.B pedir que, decir que + subjonctif : III.E prohibir que, tener prohibido que + subjonctif : V.C.1 La subordination : Cause : I.A, III.A, III.B (pues, porque, por eso…) But : I.A, II.A, III.A, III.B, IV.C (para, para que) Concession : IV.A, V.C.2 (aunque, a pesar de que) Temps : III.C, III.E (cuando, mientras) Condition (potentiel et irréels) : I.A, III.B Si + imparfait de l’indicatif : cuando, ya que : III.D Conséquence (tanto/a, tantos/as… que) : I.B, IV.A La concordance des temps (simple réemploi, assimilation) : I.C, V.C.3 Les pronoms relatifs : I.A et B, V.B.2 et 3 Les pronoms interrogatifs : I.A et B, II.A, III.A, C et D, IV.C 2. Mise en œuvre du programme lexical Les pronoms exclamatifs : III.A, IV.A et B, V.B.4 et 5 Les documents donnés en exemple abordent les domaines suivants : milieu naturel et humain (Andalousie, Castille, Andes, etc.), école, métiers, occupations, loisirs, repas, saisons, voyages, vie affective et expression des sentiments. Les adjectifs et pronoms démonstratifs : I.C, III.C et E, IV.B Les pronoms personnels, leurs emplois Objet : I.A Attribut le : I.A, III.A Contigo : III.E Emphase, insistance : ella, ellos, yo, soy yo, tú, él : I.A, I.B, II.A, III.E Substitution du possessif : III.A Le tutoiement, le vouvoiement : II.A, III.B «On veillera néanmoins à ce que les élèves sachent reconnaître et employer une série d’expressions usuelles indispensables à la communication en espagnol (par exemple, constructions avec dar, darse, llevar, hacer, hacerse, poner, ponerse, volver, volverse, echar, echarse...).» Les adjectifs et pronoms possessifs su (son, sa, leur, votre), nuestro/a : I.B, V.C.2 el suyo, la suya, la nuestra : III.D, V.C.1 ; ser suyo : V.C.2 On trouvera, en situation : dar clase, dar miedo, da igual, dar lo mismo, darse prisa, llevar vestidos limpios, llevar tiempo + gérondif, volverse loco, poner (atención), ponerse (nervioso). Les adjectifs et pronoms indéfinis Algo + adjectif, alguno/a : I.A, I.B Equivalents de «on» : 1ère personne du pluriel : I.B 3ème personne du pluriel : I.C, III.A, III.C se + verbe : IV.B Inutile d’insister sur la fréquence en espagnol de ces expressions : dar miedo est infiniment plus fréquent que tener miedo, da igual plus fréquent que no es importante. L’emploi de ces expressions doit être, par exemple, relié aux constructions de gustarle a uno, ilusionarle a uno, importarle a uno. Les prépositions : I.A, B et C, II.A, III.B, V.B.1, 2 et 3 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Cf. Programme lexical Le lexique abordé en classe - mots et expressions - doit être régulièrement mémorisé. Espagnol 15 C. Pratique raisonnée de la langue Cf. Programme du cycle central, pratique raisonnée de la langue «Elle porte sur les points qui figurent au programme de chacune des classes du cycle central. À partir d’exemples tirés des textes étudiés, on entraînera les élèves à comparer une expression à d’autres de sens équivalent, à induire une règle à partir d’exemples, à retrouver en mémoire ou dans un texte d’autres applications.» Il ne s’agit pas ici de faire des cours théoriques de grammaire. La pratique raisonnée de la langue vise à accroître les compétences de compréhension et d’expression des élèves ; elle contribue à approfondir leur formation intellectuelle en leur faisant découvrir une certaine logique de la langue. 1. Observation, déduction On se reportera aux exemples donnés en III.A, III.B, III.C. Les exercices de relevés peuvent et doivent donner lieu à des mises au point (règles de formation de temps, emploi des adjectifs avec ser ou estar, emploi des pronoms, etc.). 2. Traduction ponctuelle • Traduction des formules propres à l’espagnol ; par exemple : I.C : El oso gangoso, el buscón del ratón… Ou III.B : Viajar a dedo, las chicas lo tenéis bastante fácil. • La traduction peut être un recours utile pour fixer certains emplois ou certaines constructions, par exemple : • I.B : le possessif su : ici, leur ; • I.A : La primera clase de la maestra : da su primera clase, le da miedo à confronter le cas échéant avec dar una vuelta, dar gusto en traduisant. • Construction de l’infinitif : Ibidem : Le da miedo ver a tantos alumnos : traduction mot à mot. • III.B : Viajar a dedo : Conviene tener en cuenta algunos detalles : français précis et correct de courts passages choisis pour leur intérêt linguistique et leur rapport au sens général des textes préalablement étudiés en classe.» NB : On se reportera à ce qui est dit en II. sur la place du français dans la compréhension : la traduction ne saurait tenir lieu d’entraînement à la compréhension. Elle n’intervient qu’à partir du moment où le document est globalement compris. Il s’agit ici de rendre les élèves sensibles au passage d’une langue à l’autre. La traduction montre parfois des écarts significatifs d’une manière d’être, de sentir, d’une philosophie de l’existence : ainsi l’exemple donné en V.A Dessin (Rousseau, Pestalozzi…) : la traduction correcte de La letra con sangre entra est en français : «On n’apprend rien sans peine». Il va sans dire que c’est un équivalent bien approximatif. Un mot à mot «l’instruction, le savoir entre avec, par le sang» est plus imagé et fait apparaître toute une philosophie de l’éducation (châtiments corporels en usage il n’y a pas si longtemps, et pas seulement en Espagne !). Elle peut susciter de nombreuses réactions à partir de la situation évoquée dans le document. Il s’agit donc de montrer aux élèves que les correspondances d’une langue à l’autre ne sont pas systématiques. Un mot ne correspond pas exactement à son équivalent dans l’autre langue. Lorsque l’on traduit, le mot à mot, qui est parfois juste du point de vue du sens, ne l’est que rarement du point de vue de l’expression. Exemple 1 Andando tarda diez minutos en llegar al trabajo (Cambio 16, 1993) Rien de bien difficile dans cette phrase ; un mot à mot est aisé : Tarda : le français dit également il tarde. andando : en marchant en llegar : à arriver, pour arriver (en ne se traduit pas systématiquement par «dans», ou «en») al trabajo : au travail Ce mot à mot n’a, en français, guère de sens, ou plutôt, aucun français ne s’exprimera ainsi. Il faut connaître la tournure tardar + en ou + gérondif : mettre du temps à, pour. Cette tournure doit être mémorisée ainsi que sa traduction. L’ infinitif ver, tener en cuenta, fonctionne en espagnol comme un sujet (voir les élèves lui fait peur). • III.E : Conversación telefónica : Soy yo : c’est moi ; accord du verbe (un petit exercice est possible d’une personne à l’autre). On obtient : «il met dix minutes pour arriver au travail en marchant». Plus couramment : il met dix minutes à pied pour arriver au travail. • Ibidem, différence pedir ≠ preguntar : le pregunta si está enamorada de él / le pide acordarse de él / que se acuerde : demander si, demander de. Cuesta 14 millones de pesetas, incluida una plaza de garaje Ces exercices constituent des références, des points d’ancrage de savoir-faire ; ils servent donc utilement à la pratique de l’oral, lorsqu’il s’agit, par exemple, de corriger les fautes. Il s’agit d’une proposition participe en espagnol (participe passé et substantif, le participe précédant toujours le substantif et s’accordant en genre et en nombre). Exemple 2 Mot à mot : «Cela coûte 14 millions de pesetas, incluse une place de garage» : formulation compréhensible. «En classe de 4e, on entraînera les élèves à traduire dans un Plusieurs traductions sont possibles et il est intéressant de les faire chercher : – y compris … – une place de garage comprise. – avec une place de garage. 16 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e 3. Entraînement à la traduction (classe de 4e) Cf. Programme du cycle central, I.2.2 Espagnol Exemple 3 : place des mots, emphase Las chicas lo tenéis bastante fácil (III.B Viajar a dedo) Mot à mot : les filles, vous l’avez assez facile. Mais : – il faut identifier par le contexte le référent de lo : viajar a dedo ; – faire trouver en espagnol un équivalent : es, resulta bastante fácil viajar a dedo para las chicas. Mais cette formulation n’est qu’un équivalent ; elle énonce une généralité, alors que la formulation à traduire s’adresse aux filles en les tutoyant ; – c’est ce tutoiement qu’il faut rendre ainsi que la place de l’allocutaire : las chicas en tête de phrase : Pour vous, les filles, c’est assez facile. l’espagnol expriment la possession. Bien conduit, ce travail contribue à la correction et à l’authenticité de l’expression, tant en espagnol qu’en français. Exemple 5 : Traduction du pronom personnel et du possessif Guárdate tu dinero (E. Mendoza) Garde ton argent ou garde donc ton argent n’ont pas la même force qu’en espagnol. Le contexte influe également : Ton argent, garde-le donc (mépris). Range, garde ton argent (conseil de prudence). Exemple 4 : Traduction d’hispanismes (pronoms personnels) Exemple 6 : fonctions des pronoms Me quito los anteojos y me coloco el gorro (A. Fuguet) La possession Mot à mot : je m’ôte les lunettes et je me mets le béret. Le verbe pronominal ponerse a En espagnol, c’est le pronom personnel qui exprime la possession lorsqu’elle se rapporte aux parties du corps, aux vêtements, à l’alimentation (Cf. me bebo una cerveza). Mais la difficulté tient également à la traduction de pasear : se promener. Le français courant dit : je retire mes lunettes et je mets mon béret. La traduction permet de réfléchir à la façon dont le français et Me pongo la bufanda y me pongo a pasear «Je me mets à me promener» est à éviter car incorrect. Il faut donc ne pas traduire le second me pongo : je mets mon écharpe et je vais me promener. II - Compréhension Il est évident que les élèves ne peuvent s’exprimer que s’ils comprennent au moins globalement la lettre d’un message écrit ou oral. Cette première compréhension est affinée progressivement, par exemple lors de la relecture et du commentaire paragraphe par paragraphe, ou d’auditions successives. La compréhension peut aussi être préparée ou, selon les classes, constituer un travail en soi. On se reportera aux exemples donnés en I.A, II., III.A et III.B de la 2ème partie. B. Place des enregistrements, de la lecture magistrale, du mime A. Compréhension et réemploi – I.A La primera clase de la maestra : lecture expressive, mimée, Cf. I.1 rodear, seca la garganta, dar una palmada… Les faits de langue, parce qu’ils sont mémorisés régulièrement, sont autant de repères pour les élèves dans le travail de compréhension qu’on leur demande de fournir, qu’il s’agisse d’enregistrements ou de textes écrits. C’est, entre autres, la raison pour laquelle est souligné, dans les Programmes du cycle central, le fait que «les compétences de compréhension des élèves dépassent souvent leurs compétences d’expression.» – I.C El oso gangoso : intonation dans la répétition (attente du mot, d’une expression récurrente). On se reportera aux exemples concrets donnés en V. Progression et réemploi. Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 50 Les uns et les autres contribuent à l’éducation de l’oreille. Leur qualité détermine pour une large part la première compréhension, par exemple : – II.A Llamada telefónica urgente : intonation des questions de la détective, réponses angoissées de Alberto. – III.A El dentista : Ajá. 1. Entraînement à la lecture expressive Ceci implique que l’on ait recours à des documents de nature variée, suffisamment nombreux pour que les élèves puissent développer progressivement leurs compétences de compréhension et d’expression. On vient de le voir : la première lecture expressive doit être le fait du professeur. De la qualité de sa lecture dépendent déjà, pour une grande part, la compréhension générale et une lecture expressive correcte des élèves une fois le texte commenté. Moins on étudie de documents, moins on développe ces compétences. • Elle intervient une fois le texte ou le paragraphe expliqué et commenté, faute de quoi elle n’est qu’un déchiffrage, Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol 17 maladroit et fautif, puisqu’on lit sans comprendre ce qu’on articule, et dangereux, car on déforme l’oreille de ceux qui écoutent. La compréhension de ces formes est indispensable à leur réemploi. • Elle permet de récapituler et de fixer la compréhension du passage qui vient d’être expliqué et, en fin de cours, du texte en son entier. 2. Lexique • L’entraînement à la lecture à haute voix consiste à lier prononciation, accentuation et intonation, à l’imitation d’un modèle : enregistrement par des hispanophones, lecture du professeur, unité de sens par unité de sens, voire phrase à phrase si nécessaire. «Il faut rappeler ici l’importance du lexique pour pouvoir d’abord comprendre une langue étrangère, voire se faire comprendre dans cette langue : c’est en effet d’abord par les mots que passe la compréhension d’un énoncé oral ou l’expression d’un besoin, d’une urgence...» • Cet entraînement doit être régulier. Il conditionne également la compréhension de l’oral et l’expression orale : c’est parce qu’il est entraîné à prononcer et à accentuer correctement que l’élève comprend mieux et acquiert de l’aisance pour s’exprimer à l’oral. C’est pourquoi la lecture expressive requiert constance et vigilance de la part du professeur lorsqu’il s’agit d’y entraîner les élèves. C. Élucider «Rendre clair, faire comprendre ce qui est obscur, tirer au clair en trouvant la raison de ce qui était incompréhensible». (Définition du Trésor de la langue française, XIXe et XXe siècles). Cette définition rappelle que les difficultés de compréhension d’un message peuvent surgir du lexique, du contexte (références culturelles), de son origine (accent et intonation), et des structures morpho-syntaxiques. 1. Formes morpho-syntaxiques Elles sont souvent omises dans le travail d’élucidation. Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 54 «Le travail d’élucidation ne consiste pas seulement à éclairer le sens des mots nouveaux, mais aussi à vérifier que telle ou telle forme est bien comprise : inversion d’un sujet, référent d’un pronom, sujet d’un verbe - problème des 1ères et 3e personnes de l’imparfait -, identification d’une forme verbale, tournures elliptiques, etc. La classe est associée à ce travail chaque fois qu’il s’agit de formes linguistiques déjà employées, et, progressivement, chaque fois que le contexte permet de comprendre le sens par inférence.» Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 54 3. Utilisation des notes de marge La plupart des manuels donnent en marge des traductions ou des équivalences qui assurent une première compréhension du texte : il est important de le signaler aux élèves, voire, selon la nature des textes ou avec certaines classes, de ménager quelques minutes pour leur laisser le temps de consulter ces notes ou les consulter avec eux. Il peut d’ailleurs être utile de les compléter. La traduction d’un mot n’en assure pas toujours la bonne compréhension : Cf. mal agüero (I.B Tres niños…), candelabro (III.D Ser rico de verdad), cachazudo, calaña, (V.C.1 Las brujas). 4. Recours à la traduction Il est évident que les élèves, naturellement, essaient de traduire ce qu’ils lisent ou entendent. Cette tendance, qui nuit à l’autonomie langagière en langue étrangère, doit être canalisée. Il est clair que si l’on traduit tout, l’élève ne fera aucun effort pour essayer de comprendre. Ceci veut dire, entre autres, qu’il n’apprendra jamais à utiliser le contexte pour déduire le sens : Cf. I.A La primera clase de la maestra, Sólo dice : sentaos permet de comprendre no encuentra palabra ; ou III.A El dentista : ¿Tardará mucho? Tengo que trabajar, la douleur expliquant la question… Cf. I.1 Compétences de compréhension orale et écrite «… On aura recours à des énoncés variés, oraux et écrits, de plus en plus longs et de plus en plus complexes dans une langue actuelle et authentique... On entraînera tout particulièrement les élèves à : Cf. I.A La primera clase de la maestra : la rodean. – repérer mots, groupes de mots, expressions idiomatiques, éléments expressifs du discours, articulateurs du discours... qui concourent à éclairer le sens général… ; Le pronom personnel la peut poser difficulté : certains élèves peuvent ne pas en comprendre le référent (renvoi au titre) : il faut donc s’assurer que le référent est bien identifié. – s’appuyer sur les indices (intonation, ponctuation, lexique, contexte...) qui permettent de déduire le sens des éléments inconnus…» Cf. I.A Su casa : la bonne compréhension du possessif n’est pas du tout évidente ; une traduction s’impose (leur au singulier, qu’il ne faut pas hésiter à écrire au tableau, tant les élèves ont tendance à l’orthographier au pluriel). Cf. ibidem : Ellos se miran y callan : référent de «ellos», traduction du mot (eux ≠ ils). Demander aux élèves ce qu’ils ne comprennent pas lorsque l’on aborde un document écrit et traduire systématiquement va, de toute évidence, à l’encontre de l’objectif poursuivi : il est au contraire très important de les convaincre qu’ils ont compris certains éléments, même si le professeur sait que tout n’est pas clair. 18 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol S’il est indispensable que certains mots soient compris - ce sont en général ceux que les manuels traduisent en marge ; Cf. Cuervo dans le poème de Machado, I.B -, d’autres peuvent parfaitement l’être grâce au contexte ou grâce à une lecture expressive, mimée ; Cf. Ajá III.A El dentista ou seca la garganta, Cf. I.A La primera clase de la maestra. Il est essentiel d’entraîner les élèves à cette compréhension par inférence. Cf. Programme du cycle central : I.1 Compétences de compréhension orale et écrite «… On tiendra compte du fait que les compétences de compréhension des élèves dépassent souvent leurs compétences d’expression.» À cet égard, il est très important d’exploiter les premières interventions en faisant justifier les bonnes remarques, celles qui témoignent d’une première compréhension satisfaisante : lo veo cuando dice, afirma…, relecture du texte qui permet à ceux qui avaient mal compris d’éclaircir ce qui, dans un premier temps, était obscur. Ceci implique des mises au point immédiates en cas d’erreur d’interprétation. Cf. Programme du cycle central : I.2.1 Expression orale «On continuera d’entraîner les élèves à : – participer à la vie de la classe en espagnol par des interventions construites : – montrer qu’on a compris, dire qu’on n’a pas compris ; – demander que l’on répète, demander des explications, de l’aide ou la proposer aux autres : … desde luego, claro que, por lo visto, se trata de, eso me recuerda, haga el favor de repetir, ¡ayúdame!, puedo añadir que, ¿qué significa...?, etc.» En revanche, il est clair qu’un certain nombre de mots et d’expressions, de formes morpho-syntaxiques doivent être parfaitement compris, donc accompagnés de leur traduction, par exemple : – les conjonctions de coordination et de subordination (l’emploi de certaines d’entre elles pose d’ailleurs problème aux élèves) : sens de ya que, aunque + indicatif, + subjonctif, puesto que… – I.C El oso gangoso : les formules du récit, de la chronologie : primero, luego, por fin, así las cosas, no bien, hasta que un día, etc. On se reportera à I.2 Programme grammatical, pratique raisonnée de la langue. III - Les interventions du professeur A. La langue du professeur C’est d’abord la langue du professeur que les élèves vont entendre et essayer de comprendre : la qualité de la prononciation et de l’élocution, l’intonation, le débit et le rythme, l’authenticité de son expression vont déterminer pour une large part et la compréhension et l’expression de ses élèves ; elle joue un rôle déterminant dans les exercices de lecture expressive. Elle doit donc être modélisante, ce qui signifie qu’elle doit être correcte et exempte des gallicismes que la proximité de l’espagnol et du français entraîne souvent. 1. Consignes usuelles Dès les premières heures de cours, le professeur s’exprime en espagnol et habitue les élèves à comprendre ce qu’il dit : il s’agit d’instaurer la compréhension du langage qui régule les activités de la classe (on se reportera aux Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 50). Dès les premières heures de cours donc, l’élève est amené : – à exécuter des ordres, à entendre des conseils : abrid el cuaderno, cierra la ventana, ven a la pizarra, escríbelo, dilo mejor, estáte quieto, date prisa, a callar, para el lunes, el jueves, tendréis que… No te preocupes, lo vamos a aclarar Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e juntos, tenemos tiempo, tiempo hay, etc. – à répondre à des questions : ¿entendiste? ¿Oís lo que acaba de decir…? ¿Se lo puedes repetir? – Il est également familiarisé avec des mots et des expressions aussi fréquents que : es lunes, estamos a martes, diez de octubre, ¡Niño! Pero ¿qué estás haciendo? ¡Escucha! ¡Poned atención! ¡Hijo mío!, ¡Hombre!, ¡Qué va! ¡Eso sí que no!, ¡Venga ya! Está bien, Vale, ¡Ya está bien!, ¡Ni hablar!, etc. Toutes ces interventions sont modélisantes et contribuent à l’apprentissage du programme grammatical (Cf. tutoiement ou vouvoiement, les impératifs, la défense, estar + adjectif, se lo, etc.). Elles sont d’un usage fréquent, presque toujours «en décalage» avec le français qui interfère souvent à ce niveau, par exemple : – tiempo tenemos : absence de l’article – para el jueves : emploi de l’article – différence oír ≠ entender – lexique : sens de hijo, niño (lorsque l’on s’adresse à un adolescent), ¡hombre ! (adressé à une femme), emploi de darse (prisa), poner (atención), etc. La reprise par les élèves de ces expressions n’est évidemment pas immédiate ou spontanée ; mais l’emploi de ces mots et de ces formes par le professeur est à lui seul un entraînement à la compréhension. Espagnol 19 2. Authenticité de l’expression On se reportera aux quelques exemples donnés en : I.A : la rodean au lieu «hay» ou de la tournure calquée sur le français está rodeada… III.B : esta noche ocurrió : aquella noche ocurrió III.E : está enamorado también : le corresponde ; le dice adiós : se despide V.C.2 : les ilusionaban los juegos por la noche… plutôt que jugaban Ni l’emploi de la tournure active, ni celui de ces hispanismes ne sont spontanés. On se reportera à ce qui est dit sur les textes dans les Documents d’accompagnement, classe de 6e, pages 51 et 53 et aux exemples donnés en I.A.1 et I.A.2. B. Les sollicitations du professeur Le professeur doit avant tout inviter les élèves à s’exprimer. C’est en adoptant certaines conduites que le professeur les motive et leur permet de participer activement et avec plaisir, de découvrir des possibilités et des vérités qu’ils portent en eux. Ni mobiliser la parole, ni se taire : il s’agit de trouver un équilibre. Le professeur oriente la prise de parole de façon à éviter l’éparpillement ou le silence, le temps étant compté ; mais ses interventions doivent prendre différentes formes pour être adaptées à chaque situation et donc être efficaces. 1. Solliciter l’initiative Cf. I.2.1 Expression orale «On continuera d’entraîner les élèves à : – participer à la vie de la classe en espagnol par des interventions construites ; • montrer qu’on a compris, dire qu’on n’a pas compris ; • demander que l’on répète, demander des explications, de l’aide ou la proposer aux autres : no entiendo, desde luego, claro que, por lo visto, se trata de, eso me recuerda, haga el favor de repetir, ¡ayúdame!, puedo añadir que, ¿qué significa...?, etc. ; – proposer une intervention sans attendre d’être sollicités ; – prendre la parole dans des interventions construites : sujet, verbe, compléments ; – exprimer à l’aide de l’acquis lexical et grammatical et en tenant compte, le cas échéant, des indices culturels repérés, ce qu’on a compris d’un énoncé, d’un document iconographique ou sonore…» Il est essentiel d’entraîner les élèves à prendre la parole sans attendre les questions du professeur. C’est pourquoi ils doivent savoir ce que le professeur attend d’eux, notamment lors de la première phase de l’étude d’un document : dire ce que l’on comprend, ce que l’on voit, pense, ressent, etc. (Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 50). 20 Espagnol Les interventions des élèves, en début de cours, doivent être écoutées, contrôlées, c’est-à-dire justifiées et mises au point : elles sont presque toujours pertinentes, à des degrés divers certes. C’est à partir de ces interventions que peut se construire le dialogue, même si parfois la façon d’aborder le document n’est pas celle prévue par le professeur. Le professeur fait justifier ce qui est avancé par la relecture du document, écarte ou fait écarter les réponses erronées : une mimique, une remarque exprimant l’étonnement ou la désapprobation suffisent souvent. En tout état de cause, une mise au point immédiate et brève s’impose face à toute erreur d’interprétation, de façon à éviter la confusion et une perte de temps. ¿Por qué lo dices? ¿Dónde lo ves? ¿Qué detalles (del texto/de la foto) te permiten decirlo? Léelos, indícalos, etc. Il n’hésite pas à fournir les relateurs qui permettent de développer les interventions. On se reportera aux exemples donnés en I.A et I.B. 2. Questions ouvertes, questions fermées Un questionnement systématique lors des activités orales démobilise les élèves et conforte la passivité ; les élèves sont réduits au rôle de répondeurs sans jamais pouvoir s’exprimer librement. Le recours exclusif au questionnement n’est pas adapté à la vie de la classe. Les questions fermées sont celles auxquelles on répond d’un mot puisqu’il n’y a qu’une réponse possible, celles auxquelles on répond par oui ou par non ; ce qui contraint inévitablement le professeur à poser une autre question, etc. Les questions ouvertes permettent à plusieurs élèves d’intervenir puisque plusieurs réponses sont possibles. Elles peuvent désorienter les élèves et ne pas les aider suffisamment, par exemple : ¿Qué me decís de este personaje? ou, en III.E : ¿Qué experimenta la protagonista, Laura?, qui implique déjà un savoir-faire linguistique complexe. Tout dépend du degré d’entraînement, de la rapidité ou de la lenteur des élèves. Ceci ne signifie pas, au contraire, qu’il faille bannir toute question : il s’agit de prendre conscience qu’il faut moduler et varier la nature des sollicitations en fonction de l’objectif poursuivi. 3. Variété des sollicitations • La question précise peut servir : – en règle générale, à faire émettre une précision ; – à faire rechercher le référent d’un pronom, relever un sujet inversé ou non apparent, rétablir l’ordre des mots d’une phrase complexe, etc. ; – à écarter les erreurs de compréhension : ¿Quién está hablando? ¿A quién se dirige ahora?, etc. • La relecture qui souligne les mots-clés par une intonation plus marquée, expressive : Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e – Repite seca la garganta, seca la imaginación para… – No dice : «hay 56 alumnos» sino 56 alumnos la rodean (geste) : ¿y eso? ¿qué nos indica? (I.A). – A este dentista no le importa nada el dolor del cliente… se ve claramente cuando… (Cf. III.A). – Nos enteramos de que Julio está enamorado por… cuando… – Nos podemos preguntar por qué insiste diciendo un cuervo de negras alas (I.B). – En cambio Laura no se compromete… lo vemos cuando… • L’invitation à relire tel mot, telle construction, telle expression : au lieu de ¿Qué sentimientos experimenta Julio ? 4. Corrections, enrichissement (par réemploi) Habéis notado lo que le dice : Tú me estás volviendo loco ? O sea… (III.E) Bien entendu, le professeur fait appel à la classe pour corriger, fournir le lexique chaque fois que cela est possible. ¿Os habéis fijado en Ya nieva la nieve nueva sobre la nieve? (V.B.5) (Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 54) En focalisant sur ces mots, on déclenche une réflexion qui permet d’obtenir des réactions plus nombreuses. Cette relecture est plus efficace car elle invite les élèves à relire le texte et les aide à fixer l’attention sur ce qu’ils lisent : mots, expressions, intonation, effets phoniques, etc. Une correction non reprise est le plus souvent inefficace. • L’emploi des amorces : selon le niveau de la classe, la complexité du document, le registre lexical concerné, le professeur peut prendre en charge une partie du travail de commentaire sous forme d’amorces qui fournissent l’implicite que les élèves auraient du mal à trouver seuls, faute de le percevoir et/ou de disposer des moyens de l’exprimer. Le travail consiste alors pour les élèves à justifier ce que le professeur avance, par exemple : – Es una escena familiar, apacible, corriente en los pueblos, pueblecitos : se ve cuando… (Cf. I.B). Le professeur doit intervenir chaque fois que l’expression est non seulement fautive, mais pauvre, maladroite, gallicisante (prégnance du français) : – Par renvoi au texte, par exemple III.B : es necesario de… On fait relire le texte conviene apearse : dilo así… – En réactivant ce qui a été employé et mémorisé : Eso se puede decir mejor : ¿os acordáis de cómo, de lo que decía…, de cómo lo dijimos…? – En fournissant le mot juste, la formulation précise pour exprimer ce qui n’était qu’à l’état d’intuition chez l’élève, ou qui ne fait pas partie de son vocabulaire. On se reportera à ce qui est dit des amorces et aux exemples I.B, III.B, IV.A. IV - Évaluation formative, évaluation sommative A. Évaluation formative Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 57 «– l’évaluation formative : elle implique des modalités d’évaluations qui favorisent les progrès accomplis par l’élève dans la durée au lieu de définir son “niveau“ par une note. Ceci implique : – que la réussite n’est pas forcément liée à un “sans-faute” ; – que tout effort doit être valorisé : qu’il s’agisse de la prise de parole, de la mémorisation, de la tenue du cahier ; – que tout progrès est également valorisé.» Il est essentiel de formuler des objectifs en fonction du programme officiel qui sert de référence au travail de la classe. Il s’agit de concevoir des exercices variés destinés à évaluer régulièrement les savoirs et les savoir-faire. C’est dire que chaque heure de cours doit donner lieu à des consignes de travail, écrit et oral, précises et claires, réalistes, incluant la mémorisation. On communiquera à la classe les objectifs et les critères de nota- Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e tion de façon à ce que le travail demandé soit clair pour tous les élèves. C’est la meilleure façon de les responsabiliser en leur faisant prendre conscience de leurs progrès et de leurs faiblesses. Cette démarche permet au professeur de poser des diagnostics et de concevoir des activités qui permettent de remédier aux carences. Ainsi, il est important de varier les modalités du «contrôle» traditionnel du début du cours : par exemple, de donner la parole à ceux qui n’ont rien dit au cours précédent ; on peut également interroger nominativement les élèves. Le contrôle ne porte pas obligatoirement sur la totalité du travail effectué et il est important de distinguer s’il porte sur le document lui-même, sur le commentaire qui en a été fait, ou sur les deux. On se reportera aux exemples donnés en I.A.2 (Évaluation de la récitation) et aux exemples d’évaluation suggérés en I.C, III.C, IV.A, V.A. Il s’avère souvent bénéfique d’associer les élèves aux modalités d’évaluation : repérage des fautes récurrentes de chacun, «contrat» individuel pour leur erradication, choix individuel des fautes à corriger avec liste de priorités, etc. Espagnol 21 B. Évaluation sommative et elle implique que tous les outils utiles à la révision soient utilisés : livre, précis grammatical, cahier, etc. On se reportera aux exemples donnés en V.A et V.C. Elle intervient à la fin d’un travail effectué sur plusieurs séquences : ceci ne signifie pas que les élèves soient interrogés sur la totalité des documents étudiés. Intégrée à la progression, elle constitue aussi une aide à l’apprentissage. – Elle conduit l’élève à prendre conscience des objectifs poursuivis de façon plus globale que l’évaluation formative. – Elle permet de faire des bilans réguliers de ce qui a été fixé – Elle contribue à définir de façon plus précise les compétences de chacun (qu’il s’agisse des compétences d’expression orale ou écrite, de compréhension orale ou écrite). L’élève peut ainsi se situer par rapport aux autres (Cf. II.A Compréhension de l’oral ; III.A Compréhension de l’écrit). V - Technologies nouvelles Leur introduction dans les classes d’espagnol est effective depuis une dizaine d’années : la vidéo - reportages, publicités, séquences de films - est de plus en plus utilisée comme support de la compréhension et de l’expression orale. Ces documents mettent les élèves en contact avec des réalités du monde hispanique, permettent d’introduire dans les classes l’indispensable variété des supports, stimulent et renouvellent l’intérêt lorsque leur exploitation est réfléchie et bien conduite. La confrontation avec des documents télévisés en langue étrangère, par exemple, représente des moments de vérité dans l’auto-évaluation des acquis linguistiques. Ces documents n’excluent pas, bien au contraire, l’écrit : ils le complètent. On se reportera à l’exemple IV.C, séquence tirée de El espíritu de la colmena de V. Erice. Quant aux outils informatiques (logiciels destinés à l’apprentissage d’un fait de langue, logiciels «ouverts», traitement de texte pour l’expression écrite, Cédérom, etc.), ils peuvent contribuer à l’initiation de l’élève à un travail semi-autonome ; par exemple, après avoir relevé à l’issue d’une évaluation des carences communes à plusieurs élèves, le professeur propose des exercices adaptés à ces carences : il observe les démarches mises en œuvre par les élèves, les aide à surmonter les difficultés, répond à leurs attentes. Compte tenu du temps disponible, de la maturité des élèves, ces documents doivent être relativement courts - 30 secondes à 2 minutes - et leur exploitation doit éviter toute technicité rebutante : il ne s’agit pas de faire des élèves des spécialistes de l’image ou de l’analyse filmique, mais bien de les entraîner à comprendre le message, à cerner l’implicite tout en leur faisant découvrir des mentalités, des ambiances, des références culturelles différentes. S’il dispose de logiciels adaptés, ou de logiciels «ouverts», d’un espace-langues, le professeur incite les élèves à les utiliser «en libre-service», hors de la classe, pour approfondir leurs connaissances, pour résoudre un problème, pour revoir certaines notions de façon plus ludique, pour travailler tout simplement textes et documents à un rythme personnel à travers les activités spécifiques que permet maintenant la technique informatique : repérages linguistiques, tests de clausure, affichage de texte sur image, auto-audition, etc. 22 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol DEUXIÈME PARTIE I. Le document authentique et l’expression orale III. Exemples d’entraînement à la compréhension de l’écrit II. Exemples d’entraînement à la IV. Exemples de commentaires d’images compréhension de l’oral V. Réemploi et progression I - Le document authentique et l’expression orale Cf. I. Présentation «Les élèves disposant à ce niveau d’un certain acquis, ne consentiront les efforts nécessaires que s’ils ont le sentiment de progresser dans leurs compétences de compréhension et d’expression : le plaisir de comprendre et de s’exprimer, lié à la découverte de réalités nouvelles est, pour des adolescents, une motivation déterminante. C’est pourquoi il est important de les impliquer dans des situations de communication qui les motivent et les incitent à communiquer en leur proposant des documents de qualité et de toute nature adaptés à leur maturité.» Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 49 «Afin d’obtenir des échanges, il sélectionne des textes, des images, des enregistrements sonores et audiovisuels offrant des situations simples, concrètes, vivantes fournies par les réalités du monde hispanique. Dans la pratique, les faits de langue - vocabulaire, expressions idiomatiques, formes morpho-syntaxiques - doivent apparaître dans des situations hispaniques et hispano-américaines qui les produisent, les expliquent et en justifient l’emploi.» Cf. ibidem, page 51 «Par rapport aux documents de toute nature employés pour enseigner les langues vivantes, le texte authentique, non fabriqué à des fins strictement didactiques, est un document privilégié car il est à la fois : – un exemple linguistique (aucun professeur ne peut ici avoir la prétention d’être en tout point exemplaire) ; capacités langagières des élèves, tant en espagnol qu’en français. A. La primera clase de la maestra Cincuenta y seis alumnos la rodean, cincuenta y seis alumnos aguardan sus palabras y ella, seca la garganta, seca la imaginación, no encuentra palabra. Sólo dice «Sentaos». Y empieza a pasar por entre las mesas. Esto le calma los nervios y le permite observar sin ser observada por las miradas de los alumnos. De pronto, ¡zas!, una piedra rompe el cristal de la ventana y cae sobre la mesa. Los chicos gritan : – ¡Es Timoteo! – ¡Es Timoteo! – ¡Timoteo, Timoteo! Timoteo ha dicho que iba a apedrear la escuela. Todos gritan, se acercan a las ventanas, abren una puerta. Una ráfaga de aire puro entra por la puerta abierta. Irene respira hondo. La piedra rompe también su indecisión. Da una palmada. Los chicos callan. Ahora parece que ni ella ni ellos tienen ganas de trabajar. – ¿Qué os parece si hoy, que hace sol, nos vamos a trabajar y jugar a la orilla del río? Dolores Medio, Diario de una maestra – un témoignage d’un hispanophone…» Les deux exemples suivants montrent l’importance du choix de documents authentiques qui, parce qu’ils offrent des situations complexes, permettent de susciter la prise de parole en mettant en jeu les qualités d’observation, l’expérience personnelle et la sensibilité des élèves. Leur utilisation en classe d’espagnol permet d’éveiller et de soutenir l’intérêt - on ne communique pas si l’on n’a rien à dire - et contribue à enrichir les Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Cf. I-2.1 Expression orale «On entraînera plus particulièrement l’élève à : – s’approprier la langue d’un énoncé écrit ou oral pour rendre compte de faits, de situations, d’idées essentiels ; – réagir à de nouvelles situations en réutilisant des mots et expressions connus, en ayant recours aussi à des procédés de compensation : périphrase, substitution, équivalences, etc. Espagnol 23 On continuera d’entraîner les élèves à : – proposer une intervention sans attendre d’être sollicité ; – prendre la parole dans des interventions construites : sujet, verbe, compléments…» Le texte présente une situation relativement familière aux élèves. Il s’agit ici d’une institutrice débutante, quelque peu angoissée et démunie face à une classe surchargée : les apports linguistiques à mettre en œuvre découlent de cette simple présentation. On invite les élèves dans un premier temps à dire ce qu’ils ont compris. Ce travail selon le niveau de la classe porte sur la totalité du texte ou peut être scindé en deux parties : – Du début à… sin ser observada por la mirada de los alumnos ; – De De pronto… à la fin. hypothèse et condition, etc. Ainsi, l’élève peut-il parvenir à dépasser le niveau du simple constat pour dégager une interprétation motivée, à porter une appréciation ou un jugement justifié et argumenté…» Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 53 «… l’emploi de ces mots de liaison, de ces articulateurs du langage indispensables à l’expression construite de la pensée est rarement spontané, soit parce que ces mots ne font pas partie du vocabulaire actif des élèves, soit parce qu’ils en ignorent le sens : l’étude de l’espagnol doit aussi concourir à l’enrichissement de l’expression, y compris en français, car il est clair qu’il ne faut pas attendre de tous les élèves que cet emploi soit spontané, notamment de ceux qui sont en difficulté.» La lecture expressive par le professeur : intonation (notamment sur la répétition de Timoteo : joie, crainte, expectative, etc.), gestes, mimes (le professeur élucide da una palmada en frappant dans ses mains) détermine pour une large part les réactions des élèves. Il revient au professeur d’entraîner à utiliser ces mots simples mais essentiels à l’expression discursive (les apports du professeur sont en gras). 1. Du début à… sin ser observada por la mirada de los alumnos – Si el autor repite 56… es para… manifestar que son muchos los alumnos de esta clase… Les premières réactions sont, en général, des constats : – Hay muchos alumnos… – Es la primera clase de la maestra… – Tiene miedo la maestra… – La maestra no dice nada, no habla… – Sólo dice : sentaos. Cette première compréhension est rendue possible par un travail précédent portant sur des situations de classe : elle passe par des mots (importance du lexique) - alumno/a, maestro/a, sentaos, primera clase, déjà employés, connus, oubliés par certains, retenus par d’autres, que l’on va réemployer dans un contexte différent de celui où ils ont été découverts. Bien entendu, le professeur veille à ce que ces interventions soient structurées (sujet + verbe + complément). C’est à partir de ces différentes interventions que le travail sur la langue s’effectue. II est en effet essentiel de tirer parti de ces interventions : c’est à partir de ces éléments de compréhension, certes imparfaits et fragmentaires mais presque tous pertinents du point de vue de la compréhension qu’il convient de développer un certain nombre de savoir-faire. NB : Il est clair que tout ce qui suit ne sera pas employé intégralement ni à l’identique. Certaines expressions ne seront employées que par le professeur. Cf. I-2.1. Expression orale «On entraînera les élèves à : – produire des énoncés plus complexes en ayant recours, notamment, aux articulations logiques du langage : coordination, comparaison, opposition, cause, but, conséquence, 24 Espagnol – Hay muchos alumnos en esta clase mientras que en la nuestra… somos… sólo somos… (travail sur ser + chiffre, reprise de sólo…) – La maestra no dice nada porque / pues… es su primera clase… da su primera clase… empieza a dar clase… también… porque son muchos alumnos para una joven maestra, etc. (emploi de ser suivi d’un quantitatif, place de la négation, apport par le professeur de dar clase). – Sólo dice «sentaos» : esto (como) lo suelen decir todos los maestros al principio de la clase… (réemploi de sólo, de esto, emploi ou réemploi de soler, etc.) – Si insiste diciendo seca la imaginación, seca la garganta es que… (réemploi immédiat de la formulation si… es que, si… es para) (= ser + quantitatifs ; emploi de es que, es para) NB : Ce travail ne peut être fructueux, c’est-à-dire laisser des traces, que si le professeur entraîne à la reprise de la phrase en entier, même et surtout lorsque les interventions sont fragmentaires : si le professeur demande : ¿por qué no habla la maestra al principio ? et que la réponse est : «porque es la primera clase», il importe de tout faire reprendre : la maestra no habla / no puede hablar al principio por que da, es su primera clase. Le texte, modèle de langue : la rodean, no encuentra palabra – Le professeur reprend : Pongan atención : el texto no dice «hay cincuenta y seis»/«Hay muchos alumnos/sino… Cincuenta y seis alumnos la rodean…» NB : – Le pronom personnel la peut poser difficulté : certains élèves peuvent ne pas en comprendre le référent (renvoi au titre)… : il faut donc s’assurer que le référent est bien identifié. – Il est probable que les élèves ne comprennent pas rodear ; un geste peut en éclairer le sens, ou même une traduction : 56 alumnos la rodean indica que la maestra está… en el centro, en medio de… es casi prisionera de los alumnos… la tie- Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e nen prisionera los alumnos, no puede escapar, huir, se siente acosada (acculée que l’on explique en français si nécessaire), cercada por…, etc. (= ser, estar, pronom personnel objet, et réfléchi) Se siente tan acosada por los alumnos que…, la impresionan, la cohiben tanto que tiene… reprise de seca la imaginación, seca la garganta (= tan… que, tanto… que). – La formulation «no habla / no puede hablar / no dice nada» peut et doit être confrontée au texte : soit le professeur prend en charge ce travail et dit : «el texto dice no encuentra palabra : no es lo mismo», soit il demande aux élèves de chercher dans le texte l’expression ; il vérifie la compréhension de «encontrar» : No sabe qué decir… / no encuentra palabra porque le dan miedo los alumnos… Sólo dice / la única palabra que encuentra es sentaos : todos los maestros lo dicen… suelen decirlo al principio de la clase… (Cf. supra) – Et/ou : La maestra no dice nada / no puede hablar, es verdad pero el texto dice no encuentra palabra : en general, los maestros son los que hablan primero, suelen hablar al principio de la clase para… son los que indican a los alumnos lo que deben hacer, lo que van a estudiar, etc. A ella en cambio la impresionan tanto, le dan miedo los alumnos, le dan tanto miedo los alumnos que… Lo vemos cuando… : reprise du texte «seca la imaginación, seca la Bilan (1ère – Réemploi de estar suivi d’une préposition, ser suivi d’un chiffre – Réemploi (ou emploi) du personnel objet la, lo, attribut le, ella – La négation, sólo Apports linguistiques induits par la situation fournis par le professeur – Emploi en espagnol de la tournure active (le français a garganta…», etc. Possibilités de prolonger, de reprendre immédiatement ce qui vient d’être employé (découvert ou repris de cours antérieurs) : y si no encuentra palabra es que… tiene miedo (enrichissement le dan miedo los alumnos ou le da miedo ver a 56 alumnos, a tantos alumnos, etc.). NB : Ces interventions, réactions, idées, ne seront pas toutes obtenues, pas plus qu’elles ne seront formulées à l’identique ; d’autres remarques tout aussi pertinentes pourront être faites. Ainsi, le professeur s’appuie sur les mots et expressions fournis par le texte et sélectionne ceux qui peuvent être réemployés. Il propose également et s’efforce de faire réemployer des mots et des expressions qui ne sont pas dans le texte mais que la situation induit, en tenant compte bien sûr, du déroulement de la classe : les relateurs, dar miedo, soler, tournure passive en français rendue par la tournure active en espagnol, tanto… que… 2. De De pronto… à la fin Le travail sur la seconde partie peut être beaucoup plus bref ; le professeur peut demander simplement aux élèves de dire comment la scène évolue et se termine, par exemple : ¿Qué ocurre? ¿Cómo reaccionan los alumnos? ¿Qué decide al final la maestra? partie) tendance à passer par un passif) : la rodean, se cohibe ante ... – Relateurs : mientras que, pues, porque, si… es que, por eso también… le dan miedo los alumnos – Lexique : emplois de dar : dar miedo, dar clase -, sentirse acosado… , et/ou d’un vocabulaire plus précis : c’est au professeur de juger selon le niveau de la classe, ses possibilités, le degré d’intérêt ou d’adhésion, etc. – Tanto… que ■ Travail personnel ■ Évaluation : Cf. page 35 – Mémoriser les apports notés dans le cahier. On voit donc ici comment un texte authentique : – Savoir présenter à partir de ce travail de mémorisation la situation : son cincuenta y seis alumnos, da su primera clase la maestra, no encuentra palabra sólo dice…, un chico apedrea la escuela, al final van al río, decide ir al río la maestra con los alumnos, etc. – présente une situation vivante, aisément identifiable par les élèves ; – Savoir redire les raisons objectives de l’embarras momentané de la maîtresse (son muchos alumnos, la rodean cincuenta y seis alumnos, da su primera clase, los alumnos aguardan sus primeras palabras…). – fournit une langue usuelle, pratique : ce qui ne signifie pas une langue pauvre et incorrecte ; – permet d’entraîner les élèves à s’exprimer dans des phrases construites, de plus en plus longues ; – permet de se garder du gallicisme ou de la platitude de la formulation la plus proche du français. – Savoir retrouver les réactions de l’institutrice : pasa por entre las mesas para observar a los alumnos… Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol 25 Cf. IV. Programme grammatical B. Tres niños están jugando… Tres niños están jugando a la puerta de su casa ; entre los mayores brinca sautiller un cuervo de negras alas. corbeau La mujer vigila, cose y, a ratos, sonríe y canta. – Hijos, ¿Qué hacéis? - les pregunta. Ellos se miran y callan. Antonio Machado, La tierra de Alvargonzález Il s’agit ici d’un poème. Pour autant, les formes morpho-syntaxiques relevées ci-dessous sont d’un emploi fréquent en espagnol ; leur emploi et leur maîtrise progressive par les élèves sont indispensables à la communication courante. Il ne s’agit donc pas de viser à l’emploi d’une langue dite littéraire ou d’un métalangage. Ce poème, qui présente une scène de la vie quotidienne à la campagne dont la compréhension littérale ne pose pas de difficulté majeure, permet ainsi d’aborder ou de réactiver en situation l’emploi : – du gérondif ; – des possessifs : su, dont l’emploi correct est difficile pour un français puisqu’ici il signifie «leur» : on sait que la plupart des élèves identifient ce possessif «leur» à un pluriel, par opposition à «sa» ou «son»… (apport de l’enseignement d’une langue au français ; Cf. Pratique raisonnée de la langue) ; – de la préposition de ; – du lexique : los mayores, el menor, a ratos ; – de la 3ème personne des verbes. Du point de vue de la méthodologie, ce court poème permet d’entraîner les élèves à une lecture attentive, qui prend appui sur les mots, sur les formes employées, toutes difficiles pour un français mais - il faut y insister - indispensables à la pratique d’une langue correcte et usuelle. L’analyse du poème, fondement indispensable à la préparation du cours, fait ainsi apparaître une problématique de l’incertain, propice au questionnement. Ainsi, niños, mujer, sont-ils problématiques par leur imprécision - le poète ne dit pas «hermanos», «madre» - même si su casa indique un rapport étroit entre les personnages. Il faut ici insister sur la bonne compréhension du possessif, pas du tout évidente ; une traduction s’impose (leur au singulier), qu’il ne faut pas hésiter à écrire au tableau tant les élèves ont tendance à l’orthographier au pluriel : on songe à la faute récurrente de «sus madre» quand on parle, par exemple, de deux frères… «Comme en classe de 6e, la grammaire est pratiquée de façon concrète et active.» Pour qu’il soit possible d’effectuer un travail fructueux, le professeur propose et fait employer un lexique et des formes qu’impose l’analyse (en gras : les apports linguistiques du professeur). Quelques exemples : – ¿Serán hermanos los 3 niños? ¿Será la mujer la madre de los 3 niños? ¿Será su madre? – Decís que son hermanos, que es la /su madre, pero… ¿Por qué? – «Su» casa significa que… indica que viven, vivirán juntos, serán hermanos, y la mujer será su madre… «Hijos» précise ce rapport sans qu’il soit absolument certain (hijo en espagnol peut avoir d’autres sens : on explique ces sens - ici les enfants - Cf. Pratique raisonnée de la langue). – Los dos mayores están jugando juntos, el menor está jugando solo, está jugando aparte… – Con los dos mayores está un cuervo, cerca de los dos mayores… Los dos mayores están jugando con un cuervo… No juegan con su hermano, con el menor… (Image ou réalité : peu importe ; même si certains élèves ruraux savent d’expérience que le corbeau est un animal que l’on peut apprivoiser…) Le mot cuervo à lui seul évoque le noir : pourquoi alors de negras alas ? Importance de la bonne compréhension de cette forme (réemploi possible dans de nombreuses situations : el señor del sombrero, la casa de ventanas azules, etc.). Réalisations possibles : Todos sabemos que los cuervos son negros /de color negro… Los cuervos son aves que comen carroñas, que tienen un grito feo, que no cantan sino que graznan… de negras alas manifiesta que el color negro es el color de la muerte, del luto, es un color triste… El poeta insiste en el color negro para indicar algo triste, algo nefasto, algo siniestro, algo malo, alguna desgracia… ¿Indicará esta insistencia del poeta que algo malo va a ocurrir… en relación con los dos hermanos mayores? (algo malo les va a ocurrir a los mayores… ocurrirá con los mayores… van a hacer algo malo los mayores, etc.). Si insiste el poeta diciendo que es un cuervo de negras alas es que…, es para manifestar que el cuervo es un pájaro de mal agüero… L’emploi du futur d’hypothèse, très fréquent en espagnol, va donc s’imposer, bien qu’il ne soit pas présent dans le poème : cet emploi n’est pas spontané pour un français ce qui implique pour le professeur une attention vigilante. Il est vraisemblable qu’un grand nombre d’élèves ignorent cette expression en français : il est clair qu’elle n’apparaîtra pas dans leurs propos. C’est donc au professeur de la fournir mais il ne suffit pas de la traduire : il faut en expliciter le sens en français (cette expression est employée pour caractériser des personnages peu sympathiques, sinistres, porteurs de mauvais présages, de mauvaises nouvelles, etc., dans les deux langues). 26 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol Ainsi, l’enseignement de l’espagnol contribue-t-il à élargir les compétences des élèves dans leur propre langue. – En cuanto a la mujer… en cambio la mujer sonríe, canta : eso indica la serenidad, lo apacible de la escena… Cf. Pratique raisonnée de la langue Ellos se miran y callan : référent de «ellos», traduction du mot (eux ≠ ils). «Comme dans les classes précédentes, la pratique raisonnée de la langue vise à accroître les compétences de compréhension et d’expression des élèves, à approfondir leur formation intellectuelle…» Los dos mayores estarán haciendo algo malo pues la madre les pregunta… No le contestan a la madre pues… sólo se miran : indica que…, etc. Bilan Langue employée par le professeur : Prise de notes – Le futur d’hypothèse (très fréquent en espagnol) – estar jugando aparte, estar solo, juntos Les mots ci-dessus indiqués, dans le cas où ils ont été employés. Ils doivent être mémorisés. – algo malo Trace écrite – le lexique : ocurrir, lo que, lo cual, pájaro de mal agüero, serenidad, apacible, siniestro, nefasto Le poème lui-même, que l’on fait mémoriser et réciter de façon expressive. Il ne s’agit pas ici d’emplois «artificiels», imposés par une programmation purement linguistique, mais bien d’emplois qu’impose l’analyse de la situation. Évaluation de la récitation expressive On voit donc, comme pour l’exemple qui précède, qu’un texte dit «littéraire», emprunté à l’un des plus grands poètes de langue espagnole, est tout à fait accessible à la compréhension et permet à la fois d’exercer les qualités d’observation, le jugement - constater, déduire -, et la sensibilité des élèves tout en leur faisant employer une langue pratique et usuelle. Dans tous les cas, il s’agit de se mettre à la portée des élèves, non à leur niveau. C. Motivation et expression orale Cf. Présentation, Programmes de 5e et 4e LV1 «On n’aura garde d’oublier… que les élèves disposant à ce niveau d’un certain acquis, ne consentiront les efforts nécessaires que s’ils ont le sentiment de progresser dans leurs compétences de compréhension et d’expression : le plaisir de comprendre et de s’exprimer, lié à la découverte de réalités nouvelles est, pour des adolescents, une motivation déterminante. C’est pourquoi il est important de les impliquer dans des situations de communication qui les motivent et les incitent à communiquer en leur proposant des documents de qualité et de toute nature…» Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e page 50 «Faire naître le désir de communiquer, c’est-à-dire de comprendre et de s’exprimer, est un souci constant chez le professeur d’espagnol. Afin d’obtenir des échanges, il sélectionne des textes, des images, des enregistrements sonores et audiovisuels offrant des situations simples, concrètes, vivantes fournies par les réalités du monde hispanique.» Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Plusieurs consignes peuvent être données que l’on aura fait observer lors de la lecture expressive en classe : – respect de la ponctuation et de l’enjambement ; – prononciation, accentuation ; – expression de la phrase interrogative ; – qualité de la mémorisation. Un barème simple est établi, et lors de la récitation individuelle, les élèves sont associés à l’évaluation. El oso gangoso Pues ello era que había una vez un ratón muy buscón que todo lo encontraba. Y el ratón, busca que te buscara, también encontró un día una cueva. Llamó el ratón dos veces : pon, pon. Pero nadie respondió. Así que el buscón del ratón allí se quedó. Pues en éstas estábamos cuando pasó una rana muy lozana por delante de la cueva. Llamó dos veces : pon, pon. Y al rato salió el buscón del ratón, quien la invitó amablemente a que se quedase a vivir con él. Y la rana lozana allí se quedó. Así las cosas, acertó a pasar por allí una liebre sin fiebre. Llamó dos veces : pon, pon. Y salieron el buscón del ratón y la rana lozana, quienes invitaron a la liebre a que se quedase a vivir con ellos. Así que la liebre sin fiebre allí se quedó. No bien había ocurrido esto, se acercó a la cueva una zorra muy ceporra. Llamó dos veces : pon, pon. Le abrieron el buscón del ratón, la rana lozana y la Espagnol 27 liebre sin fiebre, quienes, sin dudarlo un instante, invitaron a la zorra ceporra a que se quedase a vivir con ellos. On peut également faire réaliser une bande dessinée à partir du déroulement de l’histoire dont la chute est particulièrement suggestive (une vignette pour l’arrivée de chaque animal). Así que la zorra ceporra allí se quedó. 2. Place de la lecture expressive Hasta el bobo del lobo dio con la cueva un día. Llamó también éste dos veces : pon, pon. Alborozados, el buscón del ratón, la rana lozana, la liebre sin fiebre y la zorra ceporra invitaron al nuevo visitante a que se quedase a vivir con ellos. Así que el bobo del lobo allí se quedó. Hasta que un día llamó a la cueva un oso gangoso : ¡PON! ¡PON! Y con su culo pajarero se cargó la cueva y al buscón del ratón Un conte est d’abord écrit pour être dit : travail sur la lecture, fondé sur les structures du récit, préalable fort utile au commentaire. Ici, par exemple, à partir de la ligne 6, ce sont les élèves qui sont incités à dire «pon, pon», le professeur marquant un arrêt en faisant le geste de frapper à la porte… On procède à l’identique pour chaque animal. Autre exemple : l’arrêt à la lecture est marqué avant allí se quedó (ligne 8). Avec l’aide du professeur, les élèves sont invités à retrouver eux-mêmes et à énoncer la formule récurrente… a que se quedase a vivir con ellos. y a la rana lozana y a la liebre sin fiebre y a la zorra ceporra y al bobo del lobo Nadie ni nada quedó. Au nombre des plaisirs à susciter comme facteur déterminant de l’apprentissage figure celui de la répétition «intelligente», fort différente du psittacisme : la structure du conte à cet égard fournit une matière inépuisable. L’exemple qui suit permet une hypothèse de travail fondée sur la répétition de faits de langue, laquelle se fonde sur le plaisir de retrouver par soi-même, ce qui est déjà une initiation au travail autonome. NB : Les types d’exercices qui sont suggérés sont de niveaux différents, en réponse à l’hétérogénéité des classes. Le professeur choisit en fonction de ses élèves ; le travail peut être réalisé en groupe ou en classe entière. 1. Travail interdisciplinaire • Avec le professeur de français : comment se construit un conte (organisation interne, procédés récurrents, morale, etc.). Cf. Programmes de français du cycle central (BO hors série n°1, 7 mars 1996) «Classe de 5e : analyse de textes variés, présentant des formes complexes du récit. Composer une narration (applications : choix et agencement des faits à rapporter selon la chronologie de l’histoire ; résumé ou développement d’un texte narratif). Classe de 4e : lire des récits ; analyser des textes à dominante narrative.» • Avec le professeur d’arts plastiques : un travail peut être fait sur la représentation des animaux ; les dessins accompagnant le texte favorisent ce type d’activité. 28 Espagnol 3. Mise en œuvre Conditions préalables Outre une lecture magistrale vivante (Cf. supra), il faut : – mettre en relation les dessins avec le nom de l’animal : montrer du doigt peut suffire. On peut également faire écrire le nom de chaque animal sous le dessin correspondant ; – donner en marge les élucidations indispensables à la compréhension littérale - gangoso, cueva, lozano, quedarse a, ceporra, bobo, alborozados, el culo pajarero, cargarse et vérifier la compréhension de la dernière phrase (nada, nadie) ; – relever et traduire les formules de transition propres au conte : érase una vez, ello era que había una vez, en éstas estábamos cuando, así las cosas, no bien había ocurrido esto, hasta que un día ; – Les trois dernières formulations sont d’un usage fréquent ; elles peuvent être mémorisées. 4. Consignes de travail a. L’organisation interne du conte – El ratón encontró un día una cueva : faire repérer le schéma (nom de l’animal + verbe au passé simple + la cueva) puis faire retrouver la formulation pour chaque animal, le professeur indiquant ou non, selon la classe destinataire, la ligne de référence. De même, toujours selon le niveau de classe, on aide les élèves à retrouver l’ordre chronologique des mots, à comprendre l’emploi des prépositions, des adverbes de lieu (allí). – Le même exercice peut être repris et complété avec allí se quedó. NB : Ces deux exercices peuvent donner lieu à mémorisation. b. Les jeux phoniques On fait souligner les sons en écho pour chaque animal : el Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e ratón muy buscón, la rana… El oso es más fuerte que… Pero el ratón es más …que el oso, etc. c. Explication des qualificatifs Ou, selon l’objectif poursuivi : El animal más fuerte es… El animal más… es, etc. La justification étant parfois hasardeuse, en raison de la priorité phonique, on peut faire employer soit le futur d’hypothèse, soit même le présent : Le texte donne lieu à un exercice de lecture expressive : le texte s’y prête particulièrement, le professeur distribuant les rôles et veillant à faire participer le plus grand nombre possible d’élèves. – Al ratón le dicen/dirán buscón porque. – A la rana la dicen/dirán lozana, pues… (idem pour la zorra, el lobo, el oso). Cf. I-2.1 Expression orale «On continuera d’entraîner les élèves à : – reproduire un énoncé en respectant le rythme et le schéma intonatif (lecture ou récitation de textes), de façon à ce qu’en fin de cycle central l’élève puisse produire un énoncé correct du point de vue de la prononciation, de l’accentuation et de l’intonation…» d. Tournure propre à l’espagnol El buscón del ratón : cette fouineuse de souris ; faire reprendre le repérage et demander aux élèves de proposer une traduction pour chaque animal (Cf. Pratique raisonnée de la langue). 5. Exemple d’évaluation formative e. Travail sur une formulation (syntaxe, conjugaison) Dans le cadre de l’évaluation formative, le professeur doit s’efforcer de concevoir des consignes de travail qui varient d’une classe à l’autre, d’un élève à l’autre, en fonction du travail effectué en classe et du niveau du groupe. Il s’agit : El ratón le invitó a la rana a que se quedase a vivir con él. Faire reprendre la série : el ratón y la rana… el ratón y la rana y… – de mesurer ce qui a été effectivement acquis, y compris par les élèves les plus modestes ; f. Le dénouement – d’encourager et de valoriser les efforts personnels. El oso se cargó la cueva : es decir que el oso se cargó a… y a… Voici quelques exemples de travail personnel, du plus simple au plus élaboré : g. La morale – Escribir el nombre del animal al pie de cada dibujo. – Parece ser ley de naturaleza que siempre gane el más fuerte, el más grande… – A la cueva llegó primero el ratón ; después…, luego…, luego…, tras ella…, y por fin… (avec verbe ou sans verbe selon le niveau de la classe). Plusieurs exercices sont possibles ; en voici deux exemples : – Faire repérer l’apparition des animaux par ordre croissant : la rana es más grande que… la liebre es más grande que…, etc. – Di por qué el oso se cargó a todos los animales. – Traduire la dernière ligne dans un français correct. – Vérification de la mémorisation proposée en 1. – Dans la même logique mais avec un apport linguistique fourni par le professeur : choisir parmi ces adjectifs - astuto (a), feroz, ágil, veloz, comilón, etc. - celui qui s’applique le mieux à chaque animal et exprimer l’idée à partir du modèle : – Imitando el texto, imaginar que otro animal llega antes del oso. – Redactar un cuento utilizando los giros apuntados en (Cf. Conditions préalables). Bilan Réemplois et acquisitions de : – Adverbe de lieu : allí. – ser suivi d’un adjectif et d’un substantif. – Concordance des temps : reconnue, reprise en imitant : – Pratique raisonnée de la langue : traduction et acquisition des adjectifs. son emploi ne donne pas forcément lieu à une systématisa- – Les relateurs : primero, luego, después, por fin. – Le comparatif, le superlatif : más/menos… que…, el animal más/menos… – Quelques emplois du passé simple : 3èmes personnes du singulier et du pluriel. Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e tion. Acquisition progressive de l’autonomie : le travail interdisciplinaire contribue à faire prendre conscience aux élèves des rapports qui existent entre les disciplines : transfert des compétences. Espagnol 29 II - Entraînement à la compréhension de l’oral dialogue enregistré Cf. I-1. Compétences de compréhension orale Plusieurs démarches sont possibles, selon le niveau des élèves : «On aura recours à des énoncés variés, oraux et écrits, de plus en plus longs et de plus en plus complexes. Le débit des messages oraux se rapproche de plus en plus de la normale. Audition de l’enregistrement ; compte rendu par les élèves de ce qu’ils ont compris, avec l’aide du professeur, celui-ci tirant parti des différentes interventions. On entraînera tout particulièrement les élèves à : À titre d’exemple, une autre démarche est ici proposée ; elle permet d’aider davantage les élèves, notamment ceux qui sont en difficulté. – repérer mots, groupes de mots, expressions idiomatiques, éléments expressifs du discours, articulateurs du discours... qui concourent à éclairer le sens général… – identifier personnages, situations, lieux, actions... – s’appuyer sur les indices (intonation, ponctuation, lexique, contexte...) qui permettent de déduire le sens des éléments inconnus…» Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 52 «L’entraînement à la compréhension des documents enregistrés doit s’insérer dans une progression linguistique... C’est dire que pour être concluant, il doit se traduire par un seuil minimum de succès pour les élèves... Ces approches ne doivent pas être systématiquement mises en œuvre : le travail sans support écrit peut en effet handicaper ceux qui ont besoin de voir.» A. • Selon la classe, le professeur fait écouter la totalité du dialogue ou choisit de scinder l’audition en deux parties, la première prenant fin à «…Ignacio Zabaleta». On indique clairement aux élèves qu’ils doivent s’approprier les mots, formes et expressions entendus. Avant d’écouter le premier passage de la bande, le professeur précise qu’il faudra répondre aux questions suivantes : 1. ¿Quién es Lola y cuál es su oficio? 2. ¿Qué ha pasado? 3. ¿Quién era Ignacio Zabaleta? • Une fois les réponses données, on procède à une seconde audition ; avant ce second passage, le professeur indique aux élèves qu’il faudra répondre aux questions suivantes : 4. ¿Qué quiere Alberto? (ou ¿Qué le pide Alberto a Lola? / ¿Por qué le llama Alberto a Lola?) 5. ¿Con quién está Alberto? Llamada telefónica urgente – ¡Alberto, hombre! ¿Qué tal, qué es de tu vida? – Bien, bien, bien… Mira, Lola, la verdad es que te llamo como amiga, pero también como detective. Necesito un detective. Ha pasado algo horrible : han asesinado a mi jefe. – ¿Al director de la agencia de publicidad? – Sí. A Ignacio Zabaleta. – Y ¿cuándo fue? – Parece que fue anoche. – ¿Y qué…? – ¿Puedes venir ahora mismo? – Sí, sí, puedo. ¿Dónde estás? • Enfin, on fait éventuellement réécouter la totalité du dialogue (surtout si on a choisi l’écoute en deux parties) : 6. ¿Qué cree la policía? Le texte est distribué aux élèves et donne lieu à un exercice de lecture expressive. Au passage, on fait traduire la 1ère ligne : sens de «ser de». Cf. I-2.1. Expression orale «On continuera d’entraîner les élèves à : – reproduire un énoncé en respectant le rythme et le schéma intonatif (lecture ou récitation de textes), de façon à ce qu’en fin de cycle central l’élève puisse produire un énoncé correct du point de vue de la prononciation, de l’accentuation et de l’intonation…» – Aquí en la agencia, en «Publimagen», Paseo de la Habana, 5. ■ Travail personnel – Voy para allá. ¿Ha llegado ya la policía? Le dialogue est mémorisé et joué à l’heure suivante. – Sí. Esto está lleno de policías. Cf. I. «On continuera à entraîner les élèves à la mémorisation d’énoncés courts, comptines, chansons, poèmes ; on fera également mémoriser les expressions idiomatiques, le lexique et les formes grammaticales de la leçon du jour reliés au sens du ou des documents…» – Bueno, pues, hasta ahora. – Gracias, Lola. ¿Sabes? La policía cree que yo… Lourdes Miquel, La llamada de la Habana Il s’agit ici d’entraîner les élèves à comprendre une situation à partir d’un dialogue enregistré. Ce court dialogue s’y prête. 30 Espagnol Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Bilan Cette démarche : Han asesinado a Ignacio Zabaleta, han asesinado al jefe – rassure les élèves en leur indiquant clairement ce à quoi ils doivent prêter attention ; de Alberto, han asesinado a su jefe… – permet d’employer ou de réemployer en les transformant les éléments du texte, par exemple : (réemploi de la préposition a) ; Ignacio es el jefe de Alberto, es su jefe, ou “era“. Questionnaire (il peut être distribué aux élèves) B. Los crocodrilos asaltan un pueblo Decenas de cocodrilos cuyas moradas fueron anegadas por las inundaciones, invadieron desde el miércoles el poblado de El Salto, en las inmediaciones de esta ciudad. Los saurios causaron pánico entre la población, que de momento se encontró ante la increíble invasión, optando en todos los casos por la huida hacia el interior de las casas. Una señora fue mordida por uno de los animales. La población ha comenzado ya una batida para conseguir que los saurios regresen a sus selváticos pantanos. Agence Efe, 31 août 1973, San Cristóbal de las Casas, (Chiapas, México). Enregistrement d’un flash d’information, donc bref, qu’il s’agit de faire comprendre tout en demandant aux élèves de s’approprier les moyens linguistiques qu’il contient pour en rendre compte. Il va de soi que l’utilisation de ce document implique que les élèves soient familiarisés avec l’emploi des temps du récit. Comme pour le document précédent, le professeur peut choisir de faire entendre l’enregistrement en entier puis de morceler la seconde audition en suivant les paragraphes du texte ici imprimé. 1. ¿Qué ocurrió en aquel poblado mejicano? 2. La causa de la invasión… 3. ¿Cómo reaccionó la población ante el acontecimiento? 4. Ocurrió un accidente : ¿cuál fue? (ou amorce : una señora…) 5. ¿Qué decidió la población y con qué fin? 2. Distribution du texte Dans une seconde partie, après avoir obtenu les réponses aux questions, le professeur distribue le texte aux élèves : il le fait lire de façon expressive à haute voix. 3. Pratique raisonnée de la langue – On fait relever les formes au passé simple ; on en fait donner l’infinitif. On procède à un rappel de la conjugaison des verbes en -ar et en -ir au passé simple, ainsi que celle du verbe ser. – On fait relever les formes passives et on explique l’emploi du passif : un bref exercice peut consister à faire transformer les deux phrases à la forme active, plus fréquente en espagnol. – On s’intéresse enfin à l’emploi du passé composé dans la dernière phrase et on le justifie (temps du présent) notamment en le mettant en rapport avec l’emploi du passé simple. 4. Rédaction d’un exercice écrit 1. Compte rendu Le professeur inscrit au tableau les mots suivants et les traduit : morada, poblado, saurio, batida, pantano. Le sens de anegadas peut être inféré à partir de inundaciones, huida à partir de hacia el interior de las casas… Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Enfin, on propose en classe la rédaction d’un exercice écrit, par exemple : – La señora que fue mordida cuenta lo que ocurrió aquel día. – Exercice d’imitation : el miércoles pasado, a eso de las ocho de la mañana, cuando… al salir de…, vi…, etc. Espagnol 31 III - Entraînement à la compréhension de l’écrit Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 53 Deux éléments : «La compréhension et l’expression à partir d’un texte sont facilitées par des activités diverses, sur tout ou partie de l’extrait retenu : illustration graphique, exercice de compréhension, relevés lexicaux et/ou grammaticaux pour préparer une intervention, mime, mise en scène, commentaire proprement dit…» - ajá. Le texte cité ci-dessus indique clairement que plusieurs approches pour un même document sont possibles. C’est dire que les démarches proposées ne sont pas les seules et uniques façons d’aborder ce document écrit. - con la boca abierta. 2. El vendedor tiene mucha prisa : même travail. Trois éléments : - ¿Cuándo me saca la muela? Tengo que trabajar. - ¿Tardará mucho? Tengo que trabajar. - ¡Voy corriendo! avec ou sans ¡Qué dolor! 3. El dentista no puede sacarle la muela en seguida : même travail. Deux éléments : A. - Primero va a ir a esta dirección. Scène de théâtre - Dos días… Nada más. DENTISTA - Buenas tardes. Por supuesto, tiene usted un flemón (1). 4. Apuntar las frases que indican los precios. VENDEDOR - (Con la boca abierta) - Ajá. - son cien pesos la visita. DENTISTA - Eso es todo. - le van a cobrar doscientos pesos. VENDEDOR - ¿Cuándo me saca la muela (2)? Tengo que trabajar. DENTISTA - Por supuesto. Primero va a ir a esta dirección para que le hagan una radiografía. VENDEDOR - ¿Tardará mucho? Tengo que trabajar. DENTISTA - Dos días nada más. Son cien pesos la visita. VENDEDOR - ¿Y la radiografía? DENTISTA - Le van a cobrar doscientos pesos. VENDEDOR - ¡Voy corriendo! ¡Qué dolor! (1) phlegmon, abcès (2) sacar una muela : arracher une dent Osvaldo Dragún, Historias para ser contadas Deux éléments : Ce travail permet, dans un premier temps, d’impliquer tous les élèves, donc ceux qui ne prennent pas ou peu la parole. Puis, à partir de ces relevés, on demande aux élèves de construire des interventions complètes et structurées, par exemple : • No puede hablar el vendedor pues / porque / ya que… tiene la boca abierta, sólo dice «ajá»… • Tiene mucha prisa porque tiene que trabajar (passage à la 3ème personne), lo vemos cuando pregunta si tardará mucho (reprise du texte, emploi de tardar) el dentista y porque… le duele mucho el flemón (apport du professeur), no puede trabajar así…, etc. • El dentista le manda ir a otra dirección para que le hagan una radiografía… (reprise du texte). • La 4ème question permet des commentaires plus personnels : L’approche retenue ici est adaptée aux élèves de niveau moyen, voire à ceux qui sont en difficulté. Ce court texte présente une situation simple qu’il est possible de faire comprendre en demandant aux élèves un travail précis à partir de consignes données par le professeur. Celui-ci indique qu’il convient de relire le texte autant que nécessaire. Il précise pour chaque exercice le nombre de réponses possibles et invite les élèves à les transcrire dans un cahier de brouillon. L’écrit - retranscrire - aide ici à préparer la prise de parole. Cf. I-2.2 Expression écrite «– recopier sans faute un bref passage, et/ou les mots et expressions à mémoriser en vue de leur réemploi oral ou écrit…» – La radiografía es más cara que la visita… – El dentista le cobra cien pesos pero no le calma el dolor… – No le da / no le receta ninguna medicina para calmarle el dolor, sólo le mira la boca… Enfin, on peut finir par une question portant sur l’implicite ; on fait commenter le relevé : lo que más le preocupa al dentista… El dentista no parece importarle el dolor del vendedor : ¿cómo lo vemos? – No le pregunta el dentista si le duele… se contenta con decirle lo que tiene… – El dentista no le da / receta ninguna medicina… No le compadece… – El dentista le deja esperar dos días… No se da ninguna prisa para calmarle el dolor… 1. Al principio, no puede hablar el vendedor : recopier les passages qui le montrent. – Al dentista le interesa más el dinero, le importa más cobrar que calmar el dolor… Habla más de lo que va a cobrar que del dolor… 32 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol ■ Travail personnel NB : Il est possible - c’est au professeur d’en décider en fonction de ses élèves - de fournir, au moment de cette prise de parole plus personnelle, les mots et expressions avec leur traduction qui donnent des idées et/ou permettent d’intervenir : Le texte est mémorisé et joué à l’heure suivante. Cf. I : «On continuera à entraîner les élèves à la mémorisation d’énoncés courts, comptines, chansons, poèmes ; on fera également mémoriser les expressions idiomatiques, le lexique et les formes grammaticales de la leçon du jour reliés au sens du ou des documents…» – darse prisa ; Cf. Programme lexical – contentarse con ; Cf. Programme grammatical : régime des verbes les plus usités. – calmarle el dolor a alguien ; Cf. Programme grammatical : régime des verbes les plus usités, emplois des pronoms personnels. ■ Évaluation On peut procéder à l’évaluation écrite individuelle de la compréhension d’un document écrit en procédant de la même façon. – recetar una medicina – compadecerle a uno ; Cf. Programme grammatical : régime des verbes les plus usités. Selon le niveau de la classe : Ces mots et expressions doivent être transcrits dans le cahier et mémorisés. 1. On se contente de faire citer les phrases telles qu’elles sont écrites dans le texte, sans les faire transposer. Le texte donne lieu à un exercice de lecture expressive. On note le nombre de réponses et la correction de la retranscription. Cf. I-2.1. Expression orale «On continuera d’entraîner les élèves à : – reproduire un énoncé en respectant le rythme et le schéma intonatif (lecture ou récitation de textes), de façon à ce qu’en fin de cycle central l’élève puisse produire un énoncé correct du point de vue de la prononciation, de l’accentuation et de l’intonation…» 2. On peut également évaluer la compétence écrite en demandant de rédiger correctement (passage à la 3ème personne des réponses). 3. Voir IV.1., page 39, dessin de Mingote. Bilan Ce travail sur la compréhension de l’écrit : moyens ; – entraîne les élèves à lire et relire un texte pour chercher plusieurs réponses ; – il les rassure en donnant à chacun le temps de la réflexion ; – il les conduit au réemploi immédiat des formulations usuelles contenues dans le texte (par exemple : tardar mucho, tengo que trabajar, cobrar cien pesos, etc.). – il donne à chacun la possibilité de s’exprimer selon ses Cette approche est adaptée aux élèves en difficulté. B. Extrait d’une revue Cf. III. Orientation lexicale et/ou thématique «Les acquis des années précédentes seront évalués, consolidés… Au terme de cette quatrième année d’espagnol, l’élève devra être en mesure : • de s’exprimer dans les domaines de la communication courante : – identité, famille, corps et santé, nourriture, repas, vêtements, maison, environnement, termes topographiques usuels, temps, école, travail, loisirs, fêtes, voyages et moyens de transport, nombres, poids et mesures, monnaies, etc.» Para viajar a dedo Conviene tener en cuenta algunos detalles : – Escoger siempre sitios con buena visibilidad y horas con tráfico fluido (lo importante es ser visto). – Evitar apearse en autopistas (es prácticamente imposible que os cojan ahí). Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e – En general a los conductores les gusta ir acompañados. Conviene ser gratos y dar una conversación amena (1) al conductor, si es posible. – Viajar chico y chica, siempre es lo mejor. ¡La pareja sigue inspirando confianza! Las chicas solas lo tenéis bastante fácil pero conviene que miréis bien antes de entrar en un coche : a veces es mejor esperar unos minutos más que «meterse» (2) en cualquier sitio. – Cuidaros de llevar equipajes pequeños y adaptables a cualquier coche. – Las gasolineras y restaurantes de carretera son lugares ideales para contactar con los conductores sobre todo con los camioneros, que acostumbrados a viajar solos, siempre suelen agradecer la compañía (bueno… hay de todo). – Cuidar la presentación personal, «la pinta» (3), antes de poneros en la carretera. Os puede ahorrar unas horas el ir un poco arreglados y limpios. Guía útil para viajar, Comunidad de Madrid, 1986 (1) amena : agradable (2) meterse : se fourrer (3) la pinta : l’allure, la tenue Espagnol 33 Ce texte, rapidement écrit pour donner quelques conseils pratiques, est d’un accès d’apparence facile étant donnée sa teneur. Il ne saurait se prêter à une approche littéraire ni à des commentaires développés ; il est en effet très explicite, une fois élucidées quelques difficultés de construction. Por fin conviene (es mejor) viajar chico y chica. Ces caractéristiques sont communes à la plupart des textes «informatifs» : leur apparente «évidence» conduit souvent les élèves à ne savoir quoi dire car ils ont l’impression de répéter purement et simplement ce qui est écrit. – Conviene cuidar la pinta pues a los conductores no les gusta que entre en su coche gente que va sucia, que huele mal, que viste de modo estrafalario… 2. On peut faire commenter certaines de ces phrases, du moins celles que le texte n’explicite pas ou explicite de manière trop brève : – Conviene llevar equipajes pequeños y adaptables : con mucho equipaje, nadie se detiene… nadie quiere coger a gente con muchos equipajes, bultos… así se abren todas las posibilidades, hasta los pequeños coches se paran… C’est pourquoi le professeur doit adopter une approche différente de celle mise en œuvre pour d’autres types de documents. Après la lecture magistrale, suivie éventuellement, selon le niveau des élèves, d’un premier compte rendu de compréhension qui prend appui par exemple sur le sens du titre - para viajar a dedo hay que…/uno tiene que… -, il est possible de procéder de la manière suivante : – En las autopistas es imposible que nos cojan porque es / resulta difícil o imposible pararse con la velocidad… NB : Cet exercice peut ne pas se prolonger ou ne pas être fait : il importe de ne pas perdre trop de temps de façon à soutenir l’intérêt. 1. Recapitular cronológicamente lo que conviene hacer concretamente para viajar a dedo. 3. Transformer les infinitifs en impératifs ou utiliser le relevé effectué en 1. pour faire réemployer l’impératif et la défense (tutoiement, singulier et pluriel puisque le texte emploie cette forme). – Ce travail, selon le niveau des élèves, peut être fait directement avec des élèves rapides et bien entraînés car il implique des lectures successives et récurrentes - ou par écrit, individuellement ou en petits groupes. – Le professeur rappelle l’emploi de primero, luego, después, además, sobre todo, también, conviene + infinitif : Primero conviene cuidar la presentación, la pinta. Luego conviene llevar equipajes pequeños y adaptables. Además conviene escoger sitios con buena visibilidad. También conviene evitar apearse en las autopistas. 4. Traduction (Cf. Pratique raisonnée de la langue) Las chicas lo tenéis bastante fácil : – Traduire pour faire observer cette construction. – Faire transposer : «Nous les filles…», puis «nous les garçons…». Bilan – Réemploi et/ou acquisition d’un lexique pratique : viajar a dedo, cuidar la pinta, llevar equipajes, escoger, ir arreglados y limpios, etc. – Emplois des relateurs : primero, luego, además, también, etc. ■ Travail personnel – Redonner la chronologie citée relevée en 1. – Et/ou : savoir conseiller un auto-stoppeur en utilisant l’impératif et la défense. C. Préparation à la prise de parole : place de la pratique de l’écrit Selon le texte, sa nature et les formes linguistiques qu’il convient de faire employer et assimiler, il est possible de préparer par écrit la prise de parole. Loin d’être une perte de temps, la démarche proposée ci-dessous : – permet de distinguer l’essentiel de l’accessoire ; – permet aux plus lents, aux plus timides, et/ou aux plus faibles de fournir un travail précis et d’intervenir en classe (alors qu’ils se taisent la plupart du temps) ; 34 Espagnol – Construction de l’infinitif : régime des verbes (conviene + infinitif). – Formation et emploi de l’impératif et de la défense (tutoiement, singulier et pluriel). – permet de réfléchir aux problèmes grammaticaux de façon active ; – facilite une fixation des apports nouveaux plus aisée et plus durable puisque l’élève les aura mis lui-même en évidence. Cf. I-2.2. Expression écrite «L’écrit et l’oral se renforçant mutuellement, on développera la pratique de l’écrit par des travaux courts et fréquents, tant en classe qu’en dehors de la classe…» Un rescate (1) Aquella noche, en la cubierta (2), no nos entendíamos nosotros mismos. ¡Era una horrible pesadilla (3)! Algo sucedió que no he olvidado y creo que nunca olvidaré. – ¿Qué ocurrió, tío? - preguntaron la niña y el niño al mismo tiempo. – Pues bien, aquella horrible noche hubo un momento de Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e extraña calma. Hubo casi un silencio. Y entonces, todos los que estábamos en el barco oímos la voz de un hombre que llamaba desesperadamente desde las aguas. À partir de ces relevés : Era una voz angustiada. Al principio nos quedamos todos petrificados. Pero la voz volvió a llamar. Había que salvar a aquel hombre y salvarlo inmediatamente. Trajeron todas las luces que teníamos y empezamos a mirar las aguas. – On fait comprendre comment, à partir des mots, l’auteur parvient à rendre le récit dramatique, vivant, comment il nous fait vivre cette aventure. – ¡Ahí está! ¡Ahí está! – ¿Dónde? ¿Dónde? ¿Dónde? Por fin lo vimos : una cara pálida, unas manos que se agitaban frenéticamente y una embarcación pequeña. Empezaron a izar a bordo a aquel hombre que había desafiado los peligros (4) de la terrible furia del mar. Y entonces precisamente, la tempestad volvió más espantosa (5) que al principio… Angela Ionescu, El hombre de las islas (1) el rescate : le sauvetage (titre donné et traduit d’entrée de jeu par le professeur) (2) la cubierta : le pont (3) la pesadilla : le cauchemar (4) había desafiado los peligros : avait défié les dangers (5) espantosa : épouvantable Il s’agit d’un récit dramatique : l’objectif consiste à le faire comprendre et à obtenir un compte rendu oral de ce qui a été compris, qui implique un réemploi des temps du récit. – On fait reconstituer l’anecdote en utilisant les notes prises dans les cahiers de brouillon. – La mémorisation des apports linguistiques est grandement facilitée. – Certaines questions de grammaire peuvent être mises en évidence : par exemple, la formation des adverbes - comparaison avec le français -, ou la différence entre imparfait et passé simple (Cf. Pratique raisonnée de la langue). Les élèves peuvent apprendre par cœur le début de l’extrait en vue d’une récitation expressive. Il leur sera demandé ensuite de préciser «algo», ce qui les conduit à restituer le récit : «lo que sucedió», et/ou «¿por qué no lo olvidará nunca?». NB : Il est évident ici qu’il faut faire des choix : on a omis de traiter d’autres moyens linguistiques, par exemple, les démonstratifs et adverbes de lieu, la réitération, etc. ■ Travail personnel Savoir raconter l’histoire aux temps du passé à partir des relevés des verbes que l’on fait mémoriser. Revoir la conjugaison des verbes du 1er groupe au passé simple. On facilite une première compréhension avant l’audition du texte enregistré ou la lecture expressive du professeur en donnant un titre et en le traduisant. Apprendre la règle de formation des adverbes. Les élèves sont invités à relire en silence le texte - notes de vocabulaire comprises - pour relever par écrit : Consignes : 5 formes à l’imparfait, 12 formes au passé simple. – Les adjectifs et adverbes qui contribuent à la dramatisation du récit : horrible, angustiada, petrificados, extraña, espantosa, desesperadamente, inmediatamente, frenéticamente. – Les formes verbales au passé simple et à l’imparfait dont ils donneront l’infinitif : sucedió, hubo, ocurrió, oímos, nos quedamos, volvió a llamar, trajeron, empezamos, empezaron a izar, vimos, volvió… llamaba, entendíamos, era, teníamos, se agitaban… – Les formulations qui indiquent qu’il s’agit d’un récit oralisé : pues bien, y entonces, al principio, los que estábamos, nos quedamos, por fin, y entonces… Selon la classe et les effectifs, on peut travailler en groupes ou faire exécuter chacune des consignes successivement. Les élèves rendent compte par oral de ce qu’ils ont relevé. Certains mots ne seront pas relevés faute d’être compris : le professeur fait compléter ou complète lui-même en donnant les élucidations nécessaires. NB : Il est clair que le travail donne lieu à des lectures silencieuses, individuelles, successives. Le professeur peut, s’il le juge utile, passer dans les rangs et aider les plus faibles, notamment pour l’identification des infinitifs ou des passés simple de la 1ère personne du pluriel des verbes du 1er groupe qui posent souvent difficulté. Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e ■ Évaluation Savoir raconter l’histoire en utilisant le plus grand nombre possible de ces formes, consigne notée sur 12 points, 8 à la qualité du lexique et à la correction de la langue ; un autre barème est bien sûr possible mais quoi qu’il en soit, les élèves sont informés des critères d’évaluation et du barème. D. Compréhension de l’implicite : hypothèse, déduction Ser rico de verdad A Esteban Tejedor le gustaba explicar en qué consistía ser rico de verdad. Hablaba del ocio, de las comidas que se haría servir por un criado con guantes y pajarita en manteles de irlanda y a la luz de los candelabros (...) (y todo con Esteban por aquí, señor Esteban por allá, o «el señor» a secas, que tampoco era mal tratamiento), de la ropa que vestiría, de la casa que se haría construir, con ventanales y piscina, de lo mucho que hablaría por teléfono, de los automóviles que conduciría, de las tarjetas de crédito que llevaría en la cartera, y de los perros de marca que tendría. Según Luis Landero, Caballeros de fortuna, Ed. Tusquets, 1994. Espagnol 35 La difficulté de ce texte peut tenir aux réalités mêmes qu’il évoque, passablement insolites par rapport à la vie quotidienne de la plupart de nos élèves ; la traduction de certains mots ne saurait suffire à créer chez eux une représentation claire de ce qui est suggéré. Le professeur devra apporter les explications qui s’imposent et n’hésitera pas, le cas échéant, à prendre appui sur des références qui leur sont plus familières : on imagine, par exemple, que parler un peu de Nestor, le valet du capitaine Haddock, en introduisant une dimension humoristique, pourrait contribuer à mettre à la portée des élèves des termes tels que manteles de irlanda, candelabros. - ici, la déduction -, comme par jeu, d’hypothèses. Quelques exemples : – Si hablaba del ocio, es que no tendría mucho tiempo libre, se pasaría la mayor parte del tiempo trabajando, etc. – Si soñaba con una casa con ventanales y piscina, es que la suya sería corriente (moliente y del montón…), normal, o que viviría en un piso, no dispondría de una piscina personal, etc. – Si soñaba con hablar mucho por teléfono, es que no podría permitirse el lujo de conferencias largas, por el precio, el importe… Cette page n’est pas un récit : elle passe en revue les signes extérieurs de ce qui semble être l’ambition sociale du protagoniste ; elle se prête mal, en conséquence, à une exploitation linéaire. – Los automóviles, las tarjetas de crédito : los artículos en plural indican claramente que no tendría más que un coche, sólo tendría una tarjeta de crédito, etc. NB : Le professeur explique rapidement que si peut être suivi de l’imparfait de l’indicatif lorsqu’il signifie : lorsque ou puisque (comme en français). Il n’exprime donc pas une condition. 1. Après la lecture magistrale ou l’audition de l’enregistrement, à livres ouverts, le professeur attire l’attention sur le titre : Ser rico de verdad : il doit être clair pour tous qu’Esteban n’est pas forcément pauvre. Il faut faire dire ce que signifie, pour lui, être riche «pour de vrai», «vraiment», «réellement» (en passant éventuellement par la traduction) : Lo suyo, lo que tenía, lo que su situación, su empleo le permitían tener o hacer, alcanzar, no le bastaba, no le bastaría, etc. ■ Approfondissement Il est possible, si le niveau de la classe le permet, de poursuivre le travail en essayant de cerner par déduction la psychologie de ce personnage. Quelques exemples : 2. Le professeur attire ensuite l’attention des élèves sur le gustaba explicar en qué consistía ser rico de verdad. Il s’agit de souligner le plaisir du verbe, le plaisir de rêver à haute voix (disfrutaba hablando de… con sus amigos, en el bar, etc.) – Por lo visto, teniá una idea muy clara de lo que era ser rico de verdad : ¿Por qué? ¿Cómo? Si conocía tantos detalles de la vida de la gente rica de verdad, es que tendría amigos que eran criados de aquella gente, o él mismo trabajaría de criado… Por eso estaba enterado de cómo se comía, de cómo iban vestidos los criados, de cómo vivían los ricos de verdad, etc. 3. Relecture silencieuse du texte : la consigne est de faire relever ce dont il aimait parler, introduit par «le gustaba hablar de» : el ocio, las comidas, la ropa, la casa, el teléfono, los automóviles, las tarjetas de crédito, los perros. O bien es que habría visto muchas películas o culebrones en los que los protagonistas son todos muy ricos y disponen de todas las comodidades, etc. – On peut également choisir de faire déduire la vie de los ricos de verdad : 4. À partir de ce travail préalable, on propose aux élèves de déduire a contrario ce que pouvait être la vie d’Esteban Tejedor. Ceci permet d’entraîner les élèves à l’emploi du conditionnel d’hypothèse. No trabajarían mucho, llevarían una vida ociosa, por eso podían hablar mucho por teléfono, pasearse en coches de lujo por puro placer, lo más seguro es que tendrían un chófer, se les trataría con mucho respeto, de señor, señora, en tercera persona : ¿Qué quiere el señor?, de Don, mientras que a la gente normal se la suele tutear o llamar por el nombre… mientras que a él, nunca nadie le llamaría don Esteban, etc. Cet emploi n’est pas spontané : il est conditionné par l’emploi du futur d’hypothèse préalablement manié dans d’autres situations ; c’est à l’instigation du professeur que les élèves y parviendront, moyennant une invitation explicite à reprendre la lettre du texte, tout en créant les conditions de son réemploi Bilan – Réemploi de l’imparfait de l’indicatif. – Lo suyo, la suya, él mismo. – Régime des verbes, constructions de l’infinitif : soñar con, gustar. – Lexique : ocio, ropa, casa, ventanales, criado, mantel, tarjetas de crédito, llevar una vida, vestir, ir vestido, pasarse el tempo + gérondif, estar enterado, etc. – Si suivi de l’imparfait de l’indicatif. – Emploi du conditionnel d’hypothèse, précédé de si + indicatif. 36 Espagnol Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e ■ Travail personnel – Mémorisation du lexique (Cf. Programme lexical). – Révision du conditionnel : formation et conjugaison ; le travail est amorcé par le relevé écrit des conditionnels du texte. – permet l’analyse des sentiments de chacun des deux protagonistes ; se pose alors le problème des moyens d’expression dont disposent les élèves, non seulement en espagnol mais aussi en français (lexique des sentiments, par exemple). – Savoir présenter trois caractéristiques de la vie menée par Esteban Tejedor en réemployant le conditionnel d’hypothèse. 1. Première lecture par le professeur qui demande ensuite aux élèves de relever les éléments qui permettent de répondre aux questions suivantes : E. Compréhension d’un document écrit : l’explicite et l’implicite 1. ¿Qué estaba haciendo Julio cuando le llamó Laura? (on indique éventuellement qu’il y a 1 réponse) Cf. I-1. Compétences de compréhension orale et écrite «On aura recours à des énoncés variés, oraux et écrits, de plus en plus longs et de plus en plus complexes dans une langue actuelle et authentique… On entraînera tout particulièrement les élèves à : – s’appuyer sur les indices (intonation, ponctuation, lexique, contexte...) qui permettent de déduire le sens des éléments inconnus ; – utiliser les indications qu’on peut tirer de la mise en page, de la typographie, de la ponctuation…» Conversación telefónica – Hola, Julio, soy yo, Laura. – Hola, Laura, estaba esperando tu llamada. – ¿Estás hoy mejor que ayer? – Sí, he tenido un día duro, con dolor de cabeza. Pero ahora estoy bien. Laura, sigo pensando que quiero vivir contigo. 2. ¿ Qué dice de sí Julio? (on indique que 5 réponses sont possibles) : – he tenido un día duro, con dolor de cabeza. – estoy escribiendo una novela. – sigo pensando que quiero vivir contigo. – compro una de esas motos grandes para recorrer Europa contigo. – me has vuelto loco, Laura. 3. ¿Cómo se ve que Laura siente admiración por Julio? (on indique éventuellement qu’il y a 1 réponse). Puis de déduire à partir de certaines phrases : 4. ¿Estás hoy mejor que ayer? ; ¿Qué sugiere la pregunta de Laura? Selon le niveau des élèves, ces relevés peuvent être faits : – soit en citant le texte : Julio dice : estoy hoy… estoy escribiendo una novela (relevé), et donner lieu ensuite à des interventions construites ; par exemple : Julio estaba escribiendo una novela cuando le llamó Laura… – soit donner lieu immédiatement à des interventions construites : Julio estaba escribiendo una novela cuando le llamó Laura… – ¿Qué hacías ahora? – Estoy escribiendo una novela. – Si te sale tan bien (1) como los cuentos, será estupenda. – ¿Qué te parece si vendo el coche y compro una de esas motos grandes para recorrer Europa contigo? Lo digo en serio. – La primavera te está volviendo loco (2). – Tú me estás volviendo loco, Laura. – Te tengo que dejar ya. – No me olvides, no me olvides, mi vida. Juan José Millás, El desorden de tu nombre. (1) Si ce roman est aussi bon que. (2) Le printemps te rend fou. La situation contenue dans ce court dialogue est plus complexe que celle contenue dans les textes précédents : Julio est amoureux, le déclare mais Laura qui l’a appelé, et dont on perçoit l’admiration qu’elle éprouve pour l’écrivain qu’est Julio, ne répond pas ou détourne la conversation… Cette brève analyse conduit à adopter une stratégie qui : – centre le travail sur les éléments concrets : le moment, la situation, l’identification des personnages ; Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e 2. Il s’agit maintenant d’aider les élèves à dégager les sentiments qu’éprouvent l’un envers l’autre les deux personnages, en justifiant ce qu’ils avancent. Le professeur pose des questions ou propose des amorces. • Le travail est déjà engagé par la première partie du cours en ce qui concerne Julio : – Laura lo ha vuelto loco / lo vuelve loco o sea que… está muy enamorado de ella… Y se nota cuando, se ve por, porque… (les élèves sont invités à chercher les éléments qui l’indiquent) : – Estaba esperando la llamada de Laura. – Se siente mejor cuando le llama / al oírla (réactivé à la demande du professeur ou introduit par le professeur). – Le propone vivir con él… Le propone irse de viaje con él en moto… – Le pide acordarse de él… pensar en él… le pide que no le olvide, que piense en él, que no deje de pensar en él… • Pour ce qui concerne les sentiments de Laura, l’analyse est plus complexe. Le professeur fait redire ou redit lui-même ce qui a été dégagé : – Ya habéis dicho que Laura siente admiración por lo que Espagnol 37 qui est indispensable à l’expression correcte de la pensée, si modeste soit-elle : il n’y a pas d’idées sans mots. C’est ainsi que l’apprentissage de l’espagnol peut contribuer à l’enrichissement de l’expression française des élèves.» escribe Julio cuando le dice que la novela que está escribiendo será tan estupenda como los cuentos… Vamos a analizar ahora los sentimientos de Laura… Ici encore plusieurs approches sont possibles : – ou le professeur attend les remarques des élèves et répond aux demandes concernant le lexique indispensable : ceci suppose que les élèves disposent en français du vocabulaire et des expressions indispensables pour rendre compte de leur analyse ; – También le manifiesta amistad, interés… : on fait rechercher dans le texte la justification de ce jugement. – ou bien, le professeur propose lui-même des jugements, des interprétations - il fournit ainsi les mots et des expressions (ici en gras) - qui vont permettre aux élèves d’être attentifs à l’implicite, le travail consistant pour eux à reprendre ces jugements et à en chercher la justification dans le texte. – No le corresponde (sens de ce verbe fréquent en espagnol à donner aux élèves). – Pero también la actitud de Laura es ambigua… aparece en el texto por una parte simpatía, por otra reserva… – No se compromete Laura, manifiesta reserva… - Manifiesta reserva, no le contesta directamente cuando le dice que la primavera le está volviendo loco… - Parece no creer en su amor / por lo menos no le contesta nada, no le dice si le corresponde… ¿coquetería o sólo amistad? Cf. I-2.2. «On entraînera l’élève… à apporter la démonstration d’une indication ou d’une interprétation fournie par le professeur ou par la classe.» - Cuando Julio le dice que está loco por ella, le contesta diciendo que…, le contesta indirectamente diciendo que tiene que colgar / que tiene que dejarlo… Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 54 Pour terminer, il est possible de demander aux élèves, par oral ou par écrit, de réemployer immédiatement ces apports nouveaux en comparant les attitudes des deux personnages, de façon succincte : «Dès la classe de 6e, le professeur doit veiller à l’emploi du mot juste. Il ne peut s’en tenir à la seule demande formulée par les élèves, laquelle peut être floue ou équivoque. Le cours d’espagnol doit entraîner l’élève à préciser et à nuancer sa pensée. Par là même, l’élève sera en mesure de réactiver un vocabulaire français de plus en plus précis, qu’il n’emploie pas forcément spontanément, que parfois même il ignore, et Julio está enamorado, quiere vivir con Laura, mientras que ésta, a pesar de que / aunque siente admiración y simpatía, manifiesta reserva, no se compromete, no le dice si corresponde a su amor o a su pasión. Bilan Apports linguistiques fournis par le texte – Emplois de estar : estar mejor, estar + gérondif. – Emploi de seguir + gérondif. – Les pronoms personnels : soy yo, tú me estás volviendo loco, quiero vivir contigo, lo digo, te tengo que dejar, te está volviendo loco… Apports linguistiques induits par la situation et fournis par le professeur – Régime des verbes : le propone irse con ella, le propone vivir con ella, le pide acordarse de ella… – Emploi des relateurs : o sea que, pues, ya que, mientras que, a pesar de… • Les apports linguistiques relevés dans le texte sont «reconnus», c’est-à-dire compris : mais ils ne sont pas tous réemployés. – Passage à la 3ème personne : él quiere vivir con ella, le está volviendo loco… • Il en va de même pour ceux qui sont induits par la situation : le professeur opère des choix en fonction de la classe destinataire. Il fait noter dans le cahier ceux qui ont été effectivement employés et en demande la mémorisation. – Lexique des sentiments : sentir (ie) algo por, manifestar (ie), corresponder, estar enamorado de / estar loco por, ambiguo… • Ceux qui ont été employés sont mémorisés et leur emploi est réactivé dans des situations voisines mais non identiques. ■ Travail personnel Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e LV1, page 54 «Le texte étant en lui-même la meilleure trace écrite, la finalité des consignes consiste à organiser le travail personnel de l’élève, c’est-à-dire la relecture du texte, lorsqu’il est seul à sa table de travail. temps et se fait dans une langue forcément moins heureuse que celle du texte, a pour inconvénient majeur de prendre dans l’esprit des élèves plus d’importance que le texte lui-même : c’est le texte qu’il faut relire et s’efforcer de comprendre grâce au travail fait en classe et aux indications du professeur.» La prise en note d’un résumé, outre qu’elle fait perdre du Sont ici proposés deux exemples de consignes de travail à la maison ; il va de soi que d’autres consignes peuvent être données. Le professeur opère des choix en fonction de la classe 38 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol destinataire, du niveau des élèves, du travail effectué pendant le cours. 1. Reprise des relevés de la 2ème question. On mémorise ces phrases à la 1ère personne. La restitution est évaluée. On demande de répondre, à l’aide de ces phrases, à la question : ¿Cómo se ve que Julio se ha vuelto loco por Laura / está enamorado de Laura / está loco por Laura? Ceci permet, en situation, d’évaluer l’aptitude à transposer à la 3ème personne. 2. Relire le texte pour répondre aux deux questions suivantes : ¿Cómo se ve que Julio se ha vuelto loco por Laura / está loco por Laura? ¿Cómo nos damos cuenta de que todavía no le corresponde Laura? La dernière question est plus difficile puisque les élèves doivent retrouver seuls les différents passages qui étayent cette affirmation. IV - Exemples de commentaires d’images Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 51 «… Les images peuvent être d’un grand secours pour aider à la compréhension des textes lorsqu’elles les illustrent de façon précise ou redondante ou qu’elles les prolongent (dessins, photos…) : les associer au commentaire de texte permet donc de gagner du temps et facilite à la fois la compréhension, l’expression et la fixation par réemploi en situation des apports linguistiques.» Ibidem, page 53 «L’image peut soit illustrer un texte - on introduit le lexique et contribuer ainsi à sa compréhension, soit fournir une situation de réemploi de moyens d’expression acquis lors de l’étude d’un texte ou d’autres documents. Il faut en faire prendre conscience à l’élève : tel mot a déjà été employé, telle formulation se trouvait dans ce texte ou ce poème que vous avez appris par cœur, etc.» A. Dessin de Mingote (voir page suivante) La drôlerie de ce dessin repose sur le fait que le dentiste, de toute évidence affairé, consciencieux, se précipite tellement pour soulager son patient qu’il lui arrache la cravate au lieu de (ou avec) la dent malade, et ceci bien qu’il porte des lunettes… Le travail ici proposé vient à la suite de l’exploitation du texte El dentista, de O. Dragún, traité en III-A. Plusieurs objectifs sont ici possibles : – soit le professeur veut montrer aux élèves ce qu’est un réemploi en fin de cours, ou au début de cours suivant (avec un groupe de remédiation, par exemple) : les élèves disposent du dessin et du texte ; – soit le professeur veut évaluer la qualité de la mémorisation de la leçon : les élèves ne disposent que du dessin. Dans les deux cas, sur le dessin, on fait recopier ou citer de mémoire les mots et expressions du texte, éventuellement sous forme de légendes qui illustrent la situation : tiene un flemón, con la boca abierta, ajá, me saca la muela ¡qué dolor! la radiografía, tardará mucho. Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Une fois ce travail effectué, aisément évaluable, on peut passer à un commentaire plus libre qui met en jeu des mots et expressions employés lors de la 4ème question portant sur le texte et des apports nouveaux fournis par le professeur (exemple : las gafas, la corbata). Il va de soi que ce travail de commentaire ne donne pas lieu à une description exhaustive qui lasserait vite les élèves et qu’il doit être mené de façon ludique. On demande aux élèves de comparer les deux situations : Este dentista dispone de… mientras que aquel mandaba al cliente… A éste le importa el dolor porque…, lo vemos por… En cambio, al otro… A pesar de llevar, de que lleva gafas… Tiene tanta prisa que…, etc. B. Niños comiendo pasteles, Murillo Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 51 «Dès la classe de 6e, on propose aux élèves de commenter différents types d’images : photos, dessins humoristiques, scènes de la vie quotidienne filmées, photographiées ou représentées par les grands peintres d’hier ou d’aujourd’hui, messages publicitaires simples si cela est possible.» Ibidem, page 53 «Il ne s’agit en aucun cas de transformer les élèves en spécialistes de l’image ni de leur imposer des démarches ou des méthodes rigides qui entravent l’expression personnelle plus qu’elles ne la favorisent.» Le commentaire de tableaux contribue d’abord à faire connaître à certains élèves des œuvres d’art qu’autrement ils ignoreraient, du fait de leurs origines sociales ou de leur éloignement des musées. Il leur ouvre ainsi l’accès à la connaissance de la peinture et au plaisir qui en découle. Il est également un contre point aux autres types d’images qui sont présents dans l’univers quotidien des élèves. Il contribue ainsi à éduquer leur regard. Espagnol 39 Dibujo de Mingote © by ABC Plusieurs écueils doivent être évités pour que le travail soit efficace : – Le choix des tableaux : ceux-ci doivent présenter des situations aisément identifiables par de jeunes élèves, sans renvoyer à des références trop nombreuses qui seraient indispensables à la compréhension. – Le commentaire doit s’inscrire dans une progression méditée, qui permette de réemployer des acquis. Le professeur doit avoir conscience que «l’image n’étant pas “un être de langue”, le travail repose sur la qualité et la précision de sa propre expression en espagnol. De façon à gagner du temps et à faciliter la prise de parole, il peut fournir aux élèves une courte liste de mots indispensables au commentaire». (Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 53) à une description vide de sens pas plus qu’il ne doit donner lieu à un cours d’histoire de l’art, à une démarche technique, pointilliste, tellement «méthodique» qu’elle finit par décourager les meilleures volontés et les réactions personnelles. Pas plus que lorsqu’il s’agit d’un texte, on ne peut être exhaustif : des choix doivent être faits en fonction des réactions des élèves, qui ne peuvent pas - c’est l’évidence - être identiques à celles du professeur. Le commentaire vise à dégager les traits essentiels de l’image (couleurs, compositions, expressions des personnages, etc.) qui concourent à son attrait, à son intérêt, à son impact. ■ Présentation – Le travail sur un tableau ne doit pas être un simple prétexte Il s’agit de présenter brièvement l’œuvre et son contexte. On introduit le vocabulaire utile, par exemple : uno de los temas 40 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol predilectos de Murillo eran los mendigos (pordioseros, pícaros), mots que l’on inscrit au tableau. ■ Commentaire Les élèves sont invités à exprimer leurs réactions : El cuadro representa., nos llama la atención, veo a, se ven, cerca de, detrás de, a la derecha, etc. El grupo de mendigos con el perro, la cesta llena de comida, el fondo borroso… Comme pour le texte présenté en I-A., il s’agit de tirer parti des interventions des élèves (emploi des relateurs) : Murillo quiso llamar la atención en los niños : por eso… (ocupan la casi totalidad del cuadro). En cuanto a los colores, a la ropa que llevan, es lo más oscuro del cuadro… Il rappelle que l’expression de l’hypothèse est le futur dans le présent : vivirán pidiendo limosna («Una limosna, por Dios» d’où le mot «pordiosero»), le conditionnel dans le passé (en aquella época, vivirían pidiendo limosna). Il veille également à structurer les interventions (emploi des relateurs) : como se trata de mendigos… van descalzos… por eso tienen los pies hechos un asco… ■ Travail personnel Les élèves sont invités à noter dans le cahier les mots et expressions qui ont été employés : visten harapos, el pastel, estar rico, ser goloso, sabroso, chuparse los dedos, hacérsele a uno la boca agua… À l’oral : savoir décrire le tableau, en précisant ce que font les enfants, leurs postures, leurs expressions. Le commentaire s’oriente donc en fonction des interventions des élèves d’une part, et en fonction des axes que le professeur veut privilégier dans le but de rendre compte de la signification de l’œuvre. Travail écrit : rédaction préparée en classe d’un commentaire. On propose alors un plan de façon à entraîner les élèves à l’exposition d’idées et de jugements fondés sur l’observation. NB : Le tableau joue sur un contraste : la position sociale des enfants et le plaisir de la gourmandise. C. Les documents audio-visuels – Les enfants : selon la demande et les acquis, on aide les élèves à formuler : visten de pobres, llevan harapos, pantalones y camisas descosidos…, van descalzos, se nota que tienen piojos… Au même titre que les documents écrits, iconographiques ou sonores, les documents audio-visuels sont des outils pédagogiques qui font partie intégrante de la pédagogie de l’espagnol. La séance de cours à partir de ces documents n’est pas un moment purement récréatif : leur utilisation s’inscrit dans un projet pédagogique et contribue à l’indispensable variété des supports. Il va de soi qu’un certain nombre de précautions doivent être prises - durée de la séquence notamment -, que les objectifs poursuivis doivent être clairement précisés, et que les démarches mises en œuvre doivent être adaptées à ces objectifs définis, comme pour les autres documents, en fonction des classes destinataires. – Il importe d’écarter l’interprétation «misérabiliste» à laquelle les élèves pourraient se livrer : ni el perro, ni los niños parecen hambrientos ; no pasarán hambre, están alegres, manifiestan alegría… Si pasaran hambre… Le jeu des regards et des mains, les postures : lo pasan bien, pasan un buen rato compartiendo el pastel, el pastel está muy rico : lo vemos por… al perro se le hace la boca agua… ¡Qué golosos! Se pasan un buen rato tragando el pastel, compartiéndolo, comiéndolo con las manos, chupándose los dedos… Il va de soi que le professeur peut obtenir ces commentaires : – s’il veille à canaliser les remarques en évitant d’abord les digressions : le commentaire d’image se prête certes aux hypothèses, mais elles doivent être justifiées ; les erreurs manifestes doivent être écartées sans perte de temps ; – s’il n’hésite pas à fournir une explication, ou à attirer l’attention sur un détail significatif : fijaros en el niño de la derecha… Tiene el pelo muy corto, y eso será por… ■ Choix du document Il convient tout d’abord de choisir un document authentique, c’est-à-dire réalisé par et pour des espagnols ou des latinoaméricains, sans sous-titres. Contrairement aux idées reçues, le commentaire de documents audio-visuels authentiques, s’il est bien conduit, constitue un bon support à l’entraînement à la compréhension. Ceci implique notamment que l’on tire parti des trois composantes de l’audio-visuel : image, son, technique filmique, pour accéder au sens global du document. Même sans traduction, l’élève parvient alors à comprendre l’essentiel du message, ce qui valorise les efforts qu’il fournit et contribue à «éduquer» son regard. – s’il varie les modes de sollicitation : questions ouvertes qui orientent l’observation sans la contraindre. Ces sollicitations visent à justifier un propos, à nuancer, à approfondir un aspect, par exemple : ¿Y el perro? Pon atención en la cara del niño… ¿Cómo se nota que son mendigos? Ce type de travail aiguise non seulement le sens de l’observation mais contribue à développer des stratégies d’autoapprentissage. – s’il veille à faire définir les mots employés, par exemple : son mendigos, o sea que viven… pidiendo limosna, robando… Cf. I.1. Compétences de compréhension orale et écrite Le professeur veille non seulement à corriger l’expression fautive mais il l’enrichit pour faire employer et retrouver le mot juste : ver, divisar, percibir (selon le contexte), mendigo, pordiosero sont plus précis que pobre… «… On aura recours à des énoncés variés, oraux et écrits, de plus en plus longs et de plus en plus complexes dans une langue actuelle et authentique... On entraînera tout particulièrement les élèves à : Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol 41 ... – s’appuyer sur les indices (intonation, ponctuation, lexique, contexte...) qui permettent de déduire le sens des éléments inconnus… Cet exemple de travail s’inscrit dans le prolongement (immédiat ou différé) du commentaire du texte La primera clase de la maestra (voir p. 23). … On tiendra compte du fait que les compétences de compréhension des élèves dépassent souvent leurs compétences d’expression.» Comme pour tous les autres exemples, la démarche proposée ici n’est pas la seule et unique façon d’aborder ce document. Il est clair, par exemple, que le travail proposé serait tout autre avec une classe entraînée de second cycle, avec d’autres objectifs et une autre approche. Pour être efficace, le professeur doit, avant d’arrêter son choix, veiller à ce que le document soit porteur de sens pour les élèves. Il doit être suffisamment motivant pour qu’ils aient envie de s’exprimer. Ceci implique : – qu’il soit relativement court : au-delà de quelques minutes, l’attention se relâche ; – que, comme les autres documents, il permette, par l’intérêt qu’il présente, de déclencher chez les élèves l’envie de dire ce qu’ils savent, pensent, ressentent : il ne s’agit pas d’imposer des démarches, des phrases ressenties comme des objets linguistiques dépourvus de sens pour les élèves ; – qu’il soit adapté, du point de vue de la langue, aux savoirfaire acquis : il doit donc offrir des possibilités de réemplois (lexique et formes morpho-syntaxiques) qui vont permettre de comprendre et de dire ce qui a été compris et l’acquisition de nouveaux moyens d’expression. Comme pour les autres documents, notamment les documents enregistrés, le travail sur ces documents doit se traduire par un seuil minimum de succès pour les élèves. Enfin, le professeur veille à utiliser la grande variété de ces documents : publicités, extraits de journaux télévisés, de reportages, bandes annonces de films, séquences météo, etc., afin de servir au mieux ses objectifs et de ne pas lasser les élèves. ■ Objectifs a. Ce document illustre de façon concrète toute une époque : celle de l’Espagne franquiste. Le professeur attire l’attention des élèves sur le crucifix, la non mixité, le port de la blouse (la bata), la photographie de Franco… b. Le travail sur l’image va permettre le réemploi d’un lexique et d’expressions connus : las alumnas la rodean, aguardan sus palabras, empieza a pasar por entre las mesas, de pronto, dar una palmada, las chicas callan, tener ganas de, lo, ella, la, le… En effet, comme lorsque l’on travaille à partir d’autres documents, le fait d’avoir mémorisé des mots et des expressions n’en assure pas forcément le réemploi spontané dans des situations différentes de celles où ils ont été employés. Le professeur doit y aider les élèves. On peut également, ici, en situation, faire réemployer decir que + subjonctif, pedir que + subjonctif, para que + subjonctif. c. Comme le message est particulièrement riche du point de vue de la langue, le professeur ne cherchera pas à être exhaustif mais choisira des faits de langue à faire travailler en fonction des besoins de la classe. Par exemple : ■ Principes généraux – Comment donner un ordre : emploi de l’infinitif : ¡guardar las cosas! – La conduite de la classe est la même qu’avec les autres documents : sollicitations diverses du professeur, questions ouvertes, exigences quant à la correction et à la structuration des interventions. La justification de ce que l’élève avance permet de développer une compétence discursive ; celle de l’argumentation est intéressante à un double titre : elle contribue à entraîner l’élève à s’exprimer dans des phrases longues, et permet également le réemploi plus naturel des temps du passé : au moment où il se justifie, l’élève n’a plus l’image sous les yeux et est amené plus naturellement à dire : lo he visto cuando (lo vi cuando… la niña parecía, la maestra dijo…, etc.) – Place du pronom personnel complément : ponle, pónselo, enséñalos – Le professeur donne des consignes très précises avant de faire visionner le document afin de mobiliser l’attention des élèves et faciliter leur travail. Après avoir donné la consigne suivante : Vais a decir lo que habéis visto, le professeur fait visionner les 4 premiers plans en les passant au moins 3 fois. Séquences vidéo : El espíritu de la colmena, V. Erice On choisit de travailler sur les 19 premiers plans de la séquence qui présente l’école du village et le cours d’anatomie : durée 2 minutes 49 secondes. 42 Espagnol – Emploi du futur d’hypothèse : ¿Quién lo habrá puesto así? – Utiliser des idiomatismes : vale, a ver – Enrichir le vocabulaire : faltar, servir para, enseñar. ■ Exemple de découpage de la séquence et activités correspondantes a. Commentaire des 4 premiers plans Les réactions qui suivent doivent être exprimées dans une langue aussi précise que possible. Par exemple, las alumnas llegan a la escuela doit être repris : van llegando a la escuela, au besoin en repassant la séquence afin que les élèves suivent le mouvement des fillettes et saisissent, grâce au mouvement de l’image, le sens de cette structure. (Cf. Programme grammatical, Aspects de l’action) Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e On profitera des premières réactions pour situer la scène dans son contexte historique : lo extaño, lo raro es que… será una escuela de niñas, sólo se ve a unas niñas…, todas llevan la misma bata, etc. c. Commentaire des 9 plans suivants, sans le son Le professeur fait remarquer également : calle vacía, no hay nadie excepto… es el amanecer… La description de la séquence devra aboutir à l’utilisation : On peut ici très facilement sensibiliser les élèves à la technique filmique. Comme pour un commentaire de texte, l’emploi des relateurs s’impose : Si parecen tan pequeñas las niñas, es que la cámara… Van entrando en la escuela, van desapareciendo de la pantalla como para mostrar que la escena se repite cada día… Se desprende una impresión de algo triste, monótono por… los colores pardos, la rutina de la escuela, se las ve de espaldas, etc. En cuanto a la música… es alegre, contrasta con, etc. b. Commentaire des 6 plans suivants, en coupant le son – Première consigne : bien observer la salle de classe afin de pouvoir la décrire : un aula más bien triste, oscura, con poca luz ; el crucifijo en la pared, pupitres antiguos, mapas y carteles que representarán…, la foto del jefe del Estado (le professeur précise rapidement qui était Franco, et à quelle époque se situe le film (de façon à éviter les stéréotypes si bien ancrés dans l’esprit de certains élèves…) – Deuxième consigne : Poner atención en los gestos (sens du mot à préciser), los ademanes, lo que hacen las alumnas y la maestra. On repasse la séquence au moins deux fois. Réemplois : las alumnas rodean a la maestra, ella pasa por entre las mesas para que… On cherchera à deviner ce qui est dit : l’aspect ludique de ce travail motive les élèves et permet au professeur d’introduire et de faire employer le vocabulaire que les élèves vont entendre pendant la dernière phase du cours. Par exemple : La maestra levanta la mano : le professeur demande Y eso ¿para qué? ou este ademán significa… ¿Qué les dirá? On fera le même type de travail que précédemment. – du verbe faltar - les élèves vont le retrouver dans le dialogue - : al maniquí le faltan órganos ; – de la forme progressive : la niña le va poniendo el corazón, los pulmones ; – de l’impératif : se los pone porque la maestra le dirá : acércate, ¡ve a la pizarra!, etc. Le retour sur le plan 15 permet, lorsque les élèves commentent l’attitude de la fillette hésitante, de réemployer : no sabe qué decir, no encuentra palabra, la cohibirá la maestra, le dará miedo la maestra… On mettra en relation son hésitation, le fait qu’elle s’exprime et la réaction de ses camarades : las demás se ríen : será porque… Si se ríen las demás… ¿Qué le habrá dicho la maestra? d. Commentaire de toute la séquence avec le son Avant de repasser toute la séquence, on récapitule rapidement : ¿Qué nos falta por saber? Le travail précédent a permis de faire réemployer des mots et des expressions connus (et peut-être oubliés) et d’employer des formulations nouvelles que l’on va maintenant entendre. L’écoute sera d’autant plus facilitée que l’on aura répertorié ce que l’on cherche à savoir : les élèves comprennent ainsi qu’on ne leur demande pas de tout dire, de tout comprendre. Par exemple, on s’en tient à : – lo que están haciendo al principio, – lo que le pregunta la maestra a la niña, – lo que contesta ésta para que las otras se rían tanto. Le professeur, avant de repasser l’intégralité de la séquence, ajoute : fijaros bien en las órdenes dadas por la maestra : son seis, y hay que recordar por lo menos cuatro. – Après visionnement et, lors de la mise en commun, le professeur notera au tableau, sous la dictée des élèves, les ordres donnés par la maîtresse. Les élèves recopient ces ordres dans leur cahier. Même procédé après le constat : las niñas guardan los cuadernos, ou una niña toca a su vecina ; le professeur : y ¿para qué la tocará? ¿Qué habrá dicho la maestra?, l’un des objectifs étant, par exemple, de faire réemployer les impératifs puisque l’on va les entendre ensuite (impératifs employés également par le professeur lui-même que les élèves sont habitués à entendre mais qu’ils ne réemploient pas souvent…) : guardad las cosas, callad, a callar y a trabajar, etc. ■ Travail personnel Technique filmique : cette séquence comporte 2 premiers plans sur lesquels on pourra attirer l’attention des élèves : el primer plano indicará que… son las protagonistas de la película, nos permiten ver que le da miedo a la niña… está asustada… – On apprend par cœur les impératifs recopiés dans le cahier. Le dernier plan - un bulto cubierto con una tela negra que la maestra presenta a las niñas - permet d’insister sur l’aspect énigmatique : la tela negra… lo raro/lo misterioso… Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Il dépend bien entendu de ce qui a été fait en cours. a. Mémorisation – On distribue les répliques 6 à 12 : elles sont apprises par cœur (fixation d’impératifs, faltar, servir para). Au cours suivant, on repasse la séquence, on coupe ensuite le son et on demande aux élèves de doubler la séquence. L’évaluation porte sur le travail de mémorisation et la correction phoné- Espagnol 43 tique, l’intonation et le rythme : cet exercice est excellent et constitue un entraînement efficace auquel les élèves consentent avec plaisir. b. Travail écrit Il est souhaitable de fixer les apports nouveaux en faisant réaliser un court travail écrit qui sera corrigé de façon individuelle. L’évaluation, formative, vise, outre l’apprentissage de faits de langue, à évaluer l’aptitude à rédiger des phrases complètes et complexes (justification) : – On donne par écrit les répliques 7, 9 et 12 : les élèves de la classe répondant par un mot aux questions de la maîtresse, on demande la rédaction de la phrase complète à partir de l’exemple : ¿Qué es lo que sirve para respirar? Los pulmones sirven para respirar. – Un autre exercice écrit peut consister, si ces formes ont été employées, à compléter des phrases commentant le document : La maestra les pide a las niñas que…… Les dice : «…», por eso ellas cierran los cuadernos. Ana toca a su vecina para que ésta… porque la maestra acaba de decir : «¡…!», etc. V - Réemploi et progression A. Évaluation formative et progression «Tant à l’oral qu’à l’écrit, le travail de l’élève devra être valorisé et, par conséquent, régulièrement évalué, notamment celui qui porte sur la mémorisation.» Les acquisitions des élèves doivent être contrôlées mais aussi évaluées et ceci de façon régulière. Afin que les élèves prennent conscience qu’ils ont acquis des connaissances, afin que leur travail débouche sur des acqui- sitions, afin que leurs capacités et leurs efforts soient mis en valeur à leurs propres yeux comme à ceux des autres, il est indispensable de concevoir des évaluations formatives ponctuelles. Les élèves doivent bien évidemment en connaître les modalités et les finalités. Il s’agit d’abord de mobiliser des aptitudes et des connaissances liées à un travail antérieur : l’évaluation peut donc simplement prendre comme supports le(s) document(s) étudié(s) antérieurement. Rousseau, Pestalozzi, Montessori… 44 Espagnol Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Ainsi, après le commentaire du texte La primera clase de la maestra, page 23, les élèves ont été invités : – à mémoriser les mots et expressions permettant de retracer la situation ; – à reprendre les raisons objectives de l’embarras momentané de la maîtresse (son muchos alumnos, la rodean 56 alumnos, da su primera clase, los alumnos aguardan sus primeras palabras…) ; – à retrouver les réactions de l’institutrice : pasa por entre las mesas para observar a los alumnos… Le professeur les invite à rendre compte en début d’heure de ce travail antérieur. Mais on peut aussi concevoir des tâches qui intègrent une progression et choisir un document nouveau, ce qui suscite en général un regain d’intérêt de la part des élèves, dans la mesure où ils n’ont pas l’impression de redire, de rabâcher les mêmes idées… L’évaluation proprement dite porte alors sur : – les compétences d’observation puisqu’il y a eu sensibilisation à une situation donnée mais que l’on ne retrouve pas à l’identique ; – les réemplois linguistiques que le document, support de l’évaluation, suscite naturellement, c’est-à-dire des réemplois linguistiques qui ne sont ni artificiels, ni forcés ; – l’exercice du raisonnement. La progression, quant à elle, prend appui sur le caractère spécifique du nouveau document support de l’évaluation. L’exemple qui suit dit clairement la nécessité absolue de respecter la signification, la spécificité de ce nouveau document. Il importe d’éviter tout traitement strictement répétitif ou simplement «thématique», de concevoir des tâches qui mettent en évidence les acquis des élèves et d’inciter ceux-ci à aller plus loin, à progresser à partir de leurs acquis et de leurs compétences. Les quelques exemples qui suivent illustrent cette démarche. 1. Ya lo sé Cette partie porte essentiellement sur l’observation du nouveau document : 1. Ya puedo hablar de la situación de esta maestra y de sus alumnos en clase : … son… están… (aide du professeur : por todas partes, armar jaleo…) 2. Ya puedo describir y comentar la actitud de esta maestra : … 3. Ya puedo desarrollar la idea : La maestra del dibujo no sabe qué hacer pues… 2. Sigo aprendiendo Cette partie est destinée à soutenir la réflexion des élèves en mettant l’accent sur le message et la signification de ce nouveau document. Le professeur précise : Rousseau (1712-1778), Pestalozzi Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e (1746-1827), Montessori (1870-1952) son tres famosos pedagogos - especialistas de la educación - que han propugnado la idea de la libertad del niño como base de la educación. 1. Escribe el texto que está al pie del dibujo : ¡Ojo con la puntuación! 2. Esta maestra ha estudiado les teorías de los tres famosos pedagogos pero aquí se enfrenta con (est confrontée à) la realidad de una clase. ¿Le sirven de algo las teorías o no? ¿Por qué? 3. En este dibujo se puede ver una crítica de las teorías sobre la libertad del niño… porque… Y a ti, ¿Qué te parece? On peut suggérer et/ou faire compléter : – Cuando los niños disponen de una libertad completa en clase… – Dejar a los alumnos que vayan a su aire es correr el riesgo de… – Es bueno respetar la libertad del niño pero… 4. On peut aussi proposer le proverbe : La letra con sangre entra, à traduire, mot à mot d’abord puis faire trouver un équivalent. Faire commenter par rapport au dessin et apprendre par cœur. Aprende de memoria este refrán. B. Exemple de réemploi et de progression, classe de 5e Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 52 «L’entraînement à la compréhension des documents… doit s’insérer dans une progression linguistique. Le travail sera d’autant plus fructueux et rapide que le document contiendra, du point de vue linguistique, des réemplois - mots, tournures, expressions, etc. - déjà connus et qu’il s’agit de redécouvrir dans des situations voisines mais non identiques de celle(s) où ils ont été employés une première fois.» Cf. ibidem «Il est vain d’insister trop longtemps sur l’étude d’un même document et/ou de revenir sur la même difficulté à l’identique lors de l’heure suivante : c’est prendre le risque de lasser l’attention, d’installer l’ennui. II vaut mieux passer à une situation voisine mais non identique ou opposée - situation de réemploi qui permettra de retrouver sous une autre forme et dans une situation différente la difficulté en question…» Il s’agit de concevoir des séquences d’enseignement autour de plusieurs documents présentant des situations voisines mais non identiques sans pour autant s’enfermer dans une thématique qui risque d’engendrer l’ennui. C’est en prévoyant une progression claire que l’on peut anticiper et tirer parti des interventions des élèves, même et surtout quand on ne les avait pas prévues. Cette démarche : – facilite le réemploi des acquisitions faites lors de l’étude du document 1 ; Espagnol 45 – facilite une compréhension plus rapide et plus sûre du document 2 ; – facilite, par conséquent, une fixation plus aisée des apports nouveaux que contiennent ou induisent les documents 2 et 3. C’est ainsi que l’on conduit progressivement les élèves à l’autonomie langagière : il va de soi que le travail de mémorisation est essentiel et qu’il trouve ainsi sa pleine justification. Les Apports nouveaux associent le lexique et les formes morpho-syntaxiques : il n’y a pas de hiérarchisation des faits de langue, l’apprentissage ne pouvant se réduire à la seule syntaxe. 2. Montanãs A la montaña En las laderas nos vamos ya el árbol crece a la montaña brilla el arroyo para jugar. la flor de nieve. Alfonsina Storni (Argentina), Montanãs Réemplois : ir a, la nieve, adjectifs de couleur, contrastar On se reportera au programme lexical et au programme grammatical des classes du cycle central. con, prépositions, mientras que… Voici un exemple de progression qui met en jeu à la fois des objectifs linguistiques, culturels et méthodologiques qui tiennent les uns et les autres à la spécificité des textes et des documents proposés. derretirse, el monigote, manar, comparar con, quelques futurs Cette démarche est essentielle : il revient au professeur de réactiver aussi souvent que possible les savoir-faire acquis ou simplement abordés afin que l’élève puisse les assimiler et les fixer. C’est une condition indispensable à l’acquisition progressive de l’autonomie. Si van a la montaña será que… En invierno irán para… Apports nouveaux : el invierno, la primavera, los Andes, d’hypothèse. Los que hablan son niños pues… mientras que en la primavera… La poetisa compara el arroyo con… porque… el arroyo es como… ■ Travail personnel 1. El río Guadalquivir va entre naranjos y olivos. Los dos ríos de Granada • Mémorisation du poème. • Exercice d’imitation écrit : A la playa nos… A orillas del Guadalquivir… Bajan de la nieve al trigo. Federico García Lorca, El río Guadalquivir Ces quatre vers proposent une approche vivante du paysage andalou. On consulte la carte, on nomme les montagnes, las sierras, on peut situer el manantial del Guadalquivir, del Genil, del Darro. 3. La plaza de Villalobos Es una plaza espaciosa e irregular. En el centro hay una fuente con tres caños de los que hace tiempo que no mana el agua. Pero no hay duda que la fuente es un bello motivo ornamental. Apports linguistiques Las casas de la plaza no son todas iguales. Las hay altas y – río, sierra, olivo, naranjo, trigo, nieve, bajar, manantial, paisaje, el color, etc. – ser + adjectif : ser de color verde, amarillo, dorado, anaranjado, blanco, plateado ; et/ou substitut (ir, correr) : lento, rápido, majestuoso ; ser + substantif (un torrente, un río…). – L’emploi des prépositions : por, entre, a, al principio, luego…, al + infinitif… – Comparaison : el río Guadalquivir es majestuoso… mientras que los dos ríos de Granada… Contrastan los colores vivos de… con… bajas, con fachadas de adobe, de ladrillo y hasta de piedra dorada sobre la que cae la luz castellana con toda la suntuosidad de su color. En unas fachadas hay balcones, en otras pequeños miradores y en la mayoría ventanas con macetas de geranios. Francisco José Alcántara, La muerte le sienta bien a Villalobos. Comme pour le poème de García Lorca, ce court extrait de roman permet de présenter un espace castillan et de mettre ■ Travail personnel • En classe : on note les apports nouveaux. l’accent sur l’importance de la place dans les villes et villages d’Espagne. • À la maison : mémorisation du poème. Réemplois : ser + adjectifs ; les adjectifs de couleur, Savoir situer les fleuves et les villes évoquées. contrastes, tranquilidad, brillar, manar (manantial), etc. 46 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol Apports nouveaux : S’assurer que le sens de ornamental est bien compris. Lo + adjectif : lo sorprendente… lo agradable… lo bonito… Ya no : Ya no mana el agua porque… Ya no sirve la fuente : será que… Las hay que, las de, ser de (matière et possession) : las de ladrillo serán de la gente modesta… mientras que las de piedra serán más bonitas : lo dice el texto… Es una plaza encantadora porque… es un pueblo, pueblecito muy quieto, tranquilo. Lo que me encanta es… son… Il s’agit donc de contrôler les acquisitions et le travail personnel portant sur plusieurs séquences, par exemple : Valiéndote del vocabulario y de las expresiones estudiados en el pœma de F. García Lorca y en La plaza de Villalobos, completa : Lo que llama la atención es… Lo encantador es… También me gusta(n)…, me asombra (n)…, porque… Réemployer dans une phrase : Los(las) hay que… 5. ■ Travail personnel Mémorisation du lexique et des apports nouveaux de façon à savoir commenter deux jugements, par exemple : No hay duda de que es una plaza muy hermosa. Las casas no son todas iguales. 4. Photo : place de village andalou Le professeur propose le commentaire d’une photo de place de village andalou : maisons blanches, fontaine, arbres, place déserte : on donne un titre, par exemple : ¡Qué silencio tan hondo! Réemplois À partir de VI. A. 1 : los colores vivos, los contrastes, el naranjo, brillar, tranquilidad, fuente, manar, etc. À partir de VI. A. 2 : brilla el agua, se desprende una impresión de tranquilidad ya que… si no hay nadie, será que… estará la gente… À partir de VI. A. 3 : No es una plaza espaciosa sino… La fuente tiene uno, dos, tres caños, no hay duda de que… las fachadas son de color…, (no) son todas iguales)… Lo agradable es…, lo sorpendente…, lo que me encanta es…, etc. Apports nouveaux : el azul añil del cielo, dormir la siesta, estar comiendo, sólo se oye…, sólo las hay de… Deux possibilités d’exploitation : • Soit on procède à un commentaire libre en indiquant clairement aux élèves qu’ils doivent réemployer les apports des documents précédents : avec des élèves de niveau moyen ou en difficulté, ces réemplois ne sont pas spontanés et c’est la vigilance du professeur qui en instaure le réflexe. Les apports nouveaux fournis par le professeur et ceux que les élèves ont sollicités sont notés dans le cahier. • Soit on procède à une évaluation écrite. Cf. Documents d’accompagnement, classe de 6e, page 57 La nieve La nieve, niños, la nieve, baja la nieve. Por Quintanar de la Sierra danzando viene, flor de diciembre. La nieve, mozas, la nieve, vuelve la nieve. Ya nieva sobre los pinos, ya nada es verde. Nieva sobre las palomas, nadie se mueve. ¡Ay qué silencio tan hondo! Callan las fuentes. Ya nieva la nieve nueva sobre la nieve. La nieve, viejos, la nieve. ¡Qué frío viene! Gerardo Diego, Soria – On situe Soria sur la carte. – On écrit éventuellement le refrán : Nueve meses de invierno, tres meses de infierno. On peut le faire commenter rapidement, soit en début soit en fin d’heure, en faisant remarquer le jeu phonique (Cf. 3ème strophe). Réemplois : la nieve, la flor, ¡qué silencio tan hondo! ya no, place de la négation, la quietud, lo agradable, lo desagradable, el color, el calor, el frío, el invierno, etc. Apports nouveaux : – Ya nada, nadie se mueve – Venir + gérondif – La personificación, la repetición, la sonoridad, el sonido, la uve, hace mucho frío, … – Les verbes à diphtongues : mover, venir, nevar, volver, temblar. Le poème est mémorisé. Il donne lieu à un exercice d’imitation écrit personnel ou en classe : Y el sol… ¡Verano, viejos, verano…! ¡Las flores, mozos! «L’évaluation sommative : elle porte, par définition, sur un ensemble de savoir-faire dont l’apprentissage nécessite une durée certaine et dont les objectifs sont clairement précisés…» Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol 47 C. Exemple de réemploi et de progression en classe de 4e LV1 (en gras les apports du professeur) : Est ici proposé un exercice d’évaluation écrite qui prend appui sur le 3ème document : cet exercice est l’aboutissement du travail effectué sur les deux documents précédents puisqu’il présente une situation de réemploi. – En cambio no sabía escribir : lo que es normal, pues/ya que… pocos niños de esta edad saben escribir ya a los cinco años… 1. Las brujas (1) Quique tenía cinco años y no sabía escribir ; pero, en cambio, dibujaba con una sorprendente maestría. Era tranquilo y cachazudo (2). Hablaba con mucha seriedad (3) - afirmando cosas extraordinarias que él suponía que habían ocurrido realmente - y era muy ordenado. Era capaz de mantener largas conversaciones con las personas mayores, a las que preguntaba sin parar (4) cosas y más cosas. Y cuando no estaba de acuerdo con la explicación que le daban, decía que eso no era verdad y se inventaba él mismo la respuesta que más le ilusionaba (5). Su madre tenía prohibido que le hablaran de brujas, enanos, ogros (6) y demás gentes de esa calaña (7), para no excitar aún más su fantasía. – Las brujas no existen - le decía Ana María. Ni los ogros, ni los enanitos del bosque. – ¿Y el Niño Jesús tampoco? – El Niño Jesús, sí. Torcuato Luca de Tena, La mujer de otro, Planeta, 1961 (1) las brujas : les sorcières (2) cachazudo : décontracté, flegmatique (3) la seriedad : le sérieux (4) sin parar : sans arrêt (5) que más le ilusionaba : qui lui plaisait le plus (6) los enanos, los ogros : les nains, les ogres (7) de esa calaña : de cet acabit 1. On travaille d’abord sur la caractérisation de l’enfant à travers les multiples emplois de ser + adjectif et les verbes à l’imparfait. On invite les élèves à relever : – toutes les occurrences de ser (lignes 1-5) : era tranquilo y cachazudo (sens de flegmatique à préciser) era muy ordenado, era capaz de ; – A los cinco años, a pesar de ser un niño / de que era un niño, ya sabía… dibujar, hablaba con seriedad porque era… – Como era tranquilo y cachazudo, ordenado, era capaz de dibujar con una sorprendente maestría o sea mejor que… porque no era nervioso / no se ponía nervioso / estaba muy atento / ponía mucha atención en… Hablaba con seriedad, por eso… era capaz de hablar con…mantener… – Era despabilado y curioso por eso… preguntaba… Le professeur renvoie les élèves aux lignes 2-3 et 8-9. – También era imaginativo pues… – Se creaba un mundo suyo ya que… esas cosas extraordinarias las suponía reales, se creía que habían ocurrido realmente… – Solía hablar,/discutir con los mayores, dar su opinión, cuando no estaba de acuerdo, decía que… NB : Il est évident que les apports du professeur sont explicités s’ils ne sont pas déjà familiers aux élèves. Ces apports sont repris par ceux qui prennent la parole. 2. L’attitude de la mère est ensuite abordée (ligne 10 jusqu’à la fin) : A la madre le daba miedo la fantasía de su hijo : lo vemos… Tenía prohibido (s’assurer de la compréhension) que le hablaran de brujas para… Selon le niveau de la classe et les objectifs qu’en conséquence le professeur se fixe : No quería que creyera…/ se inventara…/ soñara con… ou, directement si l’emploi de la concordance des temps pose difficulté : Tenía prohibido que le hablaran de brujas : por eso le decía que no… ni… Eran vanas las prohibiciones de la madre pues… (renvoi aux lignes 2-3, 8-9). Lecture expressive – toutes les formes verbales à l’imparfait (lignes 1-10) - on en fait rapidement donner l’infinitif - qui précisent ce que Quique faisait, savait ou ne savait pas faire : no sabía escribir, dibujaba, hablaba con seriedad, suponía, preguntaba, no estaba de acuerdo con, decía que no era verdad, se inventaba, le ilusionaba… (sens à préciser : se réjouir, être rempli de joie). Prise en notes dans le cahier personnel des apports induits par la situation. Les élèves rendent compte de ces relevés qui les ont conduits à relire plusieurs fois le texte attentivement ; ils sont à même, sous la conduite du professeur, de construire des interventions complètes mettant en relation les deux rubriques précédentes – Classe moyenne : à l’aide du relevé effectué en 1. : Decir quién y cómo era Quique. – Classe bien entraînée : relire le texte et expliquer ces expressions : «con una sorprendente maestría», «con mucha seriedad». 48 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol ■ Travail personnel Pour toutes classes : apprendre par cœur les 5 premières lignes du texte. Bilan Apports linguistiques fournis par le texte – Lexique : ser tranquilo, cachazudo, ser capaz de, ilusionarle a uno algo, inventarse, creerse, ocurrir realmente, excitar la fantasía – Pronoms personnels: él mismo – L’imparfait – Complétive : Tener prohibido que… + subjonctif impar2. Recuerdos de niñez Los sábados eran completamente nuestros. Nos depositaban frente al portón (1) de madera verde y mi padre y mi madre, mi tío Lucho y mi tía Meche se iban a hacer sus cosas. Nadie nos prestaba atención : teníamos toda la casa de nuestra abuela abierta al antojo (2) de nuestros juegos. Después de comer, los tres primos (3) subíamos a dormir en la pieza del mirador (4). Poco a poco, mi abuelo y mi abuela y las sirvientas iban apagando las luces de sus cuartos, dejando el prado y los matorrales (5) oscuros. Entonces mis primas, en camisón de dormir, subían al mirador a jugar con nosotros. Estoy seguro de que mi abuela sabía de estas visitas prohibidas, pero jamás dijo nada para no estropearnos el placer (6) de la clandestinidad. Era el tipo de placer que entendía. Le gustaban lo que nuestros padres llamaban nuestras «rarezas» (7) y para defenderlas, no permitía que nos regalaran juegos organizados como pimpón, carreritas de caballo, dominó o cosas así. – No quiero que les estropeen la imaginación a los niños. Quiero que ellos mismos aprendan a buscar en qué entretenerse. Son lo suficientemente inteligentes como para inventar sus propios juegos. José Donoso (chileno), Este domingo, éd. Barral. (1) on nous déposait devant la grande porte (2) el antojo : le bon plaisir (3) los primos : les cousins (4) el mirador : le balcon vitré (5) el prado y los matorrales : le pré et les buissons (6) estropear el placer : gâcher le plaisir (7) las rarezas : les bizarreries NB : Le commentaire du texte précédent et le travail de mémorisation auquel il a donné lieu ont préparé les élèves à aborder ce deuxième texte, plus complexe, avec moins d’inhibitions et de difficultés. L’exploitation de ce texte - deux parties distinctes : 1-10 et 10 jusqu’à la fin - peut être faite en adoptant deux démarches différenciées et successives. a. Lignes 1 - 10 … a jugar con nosotros : partie «anecdotique» ; on demande aux élèves d’expliciter la première phrase : Los sábados eran distintos porque… (¿En qué eran distintos los sábados?) : … porque eran nuestros Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e fait (simple familiarisation, reconnaissance ou emploi selon le niveau) Apports linguistiques induits par la situation – Lexique : ser imaginativo, despabilado, soñar con, creer en, crearse un mundo suyo, prohibir, las prohibiciones… – Préposition : a los cinco años – Relateurs : a pesar de, como, por eso, pero, ya que, pues… Le professeur peut fournir eran suyos, repris aussitôt : eran suyos pues… Les élèves sont invités à retrouver les éléments du texte qui le prouvent. On peut les y aider : ¿Qué ocurría los sábados? ¿Qué hacían para entretenerse? Ce travail implique que les élèves passent à la 3ème personne du pluriel, ce qui se fera avec l’aide du professeur - ou de la classe selon les savoir-faire acquis - surtout pour ce qui est des pronoms personnels et adjectifs possessifs de la 3ème personne que les élèves ont du mal à employer et fixer : nos : les ; nuestros juegos : sus juegos, etc. En effectuant ce travail, les élèves sont conduits à réemployer à l’imparfait ser suivi d’un adjectif et ser suyo, nuestro (appartenance). Ils réemploient également ilusionar, inventar juegos, crear un mundo suyo, etc. Ces réemplois sont plus ou moins spontanés, selon le niveau des élèves, leur degré d’autonomie (passage d’une situation à une autre). Dans tous les cas, le professeur veille à les réactiver : Poner atención en las líneas 4-5 y 9-10 : – Lo que más les ilusionaba a los chicos era… inventar sus propios juegos, recorrer toda la casa de los abuelos por la noche, a oscuras… – También les ilusionaba cuando las primas subían a sus cuartos… – Les ilusionaba reunirse por la noche con las primas en el mirador para jugar / seguir jugando, en vez de dormir… ou lignes 3-4 et 10 : – Como nadie les prestaba atención… podían hacer lo que querían… Cf. texte : tenían la casa al antojo de sus juegos o sea que… inventaban los juegos que más les ilusionaban, etc. – Eran muy imaginativos pues… / en efecto… Une fois cette première partie explicitée par le commentaire, on la fait relire à haute voix par les élèves. Puis le professeur relit la seconde partie. b. Lignes 11 à la fin Cette partie se prête à des échanges et à des commentaires plus nombreux. Trois axes sont possibles : 1. Expliciter el placer de la clandestinidad. 2. La complicité de la grand-mère. 3. Ce que pense la grand-mère des jeux des enfants. 1. Para estos niños un placer clandestino era… On aide si nécessaire en relisant visitas prohibidas qu’on leur demande Espagnol 49 d’expliciter à l’aide de la fin de la première partie du texte : 3. Pour faire apparaître l’avis de la grand-mère, le professeur relit le passage concerné et demande aux élèves de comparer avec la mère de Quique : Les prohibían, les tenían prohibido a las niñas (réemploi du texte précédent) subir en camisón de noche al cuarto de los niños para… en vez de… Lo hacían clandestinamente : nadie se enteraba, se daba cuenta, etc. La madre de Quique tenía prohibido (réemploi) / prohibía excitar la imaginación de su hijo… en cambio, la abuela consideraba que eran capaces de (réemploi) inventar ellos mismos… les permitía / les dejaba… Le sens de clandestinidad, proche du français, peut ne pas être connu : il se trouve explicité par le commentaire ; on s’assure si besoin est que le sens est clair en français. Selon le niveau de la classe : – jugar de noche, reunirse niños y niñas de noche… 2. La abuela era cómplice de los niños pues / ya que… sabía de estas visitas, sabía que... estaba enterada de que… a pesar de… pero jamás… – que se reunieran, que jugaran a su antojo… NB : Ces deux constructions sont d’un emploi fréquent et doivent progressivement être maîtrisées. Si jamás dijo nada era porque a la abuela le ilusionaba… Selon le niveau de la classe : – Le ilusionaba… ver que sus nietos eran capaces de inventar juegos, de entretenerse solos, ver que lo pasaban bien los nietos en su casa, mejor que con los padres, a pesar de parecerles a los padres rarezas, etc. ■ Travail personnel – Le ilusionaba que… sus nietos lo pasaran bien, inventaran sus propios juegos, fueran capaces de entretenerse solos por más que / aunque se lo tuvieran prohibido los padres, etc. – Commenter cette phrase : A la abuela le parecía que… en cambio los padres… En cuanto a la madre de Quique… – Apprendre par cœur les 4 dernières lignes du texte. Les traduire (travail qui peut être fait en classe). – Mémoriser les apports nouveaux notés dans le cahier. Bilan Réemplois : L’imparfait Personnels : ellos mismos Constructions de permitir, prohibir, tener prohibido + infinitif Possessifs : ser nuestro, nuestros / suyo, suyos Ser + adjectif : ser imaginativo, capaz de Lexique : inventar, ilusionarle a uno algo Relateurs 3. Évaluation sommative Lo que puede la imaginación (dessin de Perich) (Voir page 51) Comme en V-A., page 44, et V-B.4, page 47, l’image est ici utilisée pour évaluer ce que les élèves ont retenu des deux cours précédents : il va de soi qu’elle peut être également exploitée en commentaire oral. Le professeur informe clairement les élèves de ce qu’il attend ; il justifie le travail personnel, notamment celui qui porte sur la mémorisation qu’il a demandé aux élèves de fournir lors des cours précédents. Complétives : querer que, prohibir que, permitir que Concordance des temps : identification du subjonctif imparfait sans réemploi immédiat ou emploi (selon le niveau de la classe) un cheval harnaché : un caballo enjaezado ennuyer (s’-) : aburrirse ≠ pasarlo bien, en grande l’ennui : el aburrimiento faire grise mine : poner mala cara le prince des Mille et une nuits : el príncipe de las mil y una noches une voiture téléguidée : un coche teleguiado 1. En reprenant les mots et expressions des textes précédemment commentés, compléter les phrases suivantes (attention aux temps) : – En el dibujo de la izquierda : antes… el niño… – En el de la derecha : ahora en cambio, el mismo niño… Le professeur précise d’entrée de jeu qu’il s’agit du même enfant à deux moments différents. Il accompagne le dessin d’une petite liste de mots nécessaires au commentaire, établie en fonction de ce qui a déjà été employé, par exemple : 2. Escribir de memoria la última frase de «Recuerdos de niñez» ainsi que les premières lignes du texte «Las brujas». le balai : la escoba Utilizar estas frases para comentar libremente estos dibujos. 50 Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol Et/ou (selon le niveau de la classe) : Accompagnement des programmes du cycle central 5e/4e Espagnol 51